Guerra sucia
2.000 morts au Chili pour 14 millions d’habitants, 30.000 morts en Argentine pour un peu plus du double et une dictature plus courte.
On ne va pas faire un concours, l’obscénité est là et un seul mort suffirait à la montrer.Contrairement au Chili, l’Argentine a toujours été défendue par l’Union Soviétique, jamais critiquée durant cette période. Les exportations de viande vers ce pays doivent certainement y être pour quelque chose. Peut-être aussi la différence entre le nombre des victimes ?
[Argentine au jour le jour : “Pinochet, tous les bigots ne sont pas là où on le croit”.]
P.S. L’ancien Premier ministre Margaret Thatcher, une des plus proches alliées d’Augusto Pinochet en Grande-Bretagne, s’est, elle, déclarée “très attristée” par sa mort, selon ses services. [AP.]
Guillermito
Le meilleur ’hommage’ a Pinochet nous vient, comme d’habitude, des Braves Patriotes, ici (attention, ne pas oublier son humour noir avant de lire cet article - si vous ne connaissez pas BravePatrie). Avec par ailleurs quelques interessantes revelations (au moins pour moi) sur l’assistance militaire francaise a diverses dictatures sud-americaines (je pensais que l’Amerique Latine etait la chasse gardee de Washington, comme l’Afrique a toujours ete la notre).
Authueil
J’attends les réactions à la mort de Fidel Castro, autre dictateur qui a lui aussi des morts sur la conscience. Mais comme il est d’extrême gauche, on oubliera son coté dictateur sanglant pour le célébrer…
Irène Delse
C’est amusant de voir des gens de la droite bon teint, pourtant pas spécialement amateurs de dictature (ou du moins on l’espère…) se cacher derrière Fidel Castro pour éviter de condamner les crimes d’un Pinochet ou le fait que divers gouvernements occidentaux (y compris le Vatican) l’ont soutenu, ouvertement comme Thatcher ou discrètement comme la France dans les années 70…
@ Guillermito : hélas, dans cette affaire de “l’école française” des escadrons de la mort, c’est l’Amérique qui s’est mis à l’école de la France ! Certains théoriciens français de la “guerre révolutionnaire”, qui étaient d’ailleurs passés aux travaux pratiques en Algérie, ont même été invités à enseigner dans les académies militaires US. Le fameux Aussaresse était du nombre.
samantdi
La thèse selon laquelle “les gauchistes s’en prennent toujours à Pinochet et pas aux autres” n’est pas nouvelle. On en trouve le développement chez le québécois Rideau, qui se définit comme un vrai libéral. En voici un extrait :
“En fait, si, parmi tous les dictateurs du monde, les gauchistes s’en prennent spécifiquement à Pinochet, avec une violence verbale inouïe, et à l’exclusion de tout autre dictateur, c’est parce que malgré ses erreurs et les crimes dont il a endossé la responsabilité, c’est un type plutôt bien.”
Ça vole très haut, ouvrez le parachute, et c’est ici qu’on peut lire le texte de F-R Rideau, dont je vous livre la conclusion : “la liberté est tellement peu dans la démocratie qu’à force de se socialiser, toute « démocratique » qu’elle est et restera, la République française finira par tomber plus bas que le Chili d’alors – celui de Pinochet – voire pire encore, celui d’Allende.”
Ol
A Washington, Tony Fratto, porte-parole de la Maison blanche, a déclaré que “Nos pensées aujourd’hui vont aux victimes de son règne et à leurs familles”.
Sans commentaire.
JP
@ Guillermito & Irene Delse
Ce n’est pas “La France” qui…. , etc…
C’est le pion américain que les francais avaient, sans savoir cela, élu à la présidence de la république.
Le même Giscard, qui, plus tard, a laissé commettre un TCE dont les articles assuraient, par leur combinaison alambiquée, qu’une Défense Européenne indépendante ne pourrait en pratique jamais prendre le relais de l’Otan. (point que j’avais longuement détaillé et démontré à l’époque sur ce blog même, et pour lequel la réponse ouiouiste semble avoir été censurée par Laurent - car je ne veux pas croire que tous les ouiouistes auraient fui une vraie question)
Joël
Samantdi> québécois Rideau
En fait, si c’est bien celui auquel je pense, il est français et effectivement très libéral.
D.R.
Vous pouvez rendre un dernier hommage au sauveur du Chili sur ce registre de condoléances :
http://ilikeyourstyle.net/index.php/registre-des-condoleances-a-la-famille-pinochet/
OlivierJ
Comme le dit Laurent, on ne peut pas faire un concours dans l’horreur, mais j’ai un ami qui a vécu 5 ans au Chili jusqu’en 1998, juste après l’ère Pinochet, et qui m’avait donné un autre son de cloche que ce qu’on entend toujours en France sur le Chili (épouvantable dictature, etc.). Au Chili même, l’ex-dictateur était loin d’être majoritairement détesté, et était crédité de la mise sur les rails de la croissance économique chilienne.
Cet ami avait aussi relativisé la dictature chilienne en la comparant avec d’autres dictatures sud-américaines, et s’expliquait l’image (exagérée et fausse) du Chili en France par le fait que l’intelligentsia de gauche y avait une forte audience, et Pinochet permettait de symboliser (pour une fois) un méchant non communiste et de rassembler contre la lutte anti-faciste.
Blah ? Touitter !