Sur un sol sale carrelé de blanc, un homme rugit de souffrance. « Pacha, pacha, je suis désolé », pleure-t-il à l’adresse d’un interlocuteur invisible. La caméra – celle d’un téléphone portable – s’approche de son visage décomposé par la douleur, puis s’écarte un peu. L’homme se tord, il a les mains liées, le pantalon baissé, ses jambes sont maintenues relevées. On entend des voix se moquer de lui, puis de nouveau, ses cris, alors qu’un bâton est enfoncé dans son anus.
L’homme, on le sait désormais, s’appelle Emad al-Kabir. En janvier 2006, ce chauffeur de microbus, âgé de 21 ans, avait été arrêté, puis relâché sans charges, après s’être interposé lors d’une rixe entre des policiers et un membre de sa famille. Mais lors de cette arrestation, Emad al-Kabir aurait été torturé dans les locaux d’un commissariat du Caire par des officiers de police, comme le montre cette vidéo qui circule depuis quelques semaines sur les blogs égyptiens.
[Libération : “Une vidéo pirate relance le débat sur la torture en Egypte”.]
Vous avez des idées, en cette période hivernale, de passer des vacances pas chères au Maroc, en Tunisie, en Égypte ? Abstenez-vous. Vraiment, réfléchissez-y.
F. de C.
Un blogueur marocain rapporte une anecdote à ce propos, sur sa note “les cancres” :
“… il y a quelques années, lors d’une émission d’Apostrophes, Bernard Pivot s’était tourné vers Guy Bedos et lui avait dit : « Dites-moi, Monsieur Bedos, vous n’avez pas peur que les gens prennent vos propos au 1er degré ? ». Et Bedos de lui rétorquer : « Oui, je le sais, mais moi, je ne parle pas aux cancres qui sont au fond de la classe ». Voilà, ça s’appelle du « Nichane ». (laroussi.net)
~laurent
Triste affaire qui met en évidence que le Maroc se trouve au milieu du guet.
La liberté d’expression existe : il suffit de lire toutes les semaines TelQuel (la version en Français de Nichane) pour s’en rendre compte. Sauf que la loi marocaine n’a pas évolué et garde inscrite, dans “son code génétique”, trop de références à l’Islam.
Les journalistes sont donc exposés, comme beaucoup d’autres, à une loi parfois moyenageuse.
Pour revenir a ta question : la liberté d’expression et business ne font en effet pas toujours bon ménage au Maroc … comme en France (ce n’est pas Bruno de Beauregard à Asnières qui me contredira).
PS la pétition en ligne se trouve ici : http://www.nichane.ma/communique/petition/
Blah ? Touitter !