Mort d’un réac
Le sociologue Jean Baudrillard est mort hier, mardi 6 octobre, à l’âge de 77 ans. Il s’est fait connaître à la fin des années 1960 pour des travaux qui se présentaient comme des réflexions critiques sur le monde moderne. Il s’agissait en réalité de livres fort rétrogrades. Son œuvre est d’un bout à l’autre marquée par un point de vue profondément réactionnaire qui s’exprime, notamment, dans ses jugements contre la technique, le féminisme, l’art contemporain ou l’homosexualité. Il a par exemple qualifié le sida d’« épidémie d’autodéfense » de la nature contre l’homosexualité, elle-même assimilée à une « dilapidation sexuelle de l’espèce », et affirmé : « Celui qui vit par le même périra par le même ». De telles déclarations ne l’ont jamais empêché d’être applaudi par toute la presse de gauche. [Têtu : “Jean Baudrillard est mort et s’en va avec ses remarques homophobes”.]
Traduire presse de gauche par Libération. Tiens, c’était quoi la une de Libé ce 7 mars ?
“En fin de compte, on peut se demander ce qu’il resterait de la pensée de Baudrillard si l’on en retirait tout le vernis qui la recouvre ?” demandaient Alan David Sokal et Jean Bricmont. Une flatulence intellectuelle ?
Pilgrim
Le tropisme sexo-centré des homosexuels les rend parfois très cons. (Ceci vaut pour le billet et pour les références citées).
Le système des objets et La société de consommation, des “livres fort rétrogrades” ? Je demande une argumentation raisonnée et documentée de ce jugement (on va rire).
Dire que Pink TV part en couille… Pendant que Sevran, brillant ethnosociologue homosexuel mondialement reconnu discourt sur l’hétérosexualité africaine… Manque plus que le Rainbow Orchestra décroche…
Comment ? Le tropisme sexo-communautaire gay est un modèle rétrograde ?
Pour ce qui est des déclarations sur le sida, je ne connais pas les références, si quelqu’un les connais je suis particulièrement preneur, pour me faire un avis.
Une flatulence intellectuelle… Si ça c’est pas le jugement venteux et étroit d’un petit péteux…
Sur ce, je retourne à ma bisexualité psychique
Kill Me Sarah
Ca ne serait pas mars plutôt qu’octobre?
Laurent
Rire, je corrige…
Denys
Jean Baudrillard était un membre éminent de cette coterie intellectuelle qui n’impressionne plus personne, de ces bonimenteurs qui ne soucient pas une seconde de la validité scientifique de leur propos, eux qui, en fait, se satisfont de leur cour d’étudiants naïfs et de bourgeois gentilhommes.
Le fait de posséder un titre unversitaire dans le domaine sociologique ne donne pas un brevet de rigueur, y’a qu’à voir Maffesoli, et Jean Baudrillard était à la discipline scientifique qu’est une authentique sociologie ce que le Goncourt est à la littérature
zerchauve
dites donc c’est la fête \o/
dans la breve de tétu : “Il s’agissait en réalité de livres fort rétrogrades.” . Paye ta profondeur d’analyse. Va falloir s’appliquer pour passer en 6e, parce que c’est limite ça Jean Kevin.
Commentaire de Denys : “une authentique sociologie” ? celle qui parle des vrais gens de la vie vraie ?
Jean Baudrillard était peut être un con, mais c’est pas la peine de faire des commentaires de caniveau…
Briscard
En 76 Voyer écrivait de Baudrillard qu’il était de ces “universitaires et “artistes modernes” qui s’accommodent si bien de n’avoir rien à dire qu’ils en font une profession.” Où nous voyons ici que, sinon la profession, du moins la vocation de n’avoir rien à dire continue de faire florès… (J.P. Voyer - Une Enquête sur la nature et les causes de la misère des gens - Champs Libre - 1976)
Dominique
Ce serait amusant de ressortir aussi les propos qu’il a pu tenir sur la beauté de la guerre technologique vue à la télévision…
Denys
Et à la même époque, Luc Boltanski rangeait Jean Baudrillard dans la variante “verbalisme avant-gardiste” du bavardage bourgeois. Oui, le boulot de la sociologie, c’est de s’occuper pour de vrai des histoires des vrais gens.
William
Un de moins, un! Suivant!
Pilgrim
Un de moins, un! Suivant!
Tiens un nostalgique des purges staliniennes… Abject.
ArnodeLyon
Mr Baudrillard a en grande partie construit sa renomée sur une pensée que l’on pourrait qualifiée de pensée non conformiste. Il s’est beaucoup attaché à se distinguer des discours majoritaires. Le problème est que son ambition ne l’a pas porté beaucoup plus loin. De fait, son obsession à s’inscrire “contre” et à “dénoncer” l’a améné à devenir le spécialiste du discours outrancié.
Par ailleurs, comme beaucoup d’intellectuels français, il a très nettement privilégié la réthorique à l’empirisme. D’où un discours souvent très élégant, structuré, mais sans beaucoup de contenu. Comme s’il suffisait de faire des phrases pour produire de la pensée.
Quand je lis Pilgrim plus haut, je retrouve des mécanismes à la Baudrillard : “tropisme sexo-communautaire”. Voilà une belle expression, un bel amas de mots, qui pourrait (presque) avoir l’air d’avoir du sens. Mais bon, pas plus de deux secondes si on prend le temps d’y réfléchir.
Et le ton du petit procureur ! Si caractéristique de celui qui défend un système tellement vide de sens et injustifiable qu’il n’a d’autres choix que l’attaque brutale pour le préserver.
Je suis un (relativement) jeune universitaire, et si bien sur je ne me réjouis pas de la disparition de cet homme, je ne pleure pas ce qu’il a incarné : un producteur de discours, sans spécialité, s’autorisant à parler de tout, et surtout de domaines qu’il ne connaissait pas, avec expression de certitude implacable, sans bien sur n’avoir jamais ni lu de références du domaine, ni s’être confronté au terrain concerné. Quand à ce qu’il en restera : en dehors du folklore, rien.
Elisabeth
Un jeune universitaire qui fait deux fautes poids lourd en deux lignes, ça le fait…
samantdi
D’un autre côté, Elisabeth, tout le monde ne peut pas être prof de coll!ège non plus.
Yves Duel
Evidemment, des femmes pour les vachardises…
Laurent
Nous allons être indulgent, c’est leur journée…
samantdi, prof de collège et fière de l’être
Nous allons être indulgent : c’est un pluriel de majesté ou tu as fait une faute, là ?
Laurent
P’tin, la honte qu’elle me met…
tardif
“Et si la réalité se dissolvait? Non dans le néant, mais dans le plus réel que le réel (le triomphe des simulacres)? Si l’univers moderne de la communication, de l’hypercommunication nous avait plongés, non dans l’insensé, mais dans une énorme saturation de sens, se consummant de son succès - sans jeu, sans secret, sans distance? Si toute publicité était l’apologie, non d’un produit, mais de la publicité? Si l’information ne renvoyait plus à un événement, mais à la promotion de l’information elle-même comme événement? (…) Si la politique était un continent de plus en plus périmé, remplacé par le vertige du terrorisme, de la prise d’otage généralisée, c’est à dire la figure même de l’échange impossible? Si toute cette mutation ne relevait pas, comme le croient certains, d’une manipulation des sujets et des opinions, mais d’une logique sans sujet où l’opinion s’évanouirait dans la fascination? (…) Et si tout cela n’était ni enthousiasmant, ni désperant, mais fatal.” Jean Baudrillard, 1987.
tardif
Tout ça pour dire que je ne comprends vraiment pas ceux qui voient un “réac” en Baudrillard. Le réactionnaire “s’oppose au changement, au progrès social”, me dit Robert…
Baudrillard ne s’oppose à rien, ne prône rien, ne manifeste aucune nostalgie. Il se contente d’observer que le progrès s’est finalement effacé dans sa propre réalisation, et qu’au bout du compte on n’a pas du tout obtenu ce que l’on esperait, mais autre chose, qui, à proprement parlé, n’a aucun sens…
Baudrillard est un observateur désabusé, un nihiliste peut-être, mais un réactionnaire ??? D’où vient cette cabale?
tardif
Tiens, c’est curieux, ce soir Baudrillard figure en 7eme position du Top searches mondial de technorati…
Et dire que le reste du monde n’est pas au courant des micocosmiennes cabales franco-françaises sur le personnage qu’il est à la mode de lyncher aujourd’hui sans l’avoir lu et le couvrant des accusations les plus grossières et fantaisistes! Ah, si le reste du monde savait !
zerchauve
d’un autre coté le reste du monde aime Baudrillard parce qu’il est persuadé que B. est le mentor des frères Wachowsky (?) qui ont réalisé Matrix.
Donc bon, vernis contre vernis…
Blah ? Touitter !