Si Nicolas Sarkozy est élu dans quelques semaines, nous n’aurons aucune excuse. L’UMP gagnera les élections législatives qui suivront; et pendant cinq ans, la France va souffrir.
Tous les Français ne souffriront pas de la même façon : les plus riches vivront encore mieux. Les classes moyennes et les petits salariés vivront plus mal. Les exclus seront plus seuls que jamais.
Nous pouvons éviter ce gâchis social dont la majorité des Français ne veut pas. Comment? Simplement, en unissant nos forces avec ceux qui sont les plus proches de nous. Ceux qui pensent comme nous que le marché doit être régulé, que l’Etat doit défendre la solidarité, que l’égalité des chances doit être assurée pour tous et entre toutes les générations.
Socialiste et européen depuis toujours, j’affirme que sur les urgences d’aujourd’hui rien d’essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates-sociaux, c’est-à-dire les socialistes et les centristes. Sur l’emploi, sur le logement, sur la dette, sur l’éducation, sur l’Europe, nos priorités sont largement les leurs. Sur la société, sur la démocratie, sur les femmes, sur l’intégration, sur la nation, nous partageons les mêmes valeurs. Isolés, ni eux ni nous, n’avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Mais rassemblés avec les Verts, la gauche sociale-démocrate et le centre démocrate-social constituent une majorité dans le pays. Et dans deux semaines elle peut devenir la majorité réelle. C’est la chance de la France.
Il ne faut pas attendre l’après-second-tour pour créer la dynamique de l’alliance. Dans quelques jours, les Français décideront qui, de François Bayrou ou de Ségolène Royal, sera le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy. Et ils le feront d’autant mieux qu’ils sauront que, dans tous les cas, une alliance sincère et constructive défendra au second tour puis aux législatives un projet commun d’espoir pour la France.
J’appelle donc François Bayrou et Ségolène Royal, avant le premier tour, à s’exprimer devant les Français pour s’engager dans la voie de cette alliance. Qu’ils fassent confiance aux Français pour que les Français leur fassent confiance.
Je ne me prononce qu’au nom d’une seule ambition : l’amour de mon pays. L’envie que la France retrouve confiance en elle; que nos jeunes portent l’espoir d’une vie meilleure; que notre Etat se modernise dans le respect de chacun; et que triomphent nos idéaux démocratiques dans un monde en mouvement.
Pour la première fois depuis longtemps, j’atteste que ce chemin nous est ouvert. Nous pouvons déplacer les lignes politiques pour qu’elles soient fidèles à nos convictions. Nous pouvons faire repartir la France sur les rails du progrès économique, de la justice sociale, d’une démocratie impartiale et apaisée. Offrons ce choix aux Français et je suis sûr qu’ils l’approuveront.
Si nous ne saisissons pas cette chance, oui nous n’aurons aucune excuse…
[Le Monde, appel à l’alliance de Michel Rocard.]
Baptiste
« Si je suis élu, rien ne changera en France ». Bayrou, Canal+, 7 avril (source le Canard).
Eolas
@ Baptiste : Bien sûr, cette citation est à prendre telle quelle, elle n’est absolument pas sortie de son contexte et résume parfaitement la pensée de celui qui l’a émise.
Baptiste
Eolas, voyons, depuis quand la bonne foi est-elle de rigueur ici ?
Eolas
Ha, pardon : ici, il y a un standing. Faut pas que ça se voit. Pas de gros sabots, mais des chaussons de satin.
Jules (de diner’s room)
Ah, la sérénité de Ségolène Royal.
On en renifle le parfum jusqu’aux sept piliers de son pacte, qui sonnent comme les sept piliers d’une ribambelle de dévotions. Dont les sept piliers de la sagesse.
eustazio
Mais non c’est pas ça, elle en balance une pour la route. En langage de cour de récré c’est “c’est moi qui a le dernier mot et miroir incassable et je me bouche les oreilles lalalalalala”.
Pardon, c’etait trop tentant. C’est une bonne idee quand meme.
Blah ? Touitter !