Suite aux préavis des syndicats CFDT, CFE CGC, CFTC, CGT, FO, FSI, SUD, UNSA (BUS, GATC et SAT) pour la journée du 18 octobre, le trafic est très fortement perturbé sur l’ensemble de ses réseaux de la RATP.
Situation à 10 heures :
Ligne 14 : trafic normal, vive l’automatisation ! Zéro conducteur, zéro problème.
Ligne 7bis : 2 rames sur 3. Ligne courte, mais modèle.
Ligne 1 : 2 rames sur 5. Le service minimum en action. Ligne prochainement automatisée.
Ligne 4 : 1 rame sur 3. 66 % de fainéants. Odeurs de merguez dans les tunnels.
Ligne 11 : 1 rame sur 4. 75 % de syndicalistes. Les cubitainers ont été ouverts aux terminus.
Lignes 2 et 6 : 1 rame sur 5. Déjà au 5e pastis à 10 h du matin.
Lignes 5, 7, 8, 9, 10, 12 et 13 : moins d’une rame sur 6. Cas de comas éthyliques.
Lignes 3, 3bis : 0 rame. Mort cérébrale.
Ce soir, il n’y a pour ainsi dire plus de métro à Paris :
Ligne 14 : trafic normal.
Ligne 3 bis : 1 rame sur 4.
Trafic nul ou quasi nul : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 7bis, 8, 9, 10, 11, 12 et 13 .
Heureusement, Vélib m’a sauvé de deux heures de marche à pied pour rentrer chez moi.
Sans compter le petit plaisir mesquin d’arriver à la station, et de, avec pour spectateurs une queue d’une quarantaine de candidats néo-vélibeurs désespérés attendant à la borne d’inscription, sortir nonchalamment sa carte d’abonné à puce RFID, de la passer d’un geste gracieux sur le sommet du point d’attache et de dégager son vélo après le joyeux bip de déverrouillage, tout en faisant un petit sourire désolé, mais tout à fait hypocrite, à destination de l’assistance qui ne rate pas une seconde de mon spectacle. Temps gagné, au moins 45 minutes.
À moi les émotions fortes de la chevauchée sauvage dans les embouteillages, les cyclistes d’occasion et les piétons qui font plus que jamais n’importe quoi ! (Je ne sais pas comment j’ai fait, j’ai battu mon record de 1 minute sur mon trajet habituel — sans brûler aucun feu.) Et de rédiger tranquillement ces lignes à la maison alors que des milliers de Franciliens battent encore le pavé.
Blague à part, félicitations à JCDecaux qui a fait un vrai bon boulot aujourd’hui, malgré la situation très difficile pour le système Vélib.
Sur les stations importantes dans les quartiers de bureaux, par exemple la n° 8004 “Malesherbes-Pasquier”, située à côté de la Madeleine, des employés étaient chargés ce matin de stocker l’afflux de vélos arrivant en grand nombre. Sitôt enregistré au point d’attache, le vélo était enlevé et rangé dans un espace réservé à cet effet. Vers midi, pour cette seule station, j’ai évalué le nombre de vélos garés sous la surveillance d’employés Decaux à plus de 450 ! (En temps normal, la n° 8004, qui est une grosse station, ne stocke que 49 vélos.)
Ce soir à 18 heures, c’était le processus inverse, dès qu’un vélo quittait un point d’attache, il était remplacé par l’un du stock constitué dans la matinée. Une très agréable surprise.
Il est possible d’observer cette performance sur ce graphe actualisé à 19 h 45 :
Hier à 20 heures, jour normal, la station était vide, comme souvent dans les quartiers de bureaux. Aujourd’hui, elle était encore quasi pleine, prête à servir en flux tendu des naufragés des transports en communs, otages de ces méchants syndicalistes.
Ça n’a rien à voir avec aujourd’hui, mais je ne sais pas si vous avez remarqué ce code qui s’est instauré entre vélibeurs, sans aucune consigne… Il est maintenant d’usage de retourner la selle pour signaler un vélo défectueux qu’il ne faut mieux pas prendre. Personne ne l’a dit et pourtant, je remarque que l’usage se diffuse à grande vitesse. Étonnant, non ?
Puisqu’il semble qu’il y ait finalement un petit public pour ça (principalement Off Topic), je continue : “40 jours sur le Belem” - 2002. 2e partie (2/6). Traversée de la Martinique aux Bermudes.
Ce deuxième épisode est nettement plus intéressant que le premier. Route d’Antigua vers les Bermudes, cap au Nord. Travaux du bord, voilerie, choucane, peinture, calfatage, galipotage, épissure sur câble d’acier. Tentative de pêche au plancton. Capture d’un thazard. Chant “John Kanaka”. Arrivée à Saint-George, aux Bermudes.
(Le film de deux heures est coupé en 6 parties de 20 minutes. Vous pouvez télécharger une vidéo QuickTime en bas à droite la page.)
(Premier épisode.)
OlivierJ
Pour le trafic automobile en Île de France, il s’est produit un peu la même chose que d’habitude, les gens partent tous super tôt de chez eux, du coup les bouchons sont énormes et plus tôt, et ensuite le trafic est plus fluide que d’habitude (peut-être parce que certains sont restés chez eux aussi, ce qui est mon cas). En partant à 8h30-9h, il y avait moins de trafic qu’en moyenne.
On peut le voir sur l’indice de trafic sur sytadin.
benito
Ligne 1 : une ligne finalement peu impactée. c’est la ligne des forces vives de la nation. Une ligne qui passe d’ailleurs par Nation, drague le Marais et abreuve la défense de jeunes cadres dynamiques qui adooooorent tout, tout le temps.
be-rewt
On a prévenu tous ces gens qu’il y avait des commentaires sur la home maintenant ?
fred
p’tain l’humour centriste, ca tue.
âne
ligne 14 : zéro conducteurs mais des centaines d’employés surveillant le trafic…. Pour maintenir le mythe de l’automatisme=pas affecté par la grève, j’ai l’impression que la ratp ne met sur la 14 que des employés “sûrs”
Manu
Damned. je suis dans la catégorie “mort cérébrale”.
Christophe
…Et moi je suis dans un double cas de comas éthyliques puisque je prends la ligne 7 et 13. D’ailleurs, j’ai pas pu aller en cours ce matin…
Olivier
Salut! Au Québec on passe pour des sacrés cons! Débat avec une colocatrice, devant un muffin et un café :
“Il se battent pour leurs 150 ans de lutte et acquis sociaux, c’est légitime… - Vos trains fonctionnent encore au charbon?? - Non c’est hyper moderne… - Ben pourquoi ils quittent à 50 ans osti??”
J’ai rien pu faire…
jmdesp
Ben ils ont un poil raison au québec.
Quand je vois un député déclarer dans une retransmission de l’AN sur Public Sénat, que les régimes spéciaux ont aujourd’hui 500 000 actifs pour 1 million de retraités, soit il ment comme un arracheur de dents, soit on est vraiment dans une situation où on n’a plus trop le choix pour éviter que le système entier s’écroule.
fred
Le patronat et le gouvernement d’aujourd’hui mettent en avant l’amélioration des conditions de travail (liées aux luttes syndicales !) pour délégitimer les régimes spéciaux. Mais ce n’est pas la pénibilité qui en est l’origine. Même si nous ne sommes plus au temps de la vapeur et du charbon, les raisons fondatrices de l’existence du régime spécial sont toujours aussi présentes : les contraintes de continuité du service public (24h/24, 365 jours par an, mobilité fonctionnelle et géographique). Un cheminot qui travaille le week-end est payé 30 euros, un cheminot qui travaille de nuit est payé 15 euros.
Blah ? Touitter !