Itinéraire d’un journaliste corrompu
On va finir par croire que je ne fais que du “journalism bashing” ces temps-ci, mais l’actualité n’est pas très favorable à la corporation et je ne cesse de tomber sur des pépites, comme cette article de Narvic : “De la corruption de la presse”, un ex-journaliste qui raconte la corruption quotidienne et ordinaire. Voilà un blogueur qui fait mieux de garder son anonymat s’il désire un jour travailler à nouveau dans une entreprise de presse…
À lire également, chez Rue89, sous la plume d’Augustin Scalbert, “La RATP (très) généreuse avec les journalistes”. Service de presse, presse de service…
ov
je pense à quelques copains, copines pigistes pour ouest-france….. un café gratos pour négocier une info exclusive argumentant la photo qui sera insérée dans le journal (10 euros en plus - la prime de mémoire)
GreG
Je pense que cette pratique est vieille comme le monde. Toute personne qui a une position de pouvoir, d’influence ou de prescription est forcément soumis à la tentation d’une forme de corruption. L’argent n’est pas le nerf de seulement la guerre.
Moi-même lorsque j’ai débuté une carrière de délégué médical il y a plus de dix ans, il fallait voir ce que certain labos étaient prêts à offrir aux médecins “gros prescripteurs” pour faire exploser les ventes de leurs médocs, et en particulier lors de la sortie d’une nouvelle molécule. Et je ne parle pas des budgets “relations publiques” où l’on invitait des médecins dans un bon resto… il suffisait de ramener avec soi quelques diapos et un petit projecteur pour avoir notre “couverture scientifique”, et souvent on mettait des noms de médecins remplaçants à la place de ceux des épouses, enfin bref… tout est business-business.
Je sais que le gouvernement à fini par mettre le hola dans tout ça, ce qui a d’ailleurs fortement déplu à beaucoup de médecins qui se sont retrouvés beaucoup moins gâtés, mais je pense que chaque corporation subi cela.
Après, tout dépend de la morale ou de déontologie de chacun, et tout dépend aussi si le système est bien contrôlé ou pas, car contrairement à d’autres pays on ne peux pas sire que la France soit dans l’ensemble hyper corrompue.
Pour ce qui est de cet ancien journaliste, je pense d’après ses mots qu’il est déjà à la retraite, donc pas de soucis pour lui, enfin je lui souhaite.
Mussipont
Quand on sait que les vacances à la neige concernent moins de 10% des français et quand on voit le nombre de reportages télé sur les stations, on se dit que certains journalistes ne doivent pas skier pour bien cher…
Et à propos Laurent, vous avez touché combien pour votre très beau reportage photo sur l’île d’Ouessant? ;-)
Briscard
Franchement, parler de corruption pour évoquer des pousse-mégots qui se vendent pour un week-end Relais et Chateaux en Sologne (on croit rêver!), un essai de bagnole au Canada, ou “un séjour de luxe à Monaco”, c’est un peu comme de qualifier la finale de belote coinchée de Charbonnières-les-Bains de rencontre du siècle: on fricote avec l’emphase et on tutoie l’hyperbole! Bref, ça sent fort la rancoeur de plumitif aigri… Rien à voir, en tout cas, avec les vrais seigneurs de la corruptionet les princes de la carambouille!
Nichevo
Il est vrai que dans ces histoires de corruption, il y a les “julots casse croute” et les “champions du monde” sauf que les premiers ne sont pas à excuser. Déontologie. C’est un mot qu’il faudrait peut être à nouveau prononcer, sans honte… Le quatrième pouvoir n’est pas en reste dans cette affaire.
Eolas
Tiens, une illustration flagrante de copinage chez le Nouvel Observateur - papier, pas en ligne.
Voici un article sur l’affaire Terrasson, qui défraie la chronique de la bonne société bordelaise.
C’est beau, la presse reptile, non ?
Pour les curieux, voici une photo de ma consoeur Moulin-Boudard, qui fait tourner les têtes et battre les coeurs du barreau de Bordeaux.
GreG
@ Maître Eolas : Ahahaha… pour la photo c’est ce qui s’appelle un poisson d’Avril spécial Saint Valentin ça… Ceci dit il y a en effet de fort belles avocates.
Bashô
Eolas> Jusqu’à présent, je pensais que vous étiez un gentleman…
ArnoFromParis
Pour avoir dirigé la marketing d’une boîte de voyages, je puis vous assurer que je n’en suis pas ressorti avec une grande images des journalistes. Je ne suis pas naïf, mais c’est fascinant de voir de tels pique-assiettes à l’oeuvre. Pire que la vérole sur le bas clergé !
Non seulement ils sont prêts à recevoir des cadeaux (que je ne faisais pas, faute de moyens), mais encore font-ils des “demandes de presse”. En gros, c’est eux qui viennent vous chercher pour les corrompre !
En cette Saint Valentin, je me souviens avec émotion de cette rédactrice en chef d’un magazine féminin me demandant une chambre pour deux, pour 3 nuits, à Venise, “au moins dans un 4 étoiles luxe”, avec à la clef une demi-page dans son canard.
Je l’ai fait et c’est même moi qui ai rédigé 90% du texte ! Faudrait quand même pas que les journalistes se fatiguent, c’est déjà tellement dur de recopier l’AFP et les communiqués de presse !
Ne suivez jamais les conseils consommation de journalistes, ils sont gâvés par les annonceurs jusqu’à la moëlle. Après, ils viennent nous donner des cours de déontologie quand on met une bannière de pub sur son blog … Arf …
narvic
Vous avez noté, ArnoFromParis, que, si votre propos confirme le mien, il n’y a pas de pub sur mon blog… Je n’ai pas jugé bon d’y mettre ma bite non plus, mais de ça aussi, chacun est libre. ;-)
Anne Onyme
Je mets ma bite où je veux.
Marie-Aude
machin
J’ai souvenir d’un ami, journaliste de son état, qui, pour assister à des conférences de presse, se faisait payer des voyages dans la Silicon Valley en 1ère classe. Il était logé, sur place, dans des hôtels 5*, et ne revenait jamais sans pleins de produits divers - rarement en rapport avec les activités des entreprises qu’il “couvrait”.
A part ça, c’était normal pour lui, normal que ce ne soit pas son journal qui paye ses frais de déplacement et d’hébergement, normal que tout cela se fasse dans les meilleures conditions.
Et, bien sûr (comment pouvait-on oser ?), il gardait une indépendance totale.
Yves
“Les cadeaux sont des hameçons” a dit Juvenal :-)
Tout ce qui est dit ici est vrai. Ce qui n’empêche pas les journalistes de parler beaucoup d’éthique… et - réflexe corporatiste - de faire le plus souvent front commun quand l’un d’entre eux est attaqué ou mis en cause.
tristram shandy
@ Me Eolas.
J’apprécie beaucoup votre blog mais votre réaction me navre. Elle est à l’image de celle du barreau de Bordeaux: ironique et désinvolte à l’endroit d’une avocate inscrite au barreau depuis plus de 30 ans, qui a toujours fait preuve de la plus grande probité et qui a consacré trente ans de sa vie à ses concitoyens en se battant notamment pour le classement de Bordeaux au patrimoine mondial de l’UNESCO. En feriez-vous autant ? Par dessus tout, Me Moulin-Boudard se trouve aujourd’hui prise dans une affaire de basse police alors qu’elle a fait strictement son métier d’avocat vis-à-vis d’une cliente âgée laissée dans le plus grand dénuement par son tuteur.
Je ne vous souhaite pas de vous retrouver un jour devant un magistrat instructeur convaincu de votre culpabilité dans une affaire où vous n’êtes rien moins qu’accusé de “complicité de malfaiteurs”.
Si vous jugez qu’il est utile de savoir avant de condamner allez sur le site: http://terrasson.wordpress.com
Laurence Sterne
Quel joli pseudonyme, Tristram Shandy !
Uncle Toby
Je dois dire que je partage largement l’avis navré de ce cher Tristram. Certes, je me suis beaucoup intéressé à cette fameuse “affaire Terrasson”, et il m’apparaît aujourd’hui clair que les mise en examen et incarcérations ont été précipitées et peut-être catastrophiques. Mais quand bien même. Accabler un prévenu sur son physique ne vous ressemble pas, Me Eolas. Quant à accuser la presse de complaisance sur cette affaire, c’est bien mal l’avoir lue! Je vous pardonne pour cette fois-ci, mais please… ne versez pas dans ces facilités, cher maître.
Blah ? Touitter !