Mediapart révèle un nouveau scoop, en publiant hier un document secret sur l’affaire Clearstream. Le projet de journal en ligne semble ainsi vouloir bâtir sa réputation moins sur son indépendance, qui reste sujette à caution, que sur le transfert sur le net du « journalisme d’investigation à la française », qui avait assis la notoriété d’Edwy Plenel lorsqu’il était au Monde.
Ce « journalisme de révélation » est pourtant la source de bien des effets pervers. Il a conduit la presse à des dérives qui ont gravement rogné la crédibilité des journalistes auprès de l’opinion.
[…] L’enquête journalistique ne saurait se confondre avec l’enquête policière ou judiciaire. Leurs objectifs sont fondamentalement différents : les policiers apportent au juge des éléments permettant d’évaluer si une infraction a été commise ; les journalistes rendent compte de faits sur le fonctionnement de la société, et de ses institutions, des faits susceptibles d’éclairer leurs lecteurs, qui sont aussi des citoyens.
Ce « journalisme de révélation » est à manier avec prudence car il entraîne des effets pervers. Il renvoie systématiquement aux citoyens une image du pouvoir opaque et corrompu. Il pervertit le rôle du journaliste devenu justicier. Il privilégie le spectacle de l’information sur l’explication du monde et la pédagogie. De l’affaire Allègre à celle de Clearstream, on a constaté les dégâts auxquels a conduit cette dérive depuis les années 90.
Cette culture du scoop relève enfin d’une logique de marketing rédactionnel (…) qui renverse le processus de hiérarchisation de l’information : la valeur d’une information est moins établie par rapport aux autres informations, qu’en fonction de l’impact que l’on attend d’elle sur le lecteur, en fonction de son caractère spectaculaire.
[Novövision : “Mes réticences face à Mediapart.]
Daniel Glazman
N’importe quoi.
Dominique
“Estimait” serait plus juste. Jacques Cellard ne peut écrire depuis sa tombe.
Tweakie
Manquerait plus que Céline Dion se mette à la musique klezmer, tiens…
Blah ? Touitter !