Les lycéens manifestent. C’est vrai que le printemps arrive, il commence à faire beau. Pourquoi ne pas aller manifester, surtout quand en plus, certains profs vous poussent à sécher les cours vous “mobiliser”. Moi aussi j’ai été lycéen, moi aussi je saisissais n’importe quel prétexte pour sécher, surtout pour un évènement aussi festif qu’une manifestation par temps clair et ensoleillé.
[…] En attendant, ce n’est qu’une mascarade organisée par les syndicats d’enseignants, pour qui la seule réponse est “toujours plus de moyens”. Ils ne semblent jamais se poser la question (pourtant très RGPP) de faire différemment pour voir si ainsi, on ne pourrait pas faire mieux. Parce que dans l’éducation nationale, il y a des réservoirs d’économies possibles. En 2005, un rapport de la cour des Comptes affirmait qu’il y avait 32 000 enseignants sans classe et sans activité pédagogique. On peut donc en supprimer, des postes, avant d’atteindre l’os !
[Authueil : “Pseudo mobilisation”.]
Une fois encore, les professeurs instrumentalisent les lycéens en jouant sur leur angoisse existentielle. La fameuse question du nombre d’élèves par classe (jusqu’à 35) justifie depuis les années 80 l’inflation des budgets malgré la dégradation des taux de réussite dans le supérieur. Il n’est pas sûr que le nombre d’élèves par classe soit le critère de réussite déterminant, mais cela permet de justifier un budget constant. Le taux d’encadrement moyen est de 10,5 élève par enseignant, mais sur les 511 485 professeurs, beaucoup n’exercent pas en permanence : maladie, remplacement, détachement, stages… Il faut dire également que les classes dédoublées, les options diverses gonflent le nombre de professeurs nécessaires, sans réelle amélioration des résultats. Une fois de plus la revendication unique est quantitative quand elle devrait être qualitative. Mais il faudrait pour cela une vraie réforme de l’enseignement quanti et quali sur laquelle trop de divergences idéologiques subsistent.
[Cycéron : “Rebuts de presse n°11”]
Blah ? Touitter !