Journal de bord

mercredi 14 mai 2008

Du PACS aux OGM

L’électrochoc du 9 octobre 1998 a ressoudé les troupes, une nouvelle version du pacs a été présentée et la gauche s’est montrée à la hauteur de la bataille, avec une majorité combative, et, enfin, un Premier ministre qui assume les choix de son camp politique. Mais la cicatrice ne s’est jamais totalement refermée : à chaque hésitation du Parti socialiste sur les questions de société resurgit le spectre du 9 octobre 1998, et la sincérité des dirigeants est sporadiquement mise en cause, jusqu’à la dernière présidentielle.

Qu’en sera-t-il pour l’UMP ? Techniquement l’incident n’empêchera pas le vote du projet de loi sur les OGM, mais je laisse à d’autres le soin d’en chroniquer les effets à plus long terme.

[Alain Piriou : “Pacs et OGM, quand la machine parlementaire tousse”.]

Réaction d’un député fort connu : “La majorité a montré, à l’évidence, son absence, son irresponsabilité et son désarroi. L’opposition, unie et rassemblée, a montré qu’elle assumait toutes ses responsabilités. Nous sommes fiers de ce qui s’est passé, parce que nous avons assumé pleinement notre fonction d’opposants. Je constate que, sur des sujets importants, l’opposition est devenue majorité et la majorité est devenue minorité.”

Bien balancé, non ? Ha, attendez, on me dit dans l’oreillette que j’ai mélangé mes fiches… Ces propos ne sont pas ceux d’un député de gauche et n’ont pas été prononcés hier. C’est Jean-Louis Debré qui a dit ça à l’Assemblée nationale, un certain 9 octobre 1998, alors qu’il était député RPR, après le rejet du projet de loi sur le Pacs, à cause de l’absence dans l’hémicycle de trop nombreux députés de gauche…

[XIII : “La majorité a prouvé son absence…”.]

Ce résultat est autant dû à la mobilisation de la gauche qu’à la démobilisation de la droite ! Nombre de députés UMP ont voté avec leur pieds, en oubliant d’aller dans l’hémicycle. Je ne vous parle pas de l’ambiance au groupe UMP en ce moment, où des têtes vont valser, car ce résultat, c’est soit de l’incompétence, soit du sabotage. En tout cas, c’est un coup dur pour la crédibilité du gouvernement, mais quelque part un coup d’éclat du Parlement : même à des godillots, on ne fait pas voter n’importe quoi ! C’est rassurant de voir qu’il y a des limites à la servilité.

[Authueil : “Séisme politique”.]

La présidente de séance annonce que le texte est rejeté. Plusieurs députés se précipitent dans la salle des Quatre Colonnes de l’Assemblée pour commenter la surprise aux micros des journalistes. La clameur monte quasi immédiatement de la place du Palais-Bourbon où sont rassemblés les manifestants anti-OGM. En allant les rejoindre, je croise un député UMP qui arrive en courant, un casque de moto à la main : lorsque je lui dis «trop tard», ça ne le fait manifestement pas rire.

[François de Rugy (Verts) : “La folle journée OGM”.]

Les 136 députés PS, PC et Verts présents ont voté contre le projet de loi. Et deux des 137 députés de la majorité qui ont pris part au scrutin François Vannson (UMP, Vosges) et François Rochebloine (Nouveau centre, Loire) se sont abstenus. Le nombre trop peu élevé de députés de la majorité présents, qui traduit l’hostilité de certains d’entre eux au projet de loi, a donc entraîné ce camouflet pour le gouvernement.

[Le Figaro, Guillaume Perrault : “Couac à l’UMP, la loi OGM repoussée par l’Assemblée”.]

1. Le 14 mai 2008,
Olivier G.

Toutes mes félicitations à François Vannson et François Rochebloine. Je leur souhaite bien du courage…

2. Le 14 mai 2008,
Daniel C. Hall

Jean-François Copé va entendre parler de Carla par le mari de celle-çi. Enfin une sanction pour le “prochain couac” ? Sarko devrait dissoudre l’Assemblée ! Mouarffff !

3. Le 14 mai 2008,
Jujupiter

Cote de popularite en chute libre, couacs incessants au gouvernement et maintenant, une loi rejetee a l’Assemblee juste quelques jours avant le premier anniversaire de son investiture: Sarkozy doit avoir mal aux fesses. A ce rhytme-la, il ne pourra bientot plus gouverner. 5 annees de Sarkozy, encore 5 annees de perdues?

4. Le 14 mai 2008,
Gus

Je me demande quels sénateurs et députés UMP voudront voir leur nom figurant dans la liste des signataires d’un texte renié par leurs électeurs.

L’empressement du gouvernement à vouloir en finir nous permet de nous réjouir par avance d’une telle issue.

Blah ? Touitter !