Les journalistes
Beaucoup de mots, très peu d’humour, moitié pinson, moitié vautour
Tout dépend de l’heure et du jour, de l’édition et du tirage
Ils ont autant d’élan moral qu’ils ont de pages à leur journal
Ça fait du bien, ça fait du mal, tout dépend de leurs avantages
Ils vous habillent à leur façon, vous prêtent des déclarations
Vous coupent en deux ou trois tronçons, ils vous tuent, puis ils vous encensent
Ils racontent ce qu’ils ont su, d’un autre qui a bien connu
Un autre qui a très bien vu, quand ils n’ont rien su, ils inventent.Quand ils ont lu Tintin, Prévert, quand ils ont écrit quatre vers
On les consacre reporters dans la mode ou la politique
Quand ils n’ont plus assez d’idées, on les met aux chiens écrasés
Quand y’en a plus, ils sont mutés, on les met aux rangs des critiques
As-tu vu mon papier tout frais, c’est presque du papier monnaie
Est-ce que tu connais Bossuet, tout à fait moi, moins la légende
C’est pas du mou, c’est du brutal, et puis ça fera original
J’avais mal à mon piédestal, quand on monte plus y faut descendre.Pour les comprendre, il faut les voir, le moins souvent mais certains soirs
Surtout quand ils jouent l’épluchoir aux soirées des grandes premières
Le bras pendant, la plume au bout, le programme sur les genoux
Ils feignent de comprendre tout, mais s’ennuient comme au cimetière
Et leurs critiques terminées, il faut les voir se corriger
Mais en toute objectivité, comme s’ils avaient payé leurs places
Et le lendemain au matin, vous le trouverez dans un coin
Une à la deux et deux fois rien, question de goût, question d’espace.Quand on sait tout, on ne sait rien, je sais peu, mais je le sais bien
J’ai appris dans un quotidien, toutes les lois fondamentales
J’ai appris ce que je savais, le moins, c’est faux, le plus, c’est vrai
Le plus c’est gros plus, plus c’est épais, le moins c’est blanc, le plus c’est sale
Quand vous écouterez ma chanson, ne sautez pas aux conclusions
Sachez que vous faites exception, et que gagner sa vie, c’est triste
Ne me mettez pas aux arrêts, gardez vos rages pour après
Quand je n’aurai plus de succès, quand je deviendrai journaliste…[Jean-Pierre Ferland : “Les journalistes”.]
(Merci Greg.)
GreG
;)
Nichevo
Dire qu’il faut qu’une chanson pareille vienne du Québec libre !
C’est vachard mais mérité !
Juju
Pour continuer dans la musique, et comme dirait Didier Wampas, c’est facile de se moquer.
Il ne précise pas à un moment dans sa chanson que sans journaliste, il n’y aurait pas de démocratie ?
Poulos
Y a la même pour les blogueurs ?
Briscard
’tain, Ferland! Ya pas: Embruns ça devient de plus en plus jeune et décontracté!Sinon, dans l’genre, ya aussi Vignault ou, dans le carrément rebelle, Maurice Fanon! Comme quoi, l’aigreur et ça facilite pas l’entendement…
romain blachier
bravo pour nous avoir découvrir cette belle chanson de la belle nation, euh pardon de la belle province
Blah ? Touitter !