Clapotements timorés de la foule
Il n’avait rien à craindre, finalement. Pas de ce côté-ci des clôtures du boulevard Washington.
En les franchissant, on croyait pénétrer dans un vortex. Le Augusta National était un éden pour golfeurs ce matin. À des années-lumière de la cohue médiatique.
Les gouttes de rosée perlaient sur les allées vertes, lentement séchées par les premiers rayons de soleil qui perçaient l’azur du ciel. C’était le silence. Pas un silence lourd et chargé. Un silence d’allégresse printanière. On entendait seulement les gazouillis et les clapotements timorés de la foule. Peut être est-ce plus gênant de faire du bruit quand on entend son écho.
À 40 verges de distance, on entendait même le « clac » de ses crampons sur le pavé. Comme Couples, Woods marchait d’un pas délibéré et paresseux, en ouvrant les hanches. Les deux blaguaient et semblaient surtout parler de stratégie.
Deux bénévoles noires, une de 20 ans et une autre de 50 ans, le fixaient admirativement, un sourire gêné. Woods acquiesçait d’un léger plissement des lèvres, sans regard triomphant. Il lui restait encore 300 verges à marcher pour frapper son deuxième coup.
Woods était seulement escorté par quatre gardiens de sécurité habillés en golf. Pourtant, la foule était imposante. À chaque trou, elle grandissait. Et les encouragements étaient plus directs et bruyants. Toujours quatre ou cinq « Go get em? Tiger! » sur le tertre, suivi d’applaudissements. La grande majorité des 40 000 spectateurs présents suivaient Woods.
Sur le trou en avant, Soren Hansen aurait pu s’enterrer six pieds sous l’allée pour servir de fertilisant humain, et personne n’aurait remarqué.
La Presse, Paul Journet : “Tiger sort de l’ombre”.
C’est à croire que les journalistes du quotidien La Presse, de ceux qui savent à peu près écrire en français, abusent de substances illicites.
Blah ? Touitter !