Journal de bord

samedi 10 avril 2010

Placotage et gazouillage

Quant au public que Bissonnette qualifie de « gazouillant et de placoteux », elle a tort de se montrer aussi condescendante à son égard, mais raison de remettre en cause sa représentativité. Si les placoteux sont représentatifs, c’est d’abord d’eux-mêmes, puis d’une infime partie de la population et de l’opinion publique. En plus, beaucoup de ces placoteux entretiennent eux-mêmes un blogue, une page Facebook et un compte Twitter. Ils se répondent les uns les autres dans un dialogue en circuit fermé qui finit par tourner en rond, quand il ne se mue pas en insupportable soupe autopromotionnelle.

Pour s’en convaincre, il suffit d’aller sur le site de Michelle Blanc, la papesse de la communauté web au Québec. Jeudi, le premier élément sur son site était une invitation à aller la voir livrer sa 22e chronique à l’émission de télé LeLab, suivie d’une invitation à relire et à revoir ses sept derniers billets, suivi, trois éléments plus bas, d’une autre invitation à aller la voir livrer sa 21e chronique à l’émission LeLab. Si seulement Michelle Blanc était la seule, mais l’autoplogue compulsive est la norme parmi les placoteux. Lisez-moi, regardez-moi, écoutez-moi. Moi, moi, moi… Ce nombrilisme extrême, à mon avis, est bien plus déplorable que le placotage, le gazouillis ou la dispersion.

Nathalie Petrowski, placoteuse salariée chez La Presse : “Gazouillis de placoteux”.

Je propose un crêpage de chignons en règle (ou un combat de boue) entre Nathalie Petrowski et Michelle Blanc.

1. Le 10 avril 2010,
Olivier

C’est drôle, j’ai l’impression que le débat sur l’autopromo, et le fait qua la blogosphère soit une entité consanguine arrive juste maintenant au Québec. C’est un peu comme la grosse hype des “blogs de filles” qu’a connu la France il y a 3 ans… qui arrive dans la belle province depuis un mois ou deux.

J’attends donc que les premiers gros blogueurs québécois annoncent qu’ils “ferment leur blogue parceque c’est plus comme avant”.

Sinon, faudrait expliquer à madame Petrowski que la notion de “circuit fermé” dans un réseau, c’est impossible.

2. Le 10 avril 2010,
francbelge

Au corps à corps, on sait très bien qui gagnerait. N’empêche, je paierais pour voir ça. :-)

3. Le 10 avril 2010,
MadameAuCube

@Olivier : 1-0 pour vous. beau paradoxe que celui d’un “circuit fermé dans un réseau”. @francbelge : ce serait pas nécessairement bien beau à voir ce combat, sur le plan uniquement esthétique j’entends. quant à un combat de lettres, il s’en vient sans aucun doute. ça va faire mal et je soupçonne qu’on se retiendra beaucoup de ne pas aller en bas de la ceinture. ou pas!

4. Le 10 avril 2010,
Kevin Zaak

Comme francbelge, je paierai (très cher), pour le combat de boue, bien sûr.

5. Le 10 avril 2010,
Magoua

Venant d’une placoteuse émérite comme la Petrowsky l’accusation est lourde :)

6. Le 11 avril 2010,
Michelle Blanc

Salut Laurent, Merci de relever le “bitch-fight” :-) Mon jab est ici: http://www.michelleblanc.com/2010/04/10/nathalie-petrowski-nathalie-petrowski-nathalie-petrowski/

7. Le 11 avril 2010,
Gagarine

Je ne pense pas être le seul à me poser la question, alors je me lance: c’est quoi un “placoteux”?

8. Le 11 avril 2010,
Eric

@ Gagarine : Il me semble avoir compris, Google étant mon ami, que le placotage est un bavardage plus ou moins oiseux. À Laurent ou ses accointances québécoises de nous le confirmer.

9. Le 11 avril 2010,
magoua

effectivement le placotage est du bavardage et le sens est le même, parfois neutre, parfois péjoratif, selon le contexte. En voici une étymologie savante:

HISTORIQUE : Placoter est le résultat d’une inversion ( métathèse ) de [ k ] et de [ p ] à partir de clapoter, ( cp., en faveur de la métathèse, la forme placotis pour clapotis ) issu d’un radical onomatopéique klapp­ ( FEW ). Placoter n’a pas existé en français central mais, en revanche, on retrouve dans les dialectes français, Normandie, Bourgogne, Champagne, de même que dans les patois de la Suisse romande, clapoter, avec les sens de « barboter », « bavarder » et « médire ».

Au Québec, le verbe intr. placoter « parler beaucoup » est attesté depuis le début du siècle ( 1909 ) et « parler en mal de qqn » ( 1914 ). Placoter a déjà connu les sens de « s’agiter, remuer ou marcher dans une matière liquide ( eau, boue ) » et, par analogie, « s’amuser dans ( ou avec ) un liquide ( spécialt d’enfants s’amusant avec leur nourriture ) et « s’occuper à des menues besognes, passer son temps à des riens ». Ces acceptions, aujourd’hui vieillies, sont aussi attestées dans les patois français.

10. Le 12 avril 2010,
Hoedic

Je mise un gros 50 sur Michelle. Elle m’a avoué une fois être capable de tuer à mains nues, je ne donne pas cher de la représentante de La Presse!

11. Le 12 avril 2010,
L'assassin

Sur le nombrilisme du Net et la société d’adoration : http://theoriedestendances.com/2010/02/05/twitter-ou-la-societe-dadoration-mutuelle/

12. Le 12 avril 2010,
user.von

, et qu’il est loin le temps des « jeunes pousses vertes » !

alors oki, du off topisme inside, mais y a-t’il que… ? et pis faut voir à y repérer la schnouff

13. Le 13 avril 2010,
Off Topic

Apprendre à se faire aimer par les populations indigènes (video).

14. Le 13 avril 2010,
seb

pédophilie et homosexualité : le plus hallucinant étant que dans l’article comme ailleurs personne ne semble s’insurger qu’on considère encore la pédophilie ou l’homosexualité comme des “pathologies”… honte à nous.

Blah ? Touitter !