Les Prédateurs
De Tony Scott, ce n’est pas Top Gun que je retiens, mais les ébats lesbiens entre Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans son premier film, Les Prédateurs (The Hunger, 1983).
Je crois me souvenir encore des critiques de l’époque, on y condamnait la distribution aussi clinquante que disparate (Deneuve, Bowie, Sarandon) et surtout y fustigeait l’esthétique visuelle : c’était des images de pub.
Donc sale, forcément sale et commercial pour les chroniqueurs de Télérama ou Libération. Tony Scott ne pouvait pas faire de vrai film, puisque c’était un réalisateur de publicités. Et tout était réellement programmé pour faire vomir un critique se pâmant devant le cinéma nordique : sujet (vampires…), images, montage, bande-son, distribution…
De fait, ces commentateurs rataient la nouveauté, non en l’ignorant, mais en en faisant un défaut rédhibitoire, car c’est justement l’esthétique “pub-clip” allant durablement s’installer dans le cinéma qui faisait des Prédateurs un film précurseur, imposant une nouvelle imagerie cinématographique, au même titre que Blade Runner, sorti l’année précédente, dans l’univers de la SF dystopique. (Sans oublier pour la France, le Diva de Jean-Jacques Beineix, deux ans plus tôt, et le Subway de Besson, deux ans plus tard.)
Les Prédateurs était un film qui captait l’air du temps. Au-delà même des intentions de son auteur, la décrépitude accélérée, la transmission par le sang, les macaques rhésus sur lesquels Sarah Roberts expérimentait… Le même été, Paris Match titrait sur la “nouvelle peste” qui terrifiait l’Amérique, le SIDA. Mais bon, l’Amérique, c’était loin, nous allions profiter de notre été sur les mesures du second mouvement du trio op. 100 de Schubert, du duo des fleurs du Lakmé, et nous allions danser.
Raveline
D’autant plus idiot que Ridley Scott a également commencé par la publicité.
Dave
Ah tiens… c’était lui, The Hunger?
C’est vrai que ça m’avait bien marqué à l’époque (d’autant plus que je suis plus sensible aux charmes conjugués de Deneuve et Sarandon, qu’à l’homoérotisme latent de Top Gun)… Je me souviens encore du début du film sur la musique de Bauhaus…
OlivierJ
Laurent, le lien pour le “duo des fleurs du Lakmé” est vide.
Laurent Gloaguen
@Olivier : merci, corrigé.
no..
Étrange, moi je retiens surtout du film The Hunger, cette scène sous la douche où Deneuve et Bowie se tripotent sur un trio de Schubert…
Blah ? Touitter !