Châteaux en Californie
Les vins français de châteaux ont obtenu lundi un sursis, la Commission européenne ayant décidé de reporter sine die une décision sur l’importation dans l’Union européenne des vins américains portant la mention « château », que la France est pour le moment seule à refuser.
[…] Mi-septembre, la Fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB) avait accusé la Commission européenne de vouloir « brader la mention “château” aux exportateurs américains », mettant en garde contre « une distorsion de concurrence à l’égard de nos exploitations viticoles et une tromperie pour les consommateurs ».
Paris redoute de voir les grands négociants américains se lancer dans la brèche et commercialiser des vins ne répondant pas aux définitions plus strictes des châteaux français, liées à des terroirs bien spécifiques.
En France, la mention « château » désigne un vin d’appellation d’origine contrôlée issu à 100% de raisins récoltés et vinifiés sur la propriété.
Le Parisien : “Pas de mention « château » pour les vins américains”.
Le problème est que la majorité des consommateurs n’ont pas la moindre idée de la définition viticole de “château”, et n’est pas qu’il y ait des châteaux en Californie…
Eolas
Rappelons aussi que la plupart des “châteaux” du bordelais sont de simples corps de ferme, fortifiés pour certains d’entre eux, ou le donjon est un simple pigeonnier. Le FGVB peste surtout qu’on leur pique une idée marketing.
Laurent Gloaguen
J’ai le souvenir de quelques “châteaux” bordelais en parpaings style Maisons Phénix.
manu
Je vais jouer mon super français sur ce coup, mais je suis d’accord avec la décision, car les conditions d’appellation contrôlée aux états sont moins strictes qu’en France, osef qu’il y a un château historique ou un cabanon :)
Mox Folder
Je vais troller : les américains ont leurs brevets, on a nos AOC.
Sinon j’ai appris la semaine dernière que les vins du Languedoc s’étaient beaucoup inspirés des vins du nouveau monde et du coup mettent en avant le cépage chose qu’on ne fait généralement pas en France. Il y a par conséquent de fortes chances qu’un américain amateur de vins par exemple soit plus éduqué sur les cépages que le fançais moyen qui va se péter les bretelles sur son chateau machin et ne saura même pas quel cépage il a dans son vin.
Jean
Château Woodstock, Château Hollywood, Château Cupertino… Ça va avoir une sacrée gueule de clinquant !
Laurent Gloaguen
“Il y a par conséquent de fortes chances qu’un américain amateur de vins par exemple soit plus éduqué sur les cépages que le français moyen…”
C’est tout à fait le cas, comme ce l’est aussi au Canada. Un Américain dira souvent qu’il a envie d’un merlot, d’un chardonnay ou d’une syrah, car beaucoup de vins du Nouveau Monde sont monocépages. Il sait associer ainsi les cépages à un goût, un style de vin (ce que j’ai appris en étant au Québec). Si tu vois “syrah” sur une bouteille, qu’elle soit californienne, languedocienne ou argentine, tu as tout de suite une idée du genre de goût que cela aura. (J’ai fait récemment une dégustation en aveugle entre une syrah languedocienne et une californienne, les deux vins étaient presque indiscernables…).
Si tu sais que tu n’es pas fan des beaujolais, il y a peu de chance qu’un vin fait de gamay, d’où qu’il provienne, te plaise beaucoup. C’est donc très utile d’avoir cette culture des cépages en tant qu’amateur de vin, et, de mon expérience, elle est assez rare en France. Vous pouvez me dire les trois cépages du Saint-Émilion ?
Le goûteux
Argl !
Pour des vins techniques, fabriqués pour l’étiquette, il est évident que le cépage devra être particulièrement marqué puisque c’est ce que l’on vend au consommateur (comme l’on vend une AOC -j’en ris encore- en France).
Ce que de nombreuses personnes défendent (vignerons, cavistes, amateurs…) est totalement l’inverse. C’est à dire un vin qui se définit par, certes un cépage, mais surtout un terroir, un millésime et un style !
Loin de moi l’idée de renier l’ampélographie et sa grande importance (cepages-modestes.fr par exemple), mais il faut arrêter au plus vite cette mode anglo-saxonne du vin monocépage standardisé sans distinction pour le millésime, le producteur et le terroir (lorsque l’on sait que le mélange des cépages nous vient justement des anglo-saxons…). Une sorte de néo-Parkerisation en somme…
Et oui, il convient aussi de revoir en France les notions d’AOC, “typicité” et autres “Châteaux”…
Par ailleurs, Laurent, peut-être l’ignorez-vous mais il existe par chez vous un monsieur qui possède quelques bons vignerons dans sa besace. Il s’agit d’Alain Bélanger.
Pour finir, Merlot, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon ne sont (dans l’ordre d’importance) que les 3 cépages dominants des appellations Saint-Émilion. Le 4ème étant le Malbec. Il en existe, heureusement, d’autres !
Blah ? Touitter !