Journal de bord

L’annonce est périlleuse à moins de trois moins du premier tour de la présidentielle, mais Nicolas Sarkozy a décidé de franchir le pas ce dimanche soir. Le taux normal de TVA augmentera de 1,6 point, passant de 19,6% à 21,2%, a annoncé le chef de l’Etat lors de son interview télévisée. La mesure n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre, mais « la décision sera prise en février ». La CSG (contribution sociale généralisée) sur les revenus financiers sera quant à elle relevée de deux points.

Sarkozy entend ainsi compenser une baisse colossale, de pas moins de 13 milliards d’euros, des charges patronales pesant sur les salaires. Objectif de cette « TVA sociale », même s’il récuse le terme : baisser le coût du travail en France pour lutter contre les délocalisations. Les entreprises bénéficieront en effet d’une exonération totale des charges familiales patronales sur les salaires compris entre 1,6 et 2,1 fois le Smic. Ces allègements de charges seront ensuite dégressifs, et s’arrêteront au-delà de 2,4 fois le Smic. Une augmentation d’un point de TVA rapporte 7 milliards d’euros à l’Etat.

Si les charges vont baisser pour les employeurs, il n’y aura en revanche pas de coup de pouce sur les salaires nets des salariés : le chef de l’Etat a confirmé que les charges salariales ne diminueraient pas. Mais « si on veut augmenter nos salaires, il faut arrêter de les plomber par des charges qu’on met sur le dos des entreprises » et « qui (les) font fuir », s’est-il justifié.

France Soir, 29/01/2012, Christine Ollivier : “Sarkozy augmente la TVA”.

Le candidat PS à l’Élysée François Hollande a jugé la hausse de la TVA “inopportune, injuste, infondée et improvisée” en réagissant pour la première fois à l’intervention du chef de l’État la veille. “Ça fait beaucoup”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Brest, confirmant que s’il remportait l’élection présidentielle, il “demanderait au Parlement de l’annuler”.

[…] “Comment imaginer que quelques points de moins de cotisations patronales pourraient d’un seul coup améliorer nos échanges extérieurs”, a repris François Hollande, en relevant que l’augmentation de la TVA “va porter sur tous les produits”, y compris ceux qui sont fabriqués” en France, et également sur les services.

[…] “Il est très important d’avoir de la constance, de la cohérence dans l’action”, a dit M. Hollande.

AFP, 30/01/2012 : “Hollande réagit à la TVA sociale de Sarkozy”.

Après Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, et Alain Vidalies, ministre des Relations avec le parlement, c’est au cabinet du premier ministre d’apporter un démenti, un peu mou, au retour de la TVA sociale.

Selon le quotidien Libération, le gouvernement qui a annulé l’instauration de cette taxe sur la consommation conformément au promesse du candidat François Hollande, pourrait faire demi-tour, et envisager cette solution pour remplacer une partie des cotisations sociales.

Ce matin, sur LCI, c’est le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, qui et le premier monté au créneau: «Aujourd’hui il n’est pas du tout envisagé d’utiliser la TVA sociale. (…) L’option TVA est totalement écartée, en l’état il n’y a pas de projet de l’augmenter d’ici à la fin du quinquennat, les choses sont claires», a-t-il insisté. Même son de cloche au ministère de l’Économie: «Il n’y a pas de retour de la TVA sociale», assure Pierre Moscovici à l’Agence France Presse (AFP). «L’évidence, c’est que la TVA sociale, c’est nous qui l’avons supprimée, car nous la jugeons injuste et inefficace dans un moment où il fallait soutenir le pouvoir d’achat et la consommation», a-t-il ajouté. «Dès lors que nous l’avons supprimée, nous n’allons pas la rétablir», a-t-il insisté.

Figaro.fr, avec AFP, AP, Reuters, 21/09/2012 : “Le retour à la TVA sociale «totalement écarté»”.

Heureusement qu’il reste le mariage gay pour différencier la gauche de la droite en France.

Sinon, dans les mauvaises nouvelles pour les Français, le prix du poireau grimpe.