Bar à vins à l’hôpital
[…] Mais nous sommes en milieu hospitalier. Et le médecin précise que la consommation, si elle « égaiera un quotidien souvent difficile », sera « médicalement encadrée ». Elle ne précise pas encore quelles seront les modalités de cet encadrement. Le Dr Guastella rappelle aussi que les Français « entretiennent un rapport hédonique à la nourriture et au vin, synonymes de moments privilégiés de partage et de convivialité ». Pourquoi dès lors leur refuser les plaisirs organoleptiques qu’ils ont connus tout au long de leur vie au moment même où ils la quittent ? On pourrait élargir la question — et ouvrir à cette occasion le dossier de la qualité (généralement) détestable des mets hospitaliers et, plus encore, celle de l’insanité de leur présentation.
Partage : les proches pourront offrir dans l’enceinte hospitalière « des cadeaux de bouche dans un environnement propice à la détente et aux échanges… Grâce à des partenariats et à différentes formules de mécénat, l’équipe dispose désormais d’une cave où les bouteilles de bons vins, de champagne, whisky… sont conservées dans de bonnes conditions », précise-t-on. L’accès aux grands crus est à l’étude. […]
Slate.fr, Jean-Yves Nau : “Première au CHU de Clermont-Ferrand : un bar à vins pour les patients en fin de vie”.
Krysalia
Parenthèse sur les mets hospitaliers : le gros problème n’est pas leur présentation merdique ou leur goût dégueulasse. Pourtant ils sont merdiques et dégueulasses, sans aucun doute possible, très, mais il y a bien plus grave encore : l’horaire auquel on les sert.
j’avais traduit pour ma tante un article sur la dénutrition des petits vieux. Il y était dit que des gens ayant déjà peu faim et étant très peu stimulés avaient d’autant plus de mal à manger assez quand on leur servait le dîner à 5h de l’après midi ou le déjeuner à 11h le matin, avec parfois 2 ou 3h de décalage en plus ou en moins sur chaque jour.
les horaires trop tôt ou trop tard sont le lot commun de tous les hôpitaux, spécialement ceux qui sont tentaculaires.
dès lors, comme dit le monsieur,
C’est aussi leur refuser des horaires qui leur permettraient d’apprécier leur repas - horaires qu’ils ont connu aussi toute leur vie - au prétexte que ça arrange administrativement les huiles.
Qu’ils arrangent déjà ça avant les bars à vin !
Gagarine
C’est fou l’écho que cette histoire a eu. J’ai l’impression que le français buveur de vin et amateur de bonne chaire est un mythe. Le français moyen contemporain semble boire plutôt du mauvais vin (en nous laissant le bon, merci à lui!) et de la mauvaise bouffe. Une histoire comme celle là tendrait à conforter le mythe, d’où son écho?
Concernant les horaires, je pense que le problème est plutôt l’amplitude que les horaires. En Islande, par exemple, j’ai déjà été au resto à 5 heures de l’après-midi (pour manger un dîner) et on était pas les seuls. A 6 heures, c’était déjà pas mal rempli. C’est juste une question d’habitude.
Krysalia
gagarine> oui, je n’étais pas très claire.
le souci est une question de traditions vieilles d’une vie entière, ET de l’amplitude que prennent les différences avec cette tradition.
les personnes âgées qui ont pris toute leur vie un déjeuner à midi et un dîner à 19h n’arrivent pas à avoir assez faim pour manger un dîner du soir à 17h20. De même ceux qui mangent à midi ont leur faim qui a “passé” si on leur sert le déjeuner à 13h30 et elle n’est pas encore revenue quand on leur apporte le dîner à 18h quand même…
En gros, déjà aux horaires auxquels ils sont habitués, les classiques français en france, les classiques islandais en islande etc, les vieux se dénutrissent : ils n’ont pas faim, ils pourraient manger à telle heure parce que c’est culturel,pour faire comme tout le monde… mais ce n’est pas aux horaires culturels qu’on les sert du tout et en plus ils sont changeants d’un jour à l’autre. => c’est la cata.
Blah ? Touitter !