Simone Veil, contre le pessimisme
Lu dans le Figaro :
« Cette construction européenne, c’est ce qui rattrape pour moi le passé, c’est ce qui m’a empêché d’être trop pessimiste », dit-elle. Simone Veil a perdu ses parents, son frère, son oncle et sa tante dans les camps de la mort nazis. Elle le redira à la fin de l’entretien : « Pour mes enfants et mes petits-enfants, c’est très important ce qu’on leur a apporté, c’est ce qui nous fait pardonner au vingtième siècle ».
« J’appartiens à une génération qui a vécu son enfance entre les deux guerres. La première avait été une horreur, des millions de morts. Tout le monde avait perdu un père, un oncle ou un cousin. Nous avons grandi dans ce souvenir. Puis dans la montée du nazisme et les craintes d’un nouveau conflit. Pour les déportés résistants qui s’étaient engagés contre la barbarie, comme pour les juifs qui étaient encore adolescents et qui ont eu à se cacher jusqu’à leur arrestation, la construction européenne répondait à la volonté de ne pas retomber dans les guerres et la barbarie ».
« Ça a donc été un des engagements très forts de ma vie. Je me suis dit que la revanche n’apporterait rien, et qu’il fallait gérer l’avenir pour les générations futures. Et, aujourd’hui, je pense que vraiment tout ce que l’Europe a apporté a été une grande chance. Il faut remercier ceux qui ont eu le courage de la faire. Il leur fallait aussi de l’imagination pour organiser des institutions qui permettent à la fois de mener des politiques communes tout en préservant la souveraineté. C’est très important, la souveraineté : nous la conservons. Qu’il s’agisse de la Sécurité sociale, de l’éducation nationale ou de la diversité culturelle, elle est importante – et beaucoup de nos partenaires nous envient par exemple le dynamisme du cinéma français ».
« Le monde devient de plus en plus puissant. On a des Etats continents. Si les Européens ne s’unissent pas à la fois pour avoir un marché commun et au moins un démarrage de politique étrangère sur les questions les plus importantes, ils ne résisteront pas. »
Et l’ancienne présidente du Parlement européen juge peu convaincants « ceux qui militent pour le non pour des raisons diverses ». « Ils disent aujourd’hui qu’ils veulent une autre Europe, plus proche de celle du traité de Rome. Mais ils ont toujours combattu toutes les formes d’Europe. »
Jean-Marc Bondon
J’ai une grande admiration pour madame Simone Veil. Ministre de la santé de 1974 à 1979 elle s’illustre dans le débat sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (I.V.G) et devient progressivement la personnalité politique la plus populaire de France.
En 1979 elle condut la liste UDF aux élections européennes : elle devient la première présidente du parlement européen (1979-1982).
En 1984 elle impose à l’opposition une liste unique aux élections européennes, elle obtient plus de 43 % des voix.
De 1993 à 1995 elle est ministre d’Etat, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville.
Elle est ensuite membre du Haut conseil à l’intégration et membre du conseil constitutionnel.
Les membres de ce Conseil sont appelés “les sages”, ce qualificatif va particulièrement bien à madame Veil.
source : http://ecole.wanadoo.fr/…
Antoine
L’interview complète : http://www.lefigaro.fr/…
Blah ? Touitter !