journal de bord

12 h 38

Innovation

Avec le “pass Navigo” de la RATP, tout devient plus simple. Bienvenue dans un monde meilleur.

Pour ma part, question rapidité, je bats presque toujours les porteurs de Navigo avec ma bonne vieille Carte orange. Tout est affaire d’anticipation, ticket dégainé trois foulées avant le tourniquet, enchaînement des mouvements en souplesse, synchronisme entre l’ouverture du portillon et la récupération du billet, tout en élégance. C’est à des détails comme ça que l’on reconnaît les vieux Parisiens. Regard narquois jeté en arrière à la pauvre fille qui retourne son sac à main dans tous les sens au dessus de la machine en pestant, sous le regard médusé de touristes japonais qui la prennent pour une folle.

De fait, si la RATP nous promet que “la rapidité de transmission passe-valideur augmente considérablement et apporte une plus grande fluidité de passage, près de 4 fois plus rapide qu’avec un coupon”, c’est parfois tout le contraire qui se produit en période d’affluence : entre les “passe Navigo” qui ne passent pas du premier coup, et les possesseurs de billets classiques qui se présentent aux tourniquets réservés à Navigo exclusivement (une abomination) et qui mettent de longues secondes à comprendre (notamment les touristes) tout en interrompant le flux, c’est une joyeuse pagaille signée Navigo.

L’innovation RATP, c’est aussi les trains sans conducteur, les stations sans guichet de vente, un espace déshumanisé. Il y a des moments où j’ai la nostalgie du poinçonneur…

J’ai le souvenir du poinçonneur de la station Monceau me demandant le billet de mon ours en peluche, plaisanterie qui m’avait traumatisé (je m’en souviens encore), j’avais éclaté en pleurs et maman avait dû me consoler dans la 2e classe du Sprague-Thomson. C’était vers 1971…

Poinçonneur RATP.

Station Pyramides (1971), cliché RATP. À droite, le poinçonneur, à gauche, une rame Sprague-Thomson avec son conducteur-machiniste et le chef de train, qui s’occupait de la fermeture des portes.

1. Le 19 août 2006,
Damien B

L’innovation RATP c’est la modernisation de l’outil, c’est l’efficacité économique ; il ne leur manquerait plus que d’être à 100% privé et de licencier les syndicalistes pour en faire une entreprise parfaite. La poésie, c’est pour les faibles.

2. Le 19 août 2006,
padawan

“presque” toujours… Je t’ai toujours battu, il me semble ;-). Mais il est vrai que quand ça ne fonctionne pas, on peut se faire très mal aux genoux !

3. Le 19 août 2006,
Swâmi Petaramesh

Le système Navigo RATP, prix Orwell lors des “Big Brother Awards” France 2002.

Voir notamment http://www.bigbrotherawards.eu.org/2002/ et http://bigbrotherawards.eu.org/2001/nomines/ratp.html

Le système lyonnais ne vaut pas mieux, par ailleurs.

4. Le 19 août 2006,
Maxime

Zut, me voilà catégorisé comme vieux parisien, à ma manière de négocier les tourniquets RATP. Pourtant, j’ai fait des efforts en allant m’exhiler à Bruxelles, où les abonnés rentrent dans le métro sans avoir à sortir leur abonnement !

Quand aux scènes de gens qui ne comprennent pas où mettre leur ticket dans les tourniquets reservés à Navigo, ce serait ultra-simple à éviter : ne pas faire de tourniquets réservés à Navigo. Ah mais voilà, il faut bien que la RATP fasse comprendre à ces bofs parisiens qu’il est tant qu’il passent à un Navigo où l’ont pourra les suivre à la trace en supprimant le lecteur de billet à bande magnétique dans la moitié des tourniquets…

5. Le 19 août 2006,
Swâmi Petaramesh

Le portail “Uniquement Navigo”, contrairement au portique “Uniquement télébadge” des autoroutes, qui lui a une certaine justification technique, est seulement un truc marketing destiné à ce que le porteur de la carte Navitruc se perçoive comme privilégié (étonnant qu’il n’ait pas accès à une salle d’attente spéciale “Grand Voyageur” sur le quai du métro, Hmmm ?)

Avoir la Carte Chose = Être un (sacré putain de) Privilégié, tout l’argument marketing est là.

Le français est un être qui déteste les privilégiés et les guillotine à l’occasion, mais qui, à titre personnel, n’a de rêve plus cher que d’en devenir un, y compris via …la carte de la RATP.

6. Le 19 août 2006,
palpatine

Je ne sais pas trop ce qu’il y a en ce moment, mais Pascal (finis-africae) râle aussi. C’est pas que je vois là un refus du progrès, mais presque… Réglons tout de suite la question du big brotherisme (qui m’est aussi très chère) : les 3/4 des Français se balladent avec un transpondeur géant, nommé téléphone portable, permettant avec une bête triangulation de positionner n’importe quel individu à 200 mètres près ; j’ai bossé sur un MMORPG géolocalisé (au Japon), j’en sais quelque chose… Et de toute façon, ne serait-ce que le paiement par carte bancaire est déjà un moyen de traçabilité bien plus simple. Parce qu’il métonnerait fort que la RATP enregistre tous les badgeages, ou alors leurs serveurs rivalisent ceux de google, parce que je vous laisse imaginer le nombre de requêtes à la seconde (et je bosse dans le temps réel, hein, sans compter que j’ai déjà vu une soutenance sur ce genre de serveurs pour les SMS, et c’est pas de la tarte…), et quand bien même, c’est tellement bordélique ce genre de machins qu’ils seraient certainement incapables d’en ressortir la moindre info (ça c’est le gars qui a bossé pour le complexe miliato-industriel qui vous parle). Sans compter que tous les tourniquets sont sous windaube (les cons ; je vous ai dit à quel point ils étaient pas doué à la RATP, notamment en Ada où ça frise la catastrophe totale ?).

Bon, question déshumanisation, c’est discutable. Les guichets, je les préfère avec des vrais gens dedans, mais pour l’instant c’est toujours le cas (il y en a peut-être certes moins, mais y’a pas d’attente, alors…), et acheter sur le pouce sans faire la queue un tiquet de métro, c’est autre chose que choisir un billet de train avec 26 correspondances à moins de 130€ avec des réduc’ et des classes pas possibles à gérer, donc ça ne me gêne absolument pas. Quant au poinçonneur, faut vraiment être THE vieux nostalgique pour encore regretter pareille abomination ; j’ai même ouï dire via Gainsbourg qu’il n’était pas très heureux dans sa vie non plus :D.

Pour les emplois, je crois qu’il faut bien prendre conscience de quelque chose : une carte pareille, avec toute l’infrastructure informatique autour, ça ne se fabrique pas tout seul, c’est du bon boulot d’ingénieurs derrière, de beaucoup d’ingénieurs même. Et d’administrateurs réseau aussi certainement, et même le gars qui débloque les windaube dans le tourniquet ça lui fait du boulot (la fois où j’ai vu ça, j’ai quand même pas mal halluciné…). Je préfère voir en France des ingénieurs plutôt que des poinçonneurs, mais bon, ce n’est que mon avis (d’ingénieur), hein ?

Idem pour un métro ligne 14. Non seulement le boulot en amont est énormissime (avec une sécurité de fonctionnement de l’ordre de la seconde de pannes pour quelques millions de secondes, aucun système informatique dans le monde n’est aussi sûr que celui-ci, même si c’est plutôt des Allemands qui l’ont conçu, à moitié étonnant quand on est dans le milieu). Et en aval, pour faire fonctionner bête pareille, c’est autre qu’un pauvre conducteur dans sa cabine qu’il faut… Et au final, on obtient un métro ultra-rapide, avec des calculs tenant compte de la force de coriolis lors des décélérations, j’attends toujours le conducteur qui résoudra des équadiff à l’approche des stations :D.

Bon, c’est pas pour dire que vous commencez à vieillir les enfants, mais faut être moderne un peu ! ;)

7. Le 19 août 2006,
Laurent

Être moderne pour être moderne… Ça marchait moins bien avant ? Il y avait plus de chômeurs ? Les gens étaient moins gais ? Non, et, pour mon point de vue, la vie n’a jamais été aussi grise. Et, c’est de pire en pire à coups de diktats technologiques, sanitaires, économiques, d’injonctions sécuritaires et que sais-je encore. Nos libertés s’amenuisent, et personne ne réagit. Je suis né dans l’âge d’or de la science qui nous promettait des lendemains meilleurs, j’avais trois ans que l’on posait un pied sur la Lune… Les années 70-80 étaient pleines d’espoir, de rêve, et de créativité. Qu’avons-nous aujourd’hui en regard ?

8. Le 20 août 2006,
Swâmi Petaramesh

Un système conçu pour afficher des fenêtres avec un solitaire et un démineur dedans et des écrans-bleus-de-la-mort (BSOD) autour, utilisé pour faire fonctionner des tourniquets de métro, si ça c’est pas de la connerie en barre…

Quant à l’argument “Du moment que vous avez déjà un téléphone GSM qui permet de vous trianguler (jusques ches les Héllènes), n’en a pu rien à fout’ qu’on vous rajoute mille autre moyens de traçage”, je ne sais pas moi, mais il me paraît tellement limite qu’on pourrait le penser trollesque sous la plume de qui se dit ingénieur.

Un peu comme le “Vu le bordel que c’est dans leur database, d’ici qu’ils en retirent la moindre info…” ; je ne sais pas pourquoi, ça sonne assez peu convainquant à mon oreille…

Moi je dis ça, je dis rien, hein…

9. Le 20 août 2006,
palpatine

@Swâmi: windaube dans les tourniquets, c’est effectivement innommable, en plus je crois que ce n’est pas légal celui qu’ils ont foutu (il n’y a que XP embeddeded dont la licence permet l’installation sur un système sans clavier ni souris…). Mais ça révèle quelque chose : ils n’ont vraiment pas les moyens physiques et intellectuels de nous tracer ^^. Pour le téléphone portable et le troll : oui et non, il suffit d’y penser… Pour l’instant, la géolocalisation en France, c’est pas encore trop ça, mais la justice peut y accéder tout de même, manuellement (automatiquement, ça devrait arriver, j’ai passé un entretien avec une boîte qui développait déjà des choses ; d’ailleurs, j’avais moyennement apprécié la porte qui s’ouvrait avec la mesure de la main, biométrie, pas glop du tout).

@Laurent: Est-ce que ça marchait moins bien avant ? Oui, et la voiture, c’est carrément mieux que le carosse (même quand l’informatique embarqué se chie dessus et bloque le régulateur de vitesse). Plus de chômeurs ? Heu, mon grand-père n’était pas chômeur (loin de là, même le samedi et parfois le dimanche on bossait, avant), mais économiser plusieurs années pour s’acheter un solex parce que le vélo sous la pluie et le vent, dans les reliefs vallonnés de Marseille, c’est pas terrible, je suis sûr qu’il aurait bien aimé le métro ; il serait plus intéressant de comparer l’évolution du niveau de vie, même si les écarts entre pauvres et riches s’accroissent, un RMIste vit mieux que le quidam moyen-âgeux moyen, j’en suis sûr (moi ça me fait délirer, justement, ce téléphone portable à 200€ l’unité minimum que l’on trouve même chez les plus pauvres, sachant qu’après les coûts engendrés sont monstrueux…).

Ce qui est vrai en revanche, c’est que la croissance par rapport aux années 70 a beaucoup diminué, au profit du bêtement monétaire. Aujourd’hui, le truc c’est de faire de la daube avec beaucoup d’enrobage commercial (d’ailleurs, le commercial gagne beaucoup mieux sa vie que l’ingénieur, pourtant il ne crée que dalle et a une formation… heu… il en a une ?), et de faire marcher la machine capitalisme/libéralisme : on vend, on achète, on fait du “profit”. Alors niveau “hautes technologies” entre windaube et iPod, on repassera, hein ? Si l’on ne va plus sur la Lune, c’est qu’il n’y avait que des caillous gris, et on en a un peu rien à taper (d’ailleurs, les dernières missions Appolo, tu t’en rappelles ?) ; ça fait faire des économies, mais d’un autre côté, le système se nourrit à présent de lui-même (on aurait pu se servir de l’argent économisé pour donner à manger au Somaliens, mais ça n’a pas beaucoup de sens, il faut des pauvres pour faire des riches, question de comparaison et de concurrence). Je sens qu’on frise le hors-sujet :D.

Sur le sécuritaire à mort, à l’heure des LCEN et des DADVSI, je n’arrête pas de répéter encore et encore que l’informatique libre est déjà une très bonne solution, pour commencer (tiens, chuis sûr que tu es sous un système proprio et technologiquement attardé, en plus ;) ). Ensuite, le problème vient de la démocratie elle-même : si le citoyen est fliqué, c’est qu’une majorité veut bien l’être. Le crétin au pouvoir, il n’y est pas arrivé par l’opération du St-Esprit, il a été élu (ou nommé par un élu tout aussi crétin). Bref, non seulement nos concitoyens ne font rien pour empêcher cette dangereuse dérive, mais en plus, dans leur suprême intelligence, ils en réclament encore (Sarko ?), contre des menaces fictives qui rappellent les monstres qui se cachent sous le lit des nenfants… La technologie est là, il n’y a plus qu’à (mal) s’en servir, c’est tout. Mais la solution n’est certainement pas d’arrêter le progrès. Distribuer des neurones aux citoyens ou arrêter la démocratie, pourquoi pas, en revanche… Inutile de taper sur l’ingénieur, donc, mais sur le commercial, le politicien véreux ou le citoyen stupide, pas de problème.

10. Le 20 août 2006,
karl

Interessant cette discussion.

Le système SUICA à Tokyo est tout à fait différent. On achète au distributeur une carte en plastique magnétique de façon anonyme et on la recharge régulièrement quand elle se vide. Toujours de façon anonyme. C’est juste un billet plastique plus résistant qui contient plus d’unités qu’un simple billet. Elle est rechargeable à volonté et permet d’utiliser tout le réseau JR.

Les “tourniquets” sont pour la plupart compatible avec la carte et le ticket. Le gros avantage de la carte sur le ticket est de ne pas faire la queue pour acheter un billet.

Le réseau des autres lignes (Métro, Keio, Odakyu, etc.) utilisent une carte plastique qui s’achète à l’unité au distributeur pour 1000, 3000 ou 5000 Yens, mais qui elle n’est pas réutilisable une fois consommée. (un trajet normal dans Tokyo coûtera autour de 130 à 200 Yens).

Il y a des systèmes de paiement par téléphone cellulaire Edy, mais je ne l’ai pas encore vu dans le métro. J’ai peut-être mal regardé ne possédant pas de téléphone moi-même (par choix).

11. Le 20 août 2006,
Joachim

un jour, y’a quelqu’un qui s’est dit que remplacer des agents de la circulation par des signaux lumineux pouvait être pas mal. maintenant on ne se pose plus de question quand on s’arrête à un feu rouge. mais c’est vrai, c’est moins “humain”. c’est “déshumanisé”. est-ce que c’est pire pour autant?

et si dans les années 70-80 on était tellement pleins d’espoir et de futur, peut-être était-ce parce que l’on ne se prenait pas à regreter le passé à chaque avancée du progrès?

enfin, je dis ça, j’ai pas connu cette époque. et puis je trolle peut-être un peu.

12. Le 20 août 2006,
Olivier

Ah mais c’est que Palpatine, en plus d’être “ingénieur diplômé”, entendez “supérieur à tout ces cons (vous, moi donc)” est aussi économiste à ses heures perdues.

C’est beau ces leçons de chose, même si c’est pour aligner connerie sur connerie, il faut saluer l’effort.

13. Le 20 août 2006,
Swâmi Petaramesh

$ uname -or 2.6.12-7mdk5mib GNU/Linux

14. Le 20 août 2006,
palpatine

@Karl: J’avais lu quelque part que le compostage était plutôt une question de confiance qu’un système ultra compliqué comme le notre (du style les 3 ou 4 badageages que l’on doit faire à Châtelet quand on veut prendre un métro à l’autre bout de la station), est-ce donc vrai ? Ce n’est pas la même mentalité non plus, ça se comprendrait aisément.

@Joachim: et ce que je trouve le plus “drôle” dans cette histoire, c’est que ce sont les gens qui étaient jeunes à cette époque qui sont à l’origine de la société de maintenant… Étrange paradoxe.

@Olivier: heureusement que je te connais (et t’apprécie), sinon je penserais presque que c’est une attaque gratuite…

@Swâmi: palpatine@deep-thought:~% uname -or 2.6.16.13-4-default GNU/Linux (mais c’était quoi le but ? :s )

15. Le 20 août 2006,
Swâmi Petaramesh

@palpatine : > “c’était quoi le but ?”

Dans le contexte de ton commentaire plus haut, le destinataire de ta remarque “(tiens, chuis sûr que tu es sous un système proprio et technologiquement attardé, en plus ;)” ne m’était pas paru évident, donc le “uname -o” était en réponse juste aucazoù ;-)

Tiens, autrement sinon, à propos de liberté et tout ça, tu as toujours de la pub, sur ton blog ?

16. Le 20 août 2006,
palpatine

Aaahh, mais ça c’est une vieille vanne entre Laurent et moi ^^ (il est sous MacOS X, le vilain, mais ça tout le monde le sait ;) ).

Sinon, oui, y’a de la pub sur mon blog, je choisis pas (et je touche pas un rond, c’est 20six qui m’héberge et se paie ainsi), des fois y’a même Sarko qui s’incruste, c’est très détestable, il faut que je migre… En fait, la prochaine fois que je vois Olivier, il faut que je lui demande comment ça marche, chez Gandi, parce qu’installer des trucs du ouèbe me fatigue rien que d’y penser, et le dotclear2, je le trouve bien sympathique, alors… :)

17. Le 20 août 2006,
Swâmi Petaramesh

Qu’il soit sous Mac Habanokhanadah, c’est un choix respectable (et prédestiné). C’est propriétaire certes, mais infiniment plus sattvique que les autres fenêtres cassées…

Pour dotclear chez Gandi, demande peut-être à Le Monolecte : Elle y est passée depuis quelque temps, et en semble satisfaite.

18. Le 20 août 2006,
GM

“Les années 70-80 étaient pleines d’espoir, de rêve, et de créativité. Qu’avons-nous aujourd’hui en regard ?”

On a des blogs, non ? C’est pas de trop technique dont on souffre, c’est de manque de poésie.

19. Le 20 août 2006,
Erebuss

Astuce pour un meilleur passage avec un Navigo : Ne pas coller le pass sur le portillon … Ne pas frotter le pass mais effectuer un mouvement de haut en bas …

Ne pas passer après un mec qui à un coupon de carte orange, les machines mettent du temps à switcher de mode d’authenfication

Franchement, les gens qui essayent de passer sans sortir leur pass, cest eux qui foutent la merde … Et surtout, ca aide les agents RATP et SNCF aux controles (genre pour les zones niveaux RER … ca bip différement quand c’est hors zone)

Mais bon, c’est ca la loi de l’évolution …

20. Le 20 août 2006,
mat

Bon, ya deja trop de commentaires, donc j’en rajoute juste un sur le big brotherisme:

Je ne pense pas qu’il yait un truc comme ca en place. Cela dit, tous les arguments que j’ai pu voir au dessus sur le fait qu’ils ne peuvent pas le faire ou n’en ont pas l’interet sont nazes.

Je ne pense pas que ca soit interessant pour les RG ou je ne sais quoi, effectivement pour ca les portables et CBs sont sans doute bien plus fiables. Cela étant dit, c’est d’un interet monstre pour tout ce qui est marketing - imaginez comment ca aiderait les publicitaires a placer leurs affiches.

Ensuite, le gros du sujet: Je ne vois pas du tout le probleme a faire une pauvre insertion de quelques octets (pas besoin de beaucoup plus: identifiant, station, date, tourniquet) dans une quelquonque base qui ne fait que ca (il n’y a aucune mise a jour/supression de données, du moins pas pendant que ca bosse); au pire il faut un serveur spécifique pour chaque grosse station et ensuite aller filer ca a la base maitre tous les soirs. Je bosse pas dans le temps reel, mais ya un tel nombre de requetes/secondes chez nous que je pense que mon avis est pas trop mauvais pour la question :) Le seul vrai probleme, c’est le stockage, et encore, on peut tres bien imaginer qu’ils ne gardent pas toutes les données, qu’ils aient un systeme d’archivage pas mauvais, etc.

Reste le probleme de la compétence. Je n’ai pas envie de chercher si le systeme navigo vient de chez eux, mais si c’est le cas, ca prouve qu’ils ont des gens compétents, et si ce n’est pas le cas, ils peuvent tres bien demander ca a leur prestataire.

Et si jamais vous pensez que ce systeme couterait cher… demandez vous combien coute navigo et combien il rapporte sans le coté big brother, et combien il rapporterait avec :-)

21. Le 21 août 2006,
palpatine

D’un point de vue technique, la mise en place du bigbrotherisme n’est effectivement pas facile à jauger. Si l’on stocke une douzaine de données, à un octet chacun (256 possibilités, mais ne serait-ce que le nombre de stations de métro+RER+bus explose ce chiffre), ça fait quelques gigas à enregistrer en binaire statique tous les 3 mois, et dans un format évolutif du style xml en ascii, il faut taper dans la centaine de gigas assez facilement. À parser, ça devient assez ingérable. Il y a dans les 4 millions de trajets/jour je crois, il suffit de faire des multiplications ensuite, mais comme je ne suis absolument pas un pro des bases de données (il m’étonnerait fort que l’on s’amuse dans des cas pareil à tout stocker dans un fichier…), je ne sais pas comment sont stockées les infos derrière, mais c’est forcément encore plus gros. Avec la technique actuelle, pourquoi pas, après tout, mais ça coûterait fort cher.

En ce qui concerne le temps de réponse, c’est totalement mortel, quand on voit le nombre de badgeage par seconde dans les heures de pointe, sans compter qu’il faut parfaitement synchroniser les horloges (j’ai assisté à une soutenance sur un truc comme ça, avec du NTP tout bête, le gars avait passé 6 mois dessus, quand même :s ), et il faut compter que les bus devraient tout retenir, pour ensuite se décharger une fois au dépôt (ou communiquer par wifi, mais c’est tellement gore… Pas envisageable). Bref, là encore, il faut tout refaire, tout mettre en réseau, avoir du matos bien plus sophistiqué qu’un windaube d’amateur dans une simple tour, ça coûterait bien trop cher.

Pour ce qui est de la création du pass navigo, c’est évidemment sous-traité, très peu d’informatique est traité en interne (mais ils ont mon CV, enfin, il sera bientôt détruit, en fait). Je crois me rappeler quelle est la SSII qui s’est occupé de ça (au niveau informatique et réseau, du moins), et ce n’est en tout cas pas la même qui a fait la comm’ avec les stations de bus via wifi (quoiqu’elles pouvaient être plusieurs), par exemple. Et quand on considère tous les problèmes de confidentialité que cela pose, ça ne donne pas vraiment envie de partager dans tous les sens…

Au niveau de ce que cela pourrait bien rapporter financièrement, je suis assez sceptique. Comment déterminer un meilleur placement de la pub, puisque l’on ne badge qu’à l’entrée (sauf pour le RER, et encore en banlieue peut-être une station sur deux en sortie seulement), et que de toute façon, tout le monde prend le métro de manière uniformément répartie, il n’y a pas vraiment de stations pleines de jeunes, et d’autres pleines de vieux, ou plus d’hommes que de femmes. Et question niveau social (pub pour des baskets ou du caviar ?), il n’y a qu’à se reporter au prix du mètre carré, c’est plus indicatif ; et ce genre d’info ne risque pas d’apparaître dans le dossier des possesseurs de carte.

22. Le 21 août 2006,
karl

Hmm. Qu’appelles tu confiance? Il y a une zone de passage dans laquelle il faut placer son ticket. Si tu ne le fais tu lances un avertisseur. Il y a du personnel en face des passages qui sont là en permanence pour aider.

La société japonaise dans son ensemble fonctionne beaucoup plus sur un contrat moral de confiance et de respect, tout comme au Canada.

La mise en place de plus de contrôle et de sécurité n’améliore pas souvent la fluidité d’un service pour l’ensemble des passagers. Est-ce que la fraude serait vraiment massive s’il y avait que peu de contrôles.

23. Le 21 août 2006,
GM

Bon, je l’ai déjà raconté ici mais je recommence un petit coup sur le bigbrotherisme :

Carte orange payée par carte bleue = on peut vous tracer de façon quasi identique
on montre avec un minimum de jugeotte (et assez facilement)(c’est même quasi trivial) que si on ne badge qu’à l’entrée du réseau, on ne sait pas où vous sortez, ce qui rend le bigbrotherisme plutôt unijambiste pour ne pas dire franchement cul-de-jatte. Une fois que vous avez badgé, on ne sait plus où vous êtes/allez. (ce qui n veut pas dire non plus qu’on ne sait rien sur vous, mais guère plus que lorsque vous sortez votre CB ou que vous gardez votre téléphone allumé, ou que vous laissez un commentaire sur un blog de qualité)
Aujourd’hui (et je dis bien aujourd’hui pour les esprits chagrins, ça ne veut pas dire que ça ne peut pas changer) les données unitaire stockées des voyages ne sont pas et ne peuvent pas être rattachées au fichier client (sauf de façon très temporaire pour détecter la fraude), par une opération de transcodage sur le n° de la carte qui est conservé, ladite opération étant irréversible
il est possible d’acquérir des badges anonymes
je ne parle même pas du fait que pour avoir une vision complète idf, il faut réunir ratp, sncf et optile sur le même bateau - chacun développant son machin de son côté et n’étant pas forcément très disposé à partager avec son voisin et néansmoins très peu ami.

Et pour compléter (pour palpatine) : une bonne partie des logiciels n’est pas développée par des ssii mais mais des fournisseurs des équipements ; et il est très probable qu’il y en ai plusieurs en ile de france (je ne suis aps certain pour ratp/sncf).

C’est pas que le bigbrotherisme est impossiblen c’est que vu la situation actuelle, c’est pas avant 10 ans.

24. Le 21 août 2006,
palpatine

@Karl: c’est bien ce qui me semblait avoir compris (apparemment, si on ne valide pas, le personnel en question est tellement médusé qu’ils ne réagissent pas ^^). Je crois que c’est tout simplement une question de discipline (plus que de respect), ça a ses bons côtés et ses mauvais, faut voir…

@GM: Les fournisseurs en équipement sous-traitent, déjà eu des offres pour bosser sur des trucs du genre (détecteur de signalisation sur TGV par exemple). Même ça c’est fait par une boîte de la région parisienne (la même que pour la signalisation, d’ailleurs), qui elle-même sous-traite dans la boîte où je bosse actuellement…

À la SNCF, le niveau en info est un peu de la rigolade, ce qui est fait à St-Lazare est bien en dessous du niveau requis pour de telles applis, j’en sais quelque chose :D. En gros, c’est un peu l’équivalent de la DGA dans l’armée, mais en moins formés.

25. Le 21 août 2006,
Je est un autre

Qu’est devenu l’ours en peluche ?

26. Le 21 août 2006,
mat

Pour revenir sur le coté purement technique: Il y a environ 4.5 millions de franciliens qui prennent les transports en commun par jour selon la ratp. Mais il faut prendre en compte dans ton calcul uniquement ceux qui utilisent le pass… Par ailleurs, je vois pas pourquoi tu pars dans des délires xml quand on a des bases de données, rappellons que l’interet est d’en tirer des stats :-)

Au pire, sans compter les bus qui ne sont pas aussi interessants que les rer/metro et leurs stations, yen a pour un giga de données par jour, avec possibilité d’etre réparti sur plusieurs machines. Tu peux faire des stats chaque jour et trasher tout ensuite. La synchro, tu n’as pas besoin d’un truc plus précis que la seconde, ntp ira tres bien…

Les autres arguments avancés tiennent un peu plus la route…

27. Le 22 août 2006,
palpatine

Yep, tu as raison pour le côté distribué, il faut en effet plusieurs noeuds, sinon ça donne un temps de traitement de l’ordre de 6 ms en moyenne pour les zones horaires pleines (mais il est vrai que j’ai compté que tout le monde avait la carte ; ce qui à terme étant donné le prix et les inconvénients de la carte orange sera peut-être bien le cas) ; en bufferisant, et en multipliant les noeuds, on peut arriver à quelque chose de potable, un bi-Xéon avec un ch’tit Xenomai dessus pourrait même s’en sortir (au format des données à supporter près, il faut que la base de donnée suive derrière). Reste le problème du temps de réponse du support de stockage, et l’atomicité, qui encore une fois pourrait être résolus de la même façon, avec une synchro/centralisation à partir de 3h’ du mat’ par exemple (histoire d’éviter la lecture/écriture sur un même device, qui ferait chuter les perf, ce qui serait dramatique lorsque l’on doit assurer la milliseconde). Reste à définir un protocole de communication très solide, de la duplication d’info dans tous les sens, p’têtre même de l’hyperviseur au cas où un noeud tombe, mais encore une fois, ça reviendrait super cher…

Bon, on chiffre, et on fait devis ? :p (c’était la mauvaise idée du soir ^^)

28. Le 23 août 2006,
Bidou

Un Bi-Xeon ou Tetro-Bidou ? Une base SQLite ou des fichiers XML sous Reiserfs ? Gargarisons-nous à ne rien dire, rajoutons une couche…

Vive le buzz, roooocking pop!

29. Le 23 août 2006,
Adrienhb

Excellentes remarques de Palpatine.

Juste une question: le pass navigo n’a-t-il pas comme intérêt de faire des stats sur l’utilisation de telle ligne ou de telle station à telle moment?

30. Le 1 septembre 2006,
palpatine

La RATP vient de se chier monumentalement dessus :

http://www.quechoisir.org/…

Rapidement : ils ont codé en dur dans l’url (vive php) le numéro d’abonné pour avoir accès au dossier, donc en changeant le numéro, on peut avoir accès à n’importe quel dossier, avec les données personnelles dedans comme nom/prénom, l’adresse postale, ou l’email. Ça pourrait être pire (après tout, dans le bottin on a aussi son adresse, y’a pas de numéro de CB ni le détail des déplacements dont nous parlions ci-dessus, par exemple), mais quand même…

De cet erreur de branquignole, on peut tirer deux enseignements :

la RATP est vraiment mauvaise pour gérer les données personnelles, mieux vaut ne pas trop leur faire confiance (comme n’importe quelle autre société, c’est pour ça que j’achète jamais rien sur le web ; mais de toute façon, l’armée américaine a déjà perdu des données plus personnelles avec numéro de SECU de manière tout aussi stupide…).
la RATP est vraiment trop mauvaise pour faire du mysql/php débile, alors pour mettre en place tout le bordel monstrueux afin de pister les usagers, c’est pas demain qu’on verra apparaître ça (je ne sais plus si je l’avais dit dans les comm’ précédents, mais pour ceux — nombreux — qui ne le sauraient pas, dans mon boulot précédent, c’était de la localisation d’engins militaires par radio que je faisais :D )

Blah ? Touitter !

samedi 19 août 2006

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