Journal de bord

mardi 5 avril 2011

Désir de théâtre

Pourtant, à constater hier le réflexe de meute réactionnaire [Patrick Lagacé, Richard Martineau — ndlr] accompagnant la nouvelle de la présence projetée de Bertrand Cantat à Montréal, à entendre et à lire cet appel enflammé aux fourches et au bûcher, à sentir cette excitation du sang, je me suis demandé si je n’avais pas raté, dans mon étourdissement, un virage à droite. La peine capitale a-t-elle été rétablie au pays sans que je ne m’en rende compte ?

Nous vivons dans une société de droit. Une société libre et démocratique qui, pour assurer entre autres une certaine forme de civisme, de civilité, s’est donné un cadre, qu’il soit judiciaire, législatif, réglementaire, statutaire. Un homme commet un crime. Il est puni. Il purge sa peine et peut recouvrer sa liberté. C’est ce que notre droit prévoit. Celui de la France et de la Lituanie aussi.

Bertrand Cantat est un homme libre, en théorie. Encore que je doute que l’on puisse être réellement libre quand on a un meurtre sur la conscience. Il a le droit de vivre. Il a le droit d’être réhabilité. Il a le droit de compter, parmi les amis qui l’ont soutenu récemment, Wajdi Mouawad. Il a le droit de chanter les choeurs de Sophocle, au TNM, à Montréal. Et chacun a le droit d’aller, ou pas, l’y entendre.

La Presse, Marc Cassivi : “Le droit de vivre”.

1. Le 5 avril 2011,
magoua

Sachant que Lagacé travaille avec Martineau aux Francs Tireurs, il faut croire que la Tartufferie est une maladie hautement contagieuse.

2. Le 6 avril 2011,
Karl, La Grange
3. Le 7 avril 2011,
MB

La revue de presse d’Arrêt sur Images sur le sujet.

Blah ? Touitter !