Journal de bord

jeudi 7 avril 2011

Camus contre la colonisation

Renaud Camus estime que nous sommes “à l’heure de la colonisation massive du territoire national et du Grand Remplacement de notre peuple”.

Renaud Camus est donc candidat à l’élection (érection dirait notre cher premier ministre) présidentielle de 2012.

Le cœur de son programme est fort simple :

[…] En conséquence le Parti de l’In-nocence demande qu’il soit mis un terme effectif et rigoureux à l’immigration illégale, et que l’immigration légale, quant à elle, soit étroitement limitée aux strictes exigences du droit d’asile.

[…] Exception faite pour les ressortissants de l’Union européenne, l’accès des non-citoyens au territoire national doit être dans tous les cas limité dans le temps. Il sera mis fin, de façon légale, à la pratique du regroupement familial : cela au moins pour les immigrés de l’avenir, qui doivent savoir qu’ils ne pourront plus y avoir recours : la brièveté et la durée strictement déterminée de leur séjour en France contribueront au maintien et à la solidité de leurs liens familiaux hors de France, et vice-versa.

D’autre part, le seul fait d’être né sur le territoire national, quand ce n’est pas de parents qui eux-mêmes sont déjà citoyens français, n’entraînera plus de droit à la citoyenneté française.

Le parti de l’In-nocence souhaite l’organisation d’un référendum qui permettra d’établir si les citoyens français souhaitent la poursuite de l’immigration telle qu’elle s’exerce actuellement, ou bien s’ils désirent au contraire qu’il y soit mis un terme presque complet. Ce référendum pourrait d’ailleurs être couplé avec un autre, portant celui-là sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

Au cas où la réponse à la question posée sur l’immigration montrerait qu’une majorité du peuple français est favorable à sa poursuite ou son accroissement, le présent chapitre du programme du parti deviendrait sans objet, ainsi, peut-être, que le parti lui-même.

(C’est moi qui graisse… que penser d’un parti dont l’existence même est conditionnée à l’adhésion du peuple au principe de prohibition totale de l’immigration ?)

1. Le 7 avril 2011,
MB

Magnifique programme réactionnaire et malthusien. Avec un sens très aigu des priorités, ainsi qu’en témoigne l’intérêt porté aux problèmes économiques contemporains. Est-ce que les Français auront encore le droit d’épouser des étrangers et, pire, de leur faire des petits métis ?

Éloquente réfutation ici.

Blah ? Touitter !

Nouveau clivage

[…] Pour faire simple, avec les lunettes de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn appartiennent désormais au même parti : celui du libre-échange. Et rien ou si peu ne peut les différencier. Demain, Marine Le Pen présentera son programme économique, visant à « réarmer » la France face à la mondialisation. Des solutions (sortie de l’euro, recours au protectionnisme) qu’elle affirme n’entendre nulle part : « Ni à l’UMP, ni au Parti socialiste. » Très vite, la thèse du FN a trouvé un écho, pour le moins troublant, chez de nombreuses personnalités au profil très différent.

Entre les deux tours des cantonales, à l’occasion de la présentation de son rapport, le chiraquien Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République déclare : « Les gens sont clairvoyants sur la classe politique. Aujourd’hui la frontière n’est plus entre la gauche et la droite, elle est entre ceux qui acceptent la mondialisation et ceux qui la récusent. » Mot à mot les propos de Le Pen. Quelques jours plus tard, l’historien Emmanuel Todd, celui-là même qui avait théorisé la facture sociale pour Jacques Chirac en 1995, répète en boucle une analyse siamoise. Dans Le Point : « Je ne pense pas que l’UMP et le PS qui adhèrent à des doctrines et des projets économiques (libre-échange et euro) détruisant la vie des citoyens méritent la qualification de républicain. » Quitte à professer sur les ondes de France Inter de jolies contre-vérités, comme : « Tout le monde sait maintenant que le libre-échange a abouti à la baisse du niveau de vie. »

Tout se passe comme si la faille qui avait ébranlé la classe politique française au moment du référendum sur le traité européen de 2005 ressurgissait d’un coup.

[…] Au passage, le PS a compris que ce débat était porteur d’une idée dévastatrice : le libre-échange aurait réduit à néant les leviers des États, au point de vider de son sens l’opposition gauche-droite. Benoît Hamon le porte-parole du PS : « Il y a un discours qui est assez insupportable selon lequel à cause de la mondialisation, le champ de contraintes serait si réduit qu’au bout du compte droite et gauche n’auraient pas le choix des politiques à mettre en œuvre. »

Libération, Grégoire Biseau et Cédric Mathiot : “Mondialisation, le nouveau clivage”.

Art et politique

À l’opposé, Amir Khadir croit que Cantat, « a payé sa dette à la société, et a donc purgé sa peine. Il a le droit d’être réhabilité ».

« Nous, on croit en une justice qui est “réhabilitatrice”, en une justice qui n’est pas revancharde, en une justice qui doit ne pas faire de différence envers les citoyens, qu’ils soient célèbres, des stars, ou des simples citoyens ». On peut discuter du choix du dramaturge Mouawad, « mais nous, on n’est pas en faveur de lyncher les gens sur la place publique, même quand ils ont commis les pires crimes ». Le Canada a ouvert les bras à des leaders israéliens comme Nethanyaou, « qui ont commis de graves crimes contre l’humanité » insiste-t-il.

Du côté du PQ, le critique en matière de culture, Yves-François Blanchet, accusait l’ADQ de faire « de la récupération politique un peu grossière ». « Bertrand Cantat a été jugé dans un État de droit. Il a purgé sa peine. On ne refera pas son procès, même si on a un malaise. Les citoyens sont appelés à trancher en achetant ou pas un billet pour le spectacle », a-t-il affirmé.

La Presse, Denis Lessard et Tommy Chouinard : “Bertrand Cantat au TNM : des vagues jusqu’à Québec”.

1. Le 8 avril 2011,
Erwan

En même temps, il y a un organisateur du festival d’Avignon qui a eu la géniale idée d’inviter B Cantat ET JL Trintignant en même temps. Question délicatesse, on a fait mieux.

Blah ? Touitter !

Bonniches en l’air

Qu’avez-vous tous contre Air Canada? Je vous entends bougonner contre leurs pubs trompeuses, contre leurs tarifs, même contre leurs hôtesses…

Je les aime, moi, les hôtesses d’Air Canada. La cinquantaine un peu ronde, parfois familières, mais généralement super fines…

C’est sûr, c’est pas les poupounes de la Middle East Airlines. J’ai fait Montréal-Paris avec Air Canada et le même jour Paris-Beyrouth avec la Middle East, tu ne changes pas seulement d’avion, tu changes d’époque, et entre les deux époques, c’est clair, il y a eu une révolution, probablement féministe. Tu te frottes les yeux, voyons, je croyais l’espèce disparue…

Tu sais, quand les hôtesses font la démonstration du gilet de sauvetage? À un moment donné elles tirent sur des cordons au bout desquels se trouvent des pipettes généralement rouges qu’elles portent à leur bouche pour montrer aux passagers qu’il faut souffler dedans pour gonfler le gilet… Eh bien sur le vol Paris-Beyrouth ce jour-là, la fille qui faisait la démonstration ne s’est pas contentée de porter la pipette à sa bouche, elle se l’est mise en bouche, et je peux vous dire que je voterais pour elle n’importe quand pour l’oscar de la meilleure actrice de soutien au festival annuel du film coquin d’Angoulême.

Le referiez-vous, mademoiselle? J’ai pas bien vu, vous soufflez dedans, vous aspirez ou vous faites juste téter légèrement le truc?

La Presse, Pierre Foglia : “Pouding au pain”.

Il faut savoir que les hôtesses d’Air Canada sont calibrées pour occuper pile-poil la largeur d’une allée. Ainsi, bien calées de chaque bord, elle n’ont pas à interrompre leur service de pizza pockets et root beer pendant les périodes de fortes turbulences. J’y vois là bien une manisfestation du génie pragmatique du Canada.

1. Le 7 avril 2011,
petitesphrases

(rien, c’était en passant, pour voir si j’étais toujours bleu quand je commentais chez toi. tu peux détruire;)

2. Le 7 avril 2011,
Laurent Gloaguen

Tu veux un galon ?

3. Le 7 avril 2011,
xave

Ah parce qu’il suffit de demander ? Je peux avoir une banane ?

4. Le 7 avril 2011,
Laurent Gloaguen

Banane.

5. Le 7 avril 2011,
xave

Ah tout de suite, les insultes gratuites !

6. Le 7 avril 2011,
petitesphrases

je m’en voudrais de déséquilibrer la méritocratie commentative que tu as institué ici en obtenant un galon indû !

7. Le 7 avril 2011,
Marie-Aude

Au fait il faut faire quoi pour passer en bleu (à part ne pas commenter avec plusieurs mails différents…)

8. Le 8 avril 2011,
MB

Marie-Aude, je pense que le plus efficace serait d’accorder des faveurs homosexuelles au Capitaine. A défaut, s’il y a une justice dans ce blogue, tuer un chat devrait vous valoir quelque chose.

9. Le 12 avril 2011,
Marie-Aude

Le Capitaine a été bon, grâces lui soient rendues :)

Blah ? Touitter !

Duo d’humoristes québécois

Jean-Luc Mongrain et Michelle Blanc.

1. Le 7 avril 2011,
Kevin Zaak

Pour les nuls ou pour le nul ?

2. Le 8 avril 2011,
Maxime

Ce n’était peut-être pas le but de la vidéo, mais je suis en train de me rendre compte que si j’ai du mal avec certains accents anglais prononcés… ce n’est peut-être pas que mon niveau d’anglais est insuffisant.

Parce que même en étant français, francophone natif, ayant vécu au centre du monde (Paris) où l’ont parle le français le plus pur, et capable de démasquer le belge qui se cache sur un forum (5 années en Belgique, ça permet d’apprendre les tournures de phrases autres belgicismes qu’un français n’employerait pas)… et bien il faut vraiment que je m’accroche pour comprendre.

Le jour où j’irai visiter le Québec, je me demande si je n’essayerait pas plutôt de parler anglais avec les autochtones… ça me demandera toujours moins d’effort de compréhension s’ils parlent tous comme ça.

3. Le 8 avril 2011,
Laurent Gloaguen

Troll magnitude 7 détecté !

4. Le 9 avril 2011,
Maxime

Je ne vois pas de quoi tu parles :)

5. Le 10 avril 2011,
Magoua

Il est effectivement préférable de parler anglais avec les autochtones puisque à l’exception des Innus, des Hurons et des Algonquins c’est généralement la langue seconde des Amérindiens ;-) Quant à l’idée de parler anglais avec les francos, pourquoi pas ? Rien de pus drôle que d’entendre un français de France parler anglais. Peter Sellers a fait sa carrière là dessus dans la Panthère rose.

6. Le 10 avril 2011,
xave@xave.org

Alors je ne voudrais pas faire dans le troll, mais on m’a toujours dit que les québécois avaient un bien meilleur accent que les Français quand ils parlent Anglais. Moi j’y ai cru (en même temps, c’est effectivement pas difficile) et puis un jour j’ai vu un docu anglophone sur le Cirque du Soleil. Et j’ai ri.

7. Le 10 avril 2011,
Eric

Je trouve ce Jean-Luc Mongrain là plus drôle. Avis personnel qui n’engage que moi. Ce qui m’interpelle dans cet échange, ce n’est pas le particularisme québecois, c’est plutôt l’entrée en matière moins que finaude de Mongrain concernant le «Vous étiez et vous êtes devenue…» à propos de son invitée. WTF ? Et pour le coup pas drôle du tout.

8. Le 11 avril 2011,
Karl, La Grange

Eric, tu ne devrais pas. C’est la marque de fabrique de son invitée. Elle le revendique sur tous les plateaux, conférences, etc. Elle l’utilise comme branding.

9. Le 12 avril 2011,
Marie-Aude

Je me souviens d’un restau - fort bon - à Montréal, où la serveuse s’obstinait à nous parler anglais. Malgré des réponses dans un français appuyé à chaque fois. Elle devait avoir du mal à comprendre notre accent :)

10. Le 14 avril 2011,
Karl, La Grange

Blah ? Touitter !