Journal de bord

dimanche 13 novembre 2011

Harmonic Kiss

Bon dimanche.

(Tran Quang Hai est musicien, ethnomusicologue et spécialiste du chant diphonique.)

1. Le 15 novembre 2011,
Karl, La Grange

lève la jambe, voila…

Blah ? Touitter !

Détournement

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Original : www.droitsdescolarite.com.

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Détournement : www.droitsdescolarite.ca.

1. Le 14 novembre 2011,
ossobuco

Une fois de plus l’Amérique quoique francophone est en avance sur nous, car il est évident que l’université française va aussi vers une augmentation significative des droits d’inscription, à plus ou moins long terme (plutôt moins en cas de réelection de qui-vous-savez). La loi LRU et l’autonomie des universités ne sont qu’un vaste marché de dupes, l’État ayant transféré de nouvelles compétences aux universités sans leur donner tous les moyens financiers en contrepartie, notamment en matière de gestion des personnels. Il a fait le même coup qu’aux collectivités locales, qui pour certaines n’ont eu que la solution d’augmenter les taux de la fiscalité locale, pour le malheur de leurs administrés et le bonheur de l’argumentaire umpiste. Résultat : la moitié des universités françaises est en déficit - et presque tout le monde s’en fiche. Ajoutons à cela que, malgré tout le respect (et dans certains cas l’admiration) que l’on peut avoir pour les enseignants, leur capacité à gérer l’université autrement qu’à moyenne ou courte vue est très douteuse ; en France au moins, elle reste organisée sur un modèle largement féodal et corporatiste. Si bien que l’autonomie des universités fait penser à ce titre d’un roman de Chester Himes : “l’aveugle et le pistolet”. Ça va dézinguer.

2. Le 14 novembre 2011,
Karl, La Grange

We started Plus because Facebook was enveloping too much of the web, and we couldn’t put ads on it. Everything we do is to forward the goal of a powerful, open, democratic internet, because it’s easier to sell ads there. — Tab Atkins

3. Le 15 novembre 2011,
Raveline

@ossobuco : Il faut être gonflé pour comparer la situation des universités d’Amérique du Nord avec la France. Il y a largement de la marge pour une augmentation du coût des études universitaires en France, avec sans doute en outre des effets bénéfiques sur l’assiduité au cours et le travail des étudiants. A tout le moins, l’égalité des coûts, quasiment indifférenciés en fonction des milieux sociaux d’origine, ravi peut être les républicaniste, mais ne répond en rien à une quelconque forme de justice sociale. L’autonomie des universités est certainement critiquable, mais la présenter comme une espèce de conspiration est le degré zéro de l’analyse politique.

4. Le 15 novembre 2011,
ossobuco

Républicaniste, je ne sais pas ce que ça veut dire mais je suppose que ça doit être compris comme dévalorisant voire péjoratif. Je ne pense pas que ce soit le rôle des droits universitaires que d’assurer un peu plus de justice sociale dans ce pays, sinon il faut aussi revenir sur le principe de la gratuité de l’enseignement obligatoire jusqu’à seize ans. L’augmentation des droits ne sera qu’une trappe supplémentaire pour les classes moyennes inférieures. Ne me prêtez pas votre simplicité d’esprit : c’est vous qui parlez de complot, moi juste de marché de dupes, dans lequel la victime est toujours un peu consentante.

5. Le 15 novembre 2011,
Karl, La Grange

@Raveline Quand on parle de l’augmentation des frais de scolarité, je sors toujours ma carte joker « Pour quelle pourcentage du coût total. » Il y a 20 ans lorsque j’étais étudiant à l’université de Montréal de 1990 à 1993, les frais de scolarité ont été « dégelés. » Ils sont passés de 300 CAD par session à 900 CAD en 3 ans (il y a deux sessions dans une année ou trois si on veut étaler des cours pendant l’été). Les frais de scolarité ont été donc triplés. Un appartement d’étudiants avec une pièce et une cuisine (chauffage compris) coûtait autour de 250 CAD/mois. (Montréal est une ville peu dispendieuse). Un livre de cours (souvent édité par une université nord-américaine entre 50 et 150 CAD) avec 6 cours par session.

Les frais de scolarité à cette époque ne représentait que 6% du budget total de l’Université de Montréal. Je n’ai pas les chiffres d’aujourd’hui. Mais tout cela pour dire que les frais de scolarité sont un fardeau pour les étudiants démunis plus qu’un véritable gain pour faire fonctionner l’université.

La plupart de mes camarades de classes avait soit un emprunt bancaire, soit un prêt sans frais de l’état du Québec pour pouvoir financer leurs études. Rentrer dans la vie active avec une facture, c’est le prix à payer en Amérique du Nord. Et bien sûr le Québec est très privilégié face aux voisins du Sud. Cela ne change en rien l’enjeu du coût. Et non, on ne travaille pas mieux quand on doit payer plus. C’est une illusion.

Blah ? Touitter !