Journal de bord

vendredi 17 février 2012

Vanneste dans le texte

J’ai réalisé cette transcription de la première partie de l’entretien avec Christian Vanneste, pour donner le contexte et que l’on parle aussi d’autre chose que de la Déportation.

Vous êtes président de l’association Famille et liberté. Aujourd’hui les lobbies gays semblent monopoliser le débat sur la famille. Comment l’expliquez-vous ?

Alors, c’est un sujet extrêmement grave, dont on ne mesure pas les conséquences. Aujourd’hui, je pense que 63% des Français se disent favorables au mariage homosexuel. C’est le résultat, bien évidemment, du bourrage de crâne, du battage médiatique à sens unique, que nous connaissons depuis des années.

Alors, comment expliquer ce phénomène ? Pour une raison qui est très simple. L’un des fondements principaux de l’homosexualité, c’est, comme l’a très bien montré Tony Anatrella, c’est le narcissisme. Qu’est-ce que c’est qu’un homosexuel ? Souvent, ce n’est pas toujours le cas — il y a beaucoup de formes — mais, l’une des formes les plus répandues, en-tout-cas les plus visibles, c’est le narcissisme.

Pourquoi ? Parce que dans le fond, le fondement même, c’est quoi ? C’est “Je refuse l’autre”. Vous savez, un homosexuel, c’est quelqu’un qui ne refuse pas quelqu’un qui est de son sexe, mais qui refuse celui qui est de l’autre sexe. Il refuse l’autre. C’est un refus de l’altérité. Et, en général d’ailleurs, il a une petite préférence pour, par exemple si c’est un homme, pour le jeune homme qu’il a été entre 17 et 20 ans. Celui qui l’attire, ça va être sa propre image. Vous savez, il y a Oscar Wilde qui avait très, très bien illustré, lui qui était un homosexuel lucide… il y a une phrase d’Oscar Wilde qui est absolument géniale, il disait “Si Adam avait été homosexuel, nous ne serions pas là pour en parler”. [Rire] C’est drôle ! Donc, il a toujours eu une vision très lucide de ça, et il expose très bien cette réalité narcissique de l’homosexualité dans le fameux Portrait de Dorian Gray, c’est-à-dire ce personnage qui conserve sa beauté toute sa vie, qui demeure toujours lui-même. Bon, il y a cette attirance. Inutile de vous dire que quand vous êtes narcissique, on l’est tous un peu, en politique, vous en avez beaucoup par exemple…

Bon, on s’aime beaucoup soi-même, on adore voir son image. Par là même, logiquement, vous en avez beaucoup dans le domaine de la culture, vous en avez beaucoup dans le domaine des médias, c’est à dire dans tous les domaines de la communication. Or, qu’est-ce qui caractérise notre société, c’est précisément que les médias sont au pouvoir. Nous sommes dans une société médiocratique, une société où le pouvoir, c’est les médias. Et par là même, il y a un renversement, si vous voulez, de la proportion du poids de l’homosexualité dans la société. C’est assez fascinant de ce point de vue là, c’était une attitude discrète, marginale, quelquefois sujette à plaisanteries, et puis qui n’avait pas un rôle considérable même si on savait qu’elle existait.

Aujourd’hui, c’est tout à fait différend, dans la mesure même où elle est au cœur du pouvoir, où elle joue par son ombre, au sein du pouvoir, un rôle qui n’a rien à voir avec celui qu’elle joue dans la grande population. Dans la grande population, elle continue à être extrêmement marginale, de l’ordre de 2 à 4 pour cent au maximum. Au niveau des médias, elle est extrêmement présente dans les faits, et également dans l’image. Parce que quand vous avez beaucoup de personnes, qui vivent d’une certaine façon, au sein d’un groupe, forcément le groupe lui est plutôt favorable. Si bien que vous avez beaucoup de mal à rencontrer, aujourd’hui, quelqu’un qui appartient au monde des médias et qui ne soit pas favorable à l’homosexualité.

Avec, en plus, un art consommé de la déformation systématique des faits. Quelques exemples en passant, on va vous dire qu’il y a 300 000 familles homoparentales, c’est complètement faux. L’INED en évalue le nombre à, au grand maximum, 20 000, mais, c’est l’habitude que de déformer systématiquement les chiffres.

Alors, il y a aussi des légendes qui sont répandues. Par exemple, il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être très clair là aussi. Manifestement, Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne, il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à peu près à 30 000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs.

Et notamment, en dehors des trois départements annexés, il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France.

On peut même dire si on veut être méchant, et monsieur Buisson [Patrick Buisson, journaliste, ancien directeur de la rédaction de Minute, conseiller de Nicolas Sarkozy, directeur général de la chaîne Histoire] l’a été lorsqu’il a parlé de la sexualité sous l’Occupation, je peux m’en rappeler, que lorsqu’un certain nombre d’intellectuels français vont présenter leurs hommages à monsieur Goebbels, il y en a quand même la moitié qui sont homosexuels. Et notamment à leur tête le ministre de Pétain, M. Abel Bonnard dont tout le monde savait qu’il était homosexuel et que les résistants appelaient, d’une façon que l’on peut trouver drôle ou pas selon les cas, la “gestapette”.

Donc, voyez, il faut relativiser tout ça, ils ont un art consommé de déformer la réalité, de faire prendre des vessies pour des lanternes, et donc, si vous voulez, d’acquérir une opinion favorable. Tout cela est faux, demande à être pensé avec beaucoup de réalisme, de respect des personnes bien sûr, il ne s’agit pas du tout de condamner les personnes… simplement il faut dire : voilà, quel est le rapport entre ce type de comportement et l’intérêt de la société. Ce rapport est extrêmement faible.

Et extrêmement faible pour trois raisons. La première, c’est manifestement que lorsque vous formez un couple, ou plus d’ailleurs, qu’est-ce qui l’interdirait, qu’est-ce qui l’interdirait… Si on commence à accepter le mariage homosexuel, pourquoi refuser, par exemple, la polygamie. Je me demande… Donc, comment vont-ils faire des enfants ? Comment vont-ils faire naître la génération qui suit ? Non, ils ne pourront pas. Sauf à conduire à des conceptions absolument mécaniciennes, instrumentalistes du corps humain. Les mères porteuses, la fécondation in vitro, non… Je veux dire, c’est faire perdre à l’homme sa dignité d’être vivant.

Puis, c’est faire perdre à l’enfant aussi ces deux modèles qui sont les deux modèles de l’humanité… Vous savez, la théorie des genres, c’est complètement stupide, il n’y a pas plus bête que ça, je n’imagine pas une seconde que des gens sérieux aient pu porter le moindre crédit à cette théorie stupide, qui mélange complètement nature et culture. Dans la nature humaine, il y a bien deux natures, il y a une nature de la femme, une nature de l’homme. Que cet homme et que cette femme jouent des rôles qui soient déterminés par la société, oui, mais ça n’a rien à voir… Il ne faut pas du tout confondre le sexe et le rôle qu’on lui donne. En employant le mot “genre”, vous confondez les deux, donc tout cela est faux, balayé du revers de la main. L’enfant a le droit d’avoir les deux modèles de l’humanité, quelle que soit la déclinaison de ces deux modèles dans la société dans laquelle il vit. Il a le droit de les avoir, il a le droit d’avoir un père et une mère, ça, c’est extrêmement important.

Deuxième raison, c’est qu’au fond du narcissisme, ça devient un grand égoïsme quand même… Vous savez comment les Américains appellent les gays, il les appellent les DINKs. Qu’est-ce que ça veut dire un DINK ? Ça veut dire un “Double income, no kids”. Double revenu et pas d’enfants. Et c’est vrai, quand on a un double revenu, on vit bien, on vit luxueusement même, souvent. Quand on n’a pas d’enfants, la promotion est assurée. La réussite sociale est assurée. Il y a des exemples célèbres, tout le monde les connaît… Tout le monde les connaît, il y en a dans le monde de la culture, il y en a dans le monde de la mode, il y en a dans la politique, il y en a de plus en plus en politique. Il y en a de plus en plus à droite, d’ailleurs, je le remarque, qui se font la courte échelle. C’est bien… mais je ne pense pas que ce soit, en ayant une vie différente de celle de la plupart des gens que l’on peut les diriger, je pense au contraire, c’est en connaissant la vraie vie des gens, qu’on a le droit de diriger ceux-ci. Et je crois que c’est l’essentiel.

Troisème point enfin, il y a un problème qui n’est jamais posé. Moi, je l’avais posé d’une façon qui se voulait philosophique, et qui, pour cette raison, n’a pas été comprise. J’ai rappelé que, non pas l’homosexualité comme on me l’a fait dire, mais le mariage homosexuel était une aberration anthropologique. Une aberration anthropologique, tout simplement parce qu’elle va à l’encontre de la clef même de l’humanité, la clef même de l’humanité, c’est le choix de l’autre. Et ça, ce que je dis là, on pourrait penser, tiens, ça ressemble beaucoup à ce que dit Benoit XVI ou Jean-Paul II. Oui, mais pas eux seulement, tous les anthropologues le disent.

Qu’est-ce que c’est ? C’est par exemple l’interdiction de l’inceste, or, qu’est-ce que c’est que l’interdiction de l’inceste… c’est l’interdiction du “même”. C’est tu ne te marieras pas dans ton groupe, parce que la clef de l’humanité, c’est l’échange, l’échange matrimonial, le fait de chercher son conjoint dans un autre groupe que le sien. Et l’on se rend compte à quel point, à ce moment-là, le mariage homosexuel est une aberration, dans la mesure où c’est une sorte de double négation de cette clef de l’humanité. Je choisis mon autre dans le même… [Rire] dans le même sexe, ce qui fait que cet autre ne pourra pas conduire à la naissance d’un autre, l’enfant.

C’est une double négation de l’altérité, c’est une aberration anthropologique, et je pense que ça, on ne le mesure pas assez, parce que souvent les politiques, quand eux-mêmes ne défendent pas leur manière de vivre personnelle, ce qui est de plus en plus souvent le cas comme je le disais — et ça m’inquiète —, ils sont sujets aux modes, et aujourd’hui, il n’est pas de bon ton de réfléchir aussi profondément, on reste à la surface des choses, à la surface des sondages, à la surface de l’actualité, diffusée par les médias, qui, comme je vous le disais tout à l’heure, sont en général très orientés sexuellement si j’ose dire.

1. Le 17 février 2012,
gilda

Si jamais un jour celui qui affirme ça est surpris au lit ou ailleurs en sexualité avec un autre homme, je ne serais pas le moins du monde surprise. Et si je n’étais pas dans une phase pénible d’impécuniarité, j’engagerais volontiers quelque pari.

2. Le 17 février 2012,
Krysalia

en tant que femme probablement stérile, je note donc soigneusement que d’avoir recours à une fiv un jour me conduirait à faire “perdre à l’homme sa dignité d’être vivant”. rien que ça !

Je note en outre qu’un homme qui épouserait sciemment une femme stérile effectuerait un acte comparable à l’inceste, rien de moins bien sûr, puisque leur union “constitue une négation de la clef de l’humanité”, ils ne pourront pas avoir d’enfants sauf au moyen “de conceptions absolument mécaniciennes, instrumentalistes du corps humain”. et “ne pas conduire à la naissance d’un autre”, “c’est refuser l’autre”, et refuser l’autre s’assimile à l’inceste. Ah ouais.

Il faut donc que je prévienne mon mec que s’il me demande en mariage, voilà ce qu’il en sortira. l’adoption n’existe pas. les référents paternels et maternels non plus. et tant d’autres choses auxquelles je dois renoncer pour me repentir de vivre et rester hors de sa vue, on suppose.

Ce monsieur m’explique que mes espoirs dans la vie et mon envie de construire une famille sont non seulement illégitimes, mais qu’ils s’assimilent à l’inceste et à la destruction de la dignité de l’homme en tant qu’espèce. C’est d’une violence inouïe, et il n’a pas plus le droit de me balancer ça à moi qu’à n’importe quel autre être humain, quel que soit son choix d’un partenaire de vie Ö.

3. Le 17 février 2012,
Marie-Aude

Faudrait lui demander son adresse de fournisseur de colle à moquette, c’est grave, à ce point là. Je partage totalement l’opinion de Gilda. C’est tout simplement révulsant.

4. Le 17 février 2012,
Gilles

D’un autre côté, si l’humanité, c’est Vanneste, reste plus grande solution à part le suicide…

5. Le 17 février 2012,
Jean

Il est vraiment regrettable que la plupart des commentateurs et des condamnations focalisent sur ses déclarations prétendument négationistes, ce qui passe tout le reste sous silence. Hier 28 minutes sur Arte : Déclarations homophobes, l’arbre qui cache la forêt ? plus nuancé ; avec le réalisateur Jacques Martineau et d’autres encore…

6. Le 18 février 2012,
Hoedic

Parlant d’acronyme venant de la terre des angles (DINK), il mériterait un bon DPDA…

7. Le 18 février 2012,
blah

Ah oui très intéressant le lien sur Tony Anatrella

Blah ? Touitter !

Le vieil homme est amer

Mais surtout cette radicalisation empêche d’aborder les questions de fond sur le droit d’auteur, les contrats d’édition et le numérique.

Parce que finalement, plus que l’histoire de cette traduction et des petites erreurs de chacun, cette histoire soulève beaucoup de sujets : Pourquoi un tel classique n’est-il pas disponible en numérique ? Pourquoi une traduction qui semble mauvaise à autant de monde dans le milieu n’a-t-elle pas été remplacée si des gens avaient le souhait de le faire ? Une exclusivité si longue est-elle pertinente ? Pourquoi un tel classique est-il encore sous monopole d’auteur après si longtemps ? La durée du droit d’auteur est-elle vraiment adaptée à notre monde où la diffusion va désormais si vite ?

Éric Daspet : “Le vieil homme et l’édition”.

1. Le 17 février 2012,
Marie-Aude

Les auteurs et les éditeurs américains sont assez terribles d’un point de vue juridique. Je me souviens d’avoir vu sur le site d’une auteure assez prolifique un texte qui en gros disait “vous n’avez pas de droit d’utiliser l’univers et les personnages sans l’accord préalable de l’auteur [sous entendu pour des fan fics], même pour un texte privé et non destiné à la publication”.

Le genre d’interdiction absurde et incontrôlable…

Blah ? Touitter !