Journal de bord

mardi 17 juillet 2012

Buzz McDonald’s France

Un chercheur canadien agressé par le personnel du restaurant McDonald’s sur les Champs-Élysées à Paris.

Steve Mann : “Physical assault by McDonald’s for wearing Digital Eye Glass”.

McDonald's France

Rébellion capillaire

Audrey Pulvar, coiffure en pétard

[Photo François Guillot/AFP.]

Le Parisien : “Audrey Pulvar : « Les Inrocks ne seront pas une annexe du PS »”.

tweets-pulvar-2012.

1. Le 17 juillet 2012,
Yogi

C’est le redressement pro des tifs.

C’est par là qu’on sort -> [ ] ? Merci.

Blah ? Touitter !

L’écureuil du Cosmodrome

Trop mignon.

The Moscow Times: “Baikonur Squirrel Rockets to Internet Fame”.

[Via Loïc.]

1. Le 17 juillet 2012,
Médard

Euh, un “écureuil” ?

Ça ressemble plutôt à une marmotte , ou à une espèce de “chien de prairie” (oui, je sais, le Kazakhstan c’est pas un état US ;-))

N’importe, c’est mignon (et impressionnant à la fin quand le “transport de fusée” passe au-dessus !!)

2. Le 17 juillet 2012,
Cedric

A point ou bien cuit, tel est son destin j’imagine.

Et la vie est injuste aussi pour les animaux, car nous n’aurons jamais d’image du rat de Troposphère V (autre programme spatial très connu sur les Internets). Alors que sa contribution à la conquête spatiales est bien plus copieuse.

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3. Le 17 juillet 2012,
Laurent Gloaguen

@Médard : je crois que c’est un genre de spermophile. En tout cas, c’est sûr que que c’est un scuridé.

4. Le 18 juillet 2012,
stricto

Spermophile, ça m’évoque autre chose…

5. Le 18 juillet 2012,
Denys

Ah, le grand retour du ground squirrel. Chacun ses faiblesses.

Blah ? Touitter !

Identité, bouffe et langue

consommation-hamburger-2012.

[Source Le Figaro, Isabelle de Foucaud : “Les Français cèdent à la « burger mania »”.]

Hier, j’avais noté sur ce graphique le faible engouement des Italiens pour le hamburger.

Aujourd’hui, je tombe sur cet intéressant billet, qui parle aussi d’Italiens et de hamburgers :

Récemment, je suis tombée sur le site de l’émission française The Voice : la plus belle voix française, sur lequel, en plus du titre qui est en anglais, on trouve les onglets News, The Voice Tour, et Coach & Talents. Ma réaction rationnelle a été celle que j’ai habituellement quand je me trouve devant des emprunts lexicaux : les emprunts lexicaux ne mettent pas une langue en danger. Ma réaction émotionnelle, cependant, a été la même que celle de bien des Québécois : « Ben oui, c’est ça, comme si y’avait aucun mot français de disponible ! »

J’ai souffert de cette contradiction intérieure. D’un côté, je me bats depuis longtemps pour démontrer que la condamnation systématique des anglicismes ne mène à rien. Mais, de l’autre, je juge négativement les Français qui semblent incapables d’utiliser autre chose que des mots anglais. C’est en discutant avec mon Italien personnel que j’ai, je crois, trouvé une piste d’explication. Je dis piste d’explication, car mon échantillon est trop restreint et mon état de la question trop inexistant pour me permettre de prétendre à quoi que ce soit d’autre…

En italien, il y a beaucoup d’emprunts directs à l’anglais. Pour les Italiens, par exemple, un ordinateur est un computer, une souris d’ordinateur est une mouse, le temps plein est du full time et le temps partiel, du part time. Et j’en passe. Les Italiens ne se sentent aucunement menacés par cette intrusion de l’anglais dans leur langue courante. Là où les Québécois verraient un signe de colonisation, les Italiens ne voient que des emprunts normaux.

Par contre, les Italiens jugent négativement les grandes chaînes de restauration rapide américaines comme McDonald’s. Un Italien qui va chez McDo est un italien colonisé. Bien qu’au Québec aussi McDo soit critiqué, ce n’est pas pour les mêmes raisons. Ici, si McDo est critiqué, c’est parce qu’on y vend de la nourriture de piètre qualité. D’ailleurs, les Québécois critiquent également les chaînes québécoises Asthon et La belle province. Mais personne, au Québec, ne se sent colonisé à manger un bigmac. On se sent certes un peu coupable et, après, on le regrette amèrement, mais cela n’a rien à voir avec le fait que le bigmac soit le produit d’une grande chaîne américaine. C’est parce que c’est de la malbouffe, tout simplement.

Mon hypothèse: tout est question d’identité. Les Italiens accordent une très grande importance à leur gastronomie. Leur identité est construite autour de cette gastronomie. Pour beaucoup d’Italiens, on ne mange bien qu’en Italie. Tout ce qui vient d’ailleurs est douteux, et tout ce qui vient des États-Unis est mauvais. Un Italien qui s’abaisse à aller manger chez McDo est un italien déchu. Il a succombé à la nourriture de masse. Il est colonisé.

[…] Comme ce serait impensable d’avoir, au Québec, une émission de variété qui porterait un titre anglais. Ici, ce n’est pas la gastronomie qui est la pierre angulaire de l’identité, c’est la langue. Ici, ce n’est pas le McDo qui est perçu comme une menace, ce sont les mots anglais. Ici, ce ne sont pas ceux qui mangent dans les grandes chaînes de restauration rapide américaines qui sont colonisés, ce sont ceux qui truffent leur discours d’emprunts directs à l’anglais. L’imaginaire québécois accorde beaucoup d’importance à la résistance au fait anglais, à la résistance à l’assimilation. Cette assimilation que les autorités britanniques ont ouvertement favorisée.

Au Québec, utiliser trop de mots anglais, c’est laisser le processus d’assimilation agir. Se défendre contre les mots anglais, c’est se défendre contre l’assimilation. […]

On parle donc d’identité. Et l’identité est tout sauf rationnelle. Cela explique peut-être ma vive contradiction interne. Mon cerveau a beau vouloir me convaincre que les mots anglais ne sont pas une menace, mes tripes me disent le contraire lorsque je vois le nombre de mots anglais que les Français et les Italiens acceptent. […]

En Tous Cas…, Anne-Marie Beaudoin-Bégin : “De la gastronomie italienne et du français québécois…”.

(Si ces questions vous intéressent, vous pouvez aussi vous reporter à mon article de 2003 : “Au stop, il y a le parking pour le shopping”.)

1. Le 17 juillet 2012,
Aranno

Il y a quand même un biais : le graphique parle de burgers quand l’article cite la consommation de McDo … Bon, j’imagine bien que les deux consommations sont fortement corrélées, mais tout de même, il y a un biais :-)

2. Le 17 juillet 2012,
Blip

Donc finalement, les Français se font coloniser à la fois par la langue et par la bouffe… Il leur reste quoi ?

3. Le 18 juillet 2012,
sea34101

De même, il n’y a pas - ou peu - de Starbucks en Italie.

Question langue, ordinateur est un mot très élégant.

4. Le 18 juillet 2012,
ossobuco

Le Figaro ça devient un peu le journal de l’anti-France, car il serait intéressant de connaitre la proportion de repas pris en fast-food dans le total des repas pris à l’extérieur, je veux dire par là que les français mangent peut-être plus de burgers parce qu’ils prennent plus de repas à l’extérieur. Mais à vrai dire je m’en fous. Je me souviens du temps pas si lointain d’avant le commencement de ma conversion progressive au végétarisme, où je fréquentais avec plaisir le Quick de la place G*. J’aimais bien les burgers à cause de la douce mollesse chaude du pain, le piquant-sucré de l’assaisonnement et des morceaux de cornichons cornichon (comme pour cacher quelque chose) c’est vrai que la viande n’était pas fameuse, mais du moment qu’on avait admis qu’elle n’était que pour le décor, ou comme prétexte, ça passait très bien. Quand on va au théâtre, on sait que les décors c’est du carton, et alors ? J’aimais bien les frites aussi, un peu cartonnées justement. Non, le plus critiquable dans les fast food c’est l’absence d’alcool digne de ce nom, car la Kro qui y est servie ressemble pas mal à un fond de cuve rincé au jet, question goût. C’est bien que les Français parlent de plus en plus anglais, ça pourrait finir par les rendre moins provinciaux.

5. Le 19 juillet 2012,
Colar

Merci ossobuco, j’ai bien ri :)

Faire un article sur l’augmentation de la consommation de burgers = anti-France. Faut croire qu’il n’y a pas qu’en Italie où l’on se sent colonisé par la bouffe.

L’article du Figaro est rigolo cela dit. Une des raisons avancées pour expliquer cette progression du burger est que « des grands chefs étoilés ont décliné leurs propres recettes, faisant du burger un produit plus haut de gamme ». Maintenant quand un Français veut un burger, il pense Bocuse selon le Figaro. Haha !

6. Le 19 juillet 2012,
Valerio

Et le rapport plus cool des Italiens à la langue est peut être aussi lié à la souplesse avec laquelle ils passent du dialecte à l’Italien. Ce qui permet d’aborder directement une identité linguistique multiple.

Blah ? Touitter !