Journal de bord

mercredi 18 juillet 2012

He loves his cat

Je ne sais pas ce qu’ils consomment dans la vallée de la Maurienne…

[Merci Joachim.]

Perspective

portraits-cornicello-2012.

La photo de gauche a été prise à une distance de 0,45 m du visage, celle de droite, à 1,5 m.

Moralité : pour paraître moins grosse, rapprochez-vous de l’objectif.

[John Cornicello: “Seeing Ourselves In Pictures.”]

1. Le 18 juillet 2012,
Joachim

Ouais mais à ce moment là reste bien dans le centre de l’objectif, surtout si c’est un grand angle et qu’il fait de la distorsion… sinon tu ressembleras aux Bogdanov

2. Le 18 juillet 2012,
Emmanuel

Et c’est tout l’inverse pour la silhouette en pied, beaucoup plus gracieuse de loin que de près :-)

3. Le 18 juillet 2012,
romu

tout dépend aussi de l optique utilisée et de sa correction concernant les aberrations

on vois bien sur ces images que l optique souffre de distorsion

avec du leitz par exemple cela risque d être différent

4. Le 18 juillet 2012,
Mox Folder

Comme précisé ci-dessus, attention à l’objectif , un grand angle ayant tendance à déformer… si vous ne voulez pas être affublé d’un gros pif ou avoir l’air de sortir d’un film de Luc Besson.

5. Le 18 juillet 2012,
rod

Pourquoi “moins grosse” et pas moins gros ? Est-ce là l’expression d’un inconscient sexiste ou cela ne fonctionne t-il vraiment que sur les sujets féminins ?

Blah ? Touitter !

Terrorisme potager à Drummondville

Une ville québécoise interdit les potagers sur rue et menace un couple de jardiniers amateurs.

Drummondville, vous connaissez ? Si vous vivez hors du Québec, probablement pas.

Drummondville est une ville de 70 000 habitants, qui possède la réputation tenace à l’échelle de la province d’être fade et sans attrait, juste un lieu de passage entre Montréal et la ville de Québec, un endroit insipide où l’on mourrait d’ennui d’y rester. Une “ville plate dans une campagne plate”… Circulez, il n’y a rien à voir.

À titre personnel, je dirais que le seul lieu d’intérêt de cette ville pour le voyageur est la rôtisserie Saint-Hubert Express, judicieusement placée à proximité immédiate de l’échangeur de l’autoroute transcanadienne, ce qui évite d’avoir à s’aventurer plus loin dans la neurasthénie.

Les gastronomes cultivés savent aussi que c’est à Drummondville que serait né ce “crime culinaire contre l’humanité” qu’est la poutine, ce qui justifierait en soi par représailles que l’on raye cette ville de la carte. Les habitants du lieu en sont tellement fiers qu’ils en organisent un festival annuel, ce qui est un signe appréciable de leur absence de goût.

Inutile de vous préciser qu’il ne se passe pas grand-chose à Drummondville, je crois que la dernière fois que la cité a fait l’actualité, c’est en raison de la municipalité qui s’opposait à l’implantation d’un club échangiste en centre ville. De l’animation et du plaisir à Drummondville, vous n’y songez pas… Rien ne doit troubler la monotonie mortifère de notre ville.

Célébrée comme la “capitale provinciale de la platitude”, Drummondville pourrait désormais voir sa réputation dépasser les frontières du Québec grâce à une navrante particularité : son interdiction des plantes potagères en vue du public.

L’actuelle ville est issue de la fusion en 2004 de quatre municipalités, trois d’entre elles disposaient déjà de ce règlement municipal interdisant les potagers sur rue. Sous prétexte d’harmonisation des textes, le conseil a décidé d’étendre le règlement à l’ancienne municipalité de Saint-Charles-de-Drummond où la débauche jardinière était encore autorisée.

Le conseil municipal aurait pu “harmoniser” dans l’autre sens, c’est à dire supprimer ce règlement stupide pour tout le monde, mais non… Parce qu’il semblerait que la maire Francine Ruest-Jutras trouve l’exhibition de courgettes et aubergines tout à fait indécente, peut-être car il s’agit d’une vision de la nature féconde qui pourrait choquer les plus jeunes et donner des idées salaces aux plus grands.

Josée Landry et Michel Beauchamp, jardiniers amateurs, sont au centre du problème. Dans une ville où le devant des maisons est normalement dédié au gazon et aux pétunias, comme dans toute communauté urbaine nord-américaine qui aspire à la banalité et au conformisme les plus parfaits, ces deux délinquants — probablement des écolos-marxistes — ont décidé d’installer, non pas un ou deux faméliques plants de tomates, mais une luxuriante jungle potagère, profitant du “vide juridique” concernant l’exposition publique de cucurbitacées qui prévalait à Saint-Charles-de-Drummond.

Un manifeste vert qui n’est pas du tout du goût des édiles. Claude Proulx, le directeur général de la Ville, martèle aux médias locaux que “C’est une question de cohésion de la trame urbaine”, que ce genre d’excentricité végétale ne saurait être tolérée dans la “capitale provinciale de la platitude”, que ces écoterroristes au pouce vert menacent la tranquillité apathique et le serein ennui si appréciés des Drummondvillois.

On murmure aussi que les commerçants locaux font pression en faveur du règlement. Pensez-y, les fourbes jardiniers donnent une partie de leurs fruits et légumes à leurs voisins de rue, gratuitement ! Oui, gratuitement ! Si ce n’est pas des ventes perdues, de la concurrence déloyale… si ce n’est pas une attaque sournoise des fondements de notre société capitaliste néo-libérale !

Mais la maire Francine Ruest-Jutra et le directeur Claude Proulx ne se laissent pas abuser, leur regard acéré sait immédiatement débusquer les tentatives de subversion anarchique se dissimulant derrière le moindre pied de haricots verts.

La lassante rigueur et la rectitude fastidieuse de “la trame urbaine” vaincront ! Sauf que…

Sauf que… c’est le drame à Drummondville : le couple Landry-Beauchamp, les seuls “cultivateurs” en ville, pourrait bénéficier d’un “droit acquis”, le nouveau règlement faisant loi ne pouvant normalement être rétroactif. Les juristes se penchent sur la question. Horreur et consternation municipales, l’attentat légumier pourrait demeurer en place !

Pire encore, des touristes alertés par la presse et les blogueurs pourraient prendre l’initiative de dépasser la rôtisserie Saint-Hubert Express pour se rendre en ville afin d’admirer l’indécent spectacle de ces courges lascives, cette patente infraction à la cohésion urbaine. Car, il y a enfin quelque chose à voir à Drummondville !

Histoire à suivre.

attentat-vert-drummondville-00.jpg

2011. Calme et sérénité. Paysage lénifiant typique de Drummondville.

attentat-vert-drummondville-01.

Printemps 2012. Les anarchistes verts préparent le terrain de leur attentat.

attentat-vert-drummondville-02.

Juin 2012. L’horreur se dévoile en plein jour. Et Madame Josée Landry se livre à de coupables pratiques sexuelles dans son jardin, à la vue de tous.

attentat-vert-drummondville-03.

Fin juin 2012. L’explosion maléfique est en cours. On dit que la première magistrate de la ville est en état de choc et s’est vue prescrire de lourdes doses d’anxiolytiques.

attentat-vert-drummondville-04.

Michel Beauchamp, écoterroriste menaçant la rectitude urbaine de Drummondville, paradant fièrement devant l’insupportable spectacle de son crime.

Vidéo réalisée par les coupables (Attention, “Green p0rN” - NSFW à Drummondville).

Le blogue potager de Josée et Michel et la page Facebook.

[Via Yannou.]

1. Le 18 juillet 2012,
juli1

Quoi, la poutine crime contre l’humanité ? Très cher, sachez que je connais nombre de Québécois ont migré en france et ont adapté ce plat et j’ai eu ainsi l’occasion de déguster de la poutine au foie-gras ou au comté … mais rien n’égale l’originale avec son fameux fromage craquant sous la dent …

2. Le 18 juillet 2012,
Luc Gendron

Bonjour Laurent,

Au lieu d’être étouffée, l’initiative du couple devrait plutôt inspirer une réflexion sur les modes de vie urbain, nos habitudes de consommation ainsi que les cadres législatifs qui les régissent.

Par exemple, est-ce qu’une telle décision ne devrait pas plutôt être prise par les gens du secteur voire même du quartier concerné?

Même si j’appuie l’entreprise du couple, je trouve que tu y vas un peu fort avec les analogies. OK, Drummondville ce n’est pas Charlevoix. Cependant, dire que tout Drummondville est plate, c’est comme dire que les tous les français sont chiants.

Pour te démontrer que Drummondville est aussi un paradis de plein et d’émotions, je t’invite à découvrir et à admirer une portion exceptionnelle de la rivière St-François que tu ne trouveras pas ailleurs au Canada et en France. Si ça t’intéresse, fais-moi signe. Je me ferai une joie d’être ton guide perso.

Cordialement.

Luc Gendron résident du secteur St-Joachim-de-Courval (Drummondville)

3. Le 18 juillet 2012,
Laurent Gloaguen

Tous les Français ne sont-ils pas chiants ? ;-)

4. Le 18 juillet 2012,
Luc Gendron

@Laurent C’est comme ici. Plus ils sont proches de la nature et moins ils le sont; vice versa. ;-)

5. Le 27 juillet 2012,
Myriam

Wow!! Je suis jalouse des résultats obtenus par ces jardiniers amateurs mais néammoins consciencieux!! Être un voisin de cet heureux couple, je téléphonerais à la ville pour les inciter à encourager les autres citoyens à en faire autant!! Par exemple, lancer un concours, avec une visite des potagers des autres au courant de l’été! Peut-être que les conseillers municipaux assoupliraient leur position si ils recevaient chacun un petit panier de légumes( on ne peux plus) bio issus de cette magnifique initiative? Je crois que je vais faire un détour moi aussi en fin de semaine lors de mon trajet vers Québec! Pouvez-vous mettre des pancartes pour m’indiquer où tourner?? Encore une fois Bravo!!! C’est beau, c’est écolo, c’est sain, et c’est certainement très bon!! À bas le gazon!!

6. Le 29 juillet 2012,
Jean

Je ne vois d’attentatoire à la bienséance que la musique de fond de leur vidéo. Mais “nobody’s perfect” comme dirait le regretté Billy Wilder. Pour le reste ils seraient plutôt à la pointe de la modernité, voir de la haute technologie agricole puisque de très sérieux chercheurs français expérimentent la même chose sur les toits de Paris.

7. Le 7 août 2012,
Krysalia

oOoh ! je retombe là dessus en triant des onglets que je n’avais jamais lus… Ce potager est absolument magnifique, et très chic avec son bois clair pour tous les éléments d’architecture. je veux le même quand je serai grande !

je crois qu’il faudrait la visite de quelques stars et une bonne médiatisation :D. Ces stars iraient ensuite serrer la main de la Maire, devant les caméras, pour la féliciter d’une initiative aussi formidable ! Au pire ça lui mettrait la honte qu’elle mérite, au mieux elle saisirait peut être au vol un peu de cette intelligence qui lui fait cruellement défaut…

Blah ? Touitter !