Journal de bord

lundi 29 octobre 2012

Hollande contre Google

Eric Schmidt, le président du conseil d’administration de Google, effectue lundi, en France, une mission périlleuse. Il rencontre le président François Hollande ainsi qu’Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, et Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l’Économique numérique. Il tentera de déminer le mouvement de contestation qui s’amplifie autour des pratiques de Google en France.

Sa tâche sera ardue. Car François Hollande a pris fait et cause pour le projet de loi sur le partage de la valeur défendu par les éditeurs de presse. Mercredi 24 octobre, François Hollande et Aurélie Filippetti recevaient à déjeuner les ­éditeurs de la presse quotidienne régionale. À cette occasion, il a ­lui-même abordé le sujet du projet de loi ­concocté par l’association IPG, qui regroupe les éditeurs de presse quotidienne et magazine d’information politique et générale. «Il connaissait bien le dossier et il nous a affirmé qu’il soutiendra l’adoption d’un texte de loi dès janvier 2013», raconte un participant au déjeuner. […]

Le Figaro, Enguérand Renault : “La presse marque un point face à Google”.

(Vous pouvez utiliser Google (ou Bing) pour retrouver l’article référencé ci-dessus.)

1. Le 29 octobre 2012,
Karl, La Grange
2. Le 29 octobre 2012,
Jean

L’ouragan FrankenStorm emporte jusqu’au droit exclusif ! New York Times suspends paywall for Hurricane Sandy. On est bien peu de choses…

:-)

3. Le 29 octobre 2012,
Gilles

Je suis le seul à attendre avec impatience le déréférencement des journaux FR de Google ? Y’a des chances que ça arrive ou Google va se plier à cette mesure ?

Par curiosité, comment sera fixé le montant de la taxe ? Au nombre de liens repris dans Google ?

4. Le 29 octobre 2012,
narvic

Un jour, on finira bien pas s’apercevoir que le modèle économique de Google n’est tout simplement pas viable à terme. Il relève bien plus de la prédation ou du parasitisme, et de la fraude, que du service.

Google gagne de l’argent par la pub en donnant accès à des contenus, à deux conditions :

1/ que ces contenus soient fournis gratuitement par leurs producteurs (les blogueurs) ou carrément à perte (les journalistes professionnels).

2/ que le bénéfice de l’opération soit “exonéré” d’impôt là où il est produit grâce à une vaste entreprise de délocalisation qui s’apparente en réalité à de la fraude fiscale.

Un tel modèle économique n’est tout simplement pas durable.

5. Le 29 octobre 2012,
mush

@narvic: Le problème c’est qu’on mélange les deux.

Google, comme d’autres, pratique l’évasion fiscale, c’est évident, et il faut que l’Europe lutte contre ça. Mais cette taxe sur les liens est, à mon avis, une idée très dangereuse pour le web. Une telle incompréhension est franchement déprimante.

Pour ton premier point, il me semble que le contenu des liens n’est pas nécessairement gratuit. Mais pour revenir sur la prédation ou le parasitisme, Google, entre autres, propose un service à la fois aux lecteurs et aux journaux en servant de hub, et en échange améliore sa connaissance du lecteur et affiche de la pub (mais pas dans Google News).

Le journal reçoit de nouveaux visiteurs qui ne serait pas venu spontanément sur son site et peut alors afficher de la pub à son tour, essayer de fidéliser ce nouveau lecteur, lui faire payer du contenu, voire de l’abonner. Tout ça sans avoir eu à payer une campagne. Tout le monde me semble gagnant dans l’histoire.

Si les journaux n’y arrivent pas, c’est leur modèle qui n’est pas bon. Et si un journal ne veut pas que Google référence son contenu, il lui suffit de l’indiquer dans son fichier robots.txt.

Si c’est du parasitisme, alors ça s’apparente plus à un poisson nettoyeur. Internet a besoin de ce genre de service. Je ne comprends même pas comment on peut remettre en cause l’utilité des agrégateurs, annuaires ou des moteurs de recherches.

6. Le 29 octobre 2012,
Karl, La Grange

@narvic,

si les journaux ne savent pas bloquer l’accès à Google, c’est que leurs ingénieurs sont vraiment très médiocres. C’est très facile de le faire.

Dans un niveau un peu plus complexe, il serait possible d’envoyer une page à Google avec uniquement le lien et le titre et pas de contenu.

Mais la réalité, ce n’est pas que les journaux veulent interdire Google mais veulent le beurre (l’exposition au plus grand nombre) et l’argent du beurre (les revenus que Google génèrent en ayant créé un service d’indexation et financé par la publicité.)

Et pourtant je n’ai pas la dent tendre avec Google habituellement.

7. Le 29 octobre 2012,
Jean

Si l’échange se résumait à la redirection par liens indexés tout serait simple. Mais la réalité est plus complexe et à mon avis la question qui est posée est celle de la répartition de la valeur réalisée par le truchement de la toile et les exploitations secondaires sur le réseau. Cf. Libération : Oui, Google capte la valeur créée (lire tout le dossier, bien fait) :

Le modèle économique de Google repose sur la vente aux enchères des liens publicitaires proposés sur ses pages. A chaque recherche, le moteur propose des dizaines de pages de liens pertinents. A chaque clic sur un lien vendu, Google gagne de l’argent, beaucoup d’argent. Pour augmenter ses revenus, Google va donc essayer d’augmenter le nombre de clics sur les mots clés les plus demandés par les annonceurs. Google va donc tenter d’améliorer la qualité de la réponse pour la faire correspondre au mieux à la demande. Google a donc besoin d’améliorer la pertinence de ses contenus car plus les réponses sont pertinentes, plus les publicités qui les accompagnent le seront et plus le chiffre d’affaires croîtra. Pour améliorer cette pertinence, Google doit donc nourrir son moteur, lui donner le plus de textes possible. A chaque texte lu, le moteur et ses algorithmes vont apprendre la sémantique, le vocabulaire, la grammaire, et donc la qualité des réponses apportées. Le moteur va parcourir en tous sens les sites Internet, les “crawler”, pour y apprendre encore et encore, en particulier les sites sur lesquels les textes sont si souvent mis à jour. Google va aller jusqu’à payer Twitter pour pouvoir analyser en temps réel les contenus des tweets. Il scanne les milliards de mails des centaines de millions d’utilisateurs de sa messagerie gratuite. Google va aussi indexer l’ensemble des contenus des éditeurs de presse, cette indexation n’ayant rien à voir avec le référencement puisqu’il ne s’agit pas de récupérer un titre et deux lignes, mais de faire l’analyse sémantique de l’ensemble de ces articles… En clair, grâce aux contenus de la presse en ligne, Google améliore jour après jour son revenu.

Cela relève de l’intelligence artificielle et ne concerne pas que Google mais aussi d’autres services qui se nourrissent et font du profit sur le contenu parcellisé d’un peu tout le monde qui utilise le réseau. Rien de critiquable en soi, ces entreprises capitalistes sont là pour gagner de l’argent ; il y a création de richesses, culturelles et financières ; mais au quasi seul profit de monopoles hégémoniques. Or le compte n’y est pas : fort peu retourne à la société civile, la quasi totalité du profit réalisé finit dans les paradis fiscaux et n’est pas réinjecté dans les sociétés d’où il a été siphoné — en France en 2011 5 millions de taxes sur 1 à 1,4 milliards de chiffre d’affaire pour Google. Tout le contraire d’une industrie vertueuse et innovante qu’une taxation des liens conduirait ni plus ni moins à la mort, et de l’internet lui-même (si, si j’ai lu ça :-) que défendent nombre geeks, becs et ongles.

Si je ne serais pas en faveur d’une rémunération proportionnelle au lien indexé du fait des effets pervers induits par une telle réglementation, j’estime que la question d’une taxation mérite réflexion, que tout se discute et s’analyse pour construire des solutions intelligentes. Il est loin d’être idiot de forcer ces entreprises à acquitter redevances en rééquilibrage de la valeur détruite ou siphonée dans les sociétés où elles puisent du contenu commercialisable. J’en ai ma claque de voir ressortir systématiquement l’argument ridicule du fichier Robots ou du défaut d’adaptation à la modernité et au changement… Ce différend commercial est un symptôme et vaut d’être traité comme tel à savoir d’initier une réflexion et un débat débarassés de tout simplisme.

8. Le 29 octobre 2012,
mush

@Jean: bon je vais pas revenir sur la confusion du point 1 et 2 du commentaire de narvic que tu fais.

Le contenu de la citation que tu fais sur le fonctionnement de Google me semble douteux.

Déjà car il y a deux systèmes de publicité chez Google. Adwords sur les pages de recherche et Adsense sur les pages web. Le premier répond à la requête faite, le deuxième répond à votre profil.

Ensuite parce que le fait de consulter tel ou tel article de journal contribue, bien sûr, à déterminer vos goûts mais surement pas autant que le contenu de vos recherches, de ton compte gmail, de google+, picasa ou des autres sites contenant des scripts de Google (ex: Adsense, Analytics, g+).

Enfin, c’est évident que lorsque Google va parcourir les pages autorisées des journaux (comme de tous sites), il ne va pas récupérer simplement le titre et les deux premières lignes. Ça serait absurde, on perdrait en pertinence et les résultats du moteur de recherche serait catastrophiques. Ça me semble évident mais apparemment pas pour celui qui a écrit ce truc sur Libé.

Bon, mais j’aimerais bien connaître pourquoi l’argument du Robots.txt est ridicule.

9. Le 29 octobre 2012,
narvic

Il me semble que c’est Karl et mush qui se trompent, et Jean qui voit juste. ;-)

C’est un défaut de ne pas appréhender une réalité économique avec le recul nécessaire. Surtout quand ça conduit à ne pas voir le problème constitué par le fonctionnement anormal d’une filière dans son ensemble.

Je prends, à dessein, un exemple hors de la question des contenus sur internet, mais il s’agit aussi d’une filière : la situation des éleveurs français dans la filière de la production de viande (bovine ou ovine, ça marche pareil).

Actuellement, le distributeur final est (très) rentable. Il s’agit essentiellement de la grande distribution (les hypermarchés). Les intermédiaires sont plus ou moins rentables : certains maquignons et certains abattoirs font faillite et d’autres s’en tirent. Les éleveurs sont tous dans le rouge. Ils travaillent à perte et ne dégagent aucun revenu (merci au conjoint, qui a un vrai travail et fait vivre la famille).

Cette filière est organisée de manière totalement inégale: d’un côté plusieurs milliers de tout petits producteurs, de l’autre une poignée (une demi-douzaine) de distributeurs, qui font la loi. Mais leur business est construit sur un très grand nombre de filières différentes, qu’ils peuvent pressurer à loisir, une par une.

Ben, le marché de la publicité liée aux contenus sur internet: c’est pareil. Toute la filière est organisée de manière inégale et la répartition de la valeur ajoutée entre l’ensemble des acteurs qui font vivre cette filière n’est pas viable à terme.

Dit autrement : ceux qui gagnent de l’argent dans l’affaire sont en train de scier la branche sur la quelle ils sont assis, puisque les autres travaillent à perte et que ça ne pourra pas durer éternellement. Sauf que cet arbre a plusieurs branches (Google gagne de l’argent sur d’autres marchés), donc, finalement, ça va peut-être durer un petit moment…

10. Le 29 octobre 2012,
narvic

note complémentaire :

Quant à Karl,

Il est tellement sexy, surtout sur les photos de lui nu, dévoilées jadis sur ce blog, qu’il lui sera pardonné à peu près n’importe quoi. :-p

11. Le 29 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

Un postérieur de 8 pixels de large n’est en aucun cas un motif de pardon.

12. Le 29 octobre 2012,
narvic

Huit pixels, Rhââ Lovely !

13. Le 29 octobre 2012,
mush

@narvic: L’analogie ne me semble pas correcte. Le fournisseur de contenu n’est pas pressuré par l’agrégateur, l’annuaire ou le moteur de recherche pour baisser ses prix (pub, contenu payant ou abonnement). Google Adsense n’est pas la seule régie publicitaire.

Cet intermédiaire entre le lecteur et le journal n’est qu’une possibilité, on peut très bien s’en passer (bookmark, application). L’éleveur, à moins de réaliser une intégration verticale, a besoin de ses intermédiaires pour atteindre le consommateur. Le journal lui le peut beaucoup plus facilement.

S’ils trouvent que ces intermédiaires vampirisent leurs revenus et que de toutes façons ils n’arrivent pas à fidéliser ces nouveaux visiteurs (et à en tirer un revenu), ils peuvent très simplement signaler aux moteurs de recherche qu’ils ne souhaitent plus être référencés. Mais il faudra bien à un moment donné payer des campagnes publicitaires pour récupérer de nouveaux lecteurs.

14. Le 29 octobre 2012,
Karl, La Grange

On parle de la taxation des liens ou bien de la taxation des revenus de Google ? Que Google joue l’escapade en allant s’installer dans un paradis fiscal est un manque à gagner pour l’état et la société. Ceci est un enjeu différent.

Maintenant si on parle des journaux en tant que tel, je maintiens ce que je dis, qui n’est d’ailleurs pas propre à Google mais à tous. La presse en ligne veut être gratuite. Elle veut maximiser son exposition et se financer avec de la publicité. Elle veut jouer avec Google, elle n’est pas victime de Google. Faust. Rien n’empêche un organe de presse de se mettre entièrement sous abonnement. Mais ils ont peur du paywall, car il y a de fortes chances que de nombreuses personnes n’achètent pas. Et pourtant, on reviendrait à un système plus sain où les gens paient parce-qu’ils attachent de la valeur à ce qu’ils lisent, plutôt que d’avoir un ressucé en long et en large de Reuters et l’AFP.

Et puis franchement, il n’y a rien de nouveau sur les difficultés de la presse et cela avant internet. La création d’histoire à suivre afin de motiver l’achat du journal au quotidien et de créer un marché pour vendre le reste.

15. Le 30 octobre 2012,
Karl, La Grange

Presse, ne pas avaler. Un vieux classique

16. Le 30 octobre 2012,
Jean

Le fisc réclame un milliard d’euros à Google via Le Canard enchaîné et Le Figaro.

17. Le 1 novembre 2012,
MB

Pourquoi Google focalise-t-il seul l’attention et comment les fournisseurs d’accès à internet échappent-ils au débat ? Eux non plus ne gagneraient plus leur vie s’il n’y avait rien d’intéressant à lire, écouter, regarder ou faire sur la toile. Leur situation n’est-elle pas plus proche de celle décrite par narvic que celle des moteurs de recherche ?

Blah ? Touitter !

Bounty abandonné

Le Bounty, construit en 1960 en Nouvelle-Écosse (Canada) pour le film de 1962 Les Révoltés du Bounty avec Marlon Brando, est en situation difficile à 90 milles dans le SE du cap Hatteras (Caroline du Nord), 160 milles à l’Ouest de l’œil de l’ouragan Sandy.

Le navire, prenant l’eau, privé d’énergie dans la soirée de dimanche (“blackout”), aux pompes inopérantes, a été évacué ce matin par son équipage de 17 personnes qui se sont réfugiées, vêtues de combinaisons de survie, dans deux radeaux de sauvetage (capacité unitaire 25 pers.). L’ordre d’abandon a été donné à 4 h 30 du matin. Les vents sont localement de 35 nœuds.

Après des survols en avion C-130 Hercules de la base de Elizabeth City dans la nuit de dimanche à lundi, deux hélicoptères MH-60 ont été envoyés sur zone par la Garde côtière des États-Unis ce matin pour tenter de récupérer l’équipage.

Le grand voilier avait quitté New London, Connecticut, jeudi dernier (25 oct.) et faisait route vers St. Petersburg, Floride, sous le commandement du capitaine Robin Walbridge.

Bounty

Bounty

[Le Bounty dans le mauvais temps.]

Position Bounty

Position hier dimanche, 14 h : N 34° 22’ - W 074° 15’. Vitesse 10 nœuds.

Mise à jour, 7 h 50 : Les opérations d’hélitreuillage ont débuté vers 7 h. 14 personnes sur 17 ont été déjà récupérées.

We received a distress call for Bounty at 1830 Sunday evening October 28th that the Ship lost power and the pumps were unable to keep up with the dewatering. At that time we immediately contacted the USCG for assistance. A C130 was sent to there position approximately 90 miles SE of Cape Hatteras. At 0430 Sunday Morning the Captain ordered all hands to abandon ship. There are 17 Crew on board and at this moment all crew are accounted for and are in Life rafts. The first USCG helicopter has reached the ship and is in the process of rescuing them. Bounty is currently still floating upright and intact. We will keep everyone informed as info becomes available.

Source : http://www.tallshipbounty.org/

Mise à jour, 9 h 55. Les deux hélicoptères sont arrivés sur zone vers 6 h 30. Le premier a recueilli 5 personnes et le second, 9 personnes. Les 14 secourus sont emmenés à la base aérienne de Elizabeth City. Un troisième hélicoptère a été envoyé pour rechercher les disparus. Il est assisté dans sa mission par un C-130.

Le Bounty aurait coulé vers 8 h 45, selon plusieurs sources. Mais aucune confirmation officielle.

Mise à jour, 10 h 00. Le rôle d’équipage a été révisé par l’USCG à 16 personnes au lieu de 17. Ce sont donc deux marins qui manquent.

Mise à jour, 11 h 00. Les questions commencent à se poser sur la présence du Bounty dans ce mauvais temps. Herald News: “Picton Castle captain questions Bounty being at sea during storm.”

Toujours pas d’informations sur les deux disparus, ni de confirmation de la perte du voilier.

Mise à jour, 13 h 00. Le vice-amiral Robert C. Parker aurait confirmé sur CNN la perte du Bounty. Il a expliqué que trois personnes étaient demeurées sur le voilier et sont tombées à la mer. Une seule a réussi à rejoindre un radeau de survie. Les deux disparus portaient une combinaison de survie, ce qui laisse un espoir de les retrouver vivants.

Mise à jour, 15 h 00. Selon CBC News, les deux disparus seraient le capitaine, Robin Walbridge, 63 ans, et une femme, Claudene Christian, 42 ans, qui avait joint l’équipage en mai dernier.

Mise à jour, 16 h 40. Vidéo de l’hélitreuillage.

Mise à jour, 23 h 00. La Garde côtière a retrouvé le corps de Claudene Christian. Robin Walbridge est toujours manquant.

Naufrage du Bounty

Photo Petty Officer 2nd Class Tim Kuklewski/USCG. (Recadrée.)

[Les données EXIF indiquent : Apple iPhone 4. 17 h 19. Latitude: 33° 0’ 0” N - Longitude: 73° 0’ 0” O. Altitude 28,9 m.]

Naufrage du Bounty

Photo Petty Officer 2nd Class Tim Kuklewski/USCG. (Recadrée.)

[Les données EXIF indiquent : Apple iPhone 4. 17 h 21. Latitude: 33° 0’ 0” N - Longitude: 73° 0’ 0” O. Altitude 18,2 m.]

Thank you to everyone for your support and prayers at this devastating time. We want to thank the USCG for their bravery and risking their lives to save ours. At this time, 14 crew members have been safely returned to land. There were 16 brave crew members aboard the Bounty. With sadness in our hearts we are reporting that we have lost one crew member and still missing another. The USCG is continuing their effort to search for our last crew member. Please continue to send your love and support to us, it is much needed.

Communiqué HMS Bounty Organization, 20 h 30.

1. Le 29 octobre 2012,
ydikoi

la mer commence à être belle

2. Le 29 octobre 2012,
Geneviève

Le gars à la fin du vidéo, sa combinaison de survie est pleine de flotte ?? Et aussi, on a l’impression, à le regarder (le vidéo), que l’hélico a fait plusieurs voyages… non ? Il remonte le sauveteur à plusieurs reprises après les rescapés, pour le renvoyer dans l’eau aller en chercher d’autres plus tard…

3. Le 29 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

Pour la combinaison pleine de flotte, c’est très possible. Ce qui expliquerait que ce soit le seul rescapé sortant de l’hélico encore revêtu de sa combinaison, genre “oh toi, tu vas pas nous foutre 30 litres d’eau dans l’hélico, tu restes habillé…”.

Je crois voir, vers 10:22, que l’homme en kaki se précipite vers le rescapé et s’agenouille pour lacérer les pieds de la combinaison avec un couteau. On ne voit pas bien la scène, mais le rescapé n’a plus le problème de “pieds lourds” et peut reprendre sa marche plus facilement une dizaine de secondes plus tard, et les pieds ne sont plus éléphantesques.

Si c’est le cas, c’est que la combinaison a été mal enfilée, ou avait un défaut. L’étanchéité se fait au niveau du cou ou du visage suivant les modèles. Pour l’avoir testée, je ne connais pas de vêtement plus désagréable :-)

Pour l’hélitreuillage, je ne connais pas la procédure, le sauveteur semble remonter à plusieurs reprises. Pourquoi, je ne sais pas.

4. Le 29 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

Quelques infos : le nageur-sauveteur est Daniel Todd, 27 ans. Il a secouru deux embarcations, car le précédent hélicoptère avait laissé 3 personnes dans le radeau qu’il avait pris en charge. L’autre radeau (6 personnes à bord) a chaviré au cours de l’opération de sauvetage, jetant les 4 personnes restantes à bord à la mer.

À partir de 2:22, on voit bien un radeau vide et retourné. C’est celui qui avait 6 personnes à bord.

3:10, remontée du nageur de ce premier radeau.

3:30, l’hélico fait route fait vers le second radeau, où restait 3 personnes du sauvetage de l’autre hélicoptère.

3:45, le nageur descend sur le second radeau. 1er passager remonté.

6:45, remontée partielle du nageur pour le repositionner à côté du radeau qui s’est éloigné.

7:35, remontée du second passager.

8:55, remontée du 3e et dernier passager de ce radeau.

Voilà Geneviève, tout s’explique.

5. Le 30 octobre 2012,
Karl, La Grange
6. Le 30 octobre 2012,
Geneviève

Aah merci Laurent, exactement le genre d’éclaircissements que je cherchais. (et le coup du confort de la combinaison, en effet, au début quand le premier passager débarque péniblement du panier, disons que ça se conceptualise assez bien)

Blah ? Touitter !

One More Thing

Venus, le yacht posthume de Steve Jobs, a été présenté hier aux Pays-Bas :

(À 0:24, vous pouvez remarquer les 7 iMac de la passerelle.)

GCaptain, Mike Shuller : “Steve Jobs’ Superyacht Looks Like it Was Designed by Steve Jobs”.

Onemorething.nl : “Jacht Steve Jobs te water in Aalsmeer”.

1. Le 29 octobre 2012,
Off Topic

Le concept de bateau est tout de même extrèmement extensible. Et Jobs était probablement meilleur en design d’electronique que de navire, ihmo.

2. Le 29 octobre 2012,
Joachim

“Steve Jobs’ Superyacht Looks Like it Was Designed by Steve Jobs”.

j’en aurais sûrement préféré un avec Jonathan Ive au design.

3. Le 29 octobre 2012,
Sam

On dirait presque une maison flottante qui de mauvais gré a accepté l’ajout d’une proue pour se déplacer.

4. Le 29 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

De trois-quart face, on dirait un fer à repasser design.

5. Le 29 octobre 2012,
Joachim

ouais, un fer à repasser, mais dont la pointe n’est pas assez furtive pour se faufiler dans les coins…

6. Le 1 novembre 2012,
Damien B

C’est la confirmation supplémentaire (dans les “récents” : Aqua, le simili-cuir) qu’il avait quand même des goûts de chiotte…

Blah ? Touitter !

Naufrage du Snowdonia

Mardi dernier, le bateau de pêche Snowdonia a été pris par l’arrière par une méchante vague, au large de Ardglass en Irlande du Nord, et a vite sombré.

Les deux marins du bord ont eu la chance d’être rapidement secourus par les pêcheurs du Tribute.

Ireland - Captain Stephen Kearney, who has been fishing for nearly 20 years, and another man were on board the vessel on Tuesday when it began taking on water and they were forced to head for Ardglass. “We just went up on a wave and the back of the boat went into the water and she just never come back - she just went down that quick,” Stephen explained. While another fishing boat, the Tribute, was nearby and went to the rescue, Stephen’s fellow fisherman had already become entangled in a rope attached to the boat. “A split second and you had to react,” the captain said, describing how fast the sinking and the rescue effort all happened. Both men are lucky to be alive, with Stephen recalling how the strong tides kept pushing them away from the boat that was trying to save them. Both men spent 10mins in the water. They were airlifted to hospital by the Irish coastguard. Stephen knows how lucky they are to be alive but, while he will be taking some time off to recover fully, he plans to be back fishing within weeks. And he’s very grateful to their rescuers, who he credits with saving their lives.

Le vidéo prise par un marin du Tribute est impressionnante.

(Une journée très maritime sur Embruns aujourd’hui…)

1. Le 29 octobre 2012,
Off Topic

Impressionnant.

2. Le 29 octobre 2012,
Yann_L

D’autant plus impressionnant que la mer est calme quand la vidéo est prise. Je m’attendais à visionner des conditions plus rock’n roll.

3. Le 30 octobre 2012,
MB

Je ne crois pas avoir vu sur ce blogue évoquée la mésaventure de ces malheureux marins argentins qui ont perdu leur navire à quai.

4. Le 30 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

Non, je n’en ai pas parlé ici. Triste histoire pour ces marins qui n’y sont pour rien.

Blah ? Touitter !

Le genre des navires

Ou plus exactement le genre des noms de navire en français. Car l’on me fait chier sur Twitter parce que j’ai écrit “le Bounty”…

Je rappelle la règle en français : vous n’aurez jamais tort de faire précéder d’un article masculin un nom de navire. Ainsi, le Normandie, le Jeanne-d’Arc, le Bounty.

Mais si vous écrivez la Normandie, la Jeanne-d’Arc, la Bounty, vous n’aurez pas tort non plus — vous risquez juste de paraître précieux (et/ou militaire, car ce snobisme est tenace dans la Marine nationale, alors qu’on masculinise dans la Marchande).

Simple.

Tout ça parce qu’un pédant a féminisé la page consacrée à la frégate de 1787 sur Wikipédia, et que trop de gens prennent l’encyclopédie participative pour l’Évangile.

Le féminin (la Bounty) a semble-t-il été généralement utilisé en français, soit parce que Bounty signifie « Bonté », soit par simple respect de l’utilisation systématique du féminin en anglais pour les noms de navires.

Wikipédia.

Ce qui est faux.

Avant Jules Verne (1879) :

L’article de Bligh (voy. ce nom) contient les détails de la révolte qui éclata le 27 avril 1789 à bord du Bounty. Heywood fut un des midshipmen qui restèrent sur ce vaisseau. Vers la fin de mars 1790, sa famille apprit par les feuilles publiques la funeste nouvelle de l’enlèvement du Bounty.

Eugène Ernest Desplaces, Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud. Biographie universelle ancienne et moderne. Paris, Madame C. Desplaces. 1857.

Après onze ans d’intervalle, elle fut encore visitée par le commandant du navire le Bounty assez connu par la révolte de son équipage et sa périlleuse traversée de Tofoa à Timor, dans la chaloupe de son vaisseau.

Louis Freycinet. Voyage de découvertes aux terres australes, exécuté sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette Le Casuarina. Paris, Imprimerie royale. 1815.

On sent bien que nous étions très empressés de connoître l’histoire du vaisseau le Bounty et de son équipage. Nous apprîmes que le capitaine Edwards, qui, peu de mois avant notre départ d’Europe avoit été envoyé d’Angleterre sur la Pandora à la suite de cette révolte, étoit arrivé ici, et qu’il avoit pris sur son bord les treize personnes de l’équipage du Bounty, laissées à o-Taïti lorsque M. Christian, avec le reste de sa troupe, appareilla de l’île, c’est-à-dire peu de temps avant l’arrivée de la Pandora, époque depuis laquelle je n’ai pu me procurer aucun renseignement sur M. Christian ni sur ses compagnons.

George Vancouver. Voyage de découvertes, à l’Océan Pacifique du Nord, et autour du Monde. Paris, Imprimerie de la République. 1799.

Etc. Etc.

On trouvera aussi au XVIIIe siècle l’édition française du livre du capitaine Bligh : Relation de l’enlèvement du navire le Bounty, appartenant au roi d’Angleterre et commandé par le lieutenant Bligh, avec le voyage subséquent de cet officier et d’une partie de son équipage, traduit de l’anglais par Lescallier, à Paris, 1790.

Quant au “respect de l’utilisation systématique du féminin en anglais pour les noms de navires”, j’ai rarement entendu parler de “la Titanic”.

P.S. Les règles étant les mêmes pour les aéronefs, évitez de parler de “la Concorde”, l’avion supersonique. C’est aussi risible que “la Normandie” (pour le paquebot, pas le trou à vaches).

1. Le 29 octobre 2012,
Marie-Aude

Et puis “Les Révoltés du Bounty”, même si une traduction d’un titre de film de Hollywood ne prouve pas grand chose

2. Le 29 octobre 2012,
Laurent

On dit bien “she” en parlant du Titanic.

3. Le 29 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

En anglais, les navires sont des personnes féminines, donc “She”. Par contre, si c’est une épave, c’est souvent dépersonnifié et ça devient “It”.

Ainsi, “It” pour le Titanic dans son état actuel, et “She” quand il naviguait.

Pour le même navire, on dit “she sunk”/”it lies”…

4. Le 30 octobre 2012,
Off Topic

Re merci.

5. Le 30 octobre 2012,
Laurent

Je n’avais pas regardé avant d’écrire mon commentaire, mais le “Stylebook” de l’Associated Press dit : “Use it, not the pronoun she, in references to boats and ships.”

6. Le 31 octobre 2012,
Laurent Gloaguen

Cela s’explique parce que cet usage du féminin pour les navires est en voie de disparition, voir presque complétement disparu en Amérique du Nord. The Chicago Manual of Style fait la même recommandation.

7. Le 1 novembre 2012,
wam

Dans le shipping, au moins dans les contrats et dans les échanges commerciaux formels entre Freight Forwarders et Compagnies Maritimes, le pronom “she” est utilisé.

De mémoire, c’est vrai aussi en Allemand.

Blah ? Touitter !

Naufrage Commensal

Pas un naufrage maritime de plus, mais un naufrage de communication d’entreprise.

Dans la vidéo ci-dessus, Pierre Marc Tremblay, président des restaurants végétariens “Le Commensal”, explique en gros à son cœur de cible, les végétariens, qu’ils ne sont rien que des intolérants, que manger de la viande, c’est très bien aussi. Tout se vaut pour Pierre-Marc. Et il nous informe par la même occasion que les restaurants de la chaîne, véritable institution du végétarisme dont il a pris le contrôle en 2006, ne seront plus végétariens, mais “flexitariens”, c’est à dire végétarien avec de la viande…

Rarement vu un tel désastre de relations publiques… Beaucoup de commentaires de clients sur leur page Facebook ne sont pas tendres.

Le commentaire (mesuré) de Geneviève Vincent résume le sentiment des végétariens :

Vous venez de perdre une cliente, ainsi que tous ses amis “non-végétariens” qui l’accompagnaient… Parce que, cela va peut-être vous surprendre, les non-végétariens sont parfois ouverts à manger végétarien. Sinon, ce n’est pas comme s’il manquait de restaurants “omnivores” avec des options végétariennes au Québec.

Vous auriez aussi gagné à éviter de sortir des âneries sur les poules en liberté (sic) et des arguments bidon tels que “les végétariens peuvent enfin inviter des non-végétariens chez Commensal”, ainsi qu’à revoir votre définition simpliste du flexitarisme.

Pour ma part, je ne vais dans les restaurants végétariens que s’ils servent du tartare de cheval (le meilleur des tartares), c’est à dire jamais.

Association Végétarienne de Montréal : “L’ennemi numéro 1 du végétarisme au Québec”.

Penser avant d’ouvrir la bouche, Élise Desaulniers : “Si le consommateur le veut…”.

1. Le 29 octobre 2012,
Krysalia

“Poulet, crevettes, crabe. Genre c’est de la viande mais pas de la vraie, pas de la qui tache avec du sang et du grillé, d’ailleurs c’est blanc, ça n’a presque pas l’air mort… hein les gens que ça va aller :D ?” On l’entend presque entre les lignes avec le bruit des rames…

Il faut une sacrée dose d’arrogance pour expliquer à sa clientèle de niche que c’est à elle de s’ouvrir à la façon spécieuse dont on a décidé de la servir et qui va contre ses convictions, pire, qu’elle serait stupide de ne pas le comprendre. Je me demande quand même quel but, quel(s) choix ont mené cette enseigne à sortir de leur seule spécificité pour aller faire du “moins bien, plus commun”, et le faire à moitié en plus. c’est pas banal. Payés par le concurrent pour se saborder, peut être ?

Pour ma part je mange des plats végétariens de temps en temps, parce que j’aime (au même titre que j’aime presque toutes les cuisines :D) ce qui peut être spécifique aux plats végétariens dans le mélange de certains goûts, textures, assaisonnements. Entre autres recettes indiennes très délectables, il y a les céréales et légumineuses en multigrains sautées avec des épinards par exemple, ou un chou fleur rôti tandoori, entier, magnifique avec sa croute dorée… Mais comme pour le reste des cuisines que j’aime goûter, je préfère ne pas perdre mon temps avec des saveurs ou des ambiances qui n’ont rien d’authentiques. Je ne vis pas au canada, mais si j’y vivais, cette chaîne aurait également perdu ma clientèle, quelle aurait eu si elle était “100% végétarienne”. C’est un comble puisque je fais partie des gens “bon public” qui apprécient différents univers culinaires, et dont le monsieur se targue de vouloir attirer les faveurs :D !

2. Le 29 octobre 2012,
padawan

Il y a un “que” (de cheval) en trop dans la dernière phrase.

3. Le 29 octobre 2012,
Mox Folder

Qu’est qui peu motiver un tel changement de positionnement ? C’est incompréhensible…

4. Le 31 octobre 2012,
Jujupiter

Barbares ! VEGGIE POWER ! :D

Blah ? Touitter !