Journal de bord

vendredi 4 janvier 2013

Love is love

Pinoy Style. Vidéo Jason Magbanua, Grand Manille, Philippines.

1. Le 4 janvier 2013,
Eric

Vimeo a supprimé la video, pour violation des “conditions de service”.

2. Le 4 janvier 2013,
Laurent Gloaguen

Oui, il y a quelques jours, et on ne sait pas pourquoi. Peut-être des signalements malveillants. Mais là, ça fonctionne maintenant.

3. Le 4 janvier 2013,
Joachim

C’est assez incroyable, les Philippines sont tellement dominées par le clergé catholique, que la contraception (et surtout la distribution de préservatifs par l’état dans les régions les plus pauvres) n’a été autorisée que l’an dernier…

4. Le 4 janvier 2013,
Eolas

Les conditions de Vimeo interdisent en effet de montrer des gays philippins en costume avec du gel dans les cheveux et un bouquet de ballons blancs à la main (article 10.4.28, §23 (a)).

Blah ? Touitter !

Nouilles grecques

Γέρων Παΐσιος

Avant sa mort en 1994, un moine grec, nommé Paisios l’Ancien, conseillait à ses compatriotes de se tourner vers la foi dans les moments difficiles.

Le moine avait, dit-on, prédit la crise économique à venir, ainsi que le retour triomphal d’un empire grec.

Avec un chômage désormais au niveau de la Grande Dépression, beaucoup de Grecs voient en lui un prophète.

Mais cela dérange Philippos Loizos, un scientifique de 27 ans. “Il semble que chaque fois qu’il y a une crise en Grèce, il y a une quête de sauveurs”, explique Loizos. “Nous attendons un signe de Dieu ou un dirigeant éclairé. Les Grecs n’ont pas compris comment résoudre les problèmes, donc nous sommes à attendre que quelqu’un d’autre nous sauve.”

Loizos a créé une page Facebook critique montrant Paisios l’Ancien comme un xénophobe étroit d’esprit. Il a également raillé le nom du moine : Paisios est devenu Pastítsios, comme le plat de pâtes grec. Il a même collé du pastítsio sur une photo du visage du moine.

“J’ai eu beaucoup de publications et de messages via la page”, dit-il. “La plupart étaient hostiles à ce que je faisais, et j’ai été menacé et traité de tous les noms. Mais certaines personnes m’ont dit : bravo, nous sommes avec toi.”

La police n’était pas parmi les partisans de Loizos. Ils ont déclaré avoir reçu des milliers de plaintes au sujet de sa page Facebook “Pastitsios l’Ancien”.

En septembre dernier, ils l’ont arrêté et accusé de blasphème, ce qui peut coûter jusqu’à six mois de prison.

De nombreux Grecs ont vu son cas comme le symbole d’une théocratie étouffant la liberté d’expression. Il a été le premier de deux arrestations pour blasphème ces derniers mois.

Dans les années précédant la crise, la Grèce a rarement invoqué cette loi, même si elle a figuré sous différentes formes dans le Code pénal depuis les années 1850.

À l’époque, de nombreux pays européens avaient des lois contre le blasphème parce que Dieu était considéré comme déterminant au destin de la communauté, explique David Nash, professeur d’histoire à l’Université Oxford Brookes en Grande-Bretagne. “Si vous revenez à l’origine des lois sur le blasphème à l’époque médiévale, elles sont très liées à la protection de la communauté”, dit-il.

Mais au 20e siècle, ajoute Nash, la plupart des pays européens ont pris des mesures pour séparer l’église de l’État et les lois sur le blasphème ont progressivement disparu.

En Grèce, l’Église orthodoxe reste puissante et son point-de-vue sur le blasphème garde sa vigueur. Mais l’église ne s’occupe pas des lois, explique Haris Konidaris, un porte-parole de l’archevêque Hiéronyme II d’Athènes.

Des militants chrétiens ont déjà dans le passé poussé des procureurs à ordonner des arrestations sur des accusations de blasphème.

Et l’année dernière, le parti néofasciste Aube dorée a également appelé à de telles arrestations lors de discours au Parlement.

Yannis Ktistakis, un avocat des droits de l’homme, affirme que les lois sur le blasphème s’intègrent dans leur programme. “C’est dans l’agenda politique du nationalisme”, dit-il. “Ils pensent que le moment est venu d’appeler les Grecs à réfléchir à leur identité unique”.

En octobre, sous prétexte de défense de l’identité grecque et de la foi orthodoxe grecque, un député parlementaire de l’Aube dorée, vociférant des injures, était le meneur d’une foule qui s’est attaquée à une représentation théâtrale controversée. La foule, qui comprenait des prêtres, a jeté des pierres sur les participants à la production grecque de Corpus Christi, la pièce de Terrence McNally qui dépeint Jésus et ses apôtres comme des gays dans le Texas moderne.

Le directeur, Laertis Vassiliou, explique que c’était comme être attaqué par un taliban chrétien.

“Pendant deux mois, ils ont menacé nos vies”, dit-il. “Chaque jour, il y avait des lettres pour dire : vous brûlerez en enfer. Ils ont dit à mes parents : nous allons rapporter votre fils dans une boîte. Découpé en morceaux dans une boîte.”

Mgr Hiéronyme a fermement condamné la violence, mais dit que la pièce et la parodie Facebook de Paisios l’Ancien sont blasphématoires.

L’État a mis en accusation Vassiliou et ses comédiens sous la loi sur le blasphème, mais a abandonné l’accusation contre Loizos.

Loizos doit encore être jugé cette année pour l’accusation distincte d’insulte à la religion et il risque jusqu’à deux ans de prison.

Rapidement traduit de NPR, Joanna Kakissis : “Old Greek Blasphemy Laws Stir Up Modern Drama”.

1. Le 4 janvier 2013,
Eric

Pour comprendre comment on peut en être encore là, à ce niveau d’obscurantisme et de cécité, il faut savoir que la religion orthodoxe en Grèce est religion d’état, que les prêtres et toute la hiérarchie religieuse sont des fonctionnaires (qui soit dit en passant ont été relativement épargnés par la politique d’austérité mise en place en réaction à la crise). Un prêtre en début de carrière touche 1,3 fois le SMIC.

L’église orthodoxe n’a probablement pas à s’occuper des lois, elle est quasiment la loi… et revendique 97% de croyants dans la population. Dernière joyeuseté : l’enseignement confessionnel est obligatoire en Grèce.

Z’ont pas le cul sorti des ronces…

Blah ? Touitter !