Journal de bord

mercredi 10 juillet 2013

Clergé pédophile

Attention, prêtre catholique

Pourquoi y a-t-il tant d’affaires d’abus sexuels sur mineurs dans les clergés des différentes religions, et très notamment dans l’Église catholique, à tel point que son organisation est mise financièrement à genoux en Amérique du Nord ?

Bien entendu, l’Église catholique n’a pas le monopole des ces affaires, les innombrables histoires dans la communauté juive orthodoxe le démontrent, par exemple.

Mais pourquoi tant d’affaires ?

La principale cause est que l’on confie des enfants au clergé. Que ce soit des établissements d’enseignement, des cours de catéchisme, des orphelinats ou des camps de vacances, des membres du clergé sont placés en situation d’autorité sur des enfants. Ce qui semble, au vu des résultats, définitivement une mauvaise idée et qui pose la question du financement public de ce genre d’institutions. Nul ne peut douter que ces prédateurs seraient éloignés des brebis qu’il y aurait bien moins de crimes.

Outre cette raison principale, il y a des circonstances qui aggravent le problème. Je pense à la misère sexuelle des prêtres catholiques condamnés au célibat par exemple. Mais il y a aussi que les églises ont été, et sont encore réticentes à révéler ces crimes aux autorités, par crainte des dommages à leur image. De nombreux hauts responsables, lorsqu’ils n’étaient pas activement complices, ont été pris en flagrant délit de désastreuse politique de l’autruche. Au mieux, on tentait de résoudre les problèmes en interne, et de nombreux documents prouvent que tout était fait pour que cela ne fuite pas à l’extérieur. Le recours à la police était considéré comme la dernière des dernières extrémités. De manière générale, il y a certainement moins de mansuétude à l’égard du viol dans l’enseignement public et autres institutions laïques dédiées à l’enfance.

On peut également s’interroger sur la complicité passive du troupeau des croyants, et des parents en particulier qui placent une confiance excessive et souvent aveugle dans des entreprises à la moralité douteuse et l’hypocrisie évidente. Et combien d’affaires sont-elles étouffées par les croyants et victimes eux-mêmes, dans des villages par exemple, par peur du qu’en-dira-t-on, du scandale ? Pour protéger leur église qui ferait par ailleurs “tant de bien”…

Enfin, il existe sans doute des questions relatives à la nature même de la foi religieuse qui attire des gens irrationnels souffrant de différents déséquilibres psychologiques. Et pire encore, il est probable que l’église possède une faculté d’attraction des pervers en leur offrant à la fois un masque social de respectabilité, une protection et l’opportunité d’être en situation d’autorité sur des enfants.

Il y a bien moins de condamnation du viol en général par les églises que de mobilisation contre l’avortement. Non, les cathos ne prient pas dans les rues contre la culture du viol, il veulent gouverner les appareils reproductifs féminins et défendre une vision patriacarle et archaïque de la sociéte. Qu’attendre de sensé de ces gens ?

La dernière histoire en date dans mon fil d’actualités est celle du prêtre James Donaghy en Irlande du Nord qui échangeait des faveurs sexuelles contre des promesses de rédemption. Il aurait, entre autres, promis à un enfant de sept ans que son grand-père décédé irait au paradis si, et seulement si, l’enfant consentait à des relations sexuelles et à ne rien en dire à personne. Pour sa défense, son avocat avance que le prêtre a longtemps offert un service pastoral très apprécié des familles.

Je ne vois pas en quoi une carrière dédiée au prosélytisme et la diffusion d’idées prémoyenâgeuses serait en quoi que ce soit une excuse au viol d’enfants.

1. Le 10 juillet 2013,
Nicolas B.

« Il y a bien moins de condamnation du viol en général par les églises que de mobilisation contre l’avortement. »

L’avortement tue. Le viol non, en général.

[ Je m’étonnai de l’absence de commentaires après un tel billet chez Laurent. Je me devais de lancer le débat, fût-il trollesque. ]

J’aurai appris quelque chose. J’avais entendu parler de ces histoires seulement dans les églises chrétiennes. Cela dit, je n’ai jamais entendu parler d’abus sexuels de chtinenfants chez les bouddhistes.

2. Le 10 juillet 2013,
Nicolas B.

En fait, le prêtre en Irlande du Nord remet au goût du jour le commerce des indulgences.

Je suis justement en train de lire « le Nom de la rose » en ce moment. Entre Umberto Eco et Laurent Gloaguen je ne suis pas du tout dépaysé.

3. Le 10 juillet 2013,
Laurent Gloaguen

“Cela dit, je n’ai jamais entendu parler d’abus sexuels de chtinenfants chez les bouddhistes.”

C’est juste que tu ne connais rien du Bouddhisme et que cette religion est peu présente dans nos pays.

4. Le 10 juillet 2013,
Maxime

@Nicolas B : il y a un gros troll juste au-dessus de ton premier commentaire. Ya plus qu’à attendre le passage de Koztoujours…

5. Le 10 juillet 2013,
Maxime

“La principale cause est que l’on confie des enfants au clergé. “

On devrait faire pareil avec l’éducation nationale, c’est un repère à pédophiles qu’il faut donc dissoudre. Seul des pédophiles peuvent vouloir souhaiter travailler avec des enfants, c’est bien connu.

6. Le 10 juillet 2013,
Laurent Gloaguen

Le “reductio ad trollum” est devenue une facilité à la mode semble-t-il.

7. Le 10 juillet 2013,
MaxEvron

Comparer le viol à l’avortement et dire que le premier tue parfois, le second toujours c’est fouler des deux pieds le droit. Je rappelle que dans nos démocraties modernes, il n’est pas possible d’abuser du corps d’une personne sans en avoir le consentement. Pour cette raison que diversement les rapports sexuels, les interventions chirurgicales, le don du sang, des organes, etc. ne se font que par consentement de la personne à qui appartient le corps. Le viol étant un emprunt non consenti du corps, c’est un abus. Par extension, la gestation ne présente pas un droit pour un fœtus d’utiliser le corps de sa génitrice, mais une autorisation du fœtus accordée par sa genitrice à en faire usage pour son développement. Et ce droit, comme tous les usages du corps, peut être révoqué à tout moment. Soit donc l’avortement. Lequel trouve une limite dans la mesure où le fœtus n’est plus seulement un amas de cellules mais une personne egalement avec un corps auquel il n’est plus possible de porter atteinte passé un certain temps de développement. En conclusion, le viol est plus grave qu’un avortement d’un point de vue légal. Tout le reste n’est qu’interpretation personnelle, individuelle par essence, et ne peut se prévaloir d’être appliquée à tous.

8. Le 10 juillet 2013,
Raveline

Vouloir enseigner la religion aux enfants est la preuve qu’on n’a pas très bien compris ce qu’était la religion surtout. Qu’Embruns ou Nicolas ne le comprennent pas, ça ne me surprend ni ne me chagrine (précisément parce que la religion, c’est comme le whisky, c’est pas fait pour tout le monde). Que des chrétiens ne le comprennent pas (et je compte ma propre confession dans le lot) m’étonne un peu plus.

9. Le 10 juillet 2013,
Raveline

Et par ailleurs, Nicolas B., c’est pas le pesudo de rêve en ce moment, hein, je dis ça, je dis rien.

10. Le 10 juillet 2013,
aomiep

Trouvé ça il y a 2 jours sur reddit : http://aomiep.minus.com/lLteJw3iY8h5o

Prêtre pédo c’est la double peine.

Bravo Capitaine pour ce billet et votre retenue. Moi je deviens grossier quand on me lance sur le sujet.

11. Le 10 juillet 2013,
Esurnir

Le Buddhism sans scandals sexuel?

une page wiki et un film informatif. Pour avoir étudier (un peu) le bouddhisme japonais (un autre lien pendant que j’y suis). Mais ce n’est pas exclusif à eux (il paraît que pour les non initié les pratiques Tantric tibétaines sont synonymes de pratiques sexuels).

La raison pour laquelle on n’entend pas de scandal sexuel buddhist en France est que 1) il y en a très peu. Et 2) ils sont soit retranché dans leur monastère ou alors dans une société ou il y a une forte culture autoritaire ou le subalterne doit obéir.

12. Le 10 juillet 2013,
Yogi

@ MaxEvron : Bien vu. Après la fécondation il est clair que l’embryon n’est pas “un être humain” puisqu’il pourra donner lieu à deux ou plus individus (jumeaux) par scission, puis éventuellement refusionner pour ne finalement plus donner lieu qu’à un seul individu. Le tout sans mort d’une seule cellule. Si l’embryon était “un être humain” au milieu de tout cela, lequel serait-ce ? A l’accouchement on a un individu, et c’est bien la loi aujourd’hui qui fixe la date d’apparition de cette personne.

@ Raveline : Vous voulez dire que le Pape non plus n’a pas très bien compris ce qu’était la religion ?

@ aomiep : Merci pour cet excellent lien !

13. Le 11 juillet 2013,
Maxime

@Raveline : et donc, comment définirais-tu la religion ?

14. Le 11 juillet 2013,
Maxime

@Yogi : “Jésus se mit à dire à ses disciples : Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie” (Luc 12 : 1).

Le pape n’a clairement pas compris ce passage de la Bible ; quiconque le comprends ne peut être catholique.

15. Le 11 juillet 2013,
Maxime

Les pharisiens du temps de Jésus sont les catholiques d’aujourd’hui.

16. Le 11 juillet 2013,
Bob Marcel

Y a-t-il plus de pédophiles dans les clergés que dans l’ensemble de la population ?

17. Le 11 juillet 2013,
Maître Mô

A la lumière de mon expérience, qui est grande dans ce domaine (professionnel, le domaine, hein, entendons-nous bien), quelques petites données :

  • il y a très peu de véritables pédophiles en général - c’est à dire de personnes qui ne conçoivent de relations sexuelles qu’avec un enfant, dont le sexe d’ailleurs les indiffère en général, et parce que ce sont des enfants ;

  • ces personnes-là, à mon avis, se trouvent un peu partout, et réellement en nombre relativement faible ;

  • en revanche, il y a énormément de dossiers dans lesquels l’agresseur est passé à l’acte par proximité et par facilité - pas parce que c’était un enfant, mais parce qu’avec un enfant c’est “plus facile”, moralement comme physiquement ;

  • et ce sont, pour moi, ces cas-là que l’on retrouve proportionnellement plus dans toutes les professions qui impliquent une proximité incessante avec les enfants (et aussi il faut le dire et cet article le dit un abandon de la garde des enfants, doublé d’un lien de confiance fort), soit donc, dans l’ordre de fréquence à mes yeux, les enseignants, les éducateurs en tous genres, les prêtres, et, peut-être encore plus durement, les familles d’accueils et autres nounous…

  • je viens de parler des professions les plus concernées, mais avant tout il faut rappeler que l’écrasante majorité des cas se retrouve à l’intérieur des familles ou familles recomposées - je dirais à l’estime (encore une façon de parler) que huit cas sur dix se déroulent dans ce cadre familial clos, et deux seulement “à l’extérieur”.

  • enfin, que ce soit pour les enseignants ou les prêtres que j’ai pu défendre, on assiste en général à une sorte de dégénérescence des relations avec les enfants : de sincère et normalement affectueux, on glisse vers des gestes de plus en plus ambigus, puis des passages à l’acte plus ou moins “graves” - et le plus souvent d’ailleurs ce n’est pas dans ces cadres professionnels que l’on retrouve les agressions les plus dures : de nombreux enseignants, prêtres, éducateurs, sont condamnés pour des délits, mais bien plus rarement pour des crimes (viols) que les pères ou beaux-pères…

Enfin, j’ai pu observer et me convaincre que très peu des personnes concernées ont choisi un métier pour commettre ces actes ; je pense au contraire qu’ils ne l’envisageaient pas une seconde, au début - et que c’est la promiscuité et l’omniprésence des enfants qui a fait que c’est finalement arrivé.

Tout ceci souffrant d’exceptions, évidemment, mais je pense sincèrement que ces éléments sont globalement à peu près fiables - et je pense qu’elles ne contredisent pas l’article, mais relativisent peut-être un peu le constat…

18. Le 11 juillet 2013,
Laurent Gloaguen

@Bob Marcel : “Y a-t-il plus de pédophiles dans les clergés que dans l’ensemble de la population ?”

Pas nécessairement, mais il y a plus de passages à l’acte pour les raisons que j’expose. On renoncerait à confier des enfants à des membres du clergé qu’il n’y aurait presque plus de cas d’actes répréhensibles dans les Églises.

19. Le 11 juillet 2013,
Laurent Gloaguen

En fait, correction : oui, car les clergés sont essentiellement masculins. L’ensemble de la population étant pour moitié constitué de femmes, qui sont un peu moins susceptibles d’agresser des enfants.

20. Le 11 juillet 2013,
Raveline

@Yogi : Par définition. La papauté étant l’incarnation la plus absolue de l’Eglise visible, et l’Eglise visible étant à mes yeux la récupération sociale et / ou politique de la religion, rien n’en est plus éloigné.

@Maxime : Assez simplement. La religion n’est jamais que l’idée qu’il existe quelque chose de transcendant et qui nous est, au moins dans sa totalité, inaccessible (sinon ça n’est pas vraiment transcendant). L’idée qu’un corpus de prescriptions culturelles historiques auraient quoi que ce soit à voir avec ça est le cache-sexe, ingénieux et pudique, j’en conviens, d’un conservatisme tout à fait acceptable et légitime mais qui n’a absolument rien à voir avec la foi. Je trouve ça très sympathique d’être conservateur et réac,j’aimerais juste qu’on laisse la divinité en dehors de tout ça.

21. Le 12 juillet 2013,
Nicolas B.

MaxEvron,

Tes postulats binaires ne tiennent pas la route. La preuve, tu es incohérent. Si c’était si simple, il n’y aurait pas telle controverse de par le monde, il n’y aurait que deux positions, et la tienne affirmerait le droit d’avorter à tout moment.

22. Le 12 juillet 2013,
Nicolas B.

Laurent, ton hypothèse se vérifierait certainement.

Mais ça ne suffirait pas, loin de là. Pour éliminer la quasi-totalité des abus sexuels d’enfants, il faudrait cesser de confier les enfants à leurs parents. Voir l’exposé de Mô.

On en arrive à la seule solution pour éliminer tout risque qu’un enfant souffre : cesser de faire des enfants. D’un côté, ce n’est pas joyeux-joyeux, mais d’un autre côté c’est ce qui pourrait arriver de mieux à la planète Terre.

23. Le 12 juillet 2013,
Yogi

@ Nicolas B. : Je crois que vous n’avez pas lu MaxEvron. Il pose que l’avortement est autorisé tant que le foetus n’est pas une personne identifiée et dotée d’un corps. La date de cette transformation de “embryon” en “personne” est fixée par la loi. Ca me semble bien la base de la réglementation actuelle.

24. Le 12 juillet 2013,
Raveline

Nicolas, arrête de vouloir éteindre l’espèce et de te faire passer pour un écolo (tu ne trompes personne !).

25. Le 13 juillet 2013,
Marie-Aude

@Laurent “L’ensemble de la population étant pour moitié constitué de femmes, qui sont un peu moins susceptibles d’agresser des enfants.” c’est à mon avis totalement faux. Simplement, pour un certain nombre de raisons culturelles (le mythe de la mèèèèèèèèèère) et biologique (pas de pénétration) les dérives pédophiles féminines sont beaucoup moins visibles, remarquées et reconnues que les actes masculins.

Ayant, contrairement à toi :D vécu dans des environnements exclusivement féminins, l’aveuglement (masculin mais pas seulement) à la sexualité féminine et aux dérives pédophiles m’a toujours surprise.

26. Le 13 juillet 2013,
Sitenreveuxyenrena

L’imprimerie, la médecine, l’agriculture et l’homosexualité sont aussi des idées prémoyenâgeuse. C’est pas pour ça qu’elle sont forcément mauvaises!

27. Le 13 juillet 2013,
Laurent Gloaguen

Je ne savais pas que l’homosexualité était une idée.

28. Le 14 juillet 2013,
Sitenreveuxyenrena

Une “idée”, un “état”, ou une “situation” si tu préfère.

Il n’empêche que l’homosexualité existait bien avant le christianisme!

Blah ? Touitter !