Journal de bord

mardi 11 mars 2014

La vraie chocolatine

D’où sort cette “chocolatine” dont je n’ai jamais entendu parler et pour laquelle les gens s’entretuent sur les réseaux sociaux ? En tant que pâtisserie, force est de constater que son usage est principalement circonscrit à Bordeaux et ses faubourgs (*). Bordeaux, pas plus que Vichy, n’est la France, et un distrayant régionalisme ne pourrait soudainement faire loi pour l’ensemble de la francophonie.

J’ai donc enquêté.

Le mot “chocolatine” n’existe nulle part dans le Le Trésor de la Langue Française Informatisé. Voilà un premier et sérieux avertissement.

J’ai donc cherché les occurrences de “chocolatine” dans le corpus de Gallica.

Par ordre chronologique :

Chocolatine, 1853

Ci-dessus, une publicité dans le Journal des débats politiques et littéraires du 15 novembre 1853. La “chocolatine” est une marque de commerce utilisée pour des bonbons par le chocolatier Perron, 14, rue Vivienne à Paris. Ces “chocolatines” feraient même l’objet d’un brevet.

J’ai vérifié le brevet annoncé par la publicité, et il existe, mais il n’était pas encore officiel le 15 novembre 1853, le décret étant paru le 29 juin 1854 :

57° — Le brevet d’invention de quinze ans, dont la demande a été déposée, le 2 juin 1853, au secrétariat de la préfecture du département de la Seine, par le sieur Perron (Eugène-Pierre), à Paris, rue Vivienne, n° 14, pour les chocolatines ou dragées parisiennes. [Décret impérial qui proclame 991 brevets et certificats d’addition du 29 juin 1854 dans le Bulletin des lois.]

Chocolatine, 1859

Ci-dessus, en 1859, toujours les chocolatines de Perron dans le Journal des débats.

L’usage est noté par l’éminent lexicographe Pierre Larousse dans son Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (Paris, 1869) :

CHOCOLATINE s. f. (cho-ko-la-ti-ne rad. chocolat). Sorte de bonbon au chocolat.”

J’ai pu trouver des publicités pour les chocolatines dans le Journal des débats jusqu’en 1878 :

Chocolatine, 1878

La maison Perron annonce également dans les quotidiens Le Temps en décembre 1868, Le Figaro en janvier 1855 et en décembre 1868.

Dans le Manuel pratique du pâtissier-confiseur-décorateur : à l’usage des chocolatiers, confiseurs, cuisiniers, glaciers d’Émile Hérisse (Paris, 1894), on trouve une recette de la chocolatine :

Recette de la chocolatine

Au tournant du siècle, Perron n’a plus le monopole de la chocolatine et on trouve dans les revues professionnelles d’autres artisans qui en proposent.

En 1911, l’usage du terme Chocolatine apparaît dans une affaire d’escroquerie où un certain Lucien Rivier, directeur de la “Rente bimensuelle”, promettait des rendements de 365% par an, mais il ne s’agit plus de bonbons :

J’ai connu M. Rivier, nous dit-elle, vers le 15 août 1910. Il se présenta chez moi, sachant que j’avais deux bureaux à louer. Nous convînmes d’un prix mensuel de 300 francs avec bail de six mois, et le 20 août, M Rivier prenait possession des locaux avec un personnel de trois employés. Ce monsieur m’avait annoncé qu’il était de Nice et qu’il venait lancer sur le marché un chocolat fait sans cacao, « la Chocolatine », que ce produit allait révolutionner le monde et ruiner les maisons existantes. Mais peu de temps après, j’appris que M. Rivier s’occupait d’affaires financières. Le client versait un capital de 100 francs et il touchait un intérêt quotidien de un franc. C’était tellement fantastique qu’en moi-même j’eus des craintes qu’un jour la police ne vînt mettre le nez dans ses affaires. Aussi fus-je fort satisfait lorsque le 20 octobre, il me proposa de résilier le bail pour aller s’installer place Boieldieu. [Le Matin, n° 9914, 20 avril 1911.]

En 1914, la Ligue corse contre le paludisme recommande de traiter les enfants avec des chocolatines à base de tanate de quinine. “Elle sont très bien acceptées et nous permettent, dans beaucoup de cas, de soigner des petits malades rebelles à tout traitement quinique. Dans notre clientèle où nous avons de nombreux accès palustres chez les enfants; la chocolatine est pour nous un médicament précieux.”

De nombreuses mentions de cet usage sous forme de pastilles ou de tablettes chocolatées figurent dans les annales de l’Institut Pasteur à partir de 1906. Et on utilise encore les chocolatines à la quinine pour enfants dans les années 1930 (campagnes antipaludéennes en Algérie).

En 1920, j’ai trouvé dans Le Monde Illustré (15 mai) l’expression “crêpe chocolatine” pour ce qui semble être une crêpe au chocolat.

En 1928, la liste de marchandises d’importation de la Chambre de commerce de Saïgon fait apparaître des biscuits “Chocolatine Brun”, sans plus de précisions.

En 1930, L’Ouest-Éclair publie une recette “inédite” de “Chocolatine à la Carnavalet”, il s’agit d’un genre de flan au chocolat et noisettes, saupoudrés de pistaches.

En 1940, le même quotidien de l’ouest indique une promotion le samedi 6 avril aux Galeries Lafayette de Nantes pour des “chocolatine, entremets pour 6 personnes, 8 f 50.”

Et… c’est à peu près tout si on supprime les doublons et les multiples références aux tablettes chocolatées contre le paludisme. Vous avouerez que c’est fort peu. Mais cela suffit à estimer que, de son invention en 1853 jusqu’à la Seconde guerre mondiale, l’usage du terme chocolatine est très principalement consacré à un bonbon — et parfois à d’autres choses, mais pas à des pains au chocolat.

Et il y a une bonne raison, en fait : c’est que le pain au chocolat est une invention récente. Je pense que ça date des années 1960, mais je n’ai pas eu le temps de vérifier. Et il reste une énigme, majeure, qui a inventé le pain le chocolat ? Je crois que personne ne le sait.

Chocolatine

[Graphique Ngram Viewer.]

Les pics “chocolatine” entre les deux guerres correspondent à la lutte contre le paludisme dans le bassin méditerranéen.

La “chocolatine” en tant que pâtisserie semble “démarrer” dans les années 1980.

Chocolatine 06

[Graphique des recherches sur Google. Le pic d’octobre 2012 correspond à “l’effet Jean-François Copé”. La chocolatine est inexistante avant 2007.]

[* Cf. “Cartographie des résultats de Chocolatine ou Pain au chocolat ?”.]

Et n’oubliez pas que dans le Nord et en Alsace, on dit “petit pain”…

1. Le 11 mars 2014,
Bernard

สวัสดีครับ Tant de curiosité à pas d’heure, me laisse pantois ! Il fait beau faire 35°C cette après-midi à Chiang Mai, je vais aller me faire sitôt un petit chocolat chaud ! Bonne journée Laurent.

2. Le 11 mars 2014,
karl, La Grange
  1. Mention dans un menu de “pain au chocolat”. Mais je suppose que cela signifie autre chose.
3. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

@Karl : Je suppose aussi, surtout quand on voit la date du menu : 12 avril 1779.

4. Le 11 mars 2014,
samantdi

Le dictionnaire “A bisto de nas” (Bernard Vavassori, éditions Loubatières, 2002), le seul qui fasse foi ici (Dictionnaire des mots et expressions de la langue française parlée dans le Sud-Ouest, et de leurs rapprochements avec l’occitan, le catalan, l’espagnol, l’italien et l’argot méridional) nous donne ceci :

CHOCOLATINE, n.f. Pain au chocolat -Tiens, je t’ai acheté une chocolatine pour goûter Un des mots que le méridional est convaincu d’employer à bon escient alors qu’il ne figure pas au dictionnaire FR.

5. Le 11 mars 2014,
sébastien

Nouvellement bordelais, je me demande surtout qui a eu cette drôle d’idée de vouloir mettre sa chocolatine dans… une poche !!!?? C’est gavé pas français !

6. Le 11 mars 2014,
François

Merci pr ce récapitualtif qui, on l’espère, devrait faire entendre raison aux Bordelais.

Il me semble qu’il manque la légende sur le 2ème graphique et qu’elle est inversée avec le graphique précédent.

7. Le 11 mars 2014,
Cotcot

Récapitulatif intéressant.

L’usage n’est pas du tout limité à Bordeaux, ou alors c’est très grand Bordeaux :

http://www.sudouest.fr/2012/10/17/chocolatine-vs-pain-au-chocolat-le-best-of-de-vos-commentaires-852793-3.php

8. Le 11 mars 2014,
Cotcot

J’aurais mieux fait de poster :

http://blog.adrienvh.fr/2012/10/16/cartographie-des-resultats-de-chocolatine-ou-pain-au-chocolat/

C’est l’origine de la carte visible en haut de l’article de sud-ouest.

9. Le 11 mars 2014,
Cotcot

J’aurais mieux fait de ne rien poster : je n’avais pas visité le dernier lien posté dans l’article… Dsl…

10. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

@François : merci, effectivement, j’ai rajouté une légende au second graphique.

11. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

@Cotcot : ce n’est pas grave, c’est juste un test pour voir les gens qui commentent sans avoir lu le billet. Bienvenue.

12. Le 11 mars 2014,
FreZ

J’ai sous la main le témoignage d’une personne digne de confiance et qui prétend avoir toujours (depuis sa plus tendre enfance, qui remonte à la fin des années 50, début 60) entendu et utilisé le terme de chocolatine. Je précise que cette enfance s’est déroulée à Rochefort sur mer, Charente maritime. Si ça, c’est pas un témoignage qui remet tout en cause… :)

13. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

Il suffit d’avoir un boulanger-pâtissier originaire du Sud-Ouest pour changer la donne dans une petite ville.

14. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

Et puis Rocherfort-Bordeaux, ce n’est que 150 km, et envahi de Bordelais l’été. :-)

15. Le 11 mars 2014,
jathenais

En tout cas, je puis t’assurer que depuis au moins 40 ans, à Vichy, on fabrique, commercialise et mange.. des pains au chocolat ! Pour autant que je me souvienne, les viennoiseries étaient autrefois l’appanage des boulangers (d’où peut-être l’appellation de “pain” ou “petit pain” également usitée), avant d’être ensuite repris en pâtisserie avec un feuilletage plus riche en beurre. D’ailleurs on a pas les doigts tout gras avec un pain au chocolat ou un croissant de boulanger, et souvent c’est plus gros, miam ! A mon humble avis (mais je le partage), il est dérivé d’un bête goûter qu’on a sans doute tous connu : un morceau de pain avec une barre de chocolat dedans, qu’un petit malin a dû décider de proposer tout prêt, avant de finalement l’enfiler dans une pâte à croissant.

Des bises (pas grasses) du milieu de la carte de France, je vais manger, tout ça m’a donné une dalle !

16. Le 11 mars 2014,
Joachim

“chocolatine”, “pain au chocolat”… il y a d’autres questions plus importantes (non, je ne parle pas du beurre salé/non salé).

Tu as mis le doigt sur un régionalisme. Il y en a sûrement plein d’autres dans la pâtisserie. Savais-tu qu’un “pain au raisin” est appelé une “schneck” en Lorraine ? Au moins, la chocolatine n’a pas de deuxième sens sexuel.

17. Le 11 mars 2014,
fxbodin

C’est pourtant pas compliqué de trouver des sources fiables ! L’image ne ment pas… : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151640547590404

18. Le 12 mars 2014,
franCk

Je confirme le chocolatine en Charente (pas maritime) dans les années 70 - j’ai même un petit doute sur la Bretagne, mais je ne suis pas sûr. Bon, grand Bordeaux peut-être…

19. Le 13 mars 2014,
Le Pet Financier

Ce sujet n’est pas à prendre à la légère… Surtout si vous êtes touristes dans le grand Sud-Ouest. http://www.legorafi.fr/2013/03/20/toulouse-il-se-fait-abattre-de-46-balles-dans-le-corps-pour-avoir-demande-un-pain-au-chocolat/

20. Le 11 avril 2014,
La boulange

Né en 1941 dans une famille de boulangers de la région de Sarlat, boulanger-pâtissier moi même dans la banlieue bordelaise puis du côté de Pau avant de prendre ma retraite en limite de Charente Maritime, j’ai toujours entendu parler de chocolatine.

N’oublions pas que le cacao est entré en France par les ports de Bayonne et de Bordeaux et fut consommé en Aquitaine bien avant le reste de la France. D’ailleurs la première chocolaterie était à Bayonne et je crois bien qu’elle existe encore.

Une histoire raconte que le mot viendrait de marins Anglais qui parlaient de “chocolate in bread”. On trouve la même explication ici :

http://theasquare.blogspot.fr/2013/06/dou-vient-le-terme-chocolatine.html

21. Le 11 avril 2014,
Laurent Gloaguen

Votre lien est une charmante plaisanterie quand on sait que le chocolat était consommé sous forme liquide jusqu’au début du XIXe siècle. Les “pains au chocolats” au XVe siècle sont juste une blague.

De plus, si vous avez lu mon article, le terme chocolatine est apparu en pâtisserie dans les années 1950.

22. Le 11 avril 2014,
Jean

Dans Libération aujourd’hui : la France coupée en deux avant-dernière carte, couleur chocolat.

23. Le 24 août 2014,
Messergaster

Bonjour, je voulais vous informer que j’ai trouvé votre article très intéressant: c’est pourquoi je m’en suis inspirée pour mon propre billet paru aujourd’hui sur mon blog. Bien entendu, j’ai mis un lien vers cette page de votre site afin que les lecteurs qui liront mon texte puissent se reporter à votre propre page. Voilà, je tenais à vous informer donc que j’ai mentionné ma source, c’est-à-dire vous! Bonne continuation :)

Blah ? Touitter !

Pool pee

Nearly one in five American adults admits to having urinated in public swimming pools. Phelps, for one, doesn’t think a little in-pool relief is such a big deal.

“I think everybody pees in the pool,” Phelps told The Telegraph in 2012. “It’s kind of a normal thing to do for swimmers. When we’re in the water for two hours, we don’t really get out to pee. Chlorine kills it so it’s not bad.”

But though chlorine might kill bacteria, it also reacts with chemicals in human urine to create harmful gases. Scientists have long-known that when urea —a compound present in urine— combines with chlorine, it gives off nitrogen trichloramine (NCl3), a poisonous gas that can cause acute lung injury. Scientists monitoring the presence of nitrogen trichloramine during a national swimming competition found that it doubled after the first day, increasing by three to four times throughout the rest of the four-day event.

Until now, much less has been known about chlorine’s reaction with uric acid, another chemical in urine. However, recent research indicates that uric acid is responsible not only for more nitrogen trichloramine, but also for a large share —between 24% and 68%— of another dangerous gas, cyanogen chloride, that wafts around indoor swimming pools. If inhaled, the latter compound can harm the lungs, heart and central nervous system, says Jing Li, professor of applied chemistry at China Agriculture University and co-author of the new study. Both nitrogen trichloramine and cyanogen chloride have been linked to acute and chronic health problems among swimmers, as well as among lifeguards and pool staff. […]

Quartz, Gwynn Guilford: “Pool pee isn’t just gross—it’s also harming swimmers”.

Un inconnu vient vous demander “Et vous, vous faites pipi dans la piscine ?”. Vous répondez honnêtement ? Le phénomène est très sous-évalué par les sondages.

Enfin, bref, la natation dans le pipi, encore un sport dangereux pour la santé.

1. Le 14 mars 2014,
Anne Onyme

Ha non, je ne fais JAMAIS pipi dans la piscine ! J’adore la natation surtout quand l’eau est claire et je tiens a ma santé. Faudrait donner des cours de chimie (leur expliquer que l’eau est stérilisée mais chimiquement néfaste si chacun ne fait pas attention) ,aux gamins et gamines, parce que dire c’est interdit….ça donne envie…ça ne suffit pas.

Blah ? Touitter !

Paris en péril

Chaque jour ou presque, Anne Hidalgo approuve ou sort de sa poche un projet qui dénaturera encore davantage Paris. Il y a quelques semaines, c’était l’avenue Foch sur laquelle des promoteurs privés veulent construire. Hidalgo trouve cela formidable. Plus récemment, une « association de commerçants et de riverains » de la Madeleine a proposé de « créer de nouveaux espaces de vie » sur la place, en en faisant une « place du goût, de l’art de vivre et de la gastronomie » et en l’illuminant « en fonction de la quantité et de la diversité des personnes qui passent », « s’il y a plus de femmes que d’hommes […], l’éclairage pourrait être rose, si c’est l’inverse, bleu, si ce sont des étrangers, orange… » en ajoutant à tout cela « des projections de vidéos sur les façades ». Hidalgo est « très enthousiaste ». Samedi, Hidalgo elle-même (car elle a aussi des idées) nous informe qu’elle souhaite mettre des arbres sur la place du Panthéon, ne comprenant pas que c’est justement l’aspect minéral de cette place qui lui donne sa majesté. Hidalgo aime la végétation là où il ne doit pas y en avoir (sur les façades des immeubles ou sur la place du Panthéon) mais va la détruire dans les jardins des Serres d’Auteuil. Son association de soutien s’appelle « Paris qui ose », Hidalgo aussi. C’est même à ça qu’on la reconnaît.

Hidalgo, adjointe à l’urbanisme, ne comprend rien à l’architecture, à l’urbanisme ni à Paris. C’est une véritable guerre qu’elle déclare à cette ville après avoir déjà, dans l’équipe de Bertrand Delanoë, participé à la destruction de la piscine Molitor, des bâtiments de la Samaritaine, à la dénaturation de la place de la République, laissé se dégrader les églises, lancé la construction de tours de grande hauteur…

La Tribune de l’Art, Didier Rykner : “Paris : et si Aurélie Filippetti faisait son travail ?”.

Je ne suis pas sûr que Nathalie Kosciuscko-Morizet soit vraiment meilleure à cet égard. Question patrimoine, ça semble un peu le choix entre la peste et le choléra. Il semble qu’il y ait beaucoup d’inculture partagée à voir les projets délirants passer. Si au moins l’une des deux candidates pouvait se positionner clairement sur ce problème et prendre des engagements fermes…

Cette question des cadenas est hautement symbolique des actuelles politiques municipales, nous sommes dans la gadgétisation et la disneylandisation de l’espace public urbain. Les édiles veulent faire de la cité un Paris-Plage permanent. La capitale a d’autres priorités que le saccage de ses places — panser les plaies des délires des années 1960-70, par exemple, et entretenir convenablement l’existant.

Et Dieu sait que je suis bouffeur de curé, mais je trouve inadmissible la détérioration du patrimoine cultuel sous la responsabilité de la ville. Saint-Augustin par exemple, le dernier monument de Baltard, est en péril. En matière d’immeubles, plus on attend, moins on entretient, plus ça coûte cher. Il y a une vraie différence entre les politiques qui pensent aux prochaines élections et ceux qui pensent à ce qu’on va léguer aux générations futures. Les premiers me paraissent infiniment plus nombreux, là-bas comme ici.

Association SOS Paris.

1. Le 11 mars 2014,
GM

On aurait donc le choix, à Paris qu’entre une ville idiote, “gadgetisée” et un beau musée à ciel ouvert (le plus beau et le plus grand du monde, alleluia), mais complètement vide et mortifère ?

2. Le 11 mars 2014,
Laurent Gloaguen

J’espère bien que non. Mais je suis sûr que ce n’est pas en plantant des arbres dans le Ve que l’on va régler le problème d’une capitale qui se vide et qui devient financièrement invivable pour le commun des mortels.

3. Le 11 mars 2014,
Joachim

“la dénaturation de la place de la République”, voilà quelqu’un qui ne passe pas souvent par répu à pied, en vélo ou à rollers, et qui ne se rend pas compte de la renaturation de la place. C’était un rond-point en 8, un truc étrange et pas terrible, c’est maintenant une ardoise que les passants se sont appropriés, et ça, c’est pas mal.

4. Le 12 mars 2014,
GM

Paris est déjà une des villes avec la plus forte densité de population au monde, et il ne reste pas franchement beaucoup de foncier disponible… j’ai peur qu’il n’y ait pas vraiment de solution (intra périphérique, en tout cas) (ceci dit, de ce point de vue le projet de l’Avenue Foch a du sens, de même que construire des tours)

Côté Muséification, enfin, “cristallisation”, le papier de Didier Rykner ou le blog de SOS Paris sont quand même des beaux modèles du genre, je trouve. L’exemple de la place de la république est assez parlant : “dénaturée”, on peut (enfin) y déambuler. Je n’ai pas de mal à faire mon choix.

5. Le 12 mars 2014,
François

La “minéralité de la Place du Panthéon”… Non mais sérieux faut pas vivre dans le quartier pour dire ce genre de choses, c’est une place triste, moitié monument historique, moitié parking, où les étudiants se posent par terre comme ils peuvent quand viennent les beaux jours et lui redonnent alors un peu de la vie dont elle manque cruellement.

Il faut définitivement faire qqch pour cette place, et un peu de verdure et de vie fera le plus grand bien à nos grands hommes morts.

6. Le 12 mars 2014,
RobertDeBraies

Je pense qu’il est important d’appuyer les trois derniers commentaires. Donc désolé pour les répétitions… J’ai été surpris par la qualité des travaux effectués place de la république, pour tous les modes de déplacements, étant moi même souvent à roller ou vélo, et le coté minéral de la place du panthéon, ca me fait bassement marrer. Il faut être bien austère pour trouver cette place attirante et y stationner (non je ne parle pas de voiture) en l’état.

S’ils pouvaient virer les pavés des places ignobles comme Italie Bastille et Concorde ca m’arrangerait bien aussi. Je n’y reconnais aucune vertu esthétique, et qu’est-ce que c’est pénible à traverser à vélo / roller / poussette / en talons… Garder des pavés en souvenir de mai 68 je trouve ca glauque et déplacé. Le bitume ce n’est pas ma grande passion, mais ca reste une meilleure solution.

Sinon pour les serres d’Auteuil, aucun des candidats à venir n’a de pouvoir. C’est Rolland Garros qui y construit un nouveau stade, et les enjeux économiques décourageront tous les candidats, sachant que le projet est déjà plus qu’engagé.

Blah ? Touitter !

Créer de l’émotion

Lors du ReputationWar 2014, Aude Baron et Morvan Boury nous disaient queles responsables d’édition ne se contentent plus de transmettre une information parce qu’elle existe mais parce qu’elle va intéresser et provoquer une émotion chez les lecteurs

Christophe Ginisty : “Réflexions sur les quelques enjeux majeurs pour les RP”.

L’information est un produit de consommation.

1. Le 11 mars 2014,
padawan

Le cerveau est un produit de consommation.

2. Le 12 mars 2014,
remib

Medium is message ?

Blah ? Touitter !