Rêve politique
Ce qui demeure, et cela s’étale même jusque dans nos quotidiens canadiens, c’est l’image d’un homme cynique et menteur, possiblement un peu lâche dans la conduite de sa vie, certainement peu scrupuleux. Le gros du problème, c’est que cela entre en résonance avec l’image que l’essentiel de l’électorat s’était déjà construite. L’homme qui n’aime pas les riches en public et pas les pauvres en privé, toujours en termes d’image, c’est désastreux. François Mitterand avait déjà mis quelques clous sur le cercueil de la “gauche morale”. François Hollande risque de jeter une dernière poignée de terre. Rétrospectivement, je me dis que Ségolène Royal n’aurait pas pu être plus inepte à la Présidence. (D’autant plus si l’on considère certains prédécesseurs.)
De façon plus large, gauche ou droite, c’est le même gâteau indigeste, seule la décoration change. Un gouvernement d’ouverture sous Sarkozy, ou un gouvernement libéral sous Hollande, quelle différence… Le mariage pour tous, ce n’est qu’une cerise confite. Du sociétal, certes clivant, mais sans grandes conséquences à l’échelle de la Nation, si ce n’est de réveiller les franges les plus sordides de la société. Sans compter qu’on a oublié de garnir cette pauvre cerise esseulée de chantilly, reculant devant tant d’audace non sans couardise.
Le seul avantage socialiste est aujourd’hui que la droite est dans un profond état de décomposition, ce qui tient plus de sanglantes querelles d’ego arrivistes que de vision politique pour le pays. Il n’est pas inutile de rappeler que la droite, comme la gauche d’ailleurs, n’a absolument rien à proposer qui n’ait pas déjà été vainement tenté.
Tout cela fait assurément rêver.
Enfin, la machine du pouvoir brise les hommes, mêmes les mieux intentionnés, vertueux et méritants. C’est aussi un processus sélectif qui retiendra dans ses mailles les plus résistants, sauvages, aguerris, et peut-être les plus ouverts à la compromission, mais sans doute pas les plus compétents en regard des attentes. Car la compétence à accéder au pouvoir n’est pas celle de gouverner dans l’intérêt général. Et ce n’est pas un changement de République qui modifierait beaucoup la donne (de la poudre de perlimpinpin pour politicard désespéré…), il faudrait probablement réimaginer la démocratie et son exercice. Ce qui est du rêve utopique.
Rêve et politique… Il me semble que si tu as plus de trente ans et que la politique te fait encore rêver, c’est que tu es un peu demeuré, voire illuminé… à moins d’être politicien, bien sûr.
karl, La Grange
Cela fait bien longtemps que les socialistes au pouvoir ont quitté la rive gauche de la politique… Juste quelques mois ou années après 1981.
Gilles
@Karl : je rêvais d’un mai 1981 (suis né en 1978) donc j’ai essayé de l’avoir. Je l’ai surtout eu dans le… baba.
Du coup, qui croit en la Gauche Socialiste maintenant ? Franchement, doit pu y avoir grand chose. Quant à son chef de file, il est plus que mort et enterré.
karl, La Grange
Tout est possible surtout dans le retournement de veste.
le roncier
Heureusement que j’ai 29 ans ;)
Carlos Carmelo II de Vasconcelos "MoMo" Motta Jr.
La différence entre F. Hollande et N. Sarkozy, c’est (a minima) que F. Hollande n’a pas chercher à faire chier les enfants en prétendant dépister les délinquants dès l’école maternelle, ni les étrangers avec le débat sur l’identité nationale. C’est en quoi Sarkozy ressemble beaucoup à la langue française, d’ailleurs, comme inventé rien que pour ça : faire chier.
C’est étonnant comme on oublie ce qu’a été le sarkozysme et c’est ça le vrai fond du problème, ne vivre que dans l’immédiat, en conséquence de quoi on aura oublié le bouquin de Trierweiler dans une semaine comme on a déjà oublié Montebourg dont le départ marquait paraît-il la plus grave crise de régime que la France ait connu depuis la IIIème République. Vive François Hollande, vive la pluie, vivent les enfants et les étrangers.
karl, La Grange
Jujupiter
Je me dis que l’adage est vrai : on a les dirigeants qu’on mérite. Mais je déteste la résignation.
Blah ? Touitter !