Journal de bord

samedi 22 août 2015

Société d’adoration mutuelle

Puisque Moutier avait critiqué son émission, Moutier serait puni. Puisque Moutier avait osé émettre une réserve au sein de la société d’adoration mutuelle, il serait boudé. Ainsi va la vie dans le merveilleux monde du showbiz québécois.

La Presse, Nathalie Petrowski : “Une chance que la beauté existe…”.

J’aime l’expression.

1. Le 22 août 2015,
Cheese-eating surrender monkey

“Société d’admiration mutuelle” (SAM) on dit en principe mais il faut pas demander à des Québécois d’être trop cultivés ceci dit sans arrogance.

2. Le 22 août 2015,
Laurent Gloaguen

Je n’avais croisé aucune d’entre elles ; les deux me conviennent.

Blah ? Touitter !

A minima

À notre époque où l’enseignement du latin se réduit comme une peau de chagrin, le goût pour les locutions latines, curieusement, ne faiblit pas. J’en veux pour preuve cet a minima dont on nous rebat les oreilles depuis une vingtaine d’années… au minimum : « une réforme a minima » (Europe 1), « une hausse a minima » (Le Figaro), « des vacances a minima » (Les Échos), « une communication a minima » (La Croix), « Pékin communique a minima » (Le Parisien), « La Russie s’engage a minima » (France TV), « si l’utilisateur était a minima informé de ce qui se passe » (Libération). Les beaux esprits nous assurent que ça fait chic, dans la conversation. L’ennui, c’est que les dictionnaires n’ont jamais accommodé ladite expression autrement qu’à la sauce juridique ; a minima, ellipse de la locution latine a minima poena ad majorem (« à partir de la plus petite peine vers la plus grande »), ne s’applique selon eux qu’à l’appel que forme le ministère public pour infliger une peine plus lourde — et non plus légère, comme on le pense souvent par contresens — que celle qui vient d’être prononcée : « Puis, sur appel a minima exigé par le “ministre” Weygand, [le Conseil de guerre] me condamnait à la peine de mort » écrit ainsi le général de Gaulle dans ses Mémoires. Il faut croire que le tour s’est depuis échappé des prétoires, en voyant au passage son sens évoluer.

Parler français : “C’est bien le minimum !”.

Si la qualité de la langue vous tient un peu à cœur, vous pourriez a minima au minimum suivre ce blogue.

Minima est le pluriel de minimum : des minima de température. Mais on peut dire indifféremment des minimums. Les mathématiciens ont souvent le fétichisme du pluriel latin.