Journal de bord

racisme et xenophobie

France plurielle

Pierre et Gilles, Vive la France, football 2006.

[En image : Pierre et Gilles, Vive la France, 2006.]

Le classement des personnalités françaises préférées des Français, un palmarès métissé :

  1. Omar Sy (noir foncé, origines : Sénégal et Mauritanie)
  2. Gad Elmaleh (arabe et juif, origines : Maroc)
  3. Yannick Noah (noir clair, origines : Cameroun et France)
  4. Jamel Debbouze (arabe, origines : Maroc)
  5. Jean Dujardin
  6. Laurent Gerra
  7. Simone Veil (juive et féministe)
  8. Zinédine Zidane (arabe, origines : Algérie)
  9. Florence Foresti
  10. Dany Boon (moitié d’arabe, origines : Kabylie et France)

À croire que les Français ne sont globalement pas si racistes et antisémites que ça en fin de compte.

Si l’on observe que Simone Veil est la femme préférée des Français, il y a peut-être aussi un peu d’espoir côté sexisme.

À part Simone Veil, qui brille plus comme personnalité humaniste que politique, les politiques sont singulièrement absents de ce classement (il n’y a que François Hollande dans les 50 premiers, en 45e place).

Noir, c’est noir

[…] Ainsi que l’explique le chef correcteur au Monde, Lucien Jedwab, le terme « black » – qu’il qualifie de « bienveillant » – est acceptable pour les acteurs et les chanteurs, mais ne doit pas être utilisé dans tous les contextes pour « éviter une forme de paternalisme ». On ne peut pas écrire que Barack Obama est un président black, ça ne fait pas très sérieux. […]

De même, à la suite d’un récent article de Slate.fr sur la place des noirs dans le cinéma français, de nombreux lecteurs se sont indignés que cette question soit abordée. Beaucoup ont répondu qu’il était contreproductif de tout ramener à la couleur de peau, que seul le talent comptait, et que le débat n’avait donc pas lieu d’être.

En France, l’attitude qui passe pour le nec plus ultra de la tolérance est de « feindre de ne pas voir la différence », explique François Durpaire. Au jeu du plus antiraciste, le meilleur serait celui qui ne se rend pas compte que l’autre est noir, et qui en déduit donc qu’il ne faut pas parler des Noirs. Sauf, que dans la vie quotidienne, les Noirs sont bien considérés comme tels.

Slate, Claire Levenson : “Pour une utilisation décomplexée du mot noir”.