Jacques Dufresne en orbite
Est-il nécessaire de rappeler le rôle déterminant qu’ont eu les grands projets hydroélectriques dans le développement du Québec au cours des cinquante dernières années? Ils ont donné un nouvel élan à notre grande firme d’ingénieurs et assuré la prospérité de nos alumineries; sur les chantiers éloignés une foule de travailleurs ont fait des économies qui leur ont permis de réaliser ensuite leurs rêves. Ces travailleurs étaient aussi des explorateurs qui s’appropriaient les nouveaux territoires au nom de l’ensemble de notre collectivité. Il en est résulté des tensions avec divers groupes d’Amérindiens, mais ces tensions ont été à l’origine d’ententes exemplaires entre nations. Mais c’est peut-être sur le plan symbolique que leur effet a été le plus déterminant. Nous nous sommes prouvé à nous-mêmes que le slogan de Jean Lesage avait un sens, que nous pouvions entreprendre de grandes choses et les réussir au point de devenir “maîtres chez nous”. Au même moment le gouvernement fédéral misait sur le nucléaire. Choisir l’hydroélectricité comme nous l’avons fait, c’était choisir l’autonomie et l’autosuffisance. [Réf.]
Oui, c’est ce que l’on peut lire sous la plume de Jacques Dufresne sur ConstellationW3C. Tant de lyrisme débridé, j’en reste un peu pantois. Et cela n’est qu’un court extrait au milieu d’un billet fleuve…
Bon allez, une petite couche en plus :
Les grands projets hydroélectriques avaient une portée immédiate limitée au Québec. À ces efforts a correspondu, sur le terrain politique et culturel, un nationalisme des ressources locales. Nous avons redécouvert notre littérature, donné une orientation nouvelle à notre musique au moment précis où nous avons appris à harnacher nos cours d’eau. Notre plus grande richesse demeure l’eau, mais cette eau est un bien commun de l’humanité, elle n’est pas seulement destinée à nous enrichir; nous devrons apprendre à en tirer un juste profit tout en faisant en sorte qu’elle contribue à satisfaire des besoins essentiels ailleurs dans le monde. Ne serait-ce que pour cette raison, nous avons intérêt à accroître notre rayonnement dans le monde, ce qui suppose que nous nous appropriions les cultures étrangères comme nous nous sommes approprié la nôtre au cours des dernières décennies du XXe siècle. En nous gardant bien toutefois de sous-estimer l’ouverture sur le monde dont nous avons fait preuve au cours de notre histoire.
M. Dufresne, c’est quoi votre portefeuille d’actions chez Hydro-Québec ? ;-) Mon lapin vigilant me fait remarquer à juste titre qu’il n’y a pas d’action de la société nationale Hydro-Québec, tout juste des obligations.
Je plaisante mais je pense quand même que M. Dufresne est un humaniste doux rêveur un peu exalté. Même si je crois avoir la plus grande sympathie pour le bonhomme.
Ah, les nouvelles technologies… quel miroir aux alouettes !
Blah ? Touitter !