Journal de bord

lundi 11 août 2008

Citation du jour

Il n’y a strictement rien de sportif dans le travail des télés sur Pekin, mais une avalanche navrante d’empathie cocardière, et un respect lamentable de la loi de proximité maximale (affective, géographique, sociale). [Joël Ronez : “Aux JO, il y a aussi des non-français”.]

1. Le 11 août 2008,
Rinjin

Et il découvre ça seulement maintenant? C’est le cas depuis déjà plusieurs années (siécles? certains prétendent que les JO des origines étaient bien pourris aussi)

2. Le 11 août 2008,
Bob

Oui les J.O. c’est excellent pour attiser les bons sentiments patriotiques à la noix. Je ne reçois pas Canal+ comme Joël Ronez, mais la rédaction des sports France 2, franchement, il serait indécent de dire ce que j’en pense. Tout est orienté français, français, français… qu’est-ce qu’on s’en fiche. C’est pas demain que je verrais les européens faire l’ouverture derrière un même drapeau. Et les commentaires, la natation commentée comme un match de foot, le rêve…

3. Le 11 août 2008,
joel ronez

@ bob : paradoxalement, le commentateur et l’amateur de foot est beaucoup moins nationaliste : il sait apprécier les matchs des équipes étrangères indépendamment du parcours des français, et c’est d’ailleurs l’intérêt des grandes compétitions type mondial ou euro que de voir les autres équipes jouer.

4. Le 11 août 2008,
Setebos

@Rinjin : Pourris, je ne sais pas. “Nationalistes” et corrompus, sans doute. Mais à l’époque, personne ne se coltinait de commentateurs sportifs, au moins.

5. Le 11 août 2008,
Mox Folder

Ouais ben moi je les cherche désespérément les français sur Radio Canada et CBS. Merci de me rassurer, les français sont bel et bien aux JO… uniquement sur France 2.

6. Le 11 août 2008,
Canal Directo

Faut regarder eurosport c’est beaucoup plus décent.

7. Le 11 août 2008,
C’est Raoul

C’est ca, l’exclusivité des droits de TV exorbitants des JO: les Francais sont exclusivement sur France 2, et les Canadiens exclusivement sur CBC.

8. Le 11 août 2008,
Hoedic

Bah… les chaines canadiennes couvrent les athlètes canadiens et les chaines canadiennes francophones couvrent les athlètes québécois (même s’il y a une bonne tripotée de francophones hors Québec). Bref, rien de nouveau à l’ouest si ce n’est que les commentateurs français font comme d’hab dans l’excès.

Je serais curieux de comprendre le russe et le mandarin/cantonnais pour voir la couverture des jeux qu’en font les média respectifs de ces pays…

9. Le 12 août 2008,
Alexis

Commentaires patriotiques et cocardiers oui, mais attention à ne pas décevoir !!!

Dans un esprit purement français, la curée sur Laure Manaudou est à deux doigts de débuter et je sens que cela va être terrible.

Il est quand même navrant que le journalisme sportif n’ait plus de journalisme que le nom…

http://3dcom.wordpress.com/2008/08/12/haro-sur-manaudou/

Blah ? Touitter !

Nouvelles géorgiennes

La Russie profite du moment. Cette nuit, l’aéroport et la banlieue de Tbilissi, ainsi qu’à nouveau Gori et le port de Poti, ont été bombardés.

La haine du Géorgien s’étale dans les colonnes de la Pravda.ru :

Demandez à n’importe qui dans la région du Caucase, ils vous diront de ne jamais croire un Géorgien qui vous serre la main avec un grand sourire, car il vous poignardera dans le dos. […]

Il semble que rien ne change. Les plus ignobles exportations de la Géorgie sont ses vins imbuvables et dégoûtants, leurs dangereux produits alimentaires de mauvaise qualité, alors que leur plus fameuse exportation fut Joseph Staline. Il aurait peut-être dû rester chez lui et y concentrer l’essentiel de son énergie.

[Pravda.ru, Timothy Bancroft-Hinchey : “Le double visage et la dissimulation de la politique étrangère de la Géorgie”.]

Pour mémoire, la Géorgie fait l’objet d’un blocus économique de la part de la Fédération russe, il est ainsi improbable d’avoir le loisir de déguster ses vins à Moscou.

George W. Bush affirme qu’il a été ferme avec Vladimir Poutine, ce que corroborent les témoins de la tribune au stade olympique de Pékin (“Kevin Rudd reveals Bush-Putin argument at Opening Ceremony”).

Les républiques baltes et la Pologne, qui gardent un souvenir aigre de la période soviétique, exigent de l’Union européenne que “l’agression contre un petit pays en Europe ne soit pas passée sous silence ou qu’elle ne fasse pas l’objet de déclarations creuses”. Rien n’est moins sûr. D’autres considérations et la “realpolitik” du tandem France-Allemagne interdisent d’être en froid avec les Russes, le couple l’a déjà prouvé en s’opposant à l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN. Et l’Italie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, se montre inconditionnelle de la position russe, “L’Italie estime qu’il n’est pas possible de créer une coalition européenne antirusse, et sur cela nous sommes proches de Poutine”.

Nicolas Sarkozy, qui se rendra à Moscou mardi, estime qu’il “existe désormais de réelles perspectives pour parvenir rapidement à une sortie de crise”. Rien n’est là non plus moins sûr.

Sinon, il n’y a toujours pas d’images de Tskhinvali, pourtant sous contrôle russe depuis 48 heures. On a annoncé une ville totalement rasée par les méchants Géorgiens, qu’en est-il ? Si tel était le cas, je m’étonne que la propagande russe n’en fasse pas un usage immodéré. Et si la petite ville de 30 000 habitants est détruite, on ne doutera pas de la participation des canons russes — on ne fait pas d’omelette géorgienne sans casser des œufs.

Je vois aussi fleurir dans certains commentaires et blogues, une analyse gauchiste dont je vous laisse juger de la finesse et de la pertinence (je caricature à peine…) :

Du côté des marchés, on s’inquiète pour l’oléoduc de Bakou-Tbilissi-Ceyhan… Cela risque d’être mauvais pour les retours de vacances des Français…

BTC Pipeline.

Avant même son achèvement (2005), l’oléoduc BTC a eu des effets sur la politique pétrolière mondiale. Le Sud Caucase, considéré jadis comme le pré carré de la Russie, a acquis une importance stratégique majeure pour d’autres puissances importantes. En conséquence, les États-Unis et les autres nations occidentales se sont davantage impliqués dans les affaires de ces trois nations à travers lesquelles s’écoule le pétrole. […]

Pour empêcher que l’argent du pétrole ne soit capté par des officiels corrompus, l’Azerbaijian a créé un fonds d’État pour le pétrole (State Oil Fund of the Republic of Azerbaijan, ou SOFAZ), expressément mandaté pour utiliser les revenus des ressources naturelles au bénéfice des générations futures. Il s’agit également de garantir le soutien des créditeurs internationaux et d’améliorer la transparence des financements. SOFAZ est ainsi garanti par Deloitte et Touche. D’autre part, l’Azerbaijian est devenu le premier pays producteur de pétrole au monde à rejoindre EITI, un organisme britannique de surveillance des industries extractives qui a obtenu le soutien notamment de George Soros.

En Géorgie, l’ancien président Édouard Chevardnadze, l’un des architectes et initiateurs du projet, voyait la construction de l’oléoduc à travers le territoire géorgien comme une certaine garantie pour la sécurité et la stabilité économique future de son pays. Ce point de vue est largement partagé par son successeur, le président Mikheil Saakachvili. “Tout contrat stratégique en Géorgie, et particulièrement le contrat de l’oléoduc de la mer Caspienne est une affaire de survie pour l’État géorgien”, déclarait-il aux reporters le 26 novembre 2003. Il reste à voir cependant en quelle mesure le gouvernement de Saakachvili partagera les revenus de la manne pétrolière.

[Wikipedia : “Oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan”.]

(L’oléoduc BTC est provisoirement hors-service, le Parti des travailleurs du Kurdistan l’a fait sauter le 6 août dernier à Refahiye…)

À lire dans Le Figaro, sous la plume de Laure Mandeville : “Moscou cherche à mettre au pas un ancien satellite”.

La Pologne et les pays Baltes ont continué d’être regardés comme des oiseaux de mauvais augure, par une Europe occidentale soucieuse de ménager son grand voisin de l’Est. Pourtant, les signaux d’alarme se sont multipliés : en octobre 2006 éclatait une crise d’une rare violence avec la Géorgie, vers laquelle furent expulsés des milliers de Géorgiens moscovites, en réponse à l’expulsion de cinq officiers russes accusés d’espionnage. En avril 2007, le mouvement des jeunesses poutiniennes Nachi harcelaient les personnels de l’ambassade d’Estonie pendant près de trois semaines, après le déménagement de la statue d’un soldat soviétique du centre de Tallinn. Dans le même temps, l’Estonie faisait face à une série d’attaques sans précédent contre ses sites Internet gouvernementaux et bancaires. En 2007 encore, dans un pied de nez à la Grande-Bretagne, la Russie élisait à la Douma l’ex-officier du FSB, Andreï Lougovoï, accusé par Scotland Yard d’avoir empoisonné à Londres un transfuge russe avec du polonium radioactif. Moscou en faisait un héros politique, tandis que l’ambassadeur de Grande-Bretagne était en butte aux harcèlements des jeunes Nachi. « Nous sommes forts et nous sommes de retour, la Russie ne se laissera plus dicter ses actions par personne », scandent les éditorialistes de la télévision russe, moquant l’Amérique affaiblie par la crise du subprime et l’Europe « décadente », « islamisée » et « impuissante ».

1. Le 11 août 2008,
âne

la Pravda que tu cites est un tabloïd nationaliste qui n’a rien à pratiquement rien à voir avec la Pravda pré-1991 :

The post-Soviet period

2. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

Vous êtes nostalgique de la Pravda soviétique ?

3. Le 11 août 2008,
âne

je vois “Pravda” je crois encore que c’est la voix du gouvernement, alors que “Pravda” maintenant ça veut dire autre chose, c’est tout.

4. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

Vous m’en voyez rassuré. Oui, la Pravda n’est plus ce qu’elle était.

5. Le 11 août 2008,
Ak

Quoique vous disiez, Saakashvili s’est planté.Déjà qu’on avait des doutes sur sa credibilité de démocrate mais là, il a dépassé les limites.Être dans son bon droit ne vous dispense pas de connaître les rapports de force et d’être réaliste.

6. Le 11 août 2008,
Vanch’

Laurent, tu lis un peu trop les blogues ;) ce n’est pas uniquement sous la plume des “gauchos” qu’on trouve tes ex plus haut mais aussi sous la plupart des géopoliticiens. Et ce, bien avant la guerre actuelle. Et, on peut tourner les choses autrement et avec d’autres mots que ceux que tu emploies. Personne de serieux et de pointu sur la question ne peut les contredire car 3 X oui :

  • La Georgie est désormais un satellite des USA dans la région (par consèquent d’Israel aussi qui lui fournit les conseils et les armes - ce qui se comprend car Israel a tt interêt à ça) >> aucun gauchisme là dedans, ce sont des faits bruts. Point barre.

  • Donc oui les USA et Israel soutiennent la Georgie ! ils ont font pas mystère, au nom de quoi devrait-on taire ceci ?

  • Oui Poutine a raison de ne pas se laisser marcher dessus. Oui Poutine a redressé ce pays qui au temps d’Eltsine etait devenu un Disney Land géant pour amuser les occidentaux et accessoirement nourrir la mafia. Et oui il a remis de l’ordre dans ce foutoir. Le nier serait proprement aberrant. Le rest, la démocratie, les droits de l’homme toussa toussa… ROme ne s’est pas construit en un jour… bla bla

7. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

@Vanch’ : “La plupart des géopoliticiens”. [Références nécessaires.]

8. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

Avant de répondre, Le Monde diplomatique ne fait pas partie des références sérieuses :-)

10. Le 11 août 2008,
Canal Directo

Juste une question comme ça par rapport à cette déclaration : “l’agression contre un petit pays en Europe ne soit pas passée sous silence ou qu’elle ne fasse pas l’objet de déclarations creuses”

Depuis quand la Géorgie est en Europe ? Aurais-je raté quelque chose ?

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, mais quand même quand on entend que la Turquie est en Asie mineure (ce qui est vrai) et que la Géorgie ou le Caucase est en Europe, il y a de quoi se poser des questions.

12. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

@Canal Directo : il ne faut pas confondre Europe et Communauté européenne. La première est plus difficile à définir que la seconde.

Cela dit, le Caucase est géographiquement considéré comme une séparation entre l’Europe et l’Asie. Ainsi, l’Elbrouz est le plus haut sommet d’Europe (5 642 m).

13. Le 11 août 2008,
fake segolene

Ca y est Laurent, tu es tombé du côté obscur de la Force.

tu prends partie entre des “gentils” et des “méchants”, comme ceux que tu dénoncse.

Tu ramènes tous les trucs négatifs à porter au débit par la Russie les dernières années. Tu es en train de nommer les méchants et de tomber dans la polémique.

Si tu veux, je reprends mes cours d’histoire et je te dresse exactement le même portrait dégueulasse de l’Angleterre, de la France, de l’Allemagne quand ces nations étaient des démocraties naissantes.

Et je peux te dresser exactement le même portrait pénible de démocraties neuves telles qu’Israel, la Turquie et les USA. Mais c’estcomplètement con de lefaire car c’est devenir borgne et rentrer dans une polémique qui n’a aucune issue.

14. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

@fake segolene : libre à vous de préférer Poutine à Saakachvili, ou encore de préférer le confort intellectuel du cul entre deux chaises. Souffrez que j’ai ma propre opinion sur ce conflit et que votre côté obscur puisse être le lumineux d’un autre. Finalement, vous êtes un “fake” assez proche de l’authentique.

Par ailleurs, nous noterons le silence quasi-total de l’opposition en France sur la crise géorgienne.

15. Le 11 août 2008,
Le Nonce

Ben dites donc, vous donnez dans la nuance et la subtilité, c’est un authentique bonheur.

Ainsi donc selon vous, voilà ce qu’il faut faire : prendre parti pour Moscou ou Tbilissi, et endosser les arguments rhétoriques de l’un ou de l’autre.

Super, vraiment.

Et je vais dire à mes potes que je me suis fait traiter de gauchiste, ça va les faire marrer…

16. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

@Le Nonce : cessez d’être caricatural, et je ne vous ai jamais traité de gauchiste, je ne vous connais absolument pas.

17. Le 11 août 2008,
fake segolene

Laurent,

C’est facile de faire comme les neo-conservateurs, et de dire qu’il n’y a pas d’entre-deux. Mais imposer aux autres le raidissement de la pensée du genre “si on n’est pas pour on est forcément contre” ne va conduire personne à un règlement de la situation. On ne peux pas faire la paix avec des gens qu’on insultent délibérément.

Alors que proposez-vous ? vu que les forces de l’OTAN sont bien loin à présent ? utilisation des armes nucléaires tactiques ? Franchement, je ne vois rien d’autre dans la continuation de votre schéma de pensée réducteur.

Je répondrais qu’à un moment donné quand se pose en commentateur politique, faut être responsable de mise en oeuvre concrète de son profil de pensée, vu qu’intellectuellement on souhaite le pire. C’est plutôt vous qui êtes bien assis dans votre fauteuil au Canada et entre deux océans.

18. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

@fake segolene : où avez vous vu que je proposai quelque chose ? Que j’avais une réponse toute faite à cette situation complexe ? Qu’est-ce qui vous permet de dire que je propose le pire alors que je ne propose rien ? Votre terrorisme intellectuel est fatigant.

19. Le 11 août 2008,
fake segolene

Je suis désolée, lisez Paul Kagan, ou familiarisez-vous avec la pensée néo-conservatrice :
si vous êtes de leur côté, c’est OK.
si vous n’êtes pas sûr, vous êtes assimilé contre.
si vous êtes un européen, vous avez le droit de rester “le cul entre deux chaises” donc assimilé à un lâche.

C’est exactement le discours que vous m’avez tenu.
Et quant au manque de mesure de votre billet,je ne peux que constater qu’il est complètement assumé.
Vous avez le droit, mais de grâce, ne vous illusionnez pas que cela soit une position pacifique

20. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

Rien à ajouter :-)

Blah ? Touitter !

Tout faux

Festival d’été. Faux cancer, fausse mort, fausse tornade, faux direct… Tout faux.

Ironie du sort

Quatre travailleurs clandestins sur le chantier d’extension du centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ont été arrêté la semaine dernière. Et sont internés dans ce même centre de rétention…

La préfecture de Seine-et-Marne n’a pas souhaité faire de commentaire… Ce ne serait pas de tristes situations humaines qu’il y aurait de quoi rire.

Libé Orléans : “Clandestins, ils travaillaient à la construction de leur prison”.

1. Le 11 août 2008,
C’est Raoul

J’espère qu’ils vont les faire continuer a bosser!

2. Le 11 août 2008,
Laurent Gloaguen

Rire.

3. Le 11 août 2008,
Simon Robic

En même temps, maintenant ils connaissent les plans de la prison, et peuvent donc facilement s’évader. Pas con.

4. Le 12 août 2008,
cheng

Quelle tristesse, quelle ironie que cette histoire, quel manque de reconnaissance… Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer…

5. Le 15 août 2008,
Sitenreveuxyenrena

Ca pourrait faire un bon film, l’un des travailleurs connait les plans par coeur, il se les ait même fait tatouer sur tout le corps…

Blah ? Touitter !

Piya Tu Ab To Aaja

5 min 45 de bonheur pour débuter cette semaine : “Piya Tu Ab To Aaja”.

Extrait de “Caravan” (1971), un film de Nasir Hussain avec Helen (mais ce n’est pas elle qui chante, c’est Asha Bhosle).

[Via MeFi.]

Vous aimez ? Cadeau Bonux : “Typewriter, tip, tip, tip” à 6.05 minutes de ce documentaire sur Helen et le “making-of” (en fait, un extrait du film de James Ivory “Bombay Talkie”, 1970).

Blogueur invité et dépité

Je suis venu sur Le Post pour faire bouger le site, sur des sujets qui me tiennent à coeur (pas forcément l’Ossetie, vous l’aurez compris) et j’ai marqué plein de paniers, j’en suis fier. Maintenant, je me heurte au putain de corporatisme de putains de journalistes de 22 ans, plus fonctionaires que des fonctionnaires, désireux d’une seule chose, avant le traitement d’une info : leur PUTAIN de CDI. Ils ne réfléchissent pas avec leurs neurones, leurs envies, leurs tripes, on dirait des guichetiers de la News, les mêmes qu’on vire en priorité de ces journaux qui ferment tous, les uns après les autres. Les mêmes qui crachent sur les blogueurs, en frémissant de peur. Ils me font bien comprendre que je suis de trop, que je n’ai pas la carte. On efface mes articles, on les édite, on les corrige, on ne les passe pas en une… J’ai compris le message.

[Commentaire de Ron chez Narvic.]

1. Le 11 août 2008,
Mry

Ron : “Le Post m’a tuer”.

2. Le 11 août 2008,
frederique

Mieux vaut tard que jamais?

3. Le 11 août 2008,
koz

Tiens, t’as raison, l’été se faisait morne… Alors, comment dire… Le Post, c’est pas le truc à Birenbaum, où les journalistes de 22 ans chassent en meute ? ;-)

4. Le 11 août 2008,
GreG

… ouais, une sorte de chenil pour jeunes journalistes en somme. Ils se font d’abord les crocs sur des p’tits blogueurs avant de s’attaquer à du gibier plus gros.

5. Le 11 août 2008,
Jef Tombeur

Tiens, je vois Gloagen mentionné sur Wikipedia.

Voir http://www.lepost.fr/article/…

6. Le 12 août 2008,
romain blachier

“plus fonctionnaires que des fonctionnaires”.L’expression est douteuse…ou alors tu veux dire que les journalistes de 22 ans dont tu parles sont mal payés pour travailler à une cause d’intérèt général…sinon complétement d’accord avec les autres critiques.

7. Le 12 août 2008,
rdd

leur PUTAIN de CDI

Quelle horreur ces gens qui osent attendre un CDI, vraiment ça me dégoute !! On est tellement mieux dans une enfilade de CDD et de contrats free-lance !

8. Le 12 août 2008,
Ron

Ouais, hein.

Blah ? Touitter !

Émeutes à Montréal

Clichy-sous-Bois (2005), Villiers-le-Bel (2007) et… Montréal-Nord (2008).

Le Québec s’est réveillé secoué et incrédule ce matin…

Mario Asselin : “Montréal-Nord, le Clichy-sous-Bois de la Métropole ?”.

Le Dernier Québécois : “Montréal-Nord et sa racaille”.

Radio Canada : “Nuit d’émeute à Montréal-Nord”.

1. Le 11 août 2008,
Maurice

vous avez aussi des racailles ;) au Québec ?

2. Le 12 août 2008,
Michael

encore une occasion de rire avec le titre du post de ce Mario.

3. Le 21 août 2008,
Manu

Étrange, le deuxième lien. Trop “à droite” à mon goût.

Blah ? Touitter !

La douleur de Pierre Le Coz

Le problème avec ce genre de magazine est que l’interviewé ne se voit pas proposer de relire l’entretien (du moins lorsqu’il ne s’agit pas d’une « star », ce qui est mon cas, nonobstant les responsabilités que j’exerce au sein du CCNE). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y a aujourd’hui quasiment plus aucun membre du CCNE qui accepte de répondre aux journalistes, ce qui pourrait nous poser des problèmes de visibilité sociale. Cette déformation grotesque et choquante de mes propos risque encore d’aggraver notre méfiance et conduire le Comité national d’éthique à une sorte de mutisme. Je ne doute pas que vous exerciez votre métier avec professionnalisme ; mais ne pensez-vous pas que le journalisme en France traverse une crise grave ? Beaucoup de questions me sont venues à l’esprit depuis que j’ai lu cette interview : que se passe-t-il au juste aux sein des rédactions des grands magazines français ? Assistons-nous à un retour à un ultra-libéralisme néo-darwinien ? Devons-nous craindre le retour à une « droite pure et dure » ? Est-ce que l’article de cette journaliste n’a pas été déformé par ses supérieurs hiérarchiques qui auraient jugé mes propos trop nuancés, insuffisamment « percutants » ? N’ai-je pas été assez « sensationnaliste » au goût de certains ? Je n’ai pas de réponse à ces questions.

[Pierre Le Coz, vice–président du CCNE, cité par Narvic.]

Mon conseil du soir : si vous voyez un journaliste arriver, il est préférable de se tenir à l’écart, à moins d’avoir quelque chose à vendre. Et, encore… ça se discute.

1. Le 12 août 2008,
krstv

Hmmmm, classique, le coup des “propos déformés” quand on assume plus ses propos. D’où l’intérêt d’enregistrer les interviews pour éviter ce genre d’ennuis. Et aussi pour ne pas filer du grain à moudre à ce vieux redactophobe de Gloaguen… :-)

2. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

Pfff… réaction corporatiste d’un salarié de Hachette Filipacchi… :-)

3. Le 12 août 2008,
narvic

@ krstv

Humm… Classique la réaction de “c’est lui qui n’assume plus ses propos”, alors qu’on ne cesse de bidouiller partout, et dans tous les sens, les propos qu’on publie comme étant “recueillis”…

4. Le 12 août 2008,
le chafouin

Je peux témoigner queles propros sont sans cesse modifiés mais pour rentrer dan sle cadre formel choisi pour retransmettre les propos. L’idée ets tout de même de respecter ce que disent les personnes interviewées.

Je me permet tout de même de douter de la tactique d’embruns : je ne crois pas que le boycott du journaliste soit une bonne chose. Je constate que ce phénomène augmente dans mon travail de tous les jours, et ce n’est assurément pas bon pour l’info. ET donc pour la liberté d’expression.

5. Le 12 août 2008,
Olivier G.

A quoi sert la liberté d’expression, si quand vous vous exprimez via un des nombreux médias chargés de la sacraliser, les citoyens entendent autre chose que ce que vous avez dit ? Liberté de parler dans le vide ? “Ferme ta gueule” contre “Cause toujours” ?

6. Le 12 août 2008,
Olivier Bonnet

Le démenti vient de mon blog, Le Coz m’ayant écrit pour protester de la façon dont ses propos avaient été retranscrits par Le Point. Cet homme est engagé dans la lutte contre Alzheimer à travers de nombreuses initiatives et on lui faisait dire qu’il fallait limite euthanasier les vieux ! Le démenti intégral se trouve ici : http://www.plumedepresse.com/spip.php?article827

Blah ? Touitter !

Ressentiment

« Vous, les Européens, je ne veux pas vous parler ! », lance Otar, venu consulter la liste des blessés admis à l’hôpital républicain de Tbilissi. Mais très vite, il se ravise. « Les Occidentaux nous laissent dans la gueule des Russes, comme en 1921 lorsque les Soviétiques nous ont envahis dans l’indifférence la plus totale, lâche cet ouvrier de 50 ans. L’Europe et l’Amérique ont laissé la Russie écraser la Tchétchénie. Ils font de même avec la Géorgie. L’Europe défend son petit confort, son gaz de la Caspienne. » Derrière Otar, des visages graves défilent devant les listes, deux cents noms environ, collés sur les murs du grand hôpital de la capitale géorgienne.

[…] Une ambulance, sirène hurlante, fait irruption sous le porche de l’hôpital. Un soldat, l’œil poché, vient tirer sur sa cigarette au milieu des familles inquiètes et du personnel hospitalier venu souffler et prendre un peu le soleil. Passe Irma, la quarantaine. Dans un excellent français, elle n’hésite pas à dire ce qu’elle a sur le cœur. « Les Géorgiens se sentent trahis. C’est notre choix que de rejoindre la famille européenne, de partager ses valeurs. Mais l’Europe nous abandonne encore une fois. »

[Le Figaro, Régis Genté : “L’amertume partagée des Géorgiens”.]

1. Le 12 août 2008,
Raveline

Au risque de pousser la pédanterie triomphaliste jusqu’à l’abject… j’avais (presque) prédit la réaction. Ici même. Mais bon. Je me souviens de cette universitaire Russe, pourtant progressiste, qui expliquait posément que “la Géorgie n’a pas d’histoire”, de même que l’Ukraine et ainsi de suite pour quasiment tous les pays qui se trouvent juste autour de la Russie. Comme il y avait des Ukrainiens autour de la table, on a évité le séminaire qui tourne au drame de peu.

2. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

Tu mènes une vie bien dangereuse, mon cher Raveline.

3. Le 12 août 2008,
Raveline

@Laurent : les binoclards timorés de mon genre ont les aventures qu’ils peuvent.

4. Le 12 août 2008,
Le Nonce

L’Europe politique n’existe pas plus qu’en ex-Yougoslavie. C’est bien triste, mais je ne vois pas où est la nouvelle. Le rôle régional des Etats-Unis, lui, est une réalité plutôt “déstructurante”. Faudrait pas oublier les joueurs les plus importants, ni qui a commencé à faire quoi - même si, je vous l’accorde, cela évite justement de se poser la bonne question : pourquoi cette guerre ?

Au passage, la Géorgie utilise sans arrêt des drapeaux de l’UE pour ses interventions officielles, au même titre que les Etats-membres de l’Union. Sauf que la Géorgie n’est pas membre de l’UE.

Tbilissi pensait peut-être que les attributs officiels des autres sont des grigris magiques ? Ou alors elle n’est pas meilleure en géographie qu’en jaugeage des rapports de force…

5. Le 12 août 2008,
Raveline

@le Nonce : Et vous proposez quoi ? Mettre un copyright sur le drapeau européen ? Ou donnez au Russe carte blanche pour faire ce qu’ils peuvent, en mesure de rétorsion pour le vol de notre emblème ?

6. Le 12 août 2008,
Le Nonce

Il faut être un peu c.. pour utiliser un drapeau d’une entité dont on n’est pas membre.

Cela me semblait tomber sous le sens, non ?

7. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

La Géorgie est membre du Conseil de l’Europe depuis 1999.

Conseil de l’Europe : “Drapeau, hymne et logo: Les emblèmes du Conseil de l’Europe”.

Avant de traiter les gens de cons, il faut se renseigner un peu.

8. Le 12 août 2008,
Le Nonce

Oui, la Russie, l’Ukraine, la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont également membres du Conseil de l’Europe.

Font-elles de même avec ce drapeau, que la Géorgie met au même rang que son propre drapeau, attribut officiel de sa souveraineté ? Non.

Bref, je maintiens : utiliser le drapeau en question comme le font les Etats-membres de l’UE - il y a davantage de souveraineté ans l’UE que dans le CEDH, non ? - est pour le moins bizarre.

Y’a du symbole derrière, et il n’est pas très subtil.

Carrère d’Encausse, qui le constate aussi, indique qu’il existe même une avenue George W. Bush à Tbilissi. De mieux en mieux…

http://www.lavoixdunord.fr/…

9. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

Mikheil Saakachvili a déclaré en 2004 que l’objectif d’une adhésion à l’Union européenne était la « priorité numéro un » de la politique étrangère de la Géorgie. Il parait normal qu’il montre ainsi son attachement à l’idée européenne.

10. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

@Le Nonce : merci pour l’entretien avec Hélène Carrère d’Encausse.

L’Ossétie et l’Abkhazie sont-elles des territoires géorgiens ?
« Oui, cela ne fait aucun doute au point vue géographique et historique. En fait, c’est le principe des républiques autonomes décrété par l’URSS qui pose problème aujourd’hui. On le voit bien avec la Tchétchénie. »

Et ne déformez pas les propos d’Hélène Carrère d’Encausse, elle dit que la Géorgie devrait privilégier l’Europe plutôt que les USA et l’OTAN.

Les Américains ont vite fait de laisser tomber un pays. Ils l’ont fait avec le chah d’Iran, qui est un grand pays. Aussi, avec la petite Géorgie, cela ne leur poserait pas un gros cas de conscience. […] Mieux vaut pour la Géorgie l’Union européenne que l’OTAN. Mieux vaut pour la Géorgie l’Union européenne que l’OTAN. Pour autant, je ne vois pas Nicolas Sarkozy faire fléchir Medvedev à Moscou. Les Russes ont réagi brutalement et ils ne feront pas marche arrière facilement. L’Union européenne doit se positionner rapidement et s’affirmer. La présidence de Saakachvili est une catastrophe.

(Hélène Carrère d’Encausse est un fervent soutien de Salomé Zourabichvil.)

11. Le 12 août 2008,
Laurent Gloaguen

Rappelons également que Salomé Zourabichvili s’est associée aux côtés du Patriarche de Géorgie dans la demande du retour de la monarchie.

“I always supported a constitutional monarchy, as an appropriate form of government for Georgia,” Salome Zourabichvili, the leader of Georgia’s Way, told reporters.

Franchement, j’ai un peu de mal sur ce point.

12. Le 12 août 2008,
Le Nonce

(Après j’arrête, promis).

Pour ma part, il ne me semble pas normal du tout de se servir de cet attribut officiel comme le fait tout membre effectif de l’UE, qui est politiquement plus profonde que l’organisation internationale qu’est la CEDH.

D’autant que l’UE essaie justement de jouer un rôle dans le conflit. Enfin si l’on peut parler d’union dans le cas présent… Y’a déjà beaucoup de confusion dans l’air, et ce n’est pas sain du tout.

Je ne déforme pas les propos de Carrère, qui a aussi un lien de parenté germain avec Salomé Zourabichvili (mais c’est autre chose). Je reprenais un second exemple de symbole utilisé grossièrement par la Géorgie. L’existence d’une “avenue George W. Bush” à Tbilissi est confirmée par d’autres sources, dont le Guardian. C’est l’avenue qui mène à l’aéroport, apparemment.

La question de l’élargissement de l’Union à la Géorgie est un autre débat. Les dissonnances entre les membres de l’UE d’Europe centrale et les autres me semblent d’ailleurs inviter à se poser des questions sur la pertinence de l’élargissement à toute berzingue, comme c’est le cas depuis les années 90.

La question me semble d’abord celle du “que peut-on et veut-on faire ensemble ?”, avant même que de se rassembler. Car la seconde a une incidence forte et restrictive sur la réponse que l’on peut apporter à la première.

Bref, passons donc à table…

Blah ? Touitter !