Journal de bord

samedi 28 novembre 2009

Artistes moscovites

Moscow Cat Theatre.

Актеры хвостатые.

2009-moscow-cats-theater.

1. Le 28 novembre 2009,
âne

Quelqu’un pour contacter le capitaine d’urgence, son blog a été hacké depuis hier !

2. Le 28 novembre 2009,
xave

Tiens, en voilà des artistes moscovites (pour ceux qui aiment les hommes.)

3. Le 28 novembre 2009,
vieuxmoutard

J’aime bien cette vidéo. Particulièrement la première séquence de chat funambule, où l’artiste son maître le maintient par la queue d’une main charitable. C’est fou, ça m’a immédiatement rappelé une comptine qu’on chantait quand j’étais en colo à Jard-sur-Mer (85), pas trop loin de la maison natale de Clémenceau, et qui disait : “Chat tenu par la queue Fait un’tête de noeud.” De mémoire, c’était sur l’air de “Meunier tu dors”, je crois. Ou l’air des lampions? Si quelqu’un peut m’aider.

4. Le 29 novembre 2009,
Veuve Tarquine

Laurent ? Laurent, tu vas bien ? Dis-moi, on t’a fait du mal là-bas ? Hein ? C’est ça ? Tu as du bobo à l’âme ? Un gros stress post-traumatique ? Ou une mauvaise chute et tu souffres d’une amnésie rétrograde… Hummmm… je ne suis pas certaine que ce climat te convienne si bien… Tu n’as pas froid ? Une pelisse en poil de chat, cela ne te fait pas envie hein ? Une belle pelisse en poil de chat écorché à vif ?

5. Le 29 novembre 2009,
Jean

Quand je pense que mon chat n’en branle pas une, sauf à dormir toute la journée pour se réveiller en pleine forme à l’heure du coucher ou à l’aube et aller dans tout l’appartement chasser boulettes d’aluminium ou de papier, boule rebondissante haute technologie (celles qui rebondissent très haut), câbles USB, et autres petits rongeurs symboliques, ou encore à « régler son compte » à un innocent petit ours en peluche et traîner rageusement sa dépouille à travers tout, comme Achille traîna le corps d’Hector jusqu’au tombeau de Patrocle pour lui faire expier par delà la mort la disparition de son amant… Quand je vois ça j’en suis malade. Ceux-là font des thunes au moins.

Blah ? Touitter !

Polytechnique, encore…

Jean-Claude Rochefort prétend plutôt faire dans l’humour. Il accuse les féministes d’avoir elles-mêmes fait de Marc Lépine un héros. « La récupération est tellement monstre que notre discours, c’est de dire : “écoutez, ça n’a pas d’allure, nous, on va réagir par de… l’humour” », dit-il.

Il déplore que le drame du 6 décembre 1989 continue d’être commémoré, 20 ans plus tard. « C’est un fait divers qu’on a récupéré pour en faire un monument. Est-ce qu’on va fêter Marc Lépine encore dans 50 ans ? Arrêtez, c’est ridicule ! » s’exclame-t-il.

Radio Canada, Barbara Debays : “Des sites inquiétants”.

Alors on a une journaliste bloggiste de Radio-Canada qui demande une entrevue de fond avec un masculiniste de la mouvance Frustrated_men ou de quelqu’un d’apparenté au blog marclepine.blogspot. Je pose comme condition que seulement son nom de plume soit mentionné et j’envoie John Gisogod. Ils font toutes sorte d’enquêtes, ont recours à la banque de données de la police et réussisent à obtenir le véritable nom de famille et le publient. Premier bris de condition et première malhonnêteté de la part de cette envoyée de Radio-Canada.

[…] Les journalistes au Québec sont des gens extrêmement arrogants qui se prennent pour des Papes ou des Papesses. Ils sont tellement imbéciles qu’ils pensent que tout le monde veut passer à la télévision et serait prêt à faire n’importe quoi pour avoir une entrevue. Ils ne peuvent pas concevoir que quelqu’un puisse leur dire NON. […] D’ailleurs, on est plus à l’époque où on avait absolument besoin d’un article d’un média écrit ou d’un point de presse télévisé pour avoir de la visibilité. Avec internet on a nos serveurs et nos réseaux, et on peut prendre de l’importance en ignorant les média traditionnels.

Marc Lépine, criminal of folk hero?: “Report from Quebec: Matriarchy at Radio-Canada, a dishonest broadcasting society”.

Il y a un point avec lequel je suis en accord, c’est que l’exploitation d’un côté comme de l’autre, du fait divers de Polytechnique, est malsaine et pernicieuse. Marc Lépine était un psychopathe meurtrier et il n’y a aucun enseignement à en tirer sur la société, si ce n’est sur les questions de la prise en charge des troubles mentaux et de la circulation d’armes à feu au Québec. (Cela dit, les suites données au drame — notamment le traitement médiatique et les réactions — sont plus intéressantes que le drame lui-même.)

(En parlant d’armes, on se souviendra que Kimveer Gill en possédait légalement trois : une carabine semi-automatique Beretta Cx4 Storm, un pistolet Glock de calibre 9mm Parabellum et un fusil de chasse Norinco HP-9. C’était en 2006.)

Mélissa Blais se plaint que “le discours antiféministe utilise d’ailleurs la tuerie pour tenter de démontrer la souffrance masculine, pour dénigrer le féminisme et discréditer les efforts visant à éradiquer la violence faite aux femmes”. C’est cependant une autre militante féministe, Francine Pelletier, qui a sorti en 2000 la lettre de l’assassin et exposé ainsi clairement ses folles motivations. Je crains que certaines féministes, sans doute animées de bons sentiments, en faisant de Marc Lépine le “symbole archétypal de la violence faite aux femmes”, en assurant la publicité de son délire misogyne, en participant à l’institutionnalisation de l’assassin, ont joué un jeu périlleux qui mène directement à la douteuse héroïsation du tueur. Une arme à double tranchant… Mélissa Blais affirme que le crime de Marc Lépine est “un geste politique”. J’y vois là une énormité placée sur l’acte d’un détraqué.

J’ai peur aussi que la commémoration annuelle pleine de pathos ne desserve plus la cause de la violence faite aux femmes qu’autre chose, en alimentant une radicalisation superflue des extrêmes et un certain malaise pour tous. Marc Lépine, dans son extravagance meurtrière, n’est pas représentatif des actes de violences au quotidien et sans doute bien peu de criminels domestiques sont-ils animés d’un “combat antiféministe”, conscient ou pas. Les stigmatisations à outrance font rarement avancer le schmilblick, de même que la victimisation excessive et les amalgames douteux, qui, au contraire peuvent mener à la banalisation des faits.

En voulant donner au drame de Polytechnique d’excessives significations, on alimente aussi le feu de “la guerre des sexes” et une artificielle dichotomie entre tyran mysogine et homme rose dans laquelle la réalité du quotidien de la société québécoise ne rentre pas.

En plaçant le problème de la violence sur le terrain d’un hypothétique combat politique homme contre femme, je pense que l’on fait fausse route. La violence conjugale n’est pas l’affaire de militants antiféministes, elle est l’affaire de misères sociales et sexuelles, d’hormones, d’éducation, d’alcool, de psychopathologie, etc. dans le cadre d’une société humaine fondamentalement violente dont la violence conjugale est un symptôme parmi d’autres. (Et la violence conjugale n’est même pas une affaire de sexes, j’ai déjà été le témoin de violences entre gays et d’autres entre lesbiennes qui n’ont rien à envier à leurs collègues hétérosexuels — on en parle tout juste pas et c’est dommage.)

Il y a le problème des violences conjugales et le problème de la place faite aux femmes dans la société. Ils sont parfois liés, notamment dans certaines sociétés arriérées où ces violences sont coutumières. Le premier me paraît consubstantiel de l’humanité et existera toujours, le second avance très lentement depuis plus d’un siècle (et est bien plus en voie d’avancement au Québec que presque partout ailleurs — qu’en France par exemple). Je doute que le drame de Polytechnique, en épiphénomène sanglant, soit le bon symbole de ces combats et mérite l’institutionnalisation (voire l’esthétisation) dont il est l’objet.

P.S.

Chiffres de la violence conjugale au Québec :

Les données de l’ESG de 2004 indiquent que le recours à la violence physique par le conjoint actuel ou un ex-conjoint est rapporté dans des proportions similaires par les hommes et les femmes au Canada. Selon l’ESG, un homme sur 18 et une femme sur 16 ont été victimes de violence de la part de leur conjoint ou d’un ex-conjoint au cours des cinq années précédant l’enquête de 2004. Les taux de prévalence sur cinq ans de la violence conjugale de la part du conjoint actuel ou d’un ex-conjoint s’établissent à 57 ‰ chez les hommes (539 800 victimes) et à 62 ‰ chez les femmes (646 700 victimes) en 2004.

Institut de la statistique du Québec: “Contexte et conséquences de la violence conjugale envers les hommes et les femmes au Canada, 2004”.

Le Québec se distingue par le plus faible taux de violence conjugale au Canada. Le phénomène de la violence conjugale s’avère très nettement supérieur chez les jeunes adultes, (15-24 ans, hommes 161 ‰, femmes 217 ‰).

1. Le 28 novembre 2009,
Magoua

Entièrement d’accord avec ta réflexion, tu as écris le texte que je voulais écrire là dessus. Le Québec doit être le seul endroit dans le monde où on commémore vingt ans plus tard les actes d’un tueur fou.

2. Le 28 novembre 2009,
vieuxmoutard

“Le Québec doit être le seul endroit dans le monde où on commémore vingt ans plus tard les actes d’un tueur fou.” Je ne peux pas laisser passer ça. Ici, à Nantes, “on” pense encore à Gilles de Rais, 569 ans après sa mort. Finalement, tout le monde est persuadé de vivre dans le pays le plus con de la planète. En un sens, c’est rassurant.

3. Le 30 novembre 2009,
Olivier

Je ne connaissais pas ce drame. J’en ai pris connaissance grâce au documentaire “la domination masculine” que j’ai vu hier à Paris. C’est glaçant, sutout les “réactions” des “masculinistes” la haine des femmes à ce point, ça fait peur. Pauvres types, pathétiques, ils sont fous à lier & dangereux. Je pense que le pb est bcp plus profond, ce n’est pas un faits divers, c’est une béance.

Blah ? Touitter !

Boréal Express

Le Boréal Express est né en 1962 d’une idée géniale de Gilles Boulet, Denis Vaugeois et Jacques Lacoursière. Sous la forme d’un journal contemporain avec ses chroniques standard, ses annonces et même ses bédés, on actualise l’activité politique culturelle et sociale d’une période donnée de notre histoire. Bien sûr, la mise en page a vieilli mais le contenu est génial et la forme est attachante malgré ses maladresses.

Ce sera un grand succès de librairie que le Boréal Express, le premier album (1524-1760) s’étant vendu à 75 000 exemplaires. Le journal mourra en 1967 […].

Ce qui est chouette, c’est que cette réédition a été rendue possible grâce la numérisation par La Bibliothèque et les Archives nationales du Québec de l’ensemble des numéros du Boréal Express. Intégrés aux collections numériques, on peut les consulter et les télécharger gratuitement.

Les dits du magoua : “De vieux souvenirs retrouvés”.

1. Le 28 novembre 2009,
Off Topic

Cet article me fait soudainement repenser à l’un des mecs les plus méprisables qu’Internet m’a permis de lire, une petite raclure fière de son anti-islamisme de base et de ses têtes de chevreuils ou de sangliers qu’il découpe à l’opinel, comme un petit morveux fier de sa WMD. Quel jus de chiotte ce petit connard. Je suppose, qu’il est tellement con qu’il ne serait même pas capable de dire qu’il s’était trompé. Face de merde, tu as gagné un mépris sans limite.

Blah ? Touitter !