On ne peut que sourire à lire ce monument d’autocongratulation sous la plume de Roland de Courson, une glorification de l’agence, la tension dramatique en prime :
La tension est à son comble au service politique de l’AFP, dimanche 6 mai. Le journaliste Vincent Drouin (assis, au centre) et la chef du service politique Sylvie Maligorne (à sa droite) se préparent à envoyer le “flash” qui annoncera aux clients de l’AFP la victoire de François Hollande. Sentiraient-ils comme une certaine pression sur leurs épaules ? Dans leur dos, les principaux responsables de l’agence n’en ratent pas une miette : la rédactrice en chef centrale Florence Biedermann (debout, au centre), le directeur de l’information Philippe Massonnet (debout, au premier plan) et le PDG Emmanuel Hoog (debout, tout à droite)… et même un étudiant en sociologie qui est là pour étudier l’événement d’un point de vue anthropologique. Moment historique…
Le résultat du second tour d’une élection présidentielle en France est un des moments les plus forts dans la vie de l’AFP. Etre celui ou celle qui appuie sur le bouton pour envoyer le “flash” - un format de dépêche réservé aux événements capitaux, du genre de ceux qui font s’interrompre les programmes à la radio dans le monde entier pour un bulletin spécial - est un privilège rarissime.
Au cours de toutes les élections présidentielles dans le passé, l’AFP a sagement attendu 20h00 pour envoyer son flash. La loi électorale française impose en effet aux médias le silence radio jusqu’à l’heure de la fermeture des derniers bureaux de vote. Et ce alors même que la plupart des rédactions disposent généralement, dès 18h30 environ, d’estimations suffisamment fiables pour connaître à coup sûr le résultat final.
Mais pour cette présidentielle 2012, le tabou tombe. Dimanche 6 mai, l’AFP annonce à ses abonnés l’élection de Hollande à 18h53, après leur avoir bien précisé que “la diffusion de ces informations auprès du grand public est de (leur) seule responsabilité”. Elle avait fait de même lors du premier tour : l’information donnant Hollande en tête devant Nicolas Sarkozy était passée sur les fils à 18h46. C’était la première fois de son histoire que l’AFP brisait le silence avant 20h00.
Pourquoi une telle décision ? Parce que dès 18h30, ce dimanche 6 mai, plusieurs médias belges et suisses ont publié des estimations du résultat du second tour. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Quiconque, en France, possède une connexion internet peut connaître le résultat de la présidentielle en quelques secondes, en consultant Twitter ou en regardant la télévision belge, alors même que tous les médias français sont obligés de rester muets. Face à cette situation, l’AFP, qui dispose d’estimations concordantes, basées sur les premiers dépouillements et fournies par ses propres sources, doit-elle rester silencieuse ? L’agence, qui dispose de 3.500 clients à l’étranger, restera-t-elle crédible si, au moment le plus fort de la vie politique française, elle se fait doubler par les agences concurrentes anglo-saxonnes comme ce fut le cas en 2007 ?
A 18h53, la décision est donc prise de diffuser le flash donnant Hollande président. Sylvie Maligorne prend sa respiration et appuie sur le bouton…
Un petit brouhaha s’en suit. Des applaudissements pour fêter l’envoi du flash. Quelques sourires modestes, quelques cris de satisfaction, et puis chacun retourne à son travail.
Je veux bien que ce soit un “moment historique” en interne pour l’agence, mais quand tu diffuses une info qui a déjà fait plusieurs fois le tour de la planète…
Nous arrivons enfin au dernier round de cette campagne présidentielle française qui devrait, selon les sondages, voir la victoire de François Hollande, plus par détestation de son opposant que pour ses qualités propres.
Petit “live blogging” dominical, Embruns est à l’heure de Paris.
Bonjour ! Premier café, il est 7 h 00 à Montréal, il fait 9° à dans mon jardin, une belle journée ensoleillée s’annonce.
Résultats New York City : Hollande 37,5% - Sarkozy 62,5%.
Résultats de l’outremer et étranger :
François Hollande
Guadeloupe
71,9%
Martinique
68,5%
St-Pierre Miquelon
65,3%
Guyane
62%
Colombie
58,8%
Honduras
56%
Pérou
55%
Argentine
51,7%
St-Martin
51,5%
Brésil
47%
Mexique
46,3%
Costa Rica
44,1%
Chili
44%
Salvador
30%
Nouvelle-Calédonie
28%
Venezuela
28%
St-Barthélémy
17,3%
Israël
15%
Le taux de participation au second tour à midi atteint 30,66%. C’est important. Qu’en déduire…
Disons que les craintes d’une abstention plus importante de la part des électeurs de Marine Le Pen et de François Bayrou ne se concrétisent pas. Quels seront les reports ? Haha…
En 2007, à la même heure, ce taux était de 34,11%. La participation avait terminé sur un record historique de 83,97%.
En Martinique. Malgré le look bling-bling, il a probablement voté François Hollande.
[Photo Jean-Michel André/AFP.]
Troisième café. Le ciel est légèrement voilé. 10° C.
L’activité sur les réseaux sociaux est bien calme. La France digère son repas dominical.
En Suisse, on nous sort des sondages “sortie des urnes” conformes aux attentes, avec Hollande à 52.5% pour Ipsos et 53% pour TNS-Sofres. À prendre avec toutes les réserves qui s’imposent.
François Hollande 53,5% - Nicolas Sarkozy 46,5% (TNS-Sofres).
François Hollande 53% - Nicolas Sarkozy 47% (CSA, Ifop, Harris).
François Hollande 52,5% - Nicolas Sarkozy 47,5% (BVA, Ipsos, OW).
Putain, je me suis pris un troll là…
Voter tue…
Le Soir : Victime d’un malaise, un octogénaire meurt juste après avoir voté. Un homme de 86 ans est décédé dimanche matin, victime d’un malaise peu après avoir voté, à Joux, une petite commune du Rhône proche de Tarare, a-t-on appris auprès de la préfecture, confirmant une information postée sur le site du Progrès.
L’homme s’est écroulé peu après avoir déposé son bulletin dans l’urne, à 9 h 40. Les secours, pompiers et Samu sont rapidement intervenus, mais l’homme n’a pas pu être réanimé. Un autre bureau de vote a été mis en place dans la mairie pour accueillir les électeurs.
Deux autres personnes ont été victimes de malaises dans les bureaux de vote du Rhône et ont été hospitalisées: une femme de 59 ans à Oullins et un homme de 81 ans à Saint-Georges-de-Reneins.
Un petit café ? Allez, oui, un quatrième café. 12.3° C au jardin.
Les préparatifs sont plus importants à la place de la Bastille qu’à Concorde…
Circule sur Twitter : François Hollande 53% - Nicolas Sarkozy 47% (Opinion Way).
Les instituts de sondage jurent, la main sur le cœur, qu’ils ne font plus de sondages “sortie des urnes”.
Effectivement, ils font des “jour de vote” sur des échantillons pré-établis, socio-démographiquement bien calibrés, qui sont contactés par téléphone ou internet. C’est plus fiable et moins coûteux qu’un vrai “sortie des urnes”.
Ce sont ces “sondages du dimanche” qui circulent actuellement.
Selon nos informations, les QG de campagne des candidats n’attendent pas le dépouillement des premiers bureaux pour connaître la tendance, et préparer les discours de la soirée. « Nous recevons toute la journée des sondages “jour de vote”, des enquêtes réalisées surtout en ligne par les instituts et affinées tout au long de la journée. D’ailleurs, on voit que les chiffres ont été relativement fiables l’après-midi, notamment lorsque l’on a bien vu la montée du FN. Mais on ne paye pas pour cela », indique le chargé de sondage d’un parti politique. Ces estimations sont envoyées à quelques proches des candidats, mais aussi « à quelques grands clients privilégiés » des instituts, qui génèrent le gros du chiffres d’affaires et auquel il est bienvenu d’envoyer ces informations privilégiées, indique cet habitué.
Ainsi, l’institut CSA admet avoir réalisé toute la journée du dimanche des sondages au téléphone et sur Internet “jour de vote”, en précisant que le but n’est pas de faire d’estimation. « Il s’agit d’avoir des données qualitatives pour savoir quand est-ce que les gens ont voté, quand ils ont pris leur décision », témoigne la porte-parole de l’institut. Evidemment, la question du candidat choisi est également posée.
Si les données collectées ne sont pas toujours convaincantes, notamment sur le vote Le Pen, c’est qu’elles sont basées sur du déclaratif. Il faut donc attendre les premiers chiffres issus du dépouillement des urnes pour avoir une idée précise de la situation. « À 18 heures, nous réalisons la première estimation à partir des 100 premiers bulletins issus de 200 bureaux représentatifs représentant une mini-France électorale », indique la porte-parole du CSA. Les chiffres sont ensuite affinés au fur et à mesure de la soirée. C’est cette enquête — la plus lourde à réaliser — qui est ensuite vendue à prix d’or aux télévisions.
À 18 h 40 environ, ces résultats provisoires sont communiqués sous embargo aux rédactions et aux états-majors politiques. Comme en 2007, l’embargo n’a pas tenu.
20 minutes : Bernadette Chirac, la femme de l’ancien président Jacques Chirac, a déclaré qu’elle pensait que Nicolas Sarkozy allait gagner. Elle affirme qu’il a fait une bonne campagne et bien géré la crise.
Grand soleil à Montréal. 16° C au jardin.
J’ai un pot de Nutella pour célébrer la victoire.
Selon un ami infiltré, TNS-Sofres donnerait toujours Hollande à 53,5%.
Les sondages restant des sondages, nous allons retenir quand même notre souffle jusqu’aux premières estimations…
Ministère de l’Intérieur : 71,96 % de taux de participation en métropole à 17 h, contre 75,11 % en 2007.
Résultats Toronto, où la gauche n’avait jamais gagné : Hollande 51,4% - Sarkozy 48,6%.
Sourires rue de Solférino.
20min.ch. D’après nos sources présentes au QG du Parti Socialiste, un nouveau sondage réalisé à 17h donnerait François Hollande gagnant à 53%. Certaines personnes haut placées du parti pensent même que ce chiffre pourrait atteindre les 54%. Par ailleurs, d’après nos informations, la plupart des gens présents au quartier général ont le sourire.
La RATP a fermé la station Bastille pour raisons de sécurité. La station Concorde reste ouverte.
Après une déclaration à Tulle (Corrèze), François Hollande devrait fêter, s’il est élu, sa victoire à la Bastille. Nicolas Sarkozy s’exprimera à la Mutualité, avant de participer, s’il est réélu, à un rassemblement à la Concorde.
Un sondage Ifop-Fiducial pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat estime à 81,5% le taux de participation à 20 h (85,3% en 2007).
Pause café avant le gros rush des estimations. 18,6° C au jardin.
Surveiller 20 onglets dans le navigateur, les courriels, les commentaires, iChat, Twitter… Ça chauffe.
Atlantico.fr. Plusieurs sites étrangers aisément accessibles à tout internaute français ont commencé à publier les résultats du vote de l’outre-mer ou des circonscriptions d’Amérique du Nord. De nombreuses estimations plus ou moins codées circulent sur les réseaux sociaux et de nombreux commentaires faisant état des tendances du jour sont déposés sur les sites d’informations.
Puisque l’égalité d’accès à l’information des citoyens est rompue de facto, Atlantico a décidé de mettre en place un dispositif ad-hoc permettant d’informer -en message privé- les internautes faisant la démarche de connaître les 1ères estimations réelles du scrutin avant 20h00.
Estimation participation CSA : 82 %.
Dispositif de police allégé place de la Concorde. Manifestation probablement annulée.
Grosse ambiance rue de Solférino.
À l’UMP, on prépare des “éléments de langage” : dénoncer la prise par la gauche de tous les pouvoirs. Prochain objectif : les législatives et la cohabitation.
Selon certain bien informé, animé par sa vieille rancune à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande pourrait annoncer dès ce soir l’ouverture au centre.
Tribune de Genève : À la Concorde, où Nicolas Sarkozy avait triomphé en 2007, une demi-douzaine de camions satellitaires déploient leurs câbles et positionnent leurs antennes. Mais aucun militant de l’UMP n’est visible sur la place livrée aux badauds et touristes.
Ça bougerait du côté de TNS-Sofres. François Hollande 55% - Nicolas Sarkozy 45% (TNS). À confirmer.
Tribune de Genève : De plus en plus de sources confirment la victoire de François Hollande. De tous les chiffres qui circulent, aucun ne donne Sarkozy vainqueur, pas même les deux candidats au coude à coude. François Hollande l’emporterait avec un score oscillant, selon les sources, entre 52% et 55% ; ce qui place le score que ferait le socialiste au-delà de la marge d’erreur propre aux sondages.
On dit avoir aperçu Michael Vendetta à Roissy-CDG.
RTS. François Hollande s’enferme dans son QG de Tulle avec ses plus proches collaborateurs. Avant d’entrer, il a signé des autographes et serré de nombreuses mains sous les acclamations de la foule.
Foule en délire rue Solférino. Rue de Vaugirard, ambiance calme, très calme. La réunion de cadrage s’y achève, les éléments de langage sont prêts.
Enfin une première estimation : François Hollande 52,5 %.
Selon Le Soir, le rassemblement UMP place de la Concorde est définitivement annulé.
Ambiance tendue salle de la Mutualité sur BFMTV.
Page d’accueil du site du quotidien belge Le Soir sans ambiguïté.
21.2° C au jardin, pour ceux qui se demandent.
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
-
53,3
-
-
Sarkozy
-
46,7
-
-
20min.ch : Notre envoyé spécial à Paris a recueilli des réactions de militants : « C’est une grande respiration pour tout le pays, avec la fin de la division, lâchent Sébastien et Mathieu militants au PS depuis plus de 10 ans. La crise demeure violente mais les efforts à faire se feront avec justice. Le ras-le-bol qui s’est exprimé à cette élection montre que les Français ont beaucoup trop souffert. Il faudra gouverner sans esprit de revanche. L’objectif maintenant c’est d’avoir une vague rose pour les législatives pour pouvoir gouverner avec le plus de marge possible ».
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
-
53,3
53,4
-
Sarkozy
-
46,7
46,6
-
« C’est un très grand bonheur » — Benoit Hamon.
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
52,6
53,3
53,4
51,4
Sarkozy
47,4
46,7
46,6
48,6
Le CSA me semble hors des clous… Douteux.
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
52,6
53,3
53,4
51,8
Sarkozy
47,4
46,7
46,6
48,2
La Mutualité commence à se vider.
Le troll est toulousain si vous vouliez savoir.
Libération. « À tout à l’heure à la Bastille », a lancé dimanche soir aux journalistes Manuel Valls, à la sortie du Conseil politique de la campagne du candidat socialiste, raconte l’AFP. Le directeur de la communication de François Hollande n’a pas voulu en dire davantage, rappelant que les résultats officiels seraient annoncés à 20 heures.
France falls back into socialism today, I’m very sad for my country. I want Christine @lagarde President in 2017. — Loïc Le Meur.
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
51,8
52,1
51,5
51,5
Sarkozy
48,2
47,9
48,5
48,5
RTS.info : L’Élysée est en train de se vider progressivement ; les ministres présents, dont Xavier Bertrand et François Baroin, se rendent sur les plateaux de télévision. Nicolas Sarkozy est en train de travailler sur le discours qu’il doit prononcer en début de soirée à la Mutualité.
Estimations de 20 heures, les premières diffusées par les médias français.
Ipsos
Harris
TNS Sofres
CSA
Hollande
51,9
51,9
52
51,8
Sarkozy
48,1
48,1
48
48,2
Sarko, c’est fini.
Selon la Libre Belgique, Sarkozy aurait déclaré à des ténors UMP : “je ne mènerai pas la bataille des législatives”.
La simplicité du scrutin français accroît le sex appeal de leur politique pour nos cerveaux francophones. Là où l’enjeu belge se perd dans les compromis, les négociations sans fin et les partis sans identité tranchée, le jeu français offre un ring, des bons et des méchants, des duels, un gagnant et un perdant. Le tout accompagné d’une rhétorique éblouissante, de débatteurs de talents, de grandes envolées et parfois aussi de grandes idées. Donnez-nous du Mélenchon qui flingue, du Sarkozy qui rentre dedans, du Mitterrand qui philosophe !
En fait, il n’y a que moi qui ai voté. Noey a décidé de ne pas voter, car elle estime que ne vivant plus en France, elle n’a pas à décider de ce qui s’y passe. C’est un point de vue que je comprends. Le mien est cependant différent, et j’estime qu’en tant que citoyen français, j’ai le devoir d’exprimer mon vote.
Il est vrai que c’est un peu délicat : nous sommes citoyens de deux pays. Si avoir plusieurs nationalités présente des avantages, cela s’accompagne aussi de devoirs, contraintes, et dans certain cas, dilemmes. En effet, que se passe-t-il lorsque deux pays sont en guerre et que l’on est citoyen des deux ? On se retrouve alors malgré soi embarqué dans un conflit, même si l’on ne le veut pas, et il se peut que l’on ait à faire des choix difficiles… Heureusement dans notre cas je pense que les probablilités de conflit ouvert sont très faibles.
Nous vivons au Canada, et chaque jour qui passe, nous nous ancrons davantage dans notre univers. Alors, sommes-nous Canadiens ? Français ? Et quid de notre héritage laotien ? Vietnamien ? Il n’y a pas de réponse tranchée, nous sommes un peu tout ça et régulièrement il faut nous remettre en question et nous interroger sur notre identité.
Pour ma part, j’ai fait le choix de Noey. La France n’est plus vraiment mon pays. Lorsque j’y retourne, je commence à m’y sentir à chaque fois un peu plus étranger. Ma France est faite d’images qui jaunissent dans un album intérieur. Je ne suis plus de son quotidien, je ne me sens plus autorisé.
Chaque jour fait que je suis québécois, le jour présent ayant de façon infime, mais toujours certaine, plus de poids que le précédent.
Peut-être que les gens qui votent de l’étranger s’ouvrent, plus ou moins consciemment, la possibilité d’un jour revenir en France, gardent comme un fil, une éventualité qu’ils n’osent biffer. Ce n’est pas mon cas. Je crois que les Français de l’étranger ne devraient pas avoir le droit de vote en France, au même titre que les étrangers résidants en France devraient l’avoir. Au jour le jour, c’est bien ta cité et ses règles qui contingentent ta vie, pas une idée au-delà de l’horizon.
Ton identité, ce n’est pas un morceau de papier plastifié. C’est bien plus malléable au présent et soluble au passé.
“On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger, pour apprendre à marcher. Être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard”. Ton nid, c’est où tu mets tes œufs. Je suis né quelque part, juste un repère, une histoire, un hasard.
MONTRÉAL – Les ressortissants français de Montréal ont voté majoritairement pour François Hollande, arrivé devant Nicolas Sarkozy au premier tour de l’élection présidentielle en France.
Le candidat du Parti socialiste a récolté 33,24 % des voix dans la métropole québécoise, contre 26,31 % pour le président sortant. Le résultat est similaire dans l’hexagone et les deux hommes s’affronteront donc le 6 mai prochain lors du second tour.
En France, c’est la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen qui s’est emparée de la troisième place alors qu’elle n’a pas convaincu les Français de Montréal (6,82 %). C’est le candidat centriste François Bayrou qui est arrivé en troisième position avec 13,36 % des voix, devant Jean-Luc Mélenchon (10,7 %), le candidat de l’extrême gauche, et Éva Joly (7,26 %), la candidate des écologistes.
Nous arrivons enfin dans la dernière ligne de cette campagne présidentielle française bien terne qui verra probablement la victoire attendue d’un candidat, plus par détestation de son opposant que pour ses qualités propres.
Exceptionnellement pour ce “live blogging”, Embruns est à l’heure de Paris.
Afin de me préparer pour cette journée particulière, je réalise un sondage “sortie des burnes” avec la collaboration de mon site vidéo favori. Résultats imminents.
Pause café. À Montréal, il est 7 h 15, temps couvert, 3° C.
Les citoyens de Saint-Pierre et Miquelon, collectivité d’Outre-mer, ont voté en premier. François Hollande arrive en tête avec 33,75%, suivi de Nicolas Sarkozy (18, 75%). L’écart entre les deux challengers est bien plus marqué qu’en 2007 où Ségolène Royal avait remporté 26,64% des suffrages contre 24,93 pour l’UMP. Elle avait largement remporté le 2e tour avec 60,86%. Marine Le Pen (FN) arrive en troisième position avec 15,81% des voix, suivie de Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) : 15,17%, François Bayrou (MoDem): 7,37% et Philippe Poutou (NPA): 3,81%.
En Guadeloupe, le candidat du parti socialiste arrive également largement en première position avec 57% des suffrages, contre Nicolas Sarkozy (23,40%). Cette fois Jean-Luc Mélenchon passe devant Marine Le Pen avec 5,38% des voix contre 5,16%. François Bayrou obtient 4,73% et Eva Joly (Verts) 1,47%.
En Guyane, même schéma: François Hollande se place en pôle position avec 42,73% des suffrages devant Sarkozy: 27,03% et Marine Le Pen: 10,5%. Jean-luc Mélenchon (7,91%) est suivi de près par François Bayrou (6,24%).
Pour Saint-Martin, l’écart est plus serré entre les challengers. François Hollande se place en tête 35,32% mais est suivi de très près par Nicolas Sarkozy avec 34% des voix. Marine le Pen obtient 12,5%, Jean-Luc Mélenchon 6,36% et François Bayrou: 6,34%.
57 % ? En Guadeloupe, François Hollande serait largement élu dès le premier tour.
Nicolas Sarkozy aurait pris connaissance des résultats définitifs pour l’outre-mer. Pas bon pour la digestion.
La dame qui me demande pourquoi je ne prends pas le bulletin Le Pen… Parce que moi je l’achète en rouleaux, connasse. — @Maitre__Folace.
Bonjour Padawan ! Résultats (au conditionnel) en Nouvelle-Calédonie : Sarkozy 50%, Hollande 25%, Le Pen 11.5%, Mélenchon 3%. Autant dire que ton île fait tache dans l’outre-mer…
S’il n’y a plus de sondages “sortie des urnes” stricto senso, il y a toujours des sondages effectués le dimanche sur des panels déjà établis. Ils servent principalement à “connaître le profil sociologique des différents électorats et les motivations de vote des électeurs, et de déterminer le profil des abstentionnistes et les raisons de l’abstention”.
Je suis étonné que la polémique sur le vote électronique n’ait pas rebondi lors de cette élection. Certains, comme Aude Baron, votent “zéro papier” aujourd’hui :
Premières estimations nationales qui circulent… À prendre avec un peu de sel. Je vois Hollande plus haut au vu des résultats des DOM-TOM.
Hollande
27-30%
Sarkozy
25-27%
Le Pen
15-17%
Mélenchon
13-14%
Bayrou
9-11%
Joly
2-3%
Poutou
1-2%
Nous attendons le taux de participation de 17 h communiqué par le Ministère de l’Intérieur.
Nicolas Sarkozy devait tenir plusieurs réunions à l’Élysée avec ses proches au cours de l’après-midi.
Une première réunion « technique » a commencé à 16 heures, en présence de sa porte-parole et de son directeur sa campagne, Nathalie Kosciusko-Morizet et Guillaume Lambert ainsi que son conseiller en communication Franck Louvrier. Il n’est pas certain que le précident-candidat participe à cette session.
A 18 heures, le président-candidat réunira autour de lui « un petit groupe » de proches. Outre Nathalie Kosciusko-Morizet, Guillaume Lambert et Franck Louvrier, seront présents son conseiller spécial Henri Guaino, son conseiller en stratégie Jean-Michel Goudard, et les spécialistes des sondages Pierre Giacometti et Patrick Buisson.
A 19 heures, une autre réunion aura lieu, avec les personnalités qui interviendront dans les médias à l’issue des résultats : François Fillon, Premier ministre, Jean-François Copé, patron de l’UMP, Xavier Bertrand, ministre du Travail…
Nicolas Sarkozy se rendra ensuite à la salle de la Mutualité à Paris, où se tient la soirée électorale de l’UMP. Il y fera une déclaration vers 21 heures.
Moins bien qu’en 2007 (73,87%), bien mieux qu’en 2002 (58,45).
Estimation Ifop : à 20 h, participation à 80%, abstention à 20%.
Le tag #radiolondres sur Twitter aura donné beaucoup de bruit, souvent drôle, mais noyant les rares informations pertinentes.
La minute “cute”.
[Photo Reuters.]
Selon Le Soir et une source UMP, des sondages qui circulent :
Ifop
Opinionway
Hollande
27%
28%
Sarkozy
25,5%
26%
Le Pen
16%
16%
Mélenchon
13%
13%
Bayrou
10,5%
10%
Sondage “sortie des urnes” selon La Tribune de Genève :
François Hollande obtiendrait 28% des voix, devant le président sortant Nicolas Sarkozy qui récolterait 26% des voix. Surprise de ce premier sondage, Marine Le Pen sort en troisième position avec 16% des voix, devant Jean-Luc Mélenchon avec 14%. François Bayrou arrive en cinquième position avec 10% des voix.
L’IFOP dément être à l’origine d’un sondage “sortie des urnes”.
Le Soir est déchaîné à Bruxelles…
“Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur à 17h30, transmis par un journaliste à Paris…”
Hollande
27%
Sarkozy
25,5%
Le Pen
16%
Mélenchon
13%
Bayrou
10,5%
Les instituts démentent en bloc tout sondage ce dimanche, la main sur le cœur. Mouais…
Sortie des urnes by CSA :
Hollande
29%
Sarkozy
25%
Le Pen
17%
Mélenchon
12%
Bayrou
10%
Qui sera probablement démenti dans les minutes qui viennent…
EXCLUEmbruns : Jean-Marc Morandini s’est réveillé à 17 h 26.
La plupart des bureaux de vote ferment. Les dépouillements vont commencer. Seuls les bureaux des grandes villes comme Paris, Lyon ou encore Marseille, restent ouverts jusqu’à 20 heures.
Commentaire de François Miquet-Marty, directeur associé de l’institut de sondages Viavoice, chez Libé :
Quand on regarde la répartition de la participation zone géographique par zone géographique, on remarque clairement que dans les départements de droite, comme les Yvelines, la Côte d’Or ou les Hauts-de-Seine, la participation est en baisse, tandis que la participation est plus forte dans des départements plutôt de gauche comme la Corrèze, le Gers, etc. Même s’il est bien sûr trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, il semble toutefois que la participation soit politiquement différenciée.
Je sens que je vais m’éclater dans l’opposition. — @Authueil.
Pause café. Il est 12 h 27 à Montréal et il fait 5,8° C dans mon jardin.
Premiers résultats de bureaux tests… À confirmer.
Hollande
28%
Sarkozy
26%
Le Pen
15%
Mélenchon
14%
Bayrou
11%
Joly
4%
Autres
2%
Dégonflage chez Libé !
Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération, s’invite sur le live de Libé. Voici son message :
“Nous vous avions donné rendez-vous à 18h30. A cette heure, nous ne disposons pas encore des estimations réalisées par les entreprises de sondage sur la base des 100 premiers bulletins d’un certain nombre de bureaux test. Sur internet et les réseaux sociaux circulent déjà des chiffres invérifiables et démentis par les sondeurs qui assurent ne pas avoir réalisé de sondages sortie des urnes. Nous devrions peut-être disposer d’ici 30 minutes environ des premières estimations que la loi nous interdit de publier. Le risque encouru est au minimum de 375.000 euros pour une entreprise de presse, sans parler d’autres conséquences économiques, réelles et sérieuses, qui fragiliseraient Libération. L’ensemble de ces sommes nous semble disproportionné par rapport à l’intérêt d’une information rendue publique à 20h.
En vous donnant rendez-vous ce dimanche soir, nous souhaitions porter ce débat sur la place publique. Et forcer les institutions à admettre leurs contradictions, au prix du ridicule et de contorsions risibles. Au passage, se trouve engagé un vaste chantier qui incombe aussi au législateur : repenser la structuration de ce qu’est l’espace public ; redéfinir ce qu’est un média par opposition à une correspondance privée ; réfléchir au désormais large partage, au-delà des seuls professionnels des médias, de la responsabilité de publier et de diffuser une information.”
Si j’ai bien compris Libération 2012 = Morandini 2007… une grande gueule, un buzz merdique pour coup de com’ et rien à l’arrivée. — @MMDP.
Publié par la Tribune de Genève à 18 h 44 :
Selon des fuites du Ministère de l’Intérieur français citées par le quotidien belge L’Écho, François Hollande arriverait en tête avec 29%, Nicolas Sarkozy suivrait avec 25%, Marine Le Pen serait effectivement le troisième homme avec 17%, Jean-Luc Mélenchon recueillerait 12% des voix tandis que François Bayrou plafonnerait à 10%.
On dirait que l’Agence France Presse a craqué…
Le Soir : Hollande (28-29%) et Sarkozy (25-26%) qualifiés pour le 2e tour, selon des sources concordantes (AFP).
TdG : L’AFP viole (presque) l’embargo : L’Agence France Presse (AFP) décide finalement de mettre à la disposition de ses clients (médias suisses notamment) les informations sur les estimations qui sont en sa possession. Toutefois, pour respecter la loi électorale française, l’AFP ne diffusera aucune information sur les estimations auprès du grand public via ses services internet avant 20H00.
1re estimation IPSOS recueillie par un journaliste à Tulle : Hollande 27,4 % ; Sarkozy 25,7 % ; Le Pen 20 % ; Mélenchon 11,5 % ; Bayrou 9 % ; Joly 2,2 %.
Ce sont vraiment des guignols chez Libé :
19h05. L’AFP a délivré des estimations à ses clients. Des chiffres circulent, mais les écarts varient drôlement entre les candidats. Rien de vraiment fiable, encore. Et, de toute façon, il n’est pas 20 heures…
Le Soir, Jurek Kuczkiewicz : Toutes les rédactions parisiennes, informées par les instituts de sondages, travaillent maintenant sur base des fourchettes suivantes: Hollande entre 27 et 30, Sarkozy entre 25 et 27. Le Pen entre 16 et 20, Mélenchon autour de 13, Bayrou 10.
Un de nos journalistes nous indique sur sur 10 % des bulletins dépouillés, Hollande est nettement devant, et Le Pen autour des 20%.
Aurélie Filippetti, députée PS et membre de l’équipe de campagne de François Hollande, salue “un très bon score de premier tour, la dignité a payé”, dans une déclaration au Monde.
Ça fuite de partout !
Ipsos
Harris
TNS
Hollande
27%
28,5%
29%
Sarkozy
26%
25,4%
27%
Le Pen
20%
20,5%
18,5%
Mélenchon
11,5%
10,5%
10%
Bayrou
9%
9%
9%
Joly
2%
2,2%
-
Ipsos
Harris
TNS
Hollande
27,4%
29%
29%
Sarkozy
25,7%
26,7%
27%
Le Pen
20%
19,9%
18,5%
Mélenchon
11,5%
10,5%
10%
Bayrou
9%
8,3%
9%
Joly
2,2%
2,3%
-
Marine Le Pen est pointée aux environs de 17% à 20,7%. Pour la candidate du Front national, c’est une victoire personnelle. Même si elle n’est pas au second tour comme son père Jean-Marie Le Pen en 2002, elle fait un score comparable à celui qu’il avait alors obtenu il y a cinq ans (17%). La chef de file de l’extrême droite, qui avait fait le pari de « dédiaboliser » son parti, n’a pas échoué dans cette entreprise. Elle peut espérer à présent « casser » le paysage politique et tenter une recomposition de la droite en tentant de s’allier avec l’aile la plus dure de celle-ci.
Jean-Luc Mélenchon voit quant à lui s’éloigner son rêve. Le candidat du Front de gauche n’a pas accompli ce qu’il aurait considéré comme un « exploit historique » : devenir le « troisième homme » de l’élection, en dépassant la candidate du Front national. Mais avec un score entre 10,5 et 13%, il n’a pas à… rougir. Il restera la surprise de cette cuvée présidentielle 2012 et pourra peser de son influence pour mettre le curseur de la politique à gauche en cas de victoire de François Hollande le 6 mai. Même si, comme il l’a toujours dit, Jean-Luc Mélenchon ne fera pas partie d’un gouvernement socialiste en cas de victoire de la gauche dans deux semaines.
Pour François Bayrou, la déception est amère. Le centriste, qui avait été le troisième homme de l’élection il y a cinq ans avec 18,5%, s’effondre ce dimanche. Il n’obtient plus qu’entre 8,7 et 10% des suffrages. Et cela, alors que le climat de crise et d’inquiétude pour la zone euro aurait dû profiter à celui qui avait averti très tôt du danger que représentait la dette. Avec un tel score, il ne sera même pas l’arbitre de l’élection. Quand bien même Nicolas Sarkozy lui ferait les yeux doux pour Matignon, le compte n’y serait pas pour l’emporter. Le centriste aurait ainsi tout à perdre en se ralliant à celui dont il n’a cessé de prendre ses distances ces dernières années. Même la tâche de recomposer le centre, en agrégeant autour de son MoDem les chapelles du « Nouveau centre » (d’Hervé Morin) et du « Parti Radical » (de Jean-Louis Borloo), ne sera pas aisée pour lui.
Au soir du premier tour, « un tout nouveau match commencera », avait coutume de répéter Nicolas Sarkozy aux plus sceptiques de ses lieutenants. Mais on voit mal, désormais, comment, même en mettant le cap encore plus à droite qu’il ne l’avait fait au premier tour, il pourrait encore inverser la tendance en espérant récupérer les voix du Front national. Le pari gagnant qu’il avait fait en 2007 (siphonner les voix de l’extrême droite) vient de montrer cinq ans plus tard toutes ses limites. En banalisant les thèses du FN tout en décevant son propre électorat, il a ramené les électeurs de la droite la plus dure à leur bercail.
Selon l’institut de sondage OpinionWay, elle [l’abstention] pourrait être de 26%, alors qu’elle avait été de 16% au premier tour de la présidentielle de 2007. La campagne n’a pas passionné et le premier tour est organisé alors qu’une partie des Français sont en vacances.
Le record d’abstention à un premier tour avait été enregistré en 2002, avec un taux de 28,40%. A l’époque, l’extrême droite avait créé la surprise en se qualifiant pour le second tour.
“Plus l’abstention est élevée, plus cela peut avoir une incidence” sur les résultats, estime Emmanuel Rivière de l’institut de sondage TNS Sofres. Traditionnellement, l’abstention bénéficie davantage à la droite, touchant plus l’électorat de gauche comme les jeunes et les ouvriers. Ce pourrait ne pas être le cas cette fois, selon Emmanuel Rivière.
Selon OpinionWay, un électeur sur quatre n’a pas encore arrêté son choix pour le premier tour. En 2007, 22% de ceux qui sont allés voter ont hésité jusqu’au dernier moment.
Donc, une bonne fois pour toute : si vous vous trouvez à l’étranger, vous pouvez discuter tranquillement des résultats, et si vous parlez tellement fort que vous pouvez être lu depuis la France, vous ne tombez pas sous le coup de la loi pénale. Toute hypothèse contraire revient à dire que publier sur internet impose de respecter toutes les législations de tous les pays connectés à l’internet, cumulativement, ce qui, quand on va arriver aux lois iraniennes, syriennes, birmanes et nord-coréennes, va rapidement poser problème.