Journal de bord

(…) La raison, la seule et unique, c’est pas le fric c’est la survie de la boite. Nos dissensions internes ont conduit Gandi, depuis deux ans, à ne plus être capable d’évoluer. Coincée entre un “tant que ça gagne on touche à rien” et un “faut faire des trucs avec ce blé”.

Pour résumer ce qui n’est pas résumable.

Parler ici “d’incompatibilité d’humeur” c’est plus qu’un euphémisme. Je ne compte plus les crises de nerfs et les crises de larmes, la peur physique de devoir aller négocier avec certains lors des AG et j’en passe. Et cette situation durait depuis plus de 2 ans. (…)

Nous n’avons choisi ni la plus grosse offre ni la plus petite: nous avons choisi l’offre de quelqu’un qui aime Gandi et qui souhaite en faire ce que nous-mêmes souhaitions en faire.

[Laurent Chemla, à lire dans mes commentaires.]

…que je ne saurais voir.

Chez Cossaw : Incompris.

Si je déplore l’incompréhension de certains hétéros coincés, qui ont un peu mal a supporter la controverse et jugent sans rien savoir, j’éprouve un profond dégoût vis-à-vis des pédés “normatifs” et je serai toujours du côté des folles. L’année prochaine, pour sûr, je serai du côté de la “Marche des Tordues”, loin des pères La Pudeur, des lâches, des intolérants et des hypocrites.

Les pédés bien propres sur eux ont la mémoire un peu courte. Les folles ont toujours été à la pointe de nos combats.

Être gay est un combat et l’est toujours.

Et être transgenre, c’est encore plus dur.

J’ai connu assez de souffrances dans mon entourage, j’ai un peu souffert moi-même, pour être révolté sur le sujet. Être gay, on en souffre toujours, quoiqu’on en dise, même en France, et sans doute même plus qu’ailleurs (si je compare au Québec, que je connais bien, par exemple). C’est certes infiniment mieux aujourd’hui que lors de ma jeunesse, mais la route est encore longue, et à lire et entendre certains jeunes, je me dis que le combat sera perpétuel.

À côté de chez vous, il y encore des petits jeunes en souffrance qui vont partir à la dérive, rejetés par leur famille, par leur milieu. Il vont finir dans la merde. Au mieux dans le suicide, au pire dans la came et la séropositivité. Ça ce passe à côté de chez vous. Pour ceux de Vésoul ou de Clermont, qui n’ont pas la chance d’être des bobos de l’Est parisien dont le Marais constitue le seul univers ludique et lubrique ?

Autant un hétéro homophobe et intolérant à la diversité des sexualités, ça me parait être dans l’ordre des choses, autant un gay, je trouve ça criminel.Vive les putes, vive les trans, vive les travs. Elle vous tendent le miroir insupportable de notre société pourrie et intolérante, de votre sexualité minable et de vos esprits bornés. La vraie révolution, elles seules la connaissent. Votre petitesse, aussi.

P.S. Et une pensée émue à Michel V. qui représente pour l’image même de l’hétéro post-moderne et décomplexé. (Et qui publie des commentaires intelligents sur un blogue où je semble impitoyablement censuré par des filtres de merde.)

Un petit peuple qui pense petit. La grande noirceur, c’est fini. Il serait temps que l’intelligence et l’esprit redeviennent des valeurs au Québec. Il en va de sa survie.

Parce qu’il y en a marre des complexes, de l’effacement et de son corollaire : les rancœurs. La France qui nous a abandonné, et blah, blah, et blah-blah-blah, les Anglos, les Zaméricains, mêmes rengaines usées.. L’âge adulte et l’autonomie, c’est pour quand ?

Le sentiment qui manque le plus au Québec, c’est la fierté.

Soyez fiers, intransigeants. Oubliez les démons du passé.

Moi, je compte sur vous. Parce que j’ai pas envie d’aller vivre dans un pays de rancuniers où la pitoyable devise c’est “Je me souviens”.

Alors, je sais, on vous prend comme vous êtes. Et rien ne vous insupporte plus que les leçons des autres. Mais, parfois, vous n’êtes pas facile à prendre.

J’avais oublié de lier cet hommage à ma personne. (Je précise qu’il s’agit bien sûr de pure fiction…)

Je n’imagine pas un seul instant qu’un seul mec ignore les bienfaits du massage prostatique…