Journal de bord

mardi 13 novembre 2007

Happening

Certes, le spectacle des AG est incommensurablement plus ennuyeux que celui des concerts organisés par Bill Graham. Pourtant, on y trouve des opportunités du même ordre, et une occasion unique d’assurer une socialisation qui dépasse les cadres de la routine quotidienne. Si l’on retient une telle hypothèse, il devient impérieux de participer à au moins une grève au cours de son cycle d’études, lequel dure le plus souvent entre trois et cinq ans ; il faut donc à la fois remercier le ministre qui founit cette occasion, et se précipiter pour la saisir.

Le mouvement offre une opportunité unique d’expérimenter la vie pour de vrai, de trouver un semblant d’autonomie, de vivre une expérience éloignée du cadre scolaire, à un âge où l’on n’a pas connu grand’chose d’autre. Dans la confrontation au réel, on prête aux plus déterminés l’intention d’aller, demain dès l’aube, vérifier sur le terrain les vertus oubliées de la solidarité étudiants/travailleurs en bloquant les voies de la SNCF : ça risque d’être chaud ; ça sera, à coup sûr, formateur.

[DirtyDenys : “(sais pas) quoi faire ?”.]

1. Le 13 novembre 2007,
Baptiste

Personnellement, j’ai déjà eu le CPE il y a deux ans, j’aurai pu me passer de la LRU.

2. Le 13 novembre 2007,
Denys

Moi, personnellemnent, c’est comme Baptiste

(Mais cette année, privilège du M2, les cours ont lieu dans un centre de recherche du CNRS ; même plus besoin d’aller à la fac)

Blah ? Touitter !

Publi-reportage

Comme le disait mon maître à penser Loïc Le Meur,“traditional media send messages, blogs start conversations”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela converse fort…

Qu’on me comprenne bien : cela ne me choque pas que des sites qui commencent à atteindre une certaine audience veuille pouvoir la monétiser - car tout travail mérite sa peine. Dans ce cas précis, chacun se justifie en expliquant que les publi-reportages et les publi-rédactionnels existent depuis des lustres dans la presse papier. Seulement il faut tout de même aller jusqu’au bout de la comparaison. Lorsque Le Point ou l’Express publient ce genre de choses, ce ne sont pas les journalistes qui rédigent mais des employés de la régie publicitaire du magazine qui relaient une mise en avant validée préalablement par l’annonceur… pas l’éditorialiste en chef qui se met à vanter les mérites d’une marque bien connue.

[…] Voici où je veux en venir : un site éditorial, en tant que média, n’a pas évidemment à suivre toutes les contraintes du métier de journaliste de presse écrite. Mais le contrat qu’il ne passe pas avec la profession, il le passe avec ses lecteurs. Un contrat de confiance lie en effet le media internet et son lectorat : le lectorat vient parce qu’il y trouve une forme d’information et de divertissement que le site lui fournit. En contrepartie, l’éditeur s’autorise à se rémunérer en commercialisant son audience d’une forme ou d’une autre. Mais lorsque l’on en vient à mêler de manière aussi transparente contenu et publicité, il y a un risque que le capital confiance que le lecteur accorde au site s’effrite fortement.

[Blog-conversion.com : “Affaire Ebay / Editorial et Publicité : la confiance ne tient qu’à un fil”.]

1. Le 13 novembre 2007,
XIII

Tiens, Loïc est ton maître à penser maintenant ? Moi j’avais cru comprendre que son cerveau n’était pas la partie de son corps qui t’attirait le plus… :-)

2. Le 13 novembre 2007,
Damien B

Lorsque Le Point ou l’Express publient ce genre de choses […]

Et en plus, on a normalement obligatoirement une petite mention publi-XXX (qui sait se faire discète, mais qui est présente).

Mais lorsque l’on en vient à mêler de manière aussi transparente contenu et publicité

Je ne suis pas sûr que Гласность soit le terme qui convienne… ou alors une transparence de polichinelle.

3. Le 13 novembre 2007,
Eolas

NB : Гласность = Glasnost, “transparence, ouverture” en ruskoff.

4. Le 13 novembre 2007,
Mox Folder

Le problème c’est que les bloggueurs ont les chevilles tellement enflées qu’ils n’accepteraient pas que leurs billets soient directement dictés par quelqu’un d’autre…

Faut pas déconner, on est libre quoi… Et puis on a un sens de l’éthique ou on n’en a pas !

5. Le 13 novembre 2007,
Marc

Mais après tout c’est un problème entre les lecteurs et le blogguer non ? Qui c’est qui va perdre de la crédibilité ? Le fonctionnement classique des médias, avec l’ensemble de ses avatars, dont les publicitaires, cherchent à se transposer dans la Blogosphère, la question est maintenant de savoir qui va vouloir rester indépendant et quel est l’objectif des bloggeurs.

Sur le sujet de la séparation entre les publi-communiqués et les papiers des journalistes dans la presse écrite, j’ai un peu de mal à y croire tant certains papiers ressemblent à des commandes…

6. Le 13 novembre 2007,
Mox Folder

Marc, oui il faut savoir de quoi on parle. Un magazine comme Stuff par exemple c’est que de la pub (et quelques jolies filles), mais on n’attend pas la même chose d’un Stuff que d’un SVM par exemple.

Les magazines de mode - ou plus généralement féminins - sont aussi pas mal financés comme ça il me semble.

7. Le 13 novembre 2007,
be-rewt

Ça ne fait “que” quatre ans.

8. Le 13 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

Wow ma biroute, quelle mémoire !

9. Le 13 novembre 2007,
Anne Onyme

Oui, y’en a là dedans… Ahem.

10. Le 13 novembre 2007,
P. B.

“tout travail mérite sa peine” Vraiment ?

11. Le 13 novembre 2007,
alphoenix

Surtout qu’après avoir vu les pubs, tout ça ne vaut vraiment pas ça. Au fait, je pense qu’ils pourraient vous en remercier avec un peu d’argent parce que peut-être que les autres en parlent une fois, mais vous la jouer fine en disant que vous n’allez pas le faire, en ne le faisant pas, en montrant ceux qui l’ont fait et en analysant ensuite pourquoi d’autres l’ont fait !

12. Le 13 novembre 2007,
Yves Duel

Ca y est j’ai compris (3ème lecture) : vous la joueZ fine !

oui, il a raison !

13. Le 14 novembre 2007,
Damien B

“tout travail mérite sa peine” Vraiment ?

Boh non, c’était bon au temps des soviets ça… aujourd’hui on a la rémunération sans douleur.

Blah ? Touitter !

L’art et la manière

Internet et opinion : “RP on-line ou bon vieux spam ?”. Où l’auteur rappelle fort à propos le récent coup de gueule de Chris Anderson.

“C’est la manière de communiquer et l’agence qui est avant tout mis en cause. Les agences vont devoir s’habituer à être nominativement mises en cause et décriées si leurs actions de communication sont mal conçues. Ce n’est plus uniquement l’image de marque du client qui peut être attaquée mais tout aussi bien l’image de marque du mandaté, les agences de com en l’occurrence.”

Faire pipi debout

Je bénis chaque jour le Seigneur de m’avoir fait mâle (et pédé aussi…).

1. Le 13 novembre 2007,
Kozlika

Tu as tort, c’est peut-être là l’une des clés des capacités d’imagination et d’inventivité des femmes (tant hétérosexuelles qu’homosexuelles) bien supérieures à celles des hommes car sollicitées plusieurs fois par jour. Il faut absolument faire des études sur les hommes auxquelles leurs mères ont appris à faire pipi assis et subséquemment à faire appel eux aussi à la recherche des alternatives en toilettes publiques. Je ne serais pas étonnée qu’ils atteignent des scores proches des nôtres.

2. Le 13 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

Ah, chère Kozlika, le bonheur des pissotières qui ne te sera à jamais accessible… Ne me parle pas de ces eunuques, dressés par des mères excessives, qui pissent assis et qui ne savent ce qu’est être un homme.

3. Le 14 novembre 2007,
ouam

T’es pas un homme parce que tu pisses debout, t’es juste un bipède … et dans bipède y’a …

4. Le 14 novembre 2007,
XIII

Laurent, ton commentaire est affreusement machiste !

5. Le 14 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

@XIII : à dessein. Et puis je trolle chez moi quand je veux, non mais…

6. Le 14 novembre 2007,
MGZA

Et Dieu dit à Adam : “Bonne nouvelle, en plus du cerveau, il me restait assez de glaise pour t’ajouter un pénis ! Par contre, tu n’auras jamais assez de sang pour alimenter les deux en même temps…”

Genèse O/O.1

7. Le 14 novembre 2007,
karl, La Grange

pisser debout is sooooooo unmale…

8. Le 16 novembre 2007,
Thierry

Pourquoi ne pas remercier plutôt le FSM qui est au moins aussi responsable que Dieu ?

Blah ? Touitter !

Expression artistique

Au désormais célèbre collège Félix-Djerzinski de Staincy-en-France, je note dans ce qui ressemble à un “rapport de gendarmerie” du professeur d’histoire-géographie cette intolérable marque d’intolérance envers la Tecktonik :

15 h 40. Cinquième. Je voudrais bien éviter d’exclure Alberto de mon cours, pour une fois. Ça ne va pas être évident : il est entré dans la classe en dansant la tecktonik. Pendant que les autres planchent sur l’histoire de Mahomet, je m’assois à son côté. Il est de toute évidence heureux que je ne m’occupe que de lui. Il essaie de répondre aux questions. Sa bonne volonté est touchante. Mais je ne me suis pas éloigné de lui depuis dix minutes, qu’il recommence son numéro.

1. Le 13 novembre 2007,
un professeur du Sud-Ouest qui souhaite garder l’anonymat

Il se confirme que la Tektonik est la grande affaire en 6ème et 5ème.

Moi-même qui vous parle, dans mon collège Horace de Miremont, sis dans les beaux quartiers, sur le coup de 15h40, après avoir fait entrer mes élèves (de 5ème), je me vis dans l’incapacité de faire cours. La raison ? un intolérable raffut sous mes fenêtres. Je sortis donc et constatai que nombre d’élèves de la 6ème 5, en attendant leur professeur, criaient tout en filmant et photographiant à l’aide de téléphones portables le dénommé Maximilen R. qui s’adonnait à une démonstration de tektonik.

Je mis fin à ce trouble en les menaçant de rapporter l’incident sur Facebook.

2. Le 13 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

Chère professeur du Sud-Ouest, je vous savais sévère, mais pas à ce point. Vous sachant protectrice des Arts, je suis d’autant plus surpris de votre intransigeance.

3. Le 14 novembre 2007,
Gillou

“Je mis fin à ce trouble en les menaçant de rapporter l’incident sur Facebook.”

Enorme :D

4. Le 14 novembre 2007,
Xavier

6e et 5e ? Pfffft, bagatelle que cela. Ma chère et tendre, malheureuse TZR de l’académie de Versailles, à découvert ses nouvelles classes lundi matin, en banlieue située après deux. S’il se trouve que les 6e sont tout choupinous, et les 5e encore un peu, les 3e c’est une calamité. Non-seulement les 3e sont BÊTES à manger du foin, et peuvent être très méprisants face à un prof Bac+5, mais, je cite de mémoire en arrangeant les mots à ma convenance, “quand tu vois arriver dans ta classe 23 gamins habillés pour danser la tektonik, tu as peur l’avenir de l’humanité”.

D’où, renseignons-nous.

Blah ? Touitter !

République hétérosexuelle islamique

Homosexuals deserve to be executed or tortured and possibly both, an Iranian leader told British MPs during a private meeting at a peace conference, The Times has learnt.

Mohsen Yahyavi is the highest-ranked politician to admit that Iran believes in the death penalty for homosexuality after a spate of reports that gay youths were being hanged.

President Ahmadinejad, questioned by students in New York two months ago about the executions, dodged the issue by suggesting that there were no gays in his country.

[The Times: “Gays should be hanged, says Iranian minister”.]

Faudrait savoir, ça existe ou pas une tapette iranienne ? Parce qu’on ne peut pendre (et torturer) ce qui n’existe pas. Quelle cacophonie. J’espère qu’ils ont plus de cohérence dans le développement du nucléaire.

1. Le 13 novembre 2007,
Docteur Peuplu

Mieux vaut prévenir que guérir ?

[c’était un commentaire ironique je précise]

2. Le 14 novembre 2007,
Gnouff

Oui ca existe, pour faire court ils restent discrets pour pas se faire pendre, mais ils ont quand meme du gel, des t-shirts vraiment moulant, des portables de toutes les couleurs, et on a l’impression qu’ils vont se mettre à danser de la tectonick à tout moment (attention ceci est une vision biaisée venant d’un reportage TF1)

3. Le 14 novembre 2007,
Manu

Il parlait peut-être des homosexuels dans les autres pays ? :|

Blah ? Touitter !

Petit bourgeois social-démocrate

Là où je vois que je suis devenu un petit bourgeois, c’est par le mépris amusé que m’inspire les protestations étudiantes du moment. Ah et peut-être ai-je vieilli, aussi. C’est terrible mais les totos énervés qui font du bourrage d’amphi comme d’autres du bourrage d’urnes et qui refusent tout autre forme de vote au nom de la “démocratie” - normal coco, l’avant-garde est plus éclairée que toi - me font exactement penser aux retraités giscardiens qui craignaient l’arrivée des chars rouges sur la place de la concorde après mai 1981.

[…] le privé est justement le problème. Que fait-on après des études de socio au Mirail si on plante les concours d’enseignement ou on ne parvient pas à devenir chercheur, choses statistiquement très probables vu la raréfaction (d’ailleurs scandaleuse) des postes en sciences humaines ? On fonde un soviet autonome, ou… on bosse dans le privé ? Or si je sais bien que la fac doit être avant tout le lieu d’une transmission gratuite et désintéressée des savoirs fondamentaux, il se trouve qu’elle est également une formation professionnelle. C’est peut-être l’horreur, c’est peut-être une concession mais c’est comme ça.

Du coup les délires de pureté idéologique anti-loi LRU me font pitié. Et d’autant plus que cette loi n’est pas une bonne loi, à l’évidence ; elle ne promet pas grand chose de plus, donne trop de pouvoir aux présidents dont on ne sait pas comment ils sont nommés ou évalués, et généralement entérine bien plus un système universitaire à deux vitesses qu’elle ne cherche à le combattre. Ce texte pue l’obsession des classements internationaux, mais fait largement l’impasse sur les grandes questions, de la signification de la connaissance à la formation professionnelle.

On se retrouve donc avec une loi de merde contestée par des jeunes stals ; dans les deux cas, ce qui fait terriblement défaut, c’est l’absence totale de perspective d’amélioration consensuelle (oui je suis très socedem ce soir) du statut universitaire, et l’impossibilité d’avancer sur les sujets qui fâchent (sélection ?).

[Radical Chic : “Blocage dans les têtes”.]

(Oui, c’est super long comme citation, mais lorsque c’est si bon, on ne compte pas… Et difficile d’isoler une phrase dans sa prose. Je suis aussi secrétement lubriquement amoureux de Guillermo, mais, c’est une autre histoire… l’effet petit bourgeois social-démocrate, probablement.)

1. Le 13 novembre 2007,
Docteur Peuplu

C’est bien vrai.

Je ne me renseigne pas trop sur tout ça, mais j’ai du mal à comprendre pourquoi on critique la réalisation d’un système universitaire qui essaye d’offrir une formation en adéquation avec la réalité professionnelle ?

Cette loi est peut-être à côté de la plaque je ne sais pas.

Je suis dans une université Québécoise (Réseau UQ), ici l’État est impliqué à moitié pour le financement (il pose donc des conditions, ce qui est bien). L’autre moitié ce sont notamment les entreprises (et les étudiants qui payent leur scolarité).

Du coup, ils essayent de donner un enseignement de qualité… qui correspond aux attentes des entreprises (puisqu’au final, l’objectif c’est quand même d’être embauché). Pour les recherches, pas de soucis, certaines se font conjointement avec des entreprises du secteur, d’autre non (d’où le financement du gouvernement du Québec par exemple).

Enfin moi je suis vendu de toute façon, j’étudie dans ce système et la plupart des français que je crois sur le campus, du moins ceux avec qui je discute, le trouvent aussi très bien.

En tout cas, plusieurs québécois ont l’air de s’inspirer de la France pour faire un système “plus égalitaire”, faudrait qu’ils aillent y faire un tour, ce serait instructif.

2. Le 13 novembre 2007,
Alphoenix

Selon un sondage de sortie des urnes, Nicolas Sarkozy n’a été élu que par 42% des étudiants. L’université a certainement besoin d’être remise en état, mais les étudiants n’ont pas choisi cette position là, celle de Nicolas et de sa Ministre. Et peut-être que ce raisonnement n’est pas démocratique, mais qui a dit que la démocratie était une panacée ? Je suis tout à fait d’accord sur le fait que les étudiants qui refusent un comportement plus représentatif des volontés estudiantines et à ces rouges et noirs qui souhaitent réveiller les âmes au Grand Soir. Mais il faut quand même être honnête, Nicolas n’a pas été élu par nous (je suis étudiant) et donc, il s’occupe des jeunes actifs et des retraités qui l’ont élu.

3. Le 13 novembre 2007,
Christophe

@Alphoenix : absolument, la LRU est prévue pour faire plaisir aux jeunes actifs et aux retraités, comme chacun sait.

4. Le 14 novembre 2007,
Eric

Que des partenariats avec les entreprises puissent être bénéfiques, j’ai vu peu de gens le contredire. Maintenant ça se fait déjà, pas besoin d’une loi pour ça.

La loi par contre prévoit plus ou moins l’autonomie, et à terme l’autofinancement par le privé. On risque se qui se passe aux US et dans d’autres pays : la cloture ou le dépaysement de domaines indispensables mais peu utiles aux entreprises (oui, ça existe).

Ca va des langues non majoritaires, à l’histoire, à l’art, etc. Le chinois, le japonais ou l’anglais ne risquent rien, mais peu d’universités ont utilité à maintenir de l’italien. C’est utilisé, mais pas assez centré/important pour qu’une entreprise finance particulièrement ça.

Bref, les domaines qui ne sont pas purement utilitaires seront des centres de coût par rapport aux autres, qui prennent de l’argent aux départements “rentables” (via les financements). Combien de temps avant qu’on en ressente les effets ?

L’enseignement est important, même dans les domaines “non rentables”. La culture générale et l’étendue des connaissances ne se mesure pas en terme de rentabilité. C’est le rôle de l’état que de financer tout ça, pas celui des entreprises.

Ce n’est qu’un effet parmi d’autres (le risque d’isoler quelques universités d’élite encore plus que maintenant).

5. Le 14 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

@Alphoenix : avez-vous songé que les étudiants blonds en filière agronomie ont voté à 54,76 % pour Nicolas Sarkozy ? Qu’est-ce qu’on fait pour eux ?

Vous savez, le problème majeur de l’université, c’est qu’on y laisse entrer des Alphoenix. C’est devenu un dépotoir faute de sélection.

6. Le 14 novembre 2007,
Mussipont

Ce qui est fou c’est que ce débat sur l’Université a déjà eu lieu en 1986…rappelez vous, la loi Devaquet ! La France est quand même un pays qui bouge pas trop. Faut il en rire ou en pleurer ?

7. Le 14 novembre 2007,
Guillermito

Ces mots de Guillermo me font sacrément penser a des chansons pleines de désillusions de Miossec, dans son album magistral, “Baiser” :

“Ca sent le brûlé”

> “Allez, allez, dis-moi réponds
D’après toi qu’est-ce qu’il en reste
De toutes nos belles illusions
De toute cette odeur de jeunesse
On était si beaux, si bons
Et voilà que je nous déteste
Avachis dans le salon”

Et surtout “On était tellement de gauche” :

> “C’est drôle de voir
ce que nos pensées sont devenues
On était tellement de gauche
Aujourd’hui on ne sait plus
(…)
Et quand vous apprenez un jour pas la poste
Que de vous, de vous on ne veut plus
Vous repensez alors au cocktail molotov
Ca ne serait pas arrivé si on s’était battu
Mais c’est trop tard pour que l’on rechausse
Les vieilles idées que l’on croyait perdues
C’est désormais bon pour les gosses
Allez les enfants, foutez le raffut”

C’est chiant de vieillir. Dans mon cas, je crois que je vais (ou suis déja) passer directement de jeune con a vieux con, sans meme passer par le stade adulte.

8. Le 14 novembre 2007,
Gillou

@Eric : C’est sûr que c’est un risque de voir certaines filières disparaître seulement est-il encore possible de conserver des filières qui vont produire 80% de chomeurs à la sortie ? C’est ce que vous dîtes implicitement puisque vous dîtes que ces filières ne sont pas intéressantes “économiquement” pour les entreprises. Je pense de plus qu’un peu plus d’adéquation entre la formation universitaire et les besoin d’une entreprise serait vraiment un plus, car pour l’instant c’est loin d’être le cas dans toutes les filières.

La loi Pécresse n’a pas l’air exceptionnelle, elle pose pourtant certaines bases qui me semblent aller dans le bon sens. Alors pourquoi voter le bloquange et demander le retrait de la loi en condition sine qua non de négociation ? Pourquoi ne pas commencer par négocier tout en sachant rester à sa place dans la négociation ?

Par “rester à sa place” j’entends ne pas demander de choses farfelues qui bloqueront la négociation, de toute façon le gouvernement mènera quand même la danse et aura le libre choix au final de la conduite à adopter…

9. Le 14 novembre 2007,
Guillermo

Ouais Miossec le dit mieux que moi, et le ramollissement idéologique, et l’indulgence pour les p’tits jeunes qui foutent la merde.. . enfin

Laurent, si c’est lubrique c’est pas de l’amour ! Enfin de toute façon je préfère les femmes (tu peux pas lutter :)

10. Le 14 novembre 2007,
Une étudiante privée du droit d’étudier !

De toute façon, c’est à la mode en ce moment de s’opposer à cette loi. Dans ma fac, ça fait 3 semaines qu’on a pas eu cours, on est dans l’incertitude la plus totale concernant les examens ! Et ca les amusent bien, les syndicalistes de chez SUD… Parce qu’à part faire mumuse avec des chaises pour bloquer les accès, y’a pas énormément de propositions ! Et je vous dis pas le tollé quand on dit qu’on aimerait stopper le blocage… Alors, on me parle de droits d’inscription qui vont augmenter, de filières qui vont disparaître, que seuls les plus riches auront accès à l’enseignement… mais franchement, en sortant de la fac, que peut-on espérer ? Les plus malins auront déjà prévu d’intégrer une école ou un institut spécialisé, dont les frais d’inscription sont certainement bien plus élevés que ceux qui pourraient être mis en place avec cette loi. Les autres, sans vouloir généraliser, sont composés en une majorité de glandeur qui passent leur journée à distribuer des tracts pro-LCR. En parallèle, il y a des tas de gens qui se démènent pour pouvoir étudier, qui sont obligés de demander une bourse ou de faire un prêt étudiant ! Non seulement ils sont pas sûrs de trouver du boulot à la fin, mais désormais, ils ne sont même plus sûrs d’obtenir leur diplome étant donné que la fac est bloqué les 3/4 du temps… Sans parler des insultes qu’on se prend si on ose émettre une critique. Ah, et puis ils me font bien rire les bloqueurs à Rennes, le vote à ballot secret anti-démocratique ? Pourtant, on a pas élu Sarkozy à main levée ! Parlons-en d’ailleurs des AG où on vote à main levée… si on a une majorité et qu’on va dans le sens du blocage, tout va bien, mais si on a une majorité et qu’on s’y oppose, les organisateurs ne savent plus compter…

11. Le 14 novembre 2007,
Eric

On parle bien des filières avec 80% de chomeurs (ou réorientations) à la sortie.

J’assume totalement, ces filières là il faut les laisser ouvertes. Pas pour le bonheur de produire des chomeur, mais parce que l’enseignement n’a pas uniquement pour vocation que de produire des travailleurs exploitables. L’université a aussi un rôle vis à vis de la connaissance et de la diffusion de celle ci. En fait à y réfléchir c’est même son rôle primordial, le fait que cette connaissance serve un objectif de travail est pour moi secondaire.

Après il y a certainement lieu d’annoncer clairement les débouchés et de dissuader les gens de faire ça si ce qu’ils cherchent c’est une formation professionnelle. Mais la filière elle même et la possibilité de diffuser la connaissance, il est indispensable de la laisser même si elle n’est économiquement pas rentable.

La rentabilité économique est un moyen pour faire tourner le reste de notre société, pas le but primordial. Personnellement je vois l’enseignement et la diffusion de la connaissance plus dans les buts (ce qui coute des sous) que dans les moyens (ce qui est fait pour rapporter des sous ou soutenir ce qui permettra d’en rapporter).

12. Le 14 novembre 2007,
Laurent Gloaguen

Oui, Éric, je suis avec toi pour les filières 80 % glandeurs comme la socio.

13. Le 3 février 2008,
JP

Ca cause et ca pérore, mais il n’y a pas 5% des commentateurs ici qui ont lu le texte de la loi.

Blah ? Touitter !