Aigre Guinness
TRES GRANDE NOUVELLE EN CE VENDREDI 13 JUIN 2008 : LE NON L’A EMPORTE EN IRLANDE CONTRE CETTE VERMINE DE LA TECHNOCRASSEUSE DE L’EUROLAND QUI SEVIT A BRUXELLES ET AVAIT DECIDE D’EN FINIR AVEC L’IDENTITE DES PEUPLES EUROPEENS, ET CE, MALGRE LES APPELS DE TOUS LES COLLABOS DU COSMOPOLITISME, DE LA PRESSE POURRIE AUX ORDRES DU MONDIALISME ET MEME DU PAPE DE L’EGLISE CONCILIAIRE DE VATICAN II !
MERCI AU PEUPLE IRLANDAIS, CHAMPAGNE ET GUINNESS POUR TOUS !
[Site d’extrême droite, pas de lien.]
Les nonistes peuvent mettre le champagne au frais pour aller trinquer avec leur nouveaux amis anti-avortement. On a les amis qu’on peut.
[Eolas : “Référendum irlandais : premiers résultats en faveur du Níl”.]
Tout d’abord, bravo et merci aux électeurs irlandais, cela va de soi.
Et maintenant, c’est le début de la deuxième partie de la régalade…
Maintenant, c’est le moment de se caler le derrière dans son fauteuil de bureau Ikea, un verre de rouge à côté et d’allumer voluptueusement sa cigarette pour le plus jouissif des voyages…
Chez les ouiouistes déçus.
Éditorialistes furibonds et néo-centristes sous Prozac, petits marquis aigris de la blogosphère et umpistes en larmes, sociaux-démocrates effondrés et sous-penseurs réactionnaires, tout ce petit monde traumatisé depuis 2005 et qui va japper comme roquets sous amphétamines pendant des jours et des jours, arf… j’en salive d’avance.
[Comité de Salut Public : “Deep in your ass, one more time !”]
Eolas
Merci d’ajouter sous ma citation mon édit de 15 heures. Il est important pour en comprendre le sens.
Laurent Gloaguen
Donc, 3 heures plus tard, Eolas retire ses propos :
Franc belge
Cher Maître Eolas, même si votre remarque sent un peu le « marquis aigri de la blogosphère » au premier abord, il faut avouer qu’elle est vraie. Ce non irlandais, lui aussi, renifle un peu la confusion idéologique, l’approximation, les idéaux contradictoires. Déjà en France, les nonistes formaient un étrange cohorte de réactionnaires, de nationalistes à la petite semaine, de révolutionnaires paléo-trotskistes et j’en passe. Alors oui (ah ah), le non a les amis qu’il peut…
Eolas
En tout cas, je note que la grossièreté n’a pas changé de camp. Un rapide tour des Usual Suspects montre que l’honnêteté intellectuelle non plus, mes propos étant invariablement déformés, spécial dédicace à edgar, qui n’a toujours pas appris à lire : pour lui, dire qu’un référendum doit porter sur une question simple (pas sur un traité de 350 pages modifiant deux traités existant) et où il y a exercice d’un choix, et non volonté de donner une onction populaire à un texte qui dépasse la majorité de l’électorat quitte à risquer un non catastrophique, c’est rejeter en bloc le référendum. Ben voyons.
Par exemple, le référendum sur le quinquennat : passer à 5 ans ou rester à 7 ans est un choix, il n’y en a pas de bon ou de mauvais (quoi qu’on peut se demander si l’électorat avait bien anticipé les conséquences constitutionnelles).
Le référendum sur la Nouvelle Calédonie (1988) était un mauvais référendum : personne n’a lu l’Accord de Matignon (la preuve : tout le monde disait “les accords de Matignon” comme s’il y en avait plusieurs) et un non aurait pu déclencher une véritable guerre civile sur place.
Le non à Rome 2004 ou Lisbonne 2007 n’est pas un choix puisqu’il n’y a pas de conséquence au non autre que l’immobilisme (d’où la force de l’argument de la peur : dans le doute, ne changeons rien), une clef de la victoire du non. Oui, edgar, une clef de la victoire du non, va vite sur ton blog me chanter pouilles, tu vas pouvoir encore entonner le refrain des ouistes méprisant du peuple même si ce n’est pas ce que je dis, c’est pas ta faute, c’est la méthode globale, je sais.
Un référendum sur le Traité de Lisbonne (puisqu’il n’y aura pas de 3e traité) avec comme conséquence du non la sortie de l’Union Européenne, ça, ça aurait de la gueule. Voire des nonistes assumer un peu de responsabilité à long terme de leur position, plutôt que se vautrer dans son fauteuil Ikea un verre de rouge à la main en rigolant devant le bordel et en laissant les autres se dépétrer, il ferait beau voir. Pas sûr qu’ils en rêvent tant que ça, en fait.
Jujupiter
Et c’est les ouistes qu’on accuse de perdre la raison.
En cette epoque de chaos et du confusion, moi, Jujupiter, ardent pourfendeur de Segolene Royal, vais la citer:
Jujupiter
PS: Je perds, moi aussi, souvent la raison. Et je ne pretends pas avoir plus raison qu’un autre. Je voulais juste ajouter au chaos et a la confusion.
Eric
Désolé de le dire ainsi mais écrire ou sous entendre “ceux qui ont voté non sont d’accord et amis avec les anti-avortement, les religieux extrémistes” (ou que sait-je encore), c’est franchement encore plus nauséabon que certaines affiches du non qui associe grosso modo “l’europe c’est les taxes” ou “l’europe c’est l’avortement” (ce qui est déjà pourtant franchement idiot par rapport à la question posée, on est d’accord).
On est descendu de plusieurs marches là. À côté, ceux qui associent le traité aux taxes, à l’Otan ou même à l’avortement passeraient presque pour des intellectuels honnêtes et responsables.
S’il y a une campagne presse en France, à défaut d’un référendum, j’attends de voir ce que les gens diront si les partisans du non lancent un “voter oui c’est être en accord avec [insérer ici le nom d’un pédophile / tueur en série connu qui vote oui]”. Parce que pour moi c’est du même niveau.
Et s’il vous plait, autant je peux être d’accord qu’une énorme partie des votes “non” sont mal motivés, qu’ils n’ont pas lu de quoi ça parle, ou pas compris … autant c’est être de mauvaise foi que de croire que ceux qui ont voté oui sont dans l’ensemble mieux renseignés. Pour l’essentiel de ces derniers ça s’est très probablement aussi à résumé à suivre les partis/médias ou à voter oui “parce que c’est l’europe” (réflexe qui me laisse sans voix et qui me semble presque la pire des justifications pour voter, qu’il s’agisse d’un vote non ou d’un vote oui).
VinZ
C’est vrai que c’est assez jouissif de voir les ouiistes aigris par le non irlandais (Eolas, Quatremer) s’emporter d’une façon si caricaturale contre les nonistes.
karl, La Grange
Ajoute à cela que les plombiers polonais rentrent au pays.
CSP
“C’est vrai que c’est assez jouissif de voir les ouiistes aigris par le non irlandais (Eolas, Quatremer) s’emporter d’une façon si caricaturale contre les nonistes.”
Oui, n’est-ce pas ?
Eolas
@ VinZ : Je viens de relire les billets de Quatremer sur le non. Que vous trouviez “jouissif” de le voir “s’emporter” de manière “caricaturale” quand il écrit (c’est le passage le plus virulent de son billet) : >Autant il est logique que les souverainistes de droite se réjouissent d’un « non » qui plonge ses racines dans les mêmes sources idéologiques qu’eux (nation, famille, religion, libéralisme économique), autant on a quelques difficultés à comprendre l’enthousiasme du « non » de gauche qui se veut pro-européen. Sinon, au nom du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, ce qui est un rien primitif, on l’avouera.>Sans même réfuter ces arguments [ceux du non irlandais selon JQ] sur le fond, on peut simplement constater qu’ils sont à l’exact opposé des valeurs défendues par le « non » de gauche : le « non » irlandais est un « non » libéral, réactionnaire et/ou isolationniste. Les mines réjouis des anciens tenants du “non” sont donc pour le moins hors de propos. Ceux qui appellent de leurs vœux une Europe des peuples devraient expliquer comment y parvenir dans de telles conditions ?, me conduit à me demander, en toute amitié, si vous ne souffririez pas d’éjaculation précoce.
tardif
[troll]
Finalement la “gauche de droite” n’est pas celle que l’on croyait. C’est bien cette gauche qui prétend au monopole d’être de gauche contre ces vendus de sociaux-traîtres, c’est bien celle-là qui vote avec les Irlandais pour l’avortement, pour l’ultra-libéralisme et le nationalisme étriqué, comme elle votait hier avec Lepen et se savourait, comme aujourd’hui, cette victoire commune.
Il y a donc un lepenisme de gauche.
[/troll]
tardif
oouups ! je voulais écrire “contre l’avortement” /oouups !
VinZ
@Eolas : je faisais davantage référence à son billet à chaud, très dans le sous-entendu “nonistes de gauche = complice des fachos”
(et je considère personnellement la nation comme une valeur de gauche)
edgar
Arf !
C’est vous qui ne savez pas lire, Eolas. Non seulement je pense que votre position doit vous amener à rejeter en bloc tout référendum, mais j’ai écrit que c’est en réalité le suffrage universel qui vous défrise.
Quand vous écrivez “Demander son avis à un ignorant au nom de la démocratie n’est pas de la démocratie. C’est de la démagogie”, cela revient directement à souhaiter le retour au suffrage censitaire.
Ensuite, que le Non vous semble catastrophique, c’est votre problème, pas le mien. Vous voulez décréter pour l’avenir que l’Europe est au delà de tout jugement populaire ? Décidément, elle pue trois fois votre Europe : par son inutilité interne, par son agressivité externe et par le caractère nauséabond des arguments employés par ses défenseurs. Allez, je retire nauséabond, je vous sais procédurier : disons peu démocratique.
Pour ma part, le non irlandais me réjouit, sans fauteuil Ikéa, ni verre de rouge. Je boirai plutôt, ce soir, un verre de Smokehead à votre santé !
Yogi
@edgar : Il ne vous aura pas échappé que “ignorant” renvoyait à la question posée par le referendum en question, et n’était pas synonyme de “citoyen”.
Gus
Remarquable travail de provocateur, Capitaine…
edgar
Yogi, vous voulez dire que n’ont droit à la citoyenneté que les “sachants” ?
Vous confirmez mon point.
Par ailleurs, je pense qu’on aurait des surprises en interrogeant des électeurs ayant voté oui sur leur degré de connaissance du traité.
Yogi
@edgar : Je veux dire qu’on ne peut soumettre au vote que des questions pour lesquelles un citoyen a la réelle possibilité d’être “sachant”.
edgar
De deux choses l’une cher Yogi :
à la lettre, personne ne peut rien “savoir” du Traité de Lisbonne. En dehors d’Eolas et de quelques négociateurs, il est incompréhensible dans son détail.
en réalité, les enjeux du traité peuvent être résumés de façon compréhensible. On peut ainsi comprendre le non comme une réponse à la question “trouvez-vous que l’Europe avance dans une direction convenable et souhaitez-vous renforcer ses compétences en ce sens ?”
Quand vous votez pour un président de la république, vous élisez quelqu’un dont vous ne connaissez pas non plus toutes les facettes. Et la campagne cristallise bien souvent sur deux ou trois enjeux qui ne seront pas forcément les enjeux réels du mandat présidentiel suivant.
il n’y a pas, que ce soit par le référendum ou par le suffrage, de campagne qui se déroule dans un contexte d’information parfaite de toutes les parties prenantes.
Vous vous méprenez sur la nature de la démocratie. Elle ne sert pas à découvrir la vérité, elle sert à réguler les humeurs de la foule.
Le non irlandais, comme le non français, sont assimilables au sursaut de l’homme révolté - oui, Camus.
Marre de voir malmenées les institutions que l’on a pu, au fil du temps, appeler “nôtres”, au profit d’un truc qui visiblement n’a en tête que l’intérêt des corporations (en anglais dans le texte).
Valéry
@VinZ : “”nonistes de gauche = complice des fachos”“
C’est un peu réducteur.
Les nonistes de droite sont aussi complices des fachos.
Eric
“”trouvez-vous que l’Europe avance dans une direction convenable et souhaitez-vous renforcer ses compétences en ce sens ?”“
Ah oui mais non justement. C’est d’ailleurs peut être parce que la question a été comprise ainsi qu’il y a eu encore plus de “non”. Si vous demandez de plébiscuter la politique dans son ensemble, ne vous étonnez ensuite pas que les gens jugent la politique (et éventuellement la rejettent justement).
Outre beaucoup de traités passés et de négociations sur la politique elle même, il y avait des règles pour le fonctionnement des institutions.
Ce n’est pas que “renforcer les compétences”, c’est surtout définir comment ça va fonctionner. Le “on vient de changer les règles de fonctionnement, votez oui si vous voulez que ça fonctionne mieux” est une forfaiture ! Ce qu’il faut dire c’est “voici les nouvelles règles du fonctionnement, est-ce qu’elles vous conviennent ou à défaut est-ce que vous pensez que les mettre en place et mieux que de rester à la situation actuelle ?”.
Il ne s’agit pas d’un plébiscite de l’Europe ou de la politique engagée, et ça ne doit pas être ça. Je ne partage pas les vues de certains qui considèrent les gens par principe comme des moutons ignorants et stupides. S’ils étaient comme ça, vu que tous les médias et les politiques faisaient du bruit pour le “oui”, ils auraient voté “oui”. Faites confiance aux gens en leur expliquant les tenants du contenu, et pas que des conséquences.
Montrez le fonctionnement des institutions, le chemin que peut prendre une décision, le contrôle que peut avoir la justice ou le peuple … bref, placez vous sur le terrain technique et pas simplement politique et marketing comme ça a été fait en France (et à ma connaissance en Irlande).
Personnellement je suis un européen convaincu mais justement non, je digère mal pas mal d’orientations prises. Demandez moi un plébiscite de l’Europe et vous aurez un “non”. Montrez moi le fonctionnement des institutions et si ça me semble cohérent vous aurez un “oui” (notez tout de même le “si”). Là on a tout mélangé dans ces traités : politique et fonctionnement, en augmentant du coup les risques de rejet. Pire, on n’a communiqué presque que sur la partie passionnelle (la politique) alors que la partie rationnelle (les institutions) auraient peut être eu un meilleur résultat.
Nicolas Krebs
« Les nonistes peuvent mettre le champagne au frais pour aller trinquer avec leur nouveaux amis anti-avortement. On a les amis qu’on peut. »
D’après Jean Quatremer, le traité de Lisbonne n’interdit pas l’interdiction de l’avortement. Donc en l’occurence, ce sont les oui-istes qui sont dans le même camp que les intégristes chrétiens iralandais.
« Eolas »
J’attends toujours qu’il réponde à ma question de http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/05/mauvaise-nouvel.html#comment-115860750 .
Blah ? Touitter !