L’entreprise Lesieur, filiale à 100 % de Saipol, qui est filiale à 66,66 % de Soprol, qui est filiale à 77 % de Sofiproteol (ouf…), a importé en avril dernier d’Ukraine des milliers de tonnes d’huile de tournesol. Hélas, cette huile était frelatée avec de l’huile minérale (“huile pour moteur”). Hélas, l’entreprise n’a pas fait le contrôle qualité idoine du lot. Hélas, cette huile a été revendue à de nombreux autres industriels (sont cités Saupiquet, Unilever, Carrefour Promodès, Auchan).
Dans la panoplie d’outils de communication de crise, Lesieur a choisi un blogue, dont les textes sont signés Romain Nouffert, directeur général délégué de Lesieur.
Aujourd’hui, un certain nombre de rumeurs et d’affirmations erronées touchent nos entreprises et nos marques. S’il est normal que certains clients soient inquiets et souhaitent en savoir davantage, il faut remettre les choses en perspective et regarder la situation telle qu’elle est. Voilà pourquoi, en tant que directeur général délégué de Lesieur, j’ai souhaité prendre la parole sur ce blog, de manière simple, directe et accessible.
[Via Quitterie Delmas.]
Rudy, 17 ans, est un juif très pratiquant. Élevé dans une famille orthodoxe qui vit à Pantin, il suit un CAP de plomberie en alternance dans le réseau des écoles techniques juives de l’ORT, rue des Rosiers. […] La mère d’un de ses camarades évoque un garçon « très respectueux et très rigoureux » de la pratique religieuse. Le 9 décembre dernier, Rudy avait participé à une manifestation dans le parc de Bercy à Paris en soutien aux trois soldats israéliens enlevés par le Hezbollah.
À l’issue de ce rassemblement, il a été interpellé pour « violences volontaires avec arme par destination » et placé en garde à vue. Il ferait l’objet d’un contrôle judiciaire. Selon des sources informées, il est proche de la Ligue de défense juive comme du Betar, ce dont se défendent ces mouvements.
[Le Figaro : “Rudy, un jeune juif orthodoxe et militant”.]
Les enquêteurs de la Deuxième division de police judiciaire (DPJ), chargés de l’affaire, étudient toutes les pistes. La police affiche désormais une certaine prudence face à la thèse d’une agression purement antisémite. Un thèse qui avait provoqué l’indignation dimanche jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Le nouveau Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a lui jugé lundi « probable » mais « pas certain » que l’agression ait une connotation antisémite.
La police s’intéresse donc également à la piste du règlement de compte entre bandes sur fond de tensions communautaires dans ce quartier. Comme l’annonçait Le Figaro, le jeune Rudy a bien été interpellé le 9 décembre 2007 et placé en garde à vue pour « coups et blessures volontaires avec arme par destination ». Lui et ses camarades avaient été trouvés porteurs de poings américains et « autres projectiles de défense ».
[Le Figaro : “Agression à Paris : Rudy est sorti du coma”.]
Je m’interroge donc sur l’intérêt de rebondir aussi rapidement à cette agression. J’aurais tellement aimé que nos élus de la République en appelle au calme, à l’apaisement. Qu’ils attendent que l’enquête avance, que la police et la justice fassent leur travail. D’autant que l’enquête révèle de nouveaux faits en l’occurrence la mise en garde-à-vue il y a quelques mois de la victime pour des incidents et le port de poings américains.
[Luc Mandret : « Le “jeune juif” et les politiques. »
Le concours victimaire auquel semblent s’adonner avec rage et délectation les sociétés contemporaines supporte mal les erreurs ou les approximations. La vérité est déjà bien difficile à émerger.
Que l’on vienne à découvrir, au gré de l’enquête, que l’hypothèse antisémite n’est pas avérée, et l’on en trouvera pour penser ou dire que les juifs savent susciter la compassion fort aisément.
Déjà, au reste, des informations supplémentaires viennent jeter le trouble dans l’apparente clarté de l’histoire.
[Diner’s Room : “À propos d’une kippa : comment traiter d’une agression dont ne sait guère dans la presse ?”]
Il n’y a pas longtemps, je déambulais un soir en compagnie d’un blogueur provincial sur le boulevard de Belleville. Je lui expliquais l’histoire de ce quartier ouvrier. Et je lui éveillais le regard au décryptage de la rue, à voir les signes juxtaposés des immigrations successives. Grecs, Arméniens, Algériens, Juifs tunisiens, Noirs d’Afrique, Chinois, Juifs orthodoxes… « Tiens, regarde, une salle communautaire juive, une épicerie “hallal”, un restaurant tunisien mais “cacher”, un super-marché asiatique… C’est la richesse humaine du quartier, le métissage, la mixité, la diversité. Juifs sépharades et Arabes du Maghreb cohabitent paisiblement, ils vivent ensemble, ils ont aussi une culture commune à partager. C’est l’esprit de Belleville et de Menilmuche. Et là, cette terrasse de bar branché, observe la clientèle… complètement différente, toute blanche et lectrice de Libération et du Monde diplomatique. C’est le signe avant-coureur de l’embourgeoisement du quartier qui risque de tuer son âme et de voir reléguées les populations actuelles vers des banlieues qui n’en peuvent plus de servir de déversoir de toutes les misères. Paris qui s’affadit, Paris qui devient un Dysneyland bobo. »
Aujourd’hui, atterrés, nous découvrons à la lueur de ce fait divers que le Nord-Est parisien est le terrain d’affrontements communautaires où chaque fin de semaine, des bandes de jeunes errent à la recherche de la castagne… Nous apprenons que les Juifs pratiquants sont désavantagés le samedi en raison de shabbat, ils ne peuvent circuler avec des armes… Le parc des Buttes-Chaumont devient un champ de bataille. Les riverains ne veulent même pas y croire…
Ne voir dans ce fait divers qu’une agression antisémite, ce qu’elle est bien entendu pour une part, serait réducteur, il est bien plus complexe et révélateur des graves failles qui minent notre société contemporaine.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Antisémitisme, adhésion au conflit israélo-palestinien, irruption du phénomène juif orthodoxe (Beth Loubavitch), comme d’un Islam radical, replis communautaires, intégration des jeunes issus de l’immigration, violences gratuites, bêtise humaine, frustrations… Les causes et symptômes sont variés et croisés. Reste à savoir que faire. Les braises sont partout…
Le risque aussi, c’est la disparition de la mixité et du brassage, de l’esprit Ménimulche, que chaque communauté se retire dans son coin, dans son ghetto… comme dans tant de villes nord-américaines.
La seule chose où tout le monde est d’accord, c’est que l’intégration en France est en panne. Et que les politiques successives en la matière n’ont pas porté leurs fruits.
P’tain Tabarouette, en tant que futur citoyen de la province canadienne, j’ai failli manquer à mes devoirs : bonne fête au Québec !
C’est aujourd’hui la fête de tous les Québécois. Nous avons beaucoup de choses à célébrer, à commencer bien sûr par la survie et le développement du fait français en Amérique. Il me semble que nous pouvons aussi être particulièrement fiers de notre sens démocratique, comme l’a démontré au cours de la dernière année le débat vigoureux mais respectueux au sujet des accommodements raisonnables. Peu d’endroits dans le monde auraient pu tenir un débat aussi serein sur un sujet aussi délicat.
Les organisateurs l’ont répété encore cette année, la Fête nationale est la fête de TOUS les Québécois. Dommage que certains participants ne comprennent pas le message. Chaque année, quelques-uns, des artistes notamment, profitent de la tribune qui leur est offerte pour livrer un plaidoyer en faveur de l’indépendance du Québec. Ils le font par conviction profonde. Cependant ce faisant, ils indisposent beaucoup de Québécois, tout aussi fiers qu’eux du peuple auxquels ils appartiennent mais qui ne partagent pas la même vision de son avenir. Ces derniers se sentent tout à coup mal à leur aise, comme si on les avait invités à une fête qui, finalement, n’était pas tout à fait la leur.
Il y a 363 autres jours pour faire la promotion de nos idées (le 1er juillet devrait aussi être exempt de politique, ce qu’il n’est pas toujours…). Pourquoi gâcher la fête de tant de gens? Croit-on vraiment convaincre quelqu’un un 24 juin?
[La Presse, éditorial d’André Pratte : “Bonne fête, Québec! (et pas de politique svp…)”.]
Jujupiter
Je me repete:
marie-Hélène
Intéressante démarche et style adapté au support. Bon travail !
Yoplait aussi s’y est mis http://www.bravolapetitefleur.com/ avec l’accompagnement de http://blogangels.net/
Et oui, il y a des dirigeants qui comprennnent ce qu’est et à quoi sert un blog.
Laurent Gloaguen
@Marie-Hélène : vous vous êtes trompée de billet :-)
marie-Hélène
Oui, tout à fait, j’ai eu un problème avec les cookies et avec les retours en arrière, j’ai posté au mauvais endroit. Le mieux serait d’effacer les commentaires égarés.
greg
Je vois que tu as de bonnes lectures ! J’adore le style de Lam et ce billet est très bon lui aussi !
Blah ? Touitter !