Journal de bord

dimanche 22 novembre 2009

Trafic d’icônes

Jean Camus.

[Jean, Albert et Catherine Camus. 1957. Photo Loomis Dean, Time & Life Pictures.]

La “rédaction” de Arrêt sur Images n’est pas contente, elle se fait péremptoire, inquisitrice.

Problème : Le Monde tient son information de “l’entourage” du fils de Camus. Le Monde ne précise pas le nom du membre de cet entourage qui lui a fait des confidences, et ne cite même pas une seule phrase entière entre guillemets. Le Monde n’apporte enfin aucune précision sur Jean Camus. Quel âge a-t-il ? Où vit-il ? Pourquoi n’a-t-il pas directement répondu au Monde ?

[Arrêt sur images : “Exclusif : Le Monde refuse le transfert de Camus au Panthéon”.]

(“Exclusif”, ça fait un peu Morandini, non ?)

Quel âge a Jean Camus ? Il a le même âge que sa sœur Catherine puisque Catherine et Jean sont jumeaux. Mais quel intérêt ?

Où vit-il ? Qu’est-ce que cela peut bien faire… Qu’est-ce que cela change à son opinion ?

Pourquoi n’a-t-il pas directement répondu au Monde ? Peut-être parce qu’il a toujours choisi de rester dans l’ombre. Que personne n’est dans l’obligation de répondre directement au Monde ? Nous savons cependant que Catherine Pégard, conseillère de Nicolas Sarkozy, a rencontré Jean Camus vendredi dernier.

Est-ce que “Le Monde milite contre l’initiative de Sarkozy” ? Est-ce que rapporter un fait qui ne va pas dans le sens de Nicolas Sarkozy fait de vous un militant ?

Cela dit, c’est tellement plus joli le plateau ensoleillé de Lourmarin que les caves humides du Panthéon… Et ce rituel de consécration grandiloquente post-mortem semble si suranné…

Catherine Camus, quant à elle, “ne sait pas”.

1. Le 22 novembre 2009,
vieuxmoutard

Le président devrait essayer avec Renaud Camus, ça marcherait peut-être mieux et tout le mpnde n’y verrait que du feu.

2. Le 22 novembre 2009,
Laurent Gloaguen

Renaud Camus n’est pas encore mort.

3. Le 23 novembre 2009,
authueil

“Renaud Camus n’est pas encore mort.”

Justement, c’est peut être l’occasion…

Blah ? Touitter !

Pieds dans le plat

[…] Pierre Bergé pose donc publiquement le débat de manière polémique, car c’est la condition nécessaire pour qu’il ait lieu. S’il ne tape pas assez fort, il ne sera pas entendu. Mais en même temps, il prend le risque que le débat reste sur la forme, et que la partie attaquée, refusant le débat sur le fond, n’opère un tir de barrage médiatique d’indignation, critiquant celui qui ose l’acte sacrilège. C’est visiblement la tactique choisie par les responsables du téléthon, accusant Pierre Bergé d’immoralité par le biais d’élus ayant bénéficié des retombées de l’argent du téléthon.

[…] Il y a un autre débat que j’aimerais ouvrir, c’est celui de l’outrance émotionnelle de ces grands messes télévisées en faveur des bonnes causes, dont le téléthon est l’exemple le plus caricatural. Faut-il vraiment pilonner à ce point, en exhibant des malades pour susciter la générosité, qui tient davantage de la pitié que d’un réel engagement en faveur de la recherche médicale ?

Authueil : “De la difficulté de poser un débat”.

1. Le 23 novembre 2009,
Marie-Aude

Bah, j’aurais tendance à dire qu’à cheval donné on ne regarde pas les dents (enfin ça c’était ma mère grand qui disait ça), bref que le motif profond de la générosité on s’en balance, que ce soit par pitié, par envie d’être content de soi, par superstition “si je donne ça me protégera”, par recherche de la déduction fiscale, ou par “vraie” générosité, on s’en fout, l’essentiel c’est que ça soit utile.

Ça me semble être la seule vraie question, finalement, et celle qui n’est pas posée : est-ce que les millions récoltés sont utilement utilisés, est ce que ce mode de collecte bouffe plus ou moins en frais de gestion que d’autres, et est ce que les associations réceptrices sont efficaces ? (et j’en sais rien du tout…)

Je crois que le point principal de Pierre bergé est justement, que les retombées n’arrivent qu’à une seule association.

3. Le 23 novembre 2009,
ML lache un com

@marie-aude Je pense que ce mode de collecte bouffe énormément, mais rapporte plus énormément par rapport à tout ce qui peut se faire.

Et puis pour la forme, la meilleur blague du téléthon : “Tout le monde debout… … là haut !”

4. Le 23 novembre 2009,
Moktarama

Remettons les choses à leur place, que Bergé arrête de se prendre pour un parangon de vertu :

Sidaction, frais de fonctionnement (non compris les frais des associations qui touchent la manne) et de collecte en 2008 : 32.2 % des dépenses.

Téléthon, frais de fonctionnement et de collecte (inclus ce qui est payé à FT pour avoir le droit de lui pourrir son audience pendant 2 jours) en 2007 : 15.3 % des dépenses (et des félicitations officielles de la Cour des Comptes à ce sujet dans les années 90) .

Au cas où ça ne suffit pas, allons voir du côté des résultats effectifs de ces récoltes d’argent : quand la prévention non ciblée aboutit après 10 ans à ce que rien ne change pour les populations à risques (homosexuels & immigrés) alors même que la prévention est censée être l’axe majeur du sidaction ; le Téléthon a permis des avancées spectaculaires dans l’ingénieurie génétique (décryptage du génome humain, utilisation de virus comme vecteurs avec la première réussite en situation cette année) , mais aussi dans les soins (quelqu’un atteint de la mucoviscidose a gagné plus d’une décennie de vie depuis 30 ans, partiellement grâce aux travaux menés par le téléthon) ainsi que dans le dépistage systématique en France des populations à risque (les questions que le médecin pose à toute personne attendant un enfant, permettant d’enclencher des précautions de vie dès la naissance) .

Les retombées ne vont pê qu’à une unique association, mais celle-ci est redevable devant les donneurs de ses choix stratégiques et de ses dépenses. On ne peut pas en dire de même du sidaction. Si débat il y a sur ce sujet, m’est avis que Bergé va regretter de l’avoir lancé…

5. Le 23 novembre 2009,
vieuxmoutard

Au Vrai Chic Charitable, êtes-vous plutôt Sidaction ou Téléthon?

6. Le 23 novembre 2009,
unouveaucompte

tu en penses quoi? toi le capitaine?

Blah ? Touitter !