Journal de bord

vendredi 11 décembre 2009

Tous ceux qui veulent changer le monde

Une vidéo rigolote et bon enfant conçue par les jeunes de l’UMP, sur une vieille chanson de Luc Plamondon et Christian Saint-Roch (enregistrée en 1976 par Renée Claude [London, LF-1072]) : “Tous ceux qui veulent changer le monde” (sur la version enregistrée par Marie-Mai et Star Académie 2009).

Je suis sûr que Valérie Pécresse doit être une super-fétarde en discothèque. Elle a le rythme ! Christine Lagarde, c’est une autre histoire…

(Si on disait que 2010 serait la fin du “lip-dub” ? Le genre commence à être usé… Un peu comme les calendriers de mecs à poil.)

1. Le 11 décembre 2009,
Olivier

Lip-Daube… je pensais qu’au Québec avec tous les simili-UQAM on touchait le fond… mais alors là…

2. Le 11 décembre 2009,
des fraises et de la tendresse

à quand “l’UMP a un incroyable talent” ??? suis obligé de partager l’avis de Luc Ferry “dégoulinant de bêtise”

3. Le 11 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Oh, vous êtes durs…

4. Le 11 décembre 2009,
Olivier

Hahaha, quelle bande de trous du cul, même pas le courage de laisser les commentaires ouverts sur leur vidéo. J’ai coupé à la fille enceinte dans le train… J’ai qu’une envie quand je vois leurs gueules de bien propre sur eux : faire un bain de sang.

Au delà du message complètement à chier sur la forme, ils osent quand même écrire :

“La chanson de Luc Plamondon, “Tous ceux qui veulent changer le monde”, dénonce les dérives d’une société individualiste dans laquelle chacun lutte pour soi.”

Et puis quoi encore, bande de têtes de con de droite ? Être jeune à l’UMP signifie n’avoir aucun cerveau permettant de comprendre que le monde qu’il veulent changer a été créé par des régimes de droite à la Reagan, par leurs parents, et qu’ils en profitent tous les jours ? En même temps, quand on a David Douillet dans ses rangs…

Ils auraient du faire un lip-dub sur des paroles de Maurice Chevalier ou André Montagard.

5. Le 11 décembre 2009,
Christophe D.

Bah… c’est effectivement très pop mais à la limite, je préfère ça au vrais-faux sites perso de personnalités politiques (Twitter, facebook, blogs). Bien sûr ça ne vole pas très haut mais c’est de la communication populiste assumée, pour une fois.

Une chose que je n’ai pas compris, c’est pourquoi Gilbert Montagné est filmé au volant d’une voiture ? Le monde a t-il déjà changé à ce point ? ;-)

6. Le 11 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Christophe D. : pour Gilbert, j’imagine que c’est une tentative d’humour.

7. Le 11 décembre 2009,
Christophe D.

À Laurent : ah… ;-)

8. Le 12 décembre 2009,
Pierre

la plus fêtarde c’est Nadine Morano, il faut la retenir en soirée pour qu’elle ne dérape pas !

9. Le 12 décembre 2009,
Jean

On attend avec impatience le calendrier « à poil » de l’UMP…

Blah ? Touitter !

Frequent Flyer

Mon nouveau Mac est arrivé ! Un iMac 27 pouces quad-core.

Au terme d’un long voyage en avion… Avec pas moins de 5 décollages (Shanghai, Anchorage, Louisville, Buffalo, Hamilton…).

Location Date Local Time Description
LACHINE, QC, CA 10/12/2009 13:07 DELIVERED
LACHINE, QC, CA 09/12/2009 8:01 DESTINATION SCAN
09/12/2009 8:06 OUT FOR DELIVERY
09/12/2009 8:01 ARRIVAL SCAN
09/12/2009 8:00 DEPARTURE SCAN
09/12/2009 7:02 DEPARTURE SCAN
09/12/2009 6:05 EXPORT SCAN
09/12/2009 5:00 ARRIVAL SCAN
MOUNT HOPE, ON, CA 08/12/2009 22:30 DEPARTURE SCAN
FREDERICTON, NB, CA 08/12/2009 11:04 RECEIVER ASSIGNED CLEARANCE TO NON-UPS BROKER. SHIPMENT IS REMAINING IN UPS CONTROL
MOUNT HOPE, ON, CA 08/12/2009 4:55 IMPORT SCAN
08/12/2009 4:01 ARRIVAL SCAN
BUFFALO, NY, US 08/12/2009 1:46 DEPARTURE SCAN
08/12/2009 1:27 ARRIVAL SCAN
LOUISVILLE, KY, US 07/12/2009 16:08 DEPARTURE SCAN
ANCHORAGE, AK, US 03/12/2009 12:01 ARRIVAL SCAN
SHANGHAI, CN 03/12/2009 23:16 DEPARTURE SCAN
03/12/2009 22:00 DEPARTURE SCAN
03/12/2009 18:51 EXPORT SCAN
03/12/2009 18:12 HUB SCAN
SHANGHAI, CN 01/12/2009 11:12 ORIGIN SCAN
CN 01/12/2009 1:21 BILLING INFORMATION RECEIVED

Tracking results provided by UPS: 11/12/2009 06:31 ET

Hmmm, j’ai des doutes sur le budget carbone…

1. Le 11 décembre 2009,
Nicolas

Pour aller de la Chine à Lachine, plutôt que l’avion prenez la barre d’espace.

2. Le 11 décembre 2009,
robert

partir de shanghai pour arriver à Lachine, ça laisse songeur.

3. Le 11 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Rire ! :-)

4. Le 11 décembre 2009,
Maxime

L’arrêt à Anchorage a probablement pour but d’économiser du carburant.

Explication : il s’agit d’une liaison Shanghai-Louisville (hub mondial d’UPS). L’avion s’est vraisemblablement juste arrêté à Anchorage pour se ravitailler en kérosène, et est reparti avec sa cargaison ; il est vraiment très improbable qu’on y est scanné le colis lui-même.

Pourquoi ce ravitaillement ? Pour gagner en poids ! Plus un avion est lourd, plus il consomme, or… le kérosène sur une liaison importante représente un poids important ! Donc en rajoutant cet arrêt, on rejette moins de CO2, puisqu’on transporte moins de kérosène.

Et Anchorage est bien (vaguement) sur le chemin, même si c’est au Nord de Shanghai et Louisville : la plus courte distance n’est pas de suivre les parallèles mais de couper en se rapprochant des pôles, un exemple là : http://www.distancefromto.net/

En pratique les avions ne prennent que rarement le plus court chemin à vol d’oiseau, mais optimisent en fonction des conditions météo, et plus spécialement des vents porteurs.

5. Le 12 décembre 2009,
VinZ

Et ensuite ? Arrivé à pied par Lachine ?

Blah ? Touitter !

Identité nationale, version QC

Chercheure à l’Institut de recherche sur le Québec, la sociologue Joëlle Quérin a mis le feu aux poudres avec la publication récente d’une analyse concluant que le cours d’éthique et de culture religieuse occulte les valeurs québécoises et « endoctrine » les élèves en faveur du multiculturalisme.

« Si je prête foi à l’étude, et j’ai tendance à le faire passablement, je suis d’avis qu’on devrait cesser d’enseigner ce cours », a soutenu, jeudi, en entrevue à La Presse Canadienne, le député de Borduas, Pierre Curzi.

Publiée le 3 décembre, l’analyse d’une trentaine de pages avance que le cours d’ECR est non seulement « antinationaliste » mais aussi « antidémocratique car il s’inscrit dans une stratégie d’endoctrinement de la jeunesse permettant l’imposition du multiculturalisme à l’abri du débat public et au mépris de l’opposition populaire ».

Enseigné à grande échelle depuis 2008 au primaire et au secondaire, le cours d’éthique et de culture religieuse « abandonne les connaissances pour se consacrer exclusivement à la promotion du multiculturalisme, rebaptisé pluralisme », écrit la chercheure qui a scruté le contenu du programme.

[…] En revanche, les élèves auront appris que « toutes les conceptions de la vie sont valables » et que la politicienne Françoise David est une « personne modèle » au même titre qu’un « médecin sans frontières » ou que le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains.

[…] M. Curzi propose que le cours d’éthique et de culture religieuse soit remplacé par un cours d’histoire élargi où serait abordé le fait religieux.

La Presse Canadienne, Martin Ouellet : “Le PQ veut l’abolition des cours d’éthique et de culture religieuse”.

(Note à mes lecteurs français, le PQ n’est pas du papier toilette, mais un parti politique).

(“Chercheure” ? Mon dieu, encore un journaliste qui ne sait pas écrire en français… SVP, achetez Antidote pour Martin Ouellet !)

Le discours peu posé de Joëlle Quérin ressemble plus à celui d’une femme engagée qu’à celui d’une sociologue.

Serait-ce la même Joëlle Quérin qui s’est présentée sous l’étiquette Parti Québécois lors de l’élection parlementaire provinciale de 2007 ?

Si c’est le cas, une omission regrettable dans un travail de journalisme.

P.S. Je viens de découvrir que Mario Asselin tique pour les mêmes raisons :

Ce qui me surprend davantage aujourd’hui réside dans le fait que personne n’ait mentionné que la doctorante en sociologie de l’UQAM Joëlle Quérin est la même personne qui signe depuis 2008 des chroniques à L’Action nationale, une revue s’étant donné comme priorité la « promotion de l’indépendance politique du Québec ». C’est aussi la même personne qui s’est portée candidate aux élections générales de mars 2007 dans la circonscription électorale de Chomedey sous la bannière du P.Q.

Ça n’invalide en rien les théories de Mme Quérin, mais ça explique peut-être [un peu] pourquoi « alarmée par les résultats d’une étude, l’opposition péquiste plaide pour l’abolition pure et simple du programme d’étude controversé d’éthique et de culture religieuse ». Il me semble que « ce détail » n’est pas banal… au moment où elle claironne partout qu’il s’agirait d’un cours « Accommodements 101 ». Je me trompe ?

L’étude est disponible là : “Institut de recherche sur le Québec - Le cours éthique et culture religieuse (ÉCR)”.

P.S. bis. J’ai parcouru rapidement “l’étude”. Joëlle Quérin y dénonce le “logiciel idéologique du multiculturalisme” qui serait en œuvre depuis plusieurs années au sein du gouvernement québécois. Cette diatribe ne mérite pas le titre d’étude de sociologie.

La conclusion est édifiante à cet égard :

LE COURS D’ÉCR EST L’ABOUTISSEMENT D’UN LONG PROCESSUS INITIÉ DÈS 1999 PAR LES « EXPERTS » EN PÉDAGOGIE ET LES INTELLECTUELS MULTICULTURALISTES QUI SE SONT EMPARÉS DE L’ÉCOLE POUR METTRE EN ŒUVRE LEUR PROJET IDÉOLOGIQUE COMMUN. Dans la vaste entreprise de transformation sociale qu’est la réforme de l’éducation, le cours d’ÉCR joue un rôle clé. Il impose une nouvelle définition de l’identité québécoise fondée sur le chartisme qui interdit, dans le cadre du sacro-saint « dialogue », l’expression des opinions nationalistes. Antinationaliste, le cours d’ÉCR est également antidémocratique, car il s’inscrit dans une stratégie d’endoctrinement de la jeunesse permettant l’imposition du multiculturalisme à l’abri du débat public et au mépris de l’opposition populaire.

1. Le 11 décembre 2009,
Otir

Historiquement, les seules dénominations en -eur qui ont un féminin en -eure sont des noms issus de mots latins avec une finale en -(i)or et exprimant une comparaison : inférieur, inférieure; supérieur, supérieure; mineur, mineure; prieur, prieure. Ces féminins en -eure ont servi de modèles à la création de nouvelles formes. Office québécois de la langue française

2. Le 11 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Le même Office québécois qui précise bien “Chercheuse. La forme chercheure n’est pas retenue.”

3. Le 11 décembre 2009,
vieuxmoutard

Effectivement, ici en Métropole on se demande souvent s’il ne vaudrait pas mieux vendre le Québec aux Américains, une bonne fois pour toutes. Pb : garderont-ils Dantec? Enfin, concernant la querelle lexicale, je m’en tiendrai à “chercheresse” qui rime si richement avec “pécheresse”.

4. Le 11 décembre 2009,
Martine

Décourageant. Et enrageant aussi.

5. Le 11 décembre 2009,
Gagarine

En Suisse romande, on dit bien cheffe. Ca sonne un peu bizzare au début, mais pourquoi pas?

6. Le 11 décembre 2009,
Nadia

Avant de critiquer un cours, il faudrait peut-être le suivre. J’ai reçu le cours d’ECR dans le cadre du programme d’éducation internationale (donc avant son implantation avec la réforme scolaire), et ce n’est aucunement un cours d’«Accommodement 101». J’y ai appris l’histoire des cinq grandes religions (christianisme, judaïsme, islamisme, hindouisme et bouddhisme), comme j’ai appris à distinguer les partis politiques nationaux.

Je trouve ça désolant qu’on critique autant un cours sans demander à ceux qui l’ont suivi ce qu’ils en ont retenu.

Merci d’avoir souligné l’erreur journalistique flagrante. :)

7. Le 11 décembre 2009,
Luc Chartrand

Nadia,

En quelle année avez-vous eu le cours ECR ?

Je signale que le cours n’est obligatoire en secondaire V que depuis cette année.

Je connais bien le dossier ayant été pendant 4 jours à Drummonville au procès que des parents intentaient contre l’imposition de ce cours unique au nom du respect de la diversité.

Les parents avaient deux enfants dont un en secondaire V et ils se sont fait dire au tribunal (et pas avant pendant les demandes d’exemption répétées, les interrogatoires et contre-interrogatoires, les frais d’avocats, etc.) par l’avocat du gouvernement (Me Boucher le bien nommé) et le responsable du programme ECR (Jacques Pettigrew) que le cours intitulé ECR à cette école de Drummondville en secondaire V n’était pas le cours d’ECR, même si le bulletin l’indiquait, il y manquait la composante centrale du « dialogue ». Et vlan ! Enfant suivant. Les parents ont fait appel contre la décision du juge qui donnait raison au Monopole de l’Éducation du Québec.

Nettement plus sur le sujet ici :

http://pouruneecolelibre.blogspot.com

8. Le 12 décembre 2009,
Gagarine

C’est quand même incroyable que tous ces gens (ceux opposés au ECR) ne se rendent pas compte du ridicule de leur position. Il est fini, le temps où on pouvait lever le pont-levis et se retrouver entre soi. Ne pas parler d’une réalité (il existe un monde autour du Québec) ne va pas la faire disparaître.

9. Le 17 décembre 2009,
Roger Girard

@Nadia Le programme ÉCR implanté et obligatoire depuis 2008 est bien différent de celui que tu as eu au secondaire. Depuis de nombreuses années, les grandes religions étaient traitées à la fin du secondaire, même dans le cadre des programmes d’enseignement religieux catholique et protestant. D’ailleurs, les exemples positifs du nouveau cours proviennent le plus souvent d’enseignantes et d’enseignants qui enseignaient déjà les grandes religions. Mais certains de ceux-ci trouvent que la structuration du nouveau programme vient mettre en péril ce qu’ils faisaient avant…

@Gagarine C’est ridicule aussi de se fier uniquement aux belles intentions d’un programme d’études sans tenir compte de sa faisabilité et de sa mise en œuvre effective… La situation que ce programme vise à corriger risque alors d’empirer: donner l’illusion de connaitre les autres et de savoir dialoguer va produire un enfermement plus pernicieux…

Blah ? Touitter !

Déneigement et shabbat

À Outremont, il semble que des raisons religieuses ont motivé une décision de l’arrondissement de ne pas effectuer de déneigement dans un secteur précis entre le vendredi soir et samedi soir.

En effet, la neige n’est pas chargée le jour du sabbat dans un quadrilatère précis afin d’éviter aux juifs hassidiques du secteur d’avoir à choisir entre une contravention ou le non-respect de leurs croyances religieuses, puisqu’il leur est interdit de conduire leur véhicule cette journée-là.

En 2003, les tribunaux ont statué que les motifs religieux ne pouvaient pas soustraire la communauté hassidique aux règlements sur le stationnement.

Mais dans cet arrondissement où les relations avec la communauté hassidique ne sont pas simples, l’affaire dérange. La seule conseillère d’opposition, Céline Forget, affirme que l’arrondissement fait preuve de laxisme.

Radio Canada : “Déneigement raisonnable”.

Voilà un accommodement qui semble bien déraisonnable. Tu veux faire shabbat mode ultra-orthodoxe, c’est ton droit, mais assume les conséquences, comme se passer d’automobile ou aller la garer dans un parking parc de stationnement.

1. Le 12 décembre 2009,
Dav

Ne pas conduire, ce n’est pas faire le shabbat “ultra orthodoxe”, c’est faire le shabbat tout court.

Après que ça dérange…

2. Le 12 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

En Israël, plus de 80 % des gens conduisent leur voiture pendant Shabbat. Voir “Driving on Shabbat in Jewish law”.

Le judaïsme libéral autorise la voiture sans restriction, le Massorti l’autorise pour se rendre à la synagogue, seul le judaïsme orthodoxe s’y oppose. Après, j’ai du mal à faire la différence entre orthodoxes et ultra-orthodoxes…

3. Le 12 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Après brève recherche, shabbat en Israël, c’est vraiment plus ce que c’était :

This column is occasioned by the recent demonstrations in Kfar Saba - by religious Jews only - against the opening on Saturday of a large shopping mall in that city. So what else is new? Massive Sabbath shopping, once unimaginable in Israel, is today an entrenched fact of life. Anyone driving past the Shefayim Shopping Center north of Tel Aviv on a Sabbath morning, and observing the long lines of traffic waiting to join the thousands of cars already in the parking lot knows that the shopping mall has already become Israel’s favorite Saturday excursion site. Ref. Jewish World Review Dec. 13, 2002

4. Le 12 décembre 2009,
Dav

Je ne comprends pas en quoi le fait que 80% de la population d’Israël transgresse shabbat rend ces transgressions permises.

5. Le 12 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Elle sont permises par certaines formes de judaïsme, les plus modernes et pragmatiques.

6. Le 12 décembre 2009,
Off Topic

Traiter de ce sujet sans inviter (par exemple) l’ami Berrebi à se prononcer, c’est faire preuve de partialité ou de fénéantise.

7. Le 12 décembre 2009,
Dav

Laurent, je ne faisais aucun jugement dans mon commentaire, juste rappeler que conduire était interdit shabbat. Je veux dire c’est assez clair et ça suit l’écrasante majorité (je dirais même la totalité) des décisionnaires du judaïsme. Après que la majorité des juifs conduisent shabbat je ne le nie pas, c’est juste qu’on peut pas dire sérieusement qu’on respecte shabbat si on conduit. Ce n’est pas une critique en quoi que ce soit, juste une affirmation

Je ne me considère pas comme orthodoxe, j’ai pas de barbe et tout ça hein, mais je pense faire “normalement” shabbat en ne prenant pas ma voiture, je ne touche pas à l’électricité non plus, je n’écris pas etc.

Ca ne m’empêche pas d’être moderne et pragmatique!

8. Le 13 décembre 2009,
xave

@Dav: D’après ce que je lis, certaines interprétations permettent la conduite, pas les plus courantes, ok, mais il y en a. Mon problème avec ton “on peut pas dire sérieusement qu’on respecte shabbat si on conduit”, c’est le problème que j’ai avec tout ce qui est religion : “mon interprétation est la seule valable, je détiens la vérité.”

Alors qu’on croit en Dieu, les petits homme verts, les fées, les leprechauns ou tout autre manifestation d’un monde invisible mais si si on vous jure ça existe, ça ne me dérange pas plus que ça. Qu’on gère sa vie en fonction de ça, tout le monde est libre. Mais qu’on soit persuadé que sa propre vérité invisible est meilleure que les autres vérités invisibles, ça, ça m’emmerde profondément.

9. Le 13 décembre 2009,
Dav

xave, je suis vraiment désolé que ça t’emmerde, vraiment. Je ne pensais pas que ça allait déclencher une réaction comme ça. On peut penser ce qu’on veut, que la religion c’est n’importe quoi, que faire shabbat c’est une vraie connerie ya aucun souci. Je ne critique pas du tout le fait que la majorité des juifs ne fassent pas shabbat, ce n’est pas mon propos ici. Quand Laurent disait que 80% des israéliens prennent leur voiture shabbat, faut pas qu’on se trompe: ils n’appliquent pas ici telle ou telle “interprétation”, c’est juste que ça les emmerde de ne pas prendre leur voiture un jour par semaine, ce que je comprends tout à fait! La place de la religion n’occupe pas la même part dans chaque personne de confession juive c’est évident.

Alors ok pour les interprétations, mais encore faut il être habilité à les donner. C’est d’ailleurs le rôle du Talmud. Les interprétations qui sont présentes chez les juifs ne varient pas à un tel point que l’exemple de la voiture shabbat, elles se posent sur des questions bien plus précises et c’est ce qui fait parfois les divisions entre la communauté ashkénaze (Europe de l’Est) et séfarade (Afrique du Nord). Exemple: l’interprétation ashkénaze considère qu’il faut attendre 3 heures entre la consommation d’un plat de viande et la consommation d’un plat lacté. Selon les séfarades il faut attendre 6 heures. Mais là aussi il y a des différences entre les habitudes marocaines, algériennes ou tunisiennes, voire Égyptiennes.

Je ne vois pas comment une interprétation pourrait permettre la voiture shabbat (sauf en cas d’urgence évidemment)puisqu’en réfléchissant 5 secondes, je vois déjà 2 transgressions: interdiction de porter d’un domaine privé à un domaine public (comment prendre les clés de la voiture) et interdiction de toucher à l’électricité (comment démarrer la voiture, comment freiner, accélérer, mettre la radio, tout ça quoi).

Alors oui, ça peut paraître très con, de voir que certaines personnes s’empêchent de faire des choses basiques de la vie quotidienne. Mais c’est un choix.

Je reviens juste sur la modernité. Effectivement, faire shabbat n’est pas moderne, c’est son essence même de ne pas l’être. Mais personnellement ça ne me dérange pas d’être coupé de la télé et de plein de trucs modernes pendant 1 jour par semaine. Je dirai même que j’aime bien être déconnecté de temps en temps. En plus c’est écolo! (just kidding)

Désolé si j’ai fait du HS

10. Le 13 décembre 2009,
xave

Je ne dis pas que c’est très con, chacun fait ce qu’il veut et mène sa barque comme il l’entend ; contrairement à ce qu’on pourrait penser, je n’ai aucun problème avec la foi en elle-même.

Mais je continue à être gêné par le sous-entendu que les juifs (au sens religieux du terme) réformistes ou libéraux ou quelque soit le terme employé, ne peuvent pas être considérés comme des vrais croyants. Ils ne font pas ton shabbat. Et je ne vois pas d’où peut venir la certitude qu’ils ont tort et que tu as raison. C’est cette certitude là qui me gêne.

(Maintenant j’admets que j’ai un mal fou avec l’idée qu’une religion plusieurs fois millénaire aie spécifiquement prévu la notion d’appareil électrique. Et si on parle d’interprétation dogmatique d’un texte plus large, alors on revient à une interprétation humaine, donc sujette à l’erreur, même en présupposant la réalité de Dieu.)

11. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Il est vrai qu’en ces temps de réchauffement climatique, certains adeptes de la religion judaïque devraient reconsidérer le shabbat traditionnel.

Il est certain que les judaïsmes orthodoxes n’autorisent pas la voiture le jour de Shabbat, sauf urgence vitale.

Chez les conservateurs, plus habitués aux petits arrangements avec les textes, c’est plus nuancé, la nécessité de se rendre à la synagogue pour le culte est souvent jugée plus importante que l’observation stricte de la loi. Si tu es conservateur, il faut demander au rabbin…

C’est la blague du rabbin de Tel Aviv qui dit “Faites passer un été à Tel Aviv à ces rabbins de Jerusalem, ils trouveront bien vite une interprétation de la Halakha pour conduire la voiture jusqu’à la plage le jour de Shabbat”.

C’est une tout autre histoire dans le mouvement réformé (approche libérale et moderne de la Torah née en Allemagne vers 1800, majoritaire en Amérique du Nord), il n’y a aucun problème à utiliser sa voiture pour aller à la synagogue, à la campagne ou à la plage.

Voilà, ne pas conduire sa voiture le jour de shabbat est une façon orthodoxe de vivre son judaïsme.

Le judaïsme n’étant pas une religion unifiée, à chacun ses interprétations et choix, sachant que l’automobile n’existait pas aux époques bibliques, que la notion de travail est à géométrie variable et que celle du feu est discutable. Tant que ça n’empiète pas dans le domaine public dans nos sociétés laïques…

La “voiture-shabbat”, c’est vraiment un point d’orgue des discussions et une question qui revient souvent chez les pratiquants :

Cher rabbin Ginsburg,

[…] J’ai une petite question dont j’espère votre réponse. Je dois assister à un service de Shabbat samedi matin dans une synagogue conservatrice, mais cette synagogue est à 145 kilomètres de chez moi. Est-ce qu’il est OK pour moi de conduire jusqu’à la synagogue le jour de Sabbat puisqu’il m’est impossible de faire 145 kms à pied ? Et est-ce que les Juifs conservateurs croient que c’est OK de conduire (un minimum) pendant le Shabbat (par exemple pour passer la journée au parc à relaxer avec la famille ou des amis) ?

Je crois que nos frères et sœurs orthodoxes considèrent qu’il est interdit de conduire en raison de la combustion interne du moteur qui implique des étincelles (allumer un feu), et aussi que porter des objets dans ses poches (comme les clés de voiture) est aussi un travail.

Personnellement, je crois qu’il y a des centaines d’années, c’était un travail que d’amener du bois pour faire un feu et faire la cuisine avec, mais conduire une voiture (ou allumer des appareils électriques) n’est vraiment pas un travail (pas plus que de lever sa main pour manger ou boire).

J’apprécierais si vous pouviez partager votre point de vue dans une perspective conservatrice. J’aimerai tant aller à cette synagogue pour Shabbat […]

Réponse du rabbin : “Bonne question. Oui, sans aucun doute, conduisez jusqu’à la synagogue. Nous avons 1950 interprétations de la loi sur le sujet. Aucun n’implique le fait d’aller au parc, mais je pense que c’est définitivement OK.”

12. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Et puis, pour occuper les débats sur la pratique du shabbat, il y a plus drôle que la voiture, il y a l’électricité : “Electricity on Shabbat in Jewish law”.

13. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

@Dav : rassure-moi, tu n’as pas transgressé la Loi en venant commenter ici hier ? ;-)

14. Le 13 décembre 2009,
Otir

Ca a sûrement dévié du sujet initial du billet qui était sur la soumission à la loi sur le stationnement si j’ai bien compris. Si pour autoriser le déneigement municipal, les véhicules stationnés ne peuvent être déplacés en raison du shabbat parce qu’ils sont conduits par des membres de la communauté juive qui sont shomrim shabbat (qui “gardent le chabbat”), c’est à eux de prévoir de stationner ailleurs avant l’entrée du shabbat, pour se conformer à la loi du pays, en vertu du principe dina de malkhuta malkhut (la loi du royaume est la loi).

Tout le reste de votre discussion est hors sujet :-)

15. Le 13 décembre 2009,
Dav

Laurent, je te rappelle qu’il y a un décalage horaire entre le Canada et la France, donc non, je n’ai pas transgressé :) Ceux qu’on appelle “conservateurs” dans le judaïsme, ce sont les libéraux donc. Xave, je n’ai jamais dit que les libéraux n’étaient pas croyants, je dis juste que réserver la pratique du shabbat aux seuls juifs “orthodoxes” n’est absolument pas vrai. Et je suis absolument d’accord pour ta deuxième phrase concernant le fait que la Torah doive être sujette à interprétation car “elle n’est plus dans le ciel”. C’est d’ailleurs une phrase très connue du Talmud. Mais encore une fois, qui interprète? Très peu de monde aujourd’hui peut prétendre au statut de décisionnaire (“Possek”), en sachant que le simple titre de Rabbin nécessite des années d’études sanctionnées par un diplôme. Et je trouve ça normal. Toutes proportions gardées, on peut comparer avec le juge français chargé d’interpréter la norme. Or les juges sont expressément formés et doivent réussir un concours très difficile. De plus, ils sont soumis à l’interprétation donnée par les juges qui leurs sont supérieurs. Ainsi, la Cour de Cassation ou le Conseil d’Etat imposent leurs interprétations aux simples juges du fond. Un décisionnaire c’est un rabbin 2.0, qui a le pouvoir d’interpréter la loi, selon plein de critères que je ne développerai pas ici, mais surtout, qui est reconnu par ses pairs comme tel. Que le judaïsme ne soit pas unifié, je suis entièrement d’accord, c’est d’ailleurs l’exemple que j’ai donné dans mon précédent message, mais ces divisions doivent rester dans le giron de la Torah et du Talmud.

Pour ce qui est de la blague que tu cites et sur la qualification du terme “travail”, le débat est biaisé dès le départ car “travail” est une mauvaise traduction de “melakha”, qui veut plutôt dire “ouvrage”. Mais là on entre dans un terrain assez complexe difficile à appréhender sur un blog.

Enfin, il n’est certes pas écrit “tu ne conduiras pas de voiture shabbat”, en particulier si les voitures n’existaient pas à l’époque, mais cet interdit découle d’autres, dont deux que j’ai cité plus haut.

16. Le 13 décembre 2009,
Dav

Otir, effectivement, la “loi” s’est imposée à moi, quand je me suis pris une prune le jour de Kippour parce que j’ai laissé ma voiture garée en bas de ma rue toute la journée sans avoir pu mettre de ticket. J’ai dû payer 11€ sans discuter.

17. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

@Dav : “donc non, je n’ai pas transgressé”. Ouf ! Me voilà rassuré, j’ai eu tellement peur pour toi ;-)

Enfin, nous n’allons pas entrer ici dans la discussion sur la Torah orale, sur la construction des coutumes, sur les interprétations de la melakha, sur les interdictions qui proviennent des six ordres de la Mishnah réunis juste après la destruction du second Temple. Ni même parlerons de débats talmudiques, de pharisaïsme ou de karaïsme… La théologie judaïque est tellement complexe que ça donne vite mal à la tête :-)

Et comme rappelle Otir, nous sommes un peu hors-sujet.

18. Le 13 décembre 2009,
vieuxmoutard

Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir m’empêcher de donner un avis. Vous pouvez le deleter, je ne vous en voudrais pas. Mais : n’est-il pas possible, la veille du Shabbat, de confier les clés de la voiture à un ami qui la déplacera en tant que de besoin? Certes, ici il ne neige jamais, il n’est pas impossible que je ne sache pas de quoi je cause. Mutatis mutandis : quand on part en congés payés (et c’est sacré ici), on confie bien les clés de son appart’ à son voisin pour qu’il arrose le chat. J’aimerais bien avoir l’avis de Xavier Ternisien sur la question.

19. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

Le plus simple, c’est d’aller garer sa voiture dans un parc de stationnement la veille de shabbat (ou d’avoir un garage).

20. Le 13 décembre 2009,
michel v

Quid des non-juifs du secteur ? Doivent-ils se retrouver enneigés parce que les croyants du coin ne veulent pas faire l’effort que demande leur foi vendredi soir ?

Quant à l’usage de la voiture le jour de Shabbat, je pensais naïvement que c’était une bonne raison d’embaucher un shabbat goy. Il y a sûrement un marché de niche à exploiter, côté déplacement de voitures hassidiques…

21. Le 13 décembre 2009,
Dav

Ainsi tout mon topo sur le fait que l’observance du shabbat n’était pas seulement réservée aux orthodoxes tombe à l’eau?

Bon alors je m’avoue vaincu. Vini, vidi, perdi. Mais ce fut un plaisir

22. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

@michel_v : les non-hassidiques du secteur qui persistent à vouloir habiter dans un quartier qui se transforme en ghetto sont condamnés à attendre la fin du shabbat pour voir la neige être enlevée. Mais bon, y a pire hein…

Sinon, le chauffeur goy, ça marche pas non plus (trop facile, hein…).

While the operation of a motor vehicle clearly violates Shabbat laws, another question is if it is permissible to ride as a passenger in a vehicle driven by a gentile during Shabbat. Some Orthodox rabbis have ruled that besides the appearance being given, since a passenger being present in a vehicle may cause the vehicle to require additional fuel versus the absence of that passenger, this practice is generally not permitted. However, it may be permissible if a Jew has a medical reason to be transported in a vehicle that is short of life-threatening.

23. Le 13 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

@Dav : l’observance du Shabbat est une obligation commune à tous les disciples du Judaïsme, mais les modalités diffèrent suivant les branches.

24. Le 13 décembre 2009,
Karl, La Grange

En tout cas, pour moi qui habite dans le quartier et n’a pas de voiture, je suis bien content… c’est bien plus joli ainsi. J’aimerai que Shabbat soit toute la durée de l’hiver tiens.

25. Le 13 décembre 2009,
Karl, La Grange

@michel_v dans le quartier en question, peine perdue, le nombre de pratiquants est bien trop important pour que ce soit possible.

26. Le 14 décembre 2009,
Erwan

Bonjour,

en fait, j’ai pas bien compris l’article .. c’est quoi le lien entre le déneigement et le fait de conduire sa voiture ?.. Et c’est quoi “charger la neige” ?..

Erwan (un p’tit francais dans le texte)

27. Le 14 décembre 2009,
Laurent Gloaguen

@Erwan : pour enlever les bancs de neiges de part et d’autre de la rue, bancs créés par les chasse-neige passant sur la chaussée et les trottoirs, il faut que les voitures soient enlevées. Charger la neige, c’est la mettre dans des camions pour l’évacuer vers des sites de stockage où elle attendra l’été pour disparaître.

Blah ? Touitter !

Québec, paradis gay

« Il s’agit d’un grand jour pour nos communautés lesbienne, gaie, bisexuelle, transsexuelle et transgenre », a lancé le président de Gai-Écoute, Laurent McCutcheon, présent aux côtés de la ministre.

« Avec sa politique québécoise de lutte contre l’homophobie, le Québec innove de nouveau. Et je pense qu’on doit être très à l’aise et surtout très fiers : nous sommes, à ma connaissance, à l’avant-garde sur le plan mondial au niveau de la reconnaissance des droits et de la reconnaissance sociale pour les personnes homosexuelles et les autres minorités sexuelles. L’égalité juridique est faite, nous sommes désormais en marche vers une véritable égalité sociale. Cette politique est notre levier pour y arriver », s’est réjoui M. McCutcheon.

La Presse Canadienne, Lia Lévesque : “Québec dévoile sa politique contre l’homophobie”.