Journal de bord

lundi 8 février 2010

Bernard-Henri Lévy atteint de botulisme

Il s’en prend tout aussi fougueusement à Kant, « ce fou furieux de la pensée, cet enragé du concept ». Un peu audacieux de la part d’un penseur qui ne peut, somme toute, revendiquer à son actif qu’un brelan de concepts pour news magazines comme le « fascislamisme » ? Même pas peur. BHL a des billes. Le vieux puceau de Königsberg n’a qu’à bien se tenir. À la page 122, il dégaine l’arme fatale. Les recherches sur Kant d’un certain Jean-Baptiste Botul, qui aurait définitivement démontré « au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néokantiens du Paraguay, que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence ». Et BHL de poursuivre son implacable diatribe contre l’auteur de La Critique de la raison pure, « le philosophe sans corps et sans vie par excellence ».

Il en sait des choses, Bernard-Henri Lévy. Le néo-kantisme d’après-guerre. La vie culturelle paraguayenne. Seul problème, Jean-Baptiste Botul n’a jamais existé. Pas plus que ses conférences dans la pampa, auxquelles BHL se réfère avec l’autorité du cuistre. Ce penseur méconnu est même un canular fameux. Le fruit de l’imagination fertile de Frédéric Pagès, agrégé de philo et plume du Canard enchaîné, où il rédige notamment chaque semaine « Le journal de Carla B. ». Un traquenard au demeurant déjà bien éventé depuis la parution de « La vie sexuelle d’Emmanuel Kant », pochade aussi érudite qu’hilarante publiée en 2004 aux éditions Mille et une nuits sous le pseudonyme de Botul. Une simple vérification sur Google aurait d’ailleurs pu alerter le malheureux BHL. Le même Botul y est en effet aussi répertorié pour avoir commis une œuvre au titre prometteur : « Landru, précurseur du féminisme ».

Nouvel Observateur, Aude Lancelin : “Bernard-Henri Lévy en flagrant délire”.

1. Le 8 février 2010,
des pas perdus

Pour enfoncer le clou, je conseille cette lecture :

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/RIMBERT/18750

2. Le 8 février 2010,
Léon Gloup

Entartons, entartons le pompeux cornichon.

Blah ? Touitter !

Mickaël Vendetta agressé

Claudette. On se défonce, on fait les gentils. Pis c’est nous qu’on est up ! Et toi, tu vas insulter les gens là, leur faire de la peine. Pis c’est correct ? Ça va ? Non, ça va pas.

Mickaël. J’ai rien fait de mal. J’ai…

Claudette. Ça va pas ! C’est pas gentil ce que tu as dit à mon amie. C’est pas gentil de la traiter… de la traiter… d’au… d’autruche !

Mickaël. Mais… Je l’ai pas traité…

Claudette. Tu l’as traité d’autruche !

Mickaël. Vous utilisez ça pour m’éliminer. Rien d’autre. Je suis un mec gentil, vous le savez…

Claudette. Non !

Mickaël. Quand je vais chercher ma nouvelle couette… je suis venu la chercher…

Claudette. Arrête. Arrête. Non. Non !

Mickaël. Vous utilisez ça pour m’éliminer. C’est différent. C’est un subterfuge.

Claudette. Arrête. Arrête. Non, non ! N’utilise pas ça. Je vais te la redonner la couette, je m’en câlisse ! Dis-moi pas ça ! Ne manipule pas l’amitié ! Je peux faire m’importe quoi pour les gens ici. N’importe qui ! N’importe qui, je peux faire n’importe quoi ! Mais fais pas de peine à mes amies, c’est tout ! C’est tout ! Non, je dors ici, c’est aussi mon territoire.

Célyne. Viens avec nous, on veut t’avoir avec nous, nous.

Claudette. (Essuyant ses larmes). Non… Arrête.

Hermine. Vous faites pleurer Claudette ? Mais c’est pas possible ! C’est la plus solide ! Merdeuh !

Claudette. …dans la vie, je suis quelqu’un de correct.

Hermine. Mais t’es qui pour faire chier tout le monde ?

Claudette. Mickaël, Mickaël, elle se défonce, tout le temps, et pour tout le monde. Elle méritait pas que tu la traites d’autruche.

Mickaël. Putain, hé, on se croirait dans un film, vous abusez… Oh, la la.

Hermine. (Se précipitant vers Mickaël). Oh, putain ! Tu commences à me faire chier !

Mickaël. Hé, tu vas pas me frapper là ?

Hermine. Je te frappe pas (Paf !), je te donne juste une leçon de morale, petit con de merde.

Hermine de Clermont-Tonnerre déclarait : “Je suis une grande gueule, si on vient me chercher, je risque de ne vraiment pas être sympa !”

[Via La Clique du Plateau.]

1. Le 8 février 2010,
Xavier

Ah ouais mais, euh, Laurent, comment dire, mmh, en fait, tu vois, euh, on s’en fout.

2. Le 8 février 2010,
des fraises et de la tendresse
3. Le 8 février 2010,
MB

Ça m’a fait penser à vous, sur le quai de mon RER, tout à l’heure, avant même de tomber sur ce billet.

4. Le 8 février 2010,
Guillermito

Comme Xavier. Je ne lis pourtant pas beaucoup de nouvelles de France, et je n’arrive pas a échapper a cette bouse raciste pour décérébrés modernes. Partout. Tout le temps. Parfum de fin de civilisation. Le pire étant les gens fins et cultivés qui donnent du “Naaan, mais tu vois, c’est trop kiiitsch, c’est pop, tu vois, on regarde juste pour se marrer tellement c’est nul, tu vois”. Genre Libération. Exactement ce qu’Endemol vise. C’est de la merde fabriquée sur mesure pour formater et vider les cerveaux qui regardent et les préparer aux tonnes de publicités qui suivent.

5. Le 8 février 2010,
Manu

^— pareil.

6. Le 8 février 2010,
Off Topic

+1.

7. Le 8 février 2010,
Pierre

subterfuge ? Dans le bouche de MV ? Je demande vérification …

8. Le 8 février 2010,
VieuxMoutard

Prenez mes mandarines / Elles vous plairont beaucoup / Car elles ont la peau fine / Et d’jolis pépins pour vous / (J’essaie de faire du Off Topic, mais j’ai pas son talent)

9. Le 9 février 2010,
Marc

C’est assez étonnant comme période, une sorte de nouvel âge de la téléréalité…. avant c’était des anonymes qu’on utilisaient pour en faire des “peoples”. Maintenant on recycle des peoples de téléréalité pour en faire…. pour rien faire, juste de l’audimat.

C’est bô le recyclage, c’est tellement moderne.

10. Le 9 février 2010,
Gagarine

C’est toujours amusant d’entendre une “princesse” parler comme un chartier. Elle aurait écrit un livre sur le savoir-vivre il y a quinze ans. Quel chemin parcouru depuis!

Blah ? Touitter !

Soutien à Ilham Moussaïd

Je m’aperçois, en me relisant, que je n’ai pas abordé la question du rapport entre voile et féminisme. Ilham Moussaïd a notamment précisé qu’elle ne se sentait ni opprimée ni dégradée par le voile, qu’il s’agissait pour elle de l’expression de son culte. Être féministe, c’est aussi laisser les femmes faire ce qu’elles pensent juste de leur corps et affirmer tout ce qu’elles sont, en toute liberté.

La Vie secrète des mites : “Soutien à Ilham Moussaïd”.

1. Le 8 février 2010,
VieuxMoutard

Dernières nouvelles sur le sujet : http://tinyurl.com/yg4379y ——- —- Les marins s’marient pas Marinette

2. Le 8 février 2010,
RomainB

C’est juste que… “La Vie secrète des mites” quoi :-)

3. Le 10 février 2010,
Aranno

Les commentaires chez Mitt, c’est quand même vachement mieux qu’au Figaro, quelle tenue! Faut dire y’a du beau monde, sur ce, j’y retourne (non je ne suis toujours pas parti bosser).

Blah ? Touitter !

Il hait la Suisse

Je hais la Suisse.

Roman Polanski, nous venons de l’apprendre, va passer un an de plus dans sa prison suisse. Je dis bien : « prison ». Une prison, ce n’est pas strictement un cachot avec des rats. Une prison, c’est tout prosaïquement un endroit dont on ne peut sortir. D’où on ne peut pas s’échapper. Peu importe que la prison soit une cellule ou un chalet, un terrier ou même un immeuble tout entier. On est en prison quand on ne peut pas être ailleurs. Roman Polanski restera emprisonné en Suisse : c’est la Suisse la prison. C’est la Suisse le bourreau. C’est la Suisse la sentence. C’est la Suisse la trahison. C’est la Suisse la haine et la revanche et la vengeance. Parce que la Suisse n’est pas un pays : la Suisse n’est rien. La Suisse n’existe qu’en détruisant. En neutralisant. Ce n’est pas un pays neutre, non : c’est un pays qui neutralise. Très joli pays qui, pendant la guerre, voyant qu’un peu trop de juifs venaient étrangement faire du tourisme en ses montagnes, a demandé à ce que fût apposé sur les passeports le « J » de Juden. La Suisse n’est pas un pays neutre : c’est un non-pays vendu. La Suisse, ce pays des horlogers, sait manier le temps comme Satan : enfer du temps dans lequel elle neutralise un génie (un an de plus), enfer du temps à l’intérieur duquel, avec une infinie patience, elle guette sa proie : trente-deux ans pour attraper Polanski. La Suisse n’existe pas : pour exister, elle est obligée de faire dans le sale, dans le crade, dans le porno. La Suisse est un pays pornographique. Sales affaires (comptes bancaires, fiscalité), sale comportement (arrestation de Polanski) : tout est propre dans les rues suisses, dans les montagnes suisses, dans les vallons suisses, tout est très propre parce qu’au fond tout y sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements. C’est un pays qui se vend sans cesse au plus offrant. Qui courbe incessamment l’échine devant le plus fort. C’est un pays qui fait basculer les choses vers le plus dictateur, le plus violent, le plus menaçant. La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. Elle prête sa soumission. C’est une pute. Elle ne se donne jamais mais se prête toujours. Elle se prête avec intérêt. Elle se loue. Elle se sous-loue. Elle fait des offres. Elle écarte les jambes quand viennent à passer un officier nazi, ou une très grande puissance comme, par exemple, aujourd’hui, nos amis les Etats-Unis.

Je hais la Suisse. Sa gentillesse méchante, sa dégueulasserie bonbon, son calme rempli de dagues et de couteaux, sa surface polie mais comme une lame. Nous voudrions que ce pays relâche Roman Polanski, s’excuse, arrête tout. Nous voudrions que la population suisse ait honte, définitivement honte, pour ce qu’elle fait endurer à Polanski. Que des grèves se déclarent à Genève, à Lausanne, à Gstaad, ou des manifestations. Que les gens sortent dans la rue. Crient. Hurlent. Contre leur « gouvernement ». Autrefois, Alfred Jarry disait (c’est dans Ubu Roi) : « la scène se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part. » Nulle part, ce serait plutôt la Suisse. La Suisse voudrait empêcher que le réalisateur de Chinatown (que je viens de revoir cette nuit et qui est un chef-d’œuvre) continue de nous donner des œuvres d’art. Pourquoi, Suisse, ne laisses-tu pas cet homme partir ? Parce que tu as peur de l’Amérique ? Parce que tu trembles ? Parce que tu suis toute cette meute ignoble, parfaitement aveugle, et qui veut que Polanski représente, pour la nuit des temps, le pédophile par excellence ? Qu’il en soit l’incarnation, le parangon, l’icône ? Suisse, sois digne pour une fois dans ta vie. Suisse, donne-toi une dignité en rendant la sienne à un des grands génies du cinéma qui a suffisamment payé pour quelque chose qui ne s’est pas déroulé comme on le sait, le croit, croit le savoir. Suisse, sois une nation, sois un pays, sois quelqu’un. Sois un homme, Suisse.

Quand il y a la guerre, Suisse, tu te carapates. Tu regardes tes chaussures. Tu vas tranquillement te promener en montagne. Tu respires le bon air parmi les gentils (petits) oiseaux. Rien n’est ton problème, Suisse. Tu n’es jamais concernée. Tu n’es jamais impliquée. Tu n’es jamais inquiétée. Tu n’es jamais là quand on a besoin de toi. Tu es toujours là, sur la planète, mais tu ne sers à rien : tu arrêtes les artistes et tu enrichis les enrichis. Tu ne sais rien faire, sauf pitié. Je te hais, Suisse. Je te demande de m’arrêter, moi, aussi, le jour où je viendrai te voir. Pour cracher sur ton sol immonde.”

Yann Moix.

Les citoyens de la “pute” ne sont pas content, et sous le déversement de signalements, Facebook suspend le compte de l’auteur du libelle, immense artiste français à qui nous devions déjà “Podium” :

Je suis écrivain, je suis réalisateur. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou pas, c’est ainsi. J’écris, je publie, je travaille beaucoup, je réfléchis, j’existe. Je suis un être passionné, parfois emporté, et je travaille actuellement sur plusieurs livres : un essai sur le judaïsme, une biographie de Kafka et un roman sur les Marranes.

J’avais, il y a quelques jours encore, une page Facebook, comme tout le monde, car il est spécifié, quand on s’inscrit sur Facebook, que Facebook est ouvert à tout le monde. Mais Facebook, la société Facebook a décidé de supprimer mon compte, ma page. Sur cette page, il y avait des articles sur Kafka, sur Proust, sur Gombrowicz et sur Miles Davis, sur Stravinsky et sur Sollers. Il y avait des propos polémiques car je suis polémiste. Il y avait des propos sur Polanski car je suis polanskiste. Il y avait une part de moi, de mon univers. Tout ça, ainsi que mes 3 300 amis, a disparu : non seulement c’est ignoble pour mes 3 300 amis, qui ne peuvent plus communiquer avec moi, mais c’est ignoble tout court.

Car pendant qu’on me fait taire, qu’on me sabre, qu’on me supprime, qu’on m’élimine virtuellement, culturellement, intellectuellement, tous les groupes Facebook haineux à mon endroit, eux, perdurent, sont là, consultables, en pleine forme. Je suis supprimé, moi, sans avertissement, de Facebook, mais des groupes tels que « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! » ou « Yann Moix, la Suisse t’encule ! », qui appellent à brûler mes livres sur la place publique, appellent à me frapper physiquement ou s’en prennent à mon physique par des injures démentielles, des groupes comme ceux-là, oui, sont consultables.

Ce n’est plus de la censure : Facebook pratique le délit de sale gueule. Facebook prive un écrivain, un artiste, de parole, de moyen d’expression, de vitrine, au profit de la Meute hurlante, nombreuse, haineuse, dégueulasse.

Ceci est une lettre ouverte à Facebook : je ne savais pas que, pour perdurer sur ce support, il fallait pratiquer la faute d’orthographe de manière systématique, encourager la haine de la pensée, du pamphlet et de la littérature, et encourager la pratique de la menace de mort et du délit de faciès. Je ne savais pas que Facebook avait la haine des penseurs, des artistes et des intellectuels.

Je demande instamment à Facebook de rétablir ma page, non pas une toute nouvelle page bien vierge qui recommence à zéro, avec mémoire effacée, avec amis détruits, avec articles déchirés : mais la page mêmement même que celle que je possédais il y a deux jours encore. Non pas le jumeau nettoyé de mon mur pestiféré, mais le même mur mêmement même, les mêmes amis semblablement semblables. Je veux retrouver mon profil strictement profilé de la stricte même manière.

Je suis le premier écrivain au monde éjecté de Facebook. Le premier détruit sur Facebook. Le premier qu’on accepte de livrer aux chiens de la Meute, le premier que Facebook permet de lyncher, d’assassiner (pas de panique : j’ai la peau dure), mais qui, supprimé, rayé, éradiqué, ne peut ni se répondre, ni s’exprimer. Je n’ai, sur Facebook, que le droit d’être tué, fustigé, haï. Je n’ai plus le droit, sur Facebook, de vivre, de faire partager des vidéos de Frank Zappa ou de Cornell Dupree, de faire découvrir Cziffra à mes amis, ni leur dire ô combien Guitry est un génie. Je ne peux plus donner au moindre ami, sur Facebook, un renseignement sur Rossellini, ni livrer une anecdote sur Fassbinder.

Je n’ai que le droit d’être exposé. Sur Facebook, on menace de me torturer (physiquement), on menace de faire un autodafé de mes livres en place publique, on menace de me faire la peau. Sauf que c’est un support sur lequel je suis déjà mort. Réduit au silence. Même les néo-nazis ne connaissent pas ce traitement.

Je suis le premier artiste français, le premier écrivain du monde a être excommunié d’une société virtuelle ouverte à tout le monde sauf un, ouverte au monde entier sauf à moi.

Je demande ici, solennellement, aux autorités facebookiennes de rétablir immédiatement mon profil, mes pages, mon mur. Facebook est un trombinoscope : ma trombine n’est pas au goût de Facebook.

J’irai jusqu’au bout pour revenir, non par une ruse, non nanti d’un nouveau profil pirate et marrane, d’une crypto-identité, en toute lumière sur ce site démocratique moins un. Ce site pour tous sauf pour Yann Moix. Ce site pour l’humanité entière à une exception près. Ce site universel à un paria près : moi. A une sale gueule près : la mienne.

J’ai de la force, de l’énergie, de la conviction, de l’intelligence et des avocats. Le combat commence aujourd’hui. Ceux qui voudront me soutenir sont les bienvenus.

Sur Facebook, “Yann Moix la Suisse t’encule” n’est pas une insulte. En revanche, “Yann Moix” tout court est une insulte. Et la pire au monde.

La Règle du Jeu, Yann Moix : “Comment Facebook m’a éliminé”.

Je publie les textes in-extenso. Je n’aime pas la censure et souffrirais que la parole de Yann Moix puisse être censurée, voire oubliée.

Commentaire inutile : “Ah, bien, on préférait Michaël Vendetta finalement…”

Commentaire inutile (bis) : “On voit que le ridicule ne tue pas”, ou encore quelconque citation d’Audiard à propos des cons.

Commentaire inutile (ter) : “Oh, comme Yann Moix maîtrise l’Art du Je”.

1. Le 8 février 2010,
Off Topic

L’erreur de double copier-coller n’est donc pas de toi?

2. Le 8 février 2010,
xave

Je ne comprends pas : si on veux enfermer Polanski, c’est parce qu’on est antisémite ? Ça n’a rien à voir avec le fait qu’on voudrait que la justice suive son cours et qu’on pense qu’un violeur d’enfant ne devrait peut-être pas avoir l’impunité sous prétexte qu’il a du talent ?

Il me font vomir, ceux qui agitent ce drapeau-là pour tuer le débat. Il n’y a rien de mieux pour banaliser l’antisémitisme, le vrai.

3. Le 8 février 2010,
Laurent Gloaguen

@Off Topic : grrrr… je corrige.

4. Le 8 février 2010,
Damien B

Je demande instamment à Facebook de rétablir ma page, non pas une toute nouvelle page bien vierge qui recommence à zéro […] mais la page mêmement même que celle que je possédais il y a deux jours > encore.

La page qu’il possédait sur Facebook ? C’est bien d’écrire, c’est pas mal aussi de lire, le règlement des sites sur lesquels on s’inscrit par exemple.

5. Le 8 février 2010,
Maxime

“Je ne comprends pas : si on veux enfermer Polanski, c’est parce qu’on est antisémite ?”

C’est pas ce qui est dit ; en résumé ça donne : la Suisse enferme Polanski parce qu’elle n’a pas de couilles et qu’elle se vends au plus offrant comme une pute.

“Ça n’a rien à voir avec le fait qu’on voudrait que la justice suive son cours”

C’est effectivement une raison largement suffisante.

“et qu’on pense qu’un violeur d’enfant ne devrait peut-être pas avoir l’impunité sous prétexte qu’il a du talent ?”

Ce n’est pas un violeur d’enfant. L’erreur de Polanski a été de traiter une fille de 14 ans comme il l’aurait fait si elle avait soufflé ses 24 bougies. A replacer dans le contexte libertaire des années 70 cela ne mérite vraiment pas de le traiter au même niveau que Marc Dutroux.

6. Le 9 février 2010,
Bobby

Maxime: ce n’est pas à mettre au niveau de Dutroux, mais il l’a tout de même droguée cette jeune fille. Si c’est comme ça qu’il traite les filles de 24 ans j’espère que tu trouves pas ça normal.

7. Le 9 février 2010,
xave

Maxime, sorry, j’ai fait des raccourcis. Je reprends : ne voulant pas me contenter des deux citations ci-dessus, j’ai fouillé un peu pour essayer de trouver le contexte de tout ça. C’est comme ça que je suis tombé sur des mot ou des phrases comme “gestapoland”, “pays fondamentalement antisémite” ou “Je dis, je redis ce que je pense : Roman Polanski a aussi été arrêté parce qu’il est juif. Je n’en démordrai pas.”, c’est ça qui m’a fait réagir.

Pour le qualificatif de “violeur d’enfant”, désolé, c’est juste technique : c’était une gamine de 14 ans, point. Les gens comme Costa-Gavras qui sortent des “”elle en paraissait 25 !”, c’est à peine plus fin que “elle le voulait, elles le veulent toutes, monsieur le président !” Il n’est que de regarder les photos de la demoiselle à l’époque pour s’apercevoir que c’est complètement faux : on avait vraiment affaire à une gamine. Maintenant, je ne le mets absolument pas au niveau d’un kidnappeur, tueur et violeur en série d’enfants prépubères, non, et je ne doute pas que le contexte de l’époque était bien différent, mais c’est à qui de prendre ça en compte ? Des commentateurs de blogs, des écrivains au rabais ou la justice ?

8. Le 9 février 2010,
Tagada

Sans vouloir jeter des fleurs aux Suisses, si on met en relation l’affaire Polanski et l’affaire Kadhafi, (http://www.lejdd.fr/International/Actualite/Le-fils-Kadhafi-trouble-la-Suisse-89576/) il se trouve que les étrangers qui viennent faire les zazous sur le territoire helvétique en pensant être au dessus des lois ont des surprises.

C’est pas en France qu’on aurait vu ça.

Après, la censure c’est pas bien tout ça tout ça. Mais bon, les gens choisissent de ne pas lire les CGU, de trouver que les ceusses qui réclament la protection des données personnelles sont juste des vieux chiants, bon et bien tant pis pour eux. Ils n’ont qu’à utiliser un vrai média libre.

9. Le 9 février 2010,
Cliff Poncier

+1 Tagada (pour les cgu) +1 Damien B

Maintenant c’est quoi ce truc , un buzz pour son bouquin ?!

Sur le lien de la règle du jeu, on trouve un «[…]la Rédaction précise que ce retrait a été effectué à la demande de l’auteur.»

Je comprends pas.

10. Le 9 février 2010,
Maxime

Polanski lui a proposé je ne sais plus quel médicament utilisé à usage récréatif à l’époque en Californie, et elle a accepté, et lui en a pris aussi d’ailleurs. C’est un peu comme partager un pétard aujourd’hui en Belgique ou aux Pays-Bas…

Je connais beaucoup de délinquants si on a pas le droit de partager un pétard et/ou un verre d’alcool avant de baiser. Faut-il donc que je prenne un avocat ?

Xavier : Tu m’as l’air d’avoir perdu beaucoup de temps à lire les gémissement de tous les amis de Polanski. Quand il y a une affaire controversée, le mieux c’est de chercher des faits à la source, ainsi j’avais trouvé, bien avant que les Suisses ne s’en mêlent, sur la toile, une copie de la déposition de la victime. Les accusations d’antisémitisme notamment, m’étaient inconnus.

Par contre, les photos en noir et blanc et faible résolution, c’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux pour se faire une idée à ce sujet. Déjà qu’en vrai on se trompe très facilement sur l’âge de quelqu’un, mais si en plus tu retires des informations (couleurs et résolution), c’est encore pire (je pourrais développer, mais ce serait totalement hors sujet). Je crois avoir lu que Polanski lui donnait 17 ans (mais je ne sais plus où j’ai lu ça).

Tagada: La Suisse a par la suite fait des excuses au colonel Kadhafi pour “l’incident” impliquant son fils.

11. Le 9 février 2010,
xave

Ouais, je suis désolé, avant de causer d’un sujet, j’aime bien avoir des informations. Je le ferai plus.

12. Le 9 février 2010,
Gagarine

Pour ceux qui aiment le Swiss-bashing, je recommande cet excellent article de Slate, tout en finesse: Faisons une croix sur la Suisse

Sinon, un truc m’échappe: qu’est que qui empêche Moix tenir un blog ou un site web pour y déverser ses écrits?

Un autre truc m’échappe: depuis quand l’injure publique doit-elle être protégée par le droit à liberté d’expression?

13. Le 9 février 2010,
Gagarine

@Maxime

Pour remettre dans son contexte cette information sur les excuses de la Suisse, précisons tout de même qu’il s’agissait d’une tentative de la part du gouvernement pour récupérer deux otages Suisses que la Lybie retient depuis l’affaire Kadhafi fils.

Après, savoir si c’est intelligent est une autre question.

14. Le 9 février 2010,
Maxime

Gagarine: Je répondais à Tagada qui ne parlait que de l’arrestation, et d’ailleurs si on voulait être complet, tout en restant dans le sujet du post initial, beaucoup de Suisses ont accusé leurs dirigeants de s’être prostitués devant Kadhafi suite à ces excuses :)

Xave: faut pas, hein, on perds tous notre temps à lire des informations diverses et variées, et je suis souvent le premier à qui ca arrive. En fait, on est tous ici je crois, certains plus que d’autres, des boulimiques de l’information (nan rien, de péjoratif, d’ailleurs merci à toi capitaine pour transformer ta boulimie en weblog). Or j’essaye d’arrêter, mais rien à faire, mes contacts sur IRC/Skype/ICQ/mailing-liste privés ne font que de me passer des liens. En bon junkie, même si j’essayais d’arrêter, tout mes contacts me feront replonger…

15. Le 9 février 2010,
Tagada

Voui, les autorités suisses se sont ensuite couchées devant la grosse colère de la Libye, fort critiquées en cela par une bonne partie de l’opinion publique suisse. Mais en attendant les personnes qui servaient d’esclave au fils Kadhafi ont été libérées et une procédure judiciaire avait été lancée en Suisse. C’est pas en France qu’on aurait assisté à ce genre de choses, le scandale aurait été étouffé dans l’oeuf et l’opinion publique n’aurait jamais entendue parler de cette histoire. (En tout cas, lors de la visite de Kadhafi à Paris, soit ils se sont tenus correctement, soit les murs des palaces français sont plus diplomatiques que ceux des palaces suisses).

S’agissant de l’affaire Polanski, j’avais cru comprendre qu’il avait plus ou moins nargué les autorités américaines qui du coup ont fait en sorte de mettre en oeuvre efficacement le mandat d’arrêt international qui moisissait. Conjugué au fait que les banques suisses avaient des petits pb avec les autorités américaines, c’était pas malin d’aller se jeter dans la gueule du loup, indépendamment du point de savoir si les artistes célèbres ont le droit ou pas d’avoir des relations sexuelles avec une mineure droguée faisant plus que son âge.

En définitive, un type hurle à la censure alors que bon, bref, il a un peu choisi ce qui lui arrive en recourant aux services d’une plate-forme qui ne brille pas spécialement par son respect de la vie privée et de l’expression publique. Et un autre se plaint qu’on lui applique une décision de justice alors qu’il a provoqué les autorités concernées. Bof.

16. Le 9 février 2010,
Bibi

Dans le vide personne ne vous entend crier.

Par contre, on vous observe.

17. Le 9 février 2010,
Denys

Personnellement, j’aime beaucoup la Suisse, ce pays où les riches n’ont pas honte d’être riches, même si ces salopards se gardent pour eux leur meilleur fromage. Et je trouve les écrits de Yann Moix, que je ne connais pas plus que ça, efficaces, roboratifs, juvéniles, rafraîchissants, sympathiques même, et dans un style qui tranche avec les pleurnicheries d’usage en pareil cas.

Par ailleurs, qu’Eolas m’arrête si je me trompe, mais, sans même tenir compte du caractère littéraire des textes en question, je doute que l’injure à pays étranger face partie de l’arsenal juridique national. Mais vous avez raison : il devrait ouvrir un blog.

(au fait, mon Capitaine, j’ai perdu mon galon ? J’ai été dégradé ? C’est un scandale, quand je pense, qu’en plus, j’ai bien moins de sardines que Celui, lui qui n’a même plus un blog lisible (mais il est très beau, je suis d’accord)).

18. Le 9 février 2010,
Laurent Gloaguen

(Galon rétabli…)

19. Le 9 février 2010,
Maxime

Tiens, pour illustrer le concept du “on se plante facilement sur l’âge de quelqu’un”, quel âge (et nationalité) donnez-vous à cette jeune fille dans cette vidéo ?

20. Le 9 février 2010,
Laurent Gloaguen

Merci Wikipedia, cette jeune fille a 24 ans… et ma vidéo favorite est sans doute celle-ci.

21. Le 10 février 2010,
Gagarine

@Denys

L’injure peut viser tant une personne qu’un corps, et à ma connaissance une personne morale peut être l’objet d’injures au sens de la loi de 1881. Un Etat étranger n’étant qu’une personne morale un peu particulière, il n’est pas incongru (même juridiquement) de parler d’injure à l’encontre d’un Etat.

Sinon, on pourrait aussi tenter de démontrer que le texte de Moix porte atteinte à l’honneur et à la considération de la communauté des Suisses.

C’est peut-être délicat pour le texte sus-cité, mais beaucoup moins pour l’interview de Moix dans le Matin, où il précise que “Voilà ce que sont les Suisses: des mous salauds”

22. Le 10 février 2010,
Jean-Christophe

Mon intention n’est nullement de provoquer, donc essayez de lire au moins 2 fois ce que je vais dire et pourquoi je le dis. Voici peut-être avant d’aller plus loin quelques points nécessaires pour mieux mettre en perspective ce qui suit. Je suis français né de mère italienne, j’ai grandi dans une région frontalière de la Suisse et je suis fan de l’artiste Polanski, j’espère que d’autres oeuvres suivront. Mais voici mon propos : Je suis content que M. Polanski soit arrêté et j’espère qu’il sera jugé. Nul n’est au dessus des lois, et quand il y a soupçon de crime, il est nécessaire (comprendre obligatoire) que les suspects soient jugés. J’ai confiance en la justice, sans quoi nos sociétés ne peuvent exister. Donc que justice soit faite et que M. Polanksi soit inculpé ou disculpé, au moins nous saurons et le doute ne planera plus. S’il est disculpé, tant mieux car il est un artiste de renom. S’il est inculpé tant pis, nul n’est au dessus des lois ! Vivement le jugement ! Si mon opinion compte, j’espère qu’il est bien innocent car j’aime bien l’artiste Polanski.

Quand à votre jugement de la Suisse, avant de porter un avis aussi fort sur un pays, il faudrait mieux en connaître le peuple. Les généralisations (je considère que lorsque l’on parle d’un pays, on généralise à tous ses habitants. C’est peut-être discutable comme point de vue, mais c’est un sentiment) abusives sont souvent maladroites. Et j’ai lu avec attention les griefs que vous portez à la Suisse (autre que l’arrêt de M. Polanski). Vous pourriez changer Suisse pour France dans votre texte et les salles affaires de corruption ou de collaboration en France collerons parfaitement avec le jugement que vous portez à nos voisin.

23. Le 10 février 2010,
xave

Ah mais Jean-Christophe, pas de problème avec ça : les français sont effectivement des sales cons.

24. Le 10 février 2010,
Jean-Christophe

@xave: encore une généralisation abusive … j’espère que mon propos n’exprimait pas cela et que votre interprétation est juste erronée.

25. Le 10 février 2010,
niemand

@Laurent/Maxime Merci Encyclopedia Dramatica.

@Jean-Christophe Rassure-toi, nous pensions ça bien avant que tu ne fasses ton commentaire.

26. Le 10 février 2010,
xave

Voilà, Niemand a répondu à ma place. :) Ce n’était pas un interprétation, c’est juste un fait. (J’ai pas le temps de développer, là, mais en tant que Français bossant dans une grosse structure internationale, je trouve ça flagrant.)

27. Le 12 février 2010,
oomu

je sais pas qui est ce Polanski, je sais pas où est la Suisse, ni je connais cette énième série télé “Chinatown” et je sais pas pourquoi vous faites du hors sujet, mais ici une personne a donné son opinion totalement polémique et enflammée et a été banni pour cela.

C’est clairement disproportionné et médiocre. Facebook comme tout ce qui est service captif (qui capte vos créations) est un tort. Vous devriez plutôt créer vos propres services vous même pour publier.

Le reste, je m’en fiche.

28. Le 12 février 2010,
PJ-BR

Le problème, en l’occurrence, n’est pas de savoir si Polanski mérite, ou pas, d’être enfermé, et jugé; le problème c’est que Facebook se donne le droit de nous interdire l’accès à NOS données. C’est tout simplement scandaleux. Au nom de quoi une entreprise s’arroge-t-elle le droit de nous autoriser, ou pas, l’accès à NOS données. Ce sont NOS liens qui sont stockés chez eux, NOS textes, NOS idées. C’est NOUS qui faisons l’intérêt de Facebook. Sans nous Facebook n’est rien… rien qu’un serveur vide… vide de sens. En fait, lla seule chose que Facebook a à vendre c’est… notre travail… travail que Facebook n’a jamais payé et dont il n’est pas propriétaire.

En conséquence, ce comportement est complètement inacceptable.

Blah ? Touitter !