Journal de bord

lundi 16 janvier 2012

Le secours des humbles

« Ceux qui nous ont aidés, ce sont les cuisiniers, les femmes de ménage, tous philippins. Ils se sont encordés pour nous aider à descendre dans les chaloupes. Nous avons pu monter au dernier moment, avant que le bateau ne se couche. Des gens ont sauté directement à l’eau, d’autres ont réussi à se hisser sur la coque et ont été hélitreuillés ensuite, d’autres encore cherchaient leurs enfants, c’était la bousculade », relate encore Jessyca.

Sud Ouest : “Deux Bordelais racontent leur nuit en enfer”.

Ce n’est pas la première fois que je lis ce genre de témoignage, dans différentes langues, alors j’ai tendance à y a accorder un soupçon de vérité. Il n’y avait, semble-t-il, que le petit personnel hôtelier pour aider les passagers à l’évacuation.

Peut-être pas les mieux formés (ils sont censés l’être, mais juste un peu), très sûrement les moins payés, mais sans doute les plus humains et courageux.

Quant au commandant à terre au lieu de diriger à bord les opérations, si le fait se vérifie, les bras m’en tombent…

Plus largement, cet accident remet sévèrement en cause la course au gigantisme des paquebots de croisière. Il est juste impossible d’évacuer en moins de plusieurs heures des milliers de personnes, souvent âgées. Dans le cas présent, il y a peu de victimes car l’équipage à réussi à faire échouer le navire en perdition et que les conditions météo étaient calmes. 200 m plus au large, le navire aurait complétement chaviré et le bilan serait très lourd.

1. Le 16 janvier 2012,
Raveline

“Quant au commandant à terre au lieu de diriger à bord les opérations, si le fait se vérifie, les bras m’en tombent…” Euh ? Il manque pas un bout ? (Ce qui m’étonne de toi).

2. Le 16 janvier 2012,
rdi

Non il faut juste prendre la phrase par le bon bout.

3. Le 16 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

Hmmm, j’ai beau relire, je me comprends…

4. Le 16 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

Mais bon, j’ai la grippe, alors mon cerveau est un peu embrumé, je veux bien qu’on m’explique.

5. Le 16 janvier 2012,
rdi

disons qu’avec une virgule apres le mot “commandant”, ce serait un poil plus clair.

6. Le 16 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

Nous ne devons pas avoir la même prosodie :-)

7. Le 16 janvier 2012,
rdi

j’avoue avoir un amour immodere de la virgule :) Par contre je me demandais si, sur ce genre de bateaux, il y avait des tests d’evacuation lors du developpement. Un peu comme ce qu’il se fait sur les avions.

8. Le 16 janvier 2012,
Marie-Aude

Bah, j’avais compris aussi. Je pense même que la virgule serait moins correcte ici

9. Le 16 janvier 2012,
Virgile

Est-ce qu’il n’y a pas aussi un problème de stabilité, avec ces bateaux qui culminent 30 ou 40 mètres au-dessus de la mer ? Moi, instinctivement, avec autant de poids hors de l’eau, j’ai un peu l’impression que ça peut se renverser au moindre coup de vent…

10. Le 16 janvier 2012,
Franck

Se renverser au moindre coup de vent car je suppose qu’ils ont des ballasts remplis d’eau de mer. D’ailleurs n’est-ce pas le vidage rapide des ballasts côté brêche qui a déséquilibré le navire ?

11. Le 16 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

@rdi : il n’y a pas de tests à ma connaissance, juste une ensemble de réglementations.

@Virgile : il y a effectivement un problème avec la conception de ces navires qui privilégient pour des raisons d’exploitation un faible tirant d’eau par rapport à leur masse en hauteur. C’est le même problème avec les gros ro-ro, la stabilité est loin d’être optimale. http://fr.wikipedia.org/wiki/Roulier_(navire)

12. Le 16 janvier 2012,
Joachim

tiens j’ai trébuché sur ce lien sur twitter, peut-être que ça peut aider :) http://gcaptain.com/shame-you-costa-concordias/?37697

et soigne bien ta grippe!

13. Le 16 janvier 2012,
Matt

En meme temps, a 200 m au large, il avait moins de chances de percuter un eperon rocheux.

14. Le 17 janvier 2012,
Raveline

Mes excuses, mon capitaine, c’est moi qui avait l’esprit embrumé. Une petite virgule aurait effectivement aidé la lecture, mais on peut vivre sans. Soignez vous bien !

15. Le 17 janvier 2012,
Marco

@Matt : je me faisais la même réflexion. Ceci dit là où il est, le navire serait proche près du bord d’une falaise et pourrait basculer… plus bas.

Sur la présence du capitaine à terre, cet article est stupéfiant :

En effet, dans un premier appel à 00h42, le commandant lâche une phrase compromettante en parlant par téléphone avec la salle opérationnelle de la capitainerie:

“nous ne pouvons plus monter à bord car le navire est en train de se cabrer côté poupe (arrière)”.

“Commandant, vous avez abandonné le bateau ?”, demande alors d’un ton très surpris l’officier, auquel le commandant répond :

“non non, évidemment que non !”

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120116.OBS8942/costa-concordia-le-capitaine-a-refuse-de-remonter-a-bord.html

16. Le 17 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

@matt : Le navire allait manifestement vite et a continué sur son erre après le choc sur la roche, il aurait pu partir cap au large et chavirer complètement.

Blah ? Touitter !

Photo du jour

royal-besson-2012.

Photo AFP/Alain Joncard.

Et en bonus, le tweet du jour. “Elle n’a pas changé. J’ai vieilli. L’opposition lui va bien.”

1. Le 16 janvier 2012,
Colar

Si je puis me permettre, le lien vers le tweet n’est pas le bon. Mais ça link vers un chouette site quand même (:

2. Le 16 janvier 2012,
Laurent Gloaguen

Rhaaaa… Merci ! Je corrige.

3. Le 21 janvier 2012,
ossobuco

La Belle et les deux Bêtes. Et paf.

Blah ? Touitter !

Invisible Creatures

A Short Film by EricJames Borges.

EricJames Borges

1. Le 16 janvier 2012,
LadyKlepht

C’est vraiment triste… dans mon entourage j’ai pu avoir des témoignages de personnes homosexuelles ayant une peur bleue de l’annoncer car peur du rejet. :( On ne peut pas se mettre à leur place évidemment (l’angoisse doit être indescriptible), c’est juste qu’il faut stopper cette vague de suicides. Comment ? Je ne sais pas… j’ai vu un reportage où il y a également des adolescents un peu marginaux qui décident de passer l’arme à gauche (à l’école l’âge ingrat rend cruel, surtout envers ceux qui se détachent de la majorité). Malheureusement la plupart de ceux que je connais ont fait des tentatives, mais y ont échappé, encore heureuse ! J’espère qu’un jour les mentalités évolueront, pour leur donner encore l’envie de vivre sans se sentir constamment rejetés par leurs proches ! Dans certaines familles c’est très bien perçu, mais ils sont trop peu. Au revoir Eric.

2. Le 17 janvier 2012,
Krysalia

Peut être qu’une politique de zéro tolérance face au bullying pourrait aider un peu ?

je dis ça parce que je suis toujours choquée de voir la bienveillance avec laquelle les actes de harcèlement, d’humiliations et même d’attaques physiques sont traitées par les parents et l’équipe pédagogique censés s’occuper de ces jeunes. “il faut bien que jeunesse se passe”, “au moins c’est bien mon fils tape sur les autres ce n’est pas un loser”, “moi je ne veux pas d’ennuis dans mon établissement, et ce jeune homme homosexuel provoquait ses camarades par sa simple présence, il créait des problèmes”… tout ce délire visant à dire que oui c’est bien triste que des jeunes se suicident m’enfin on y peut pas grand chose et puis ils n’ont qu’à “pas être gays”, c’est non seulement d’une débilité profonde et le coeur du problème à mon avis.

Comme certains le savent peut-être j’ai enseigné quelques années, et je n’ai JAMAIS laissé passer un seul propos discriminatoire dans ma classe. pour moi c’était l’évidence et tout à fait en accord avec la politique de l’EN visant à ce que tous les profs enseignent la citoyenneté à leurs élèves. Or j’ai quasi systématiquement été sacquée/mal vue pour cette même raison, on m’a expliqué que ce n’était pas à moi de “prendre parti pour ceux qui perturbent volontairement l’ordre établi ici”, “pas à moi de défendre des jeunes qui provoquent leurs camarades”.

des exemples de ces “perturbations”, je vous le donne en mille : un peu d’eye liner noir sur un jeune homme sensible en classe d’arts plastiques de première, et “avoir été vu par d’autres élèves tenant la main de sa copine”, pour une des filles. même pas dans le collège mais à des km de là lors d’une fête de quartier. la réponse aux “perturbations” de ce genre ? de la part des autres profs : l’autruche de compet. de la part des élèves : violences, humiliations, racket, destruction des affaires dans le casier, crachats, insultes. de la part de l’administration : condamnation molle des violences sans aucune sanction, avec en sous-entendu : si tu ne veux pas te “fondre dans la masse des gens normaux”, tu assumes qu’on ne veuille pas de toi.

le pompon : un connard misogyne CPE qui m’a indiqué qu’avant de faire ce qui était pour lui un choix, ces jeunes là devaient un peu savoir ce que la société pensera toujours d’eux. Et que selon lui “se faire traiter de cette façon c’est se faire rappeler ce qu’il en coûte de vouloir se démarquer d’une façon aussi malsaine. ça les fera revenir à la raison”.

je parierais que les pauvres gamins qui se sont suicidés appartiennent plus en proportion à des établissements qui professent ce genre d’énormités dégueulasse, qu’à des établissements ou toute l’équipe a une position très ferme CONTRE la maltraitance par d’autres élèves. la question est : il leur faudra combien de morts pour finir par admettre qu’on ne doit pas tolérer que des gens infligent de telles souffrances à autrui ?

Blah ? Touitter !