Journal de bord

lundi 21 mai 2012

Affichistes de la contestation

Murs de l'atelier affiches de l'école des Beaux-Arts, 1968.

On se souvient des affiches de mai 1968… même créativité à l’œuvre en mai 2012. L’inspiration semble directe.

Murs de l'atelier affiches à l'UQÀM, 2012.

Atelier affiches à l'UQÀM, 2012

SPVM, police politique

Le combat est avenir

L’École de la Montagne rouge est un collectif d’étudiants en graphisme à l’UQÀM.

P.S. Voir aussi le travail de Clément de Gaulejac.

1. Le 21 mai 2012,
Joachim

L’inspiration EST directe… je sais plus où est la vidéo que j’avais vue à propos de l’école de la montagne rouge, mais il me semble avoir vu un des étudiants feuilleter un gros livre sur les affiches de Mai 68…

2. Le 21 mai 2012,
Laurent Gloaguen

@Joachim : je crois que c’était dans le reportage d’Arte consacré à la crise étudiante.

3. Le 21 mai 2012,
Joachim

@Laurent oui voilà, il me semble bien que c’était là que j’avais vu le livre…

Blah ? Touitter !

Ostie qui me font chier !

Pauvre Lise… L’est pas contente. 434 piastres…

Vous pouvez aussi lire le témoignage de Nathaly Dufour.

Tu sors dans la rue, t’as une tête qui revient pas aux flics, paf, une amende de 500 piasses dans la face.

Pis réplique pas, sinon, t’es gazé et/ou tabassé.

Tu manifestes, c’est 634 $ :

aAmende SPVM

Québec : État policier.

Ils désobéissent

Arrêtez-moi quelqu’un

Arrêtez-moi quelqu’un ! “Nous nous engageons à continuer à lutter; à rester mobilisé·e·s, en vertu des libertés fondamentales. Si cela nous vaut des poursuites pénales en vertu de la loi 78, nous nous engageons à y faire face.”

Réveil brutal

Le Québec est une démocratie exemplaire. C’est Jean Charest qui l’a dit dans le journal samedi matin. Dans une publicité. Y’a rien de trop beau quand on paye pour s’assurer de pouvoir le dire.

Exemplaire. Le mot est audacieux. Provocateur même pour quelqu’un qui, comme moi, a mal à son Québec — et qui est loin d’en être fier aujourd’hui.

Il y a évidemment la loi spéciale, démesurément répressive, qui suscite ma colère et qui me fait honte, mais il y a plus, il y a pire : il y a ce que les quatorze dernières semaines ont révélé sur l’état de la société dans laquelle je vis.

J’ai depuis quelques jours la très désagréable impression que rien ne va plus. Comme si le Québec que je tenais pour acquis s’avérait une illusion. Je réalise à quel point des années de négligence d’un peu tout le monde et l’arrogance de quelques-uns ont fini par abîmer mon pays.

— Nous sommes devenus irritables; nous surréagissons à la moindre contrariété.
— Nous avons l’esprit critique endormi; nous nous contentons très souvent d’information aux allures de fast-food, sans questionner la véracité de ce qu’on nous présente comme la vérité;
— Nous avons perdu le tour de débattre; nous nous obstinons; nous heurtons des amitiés; ou nous préférons nous taire.
— Nous semblons avoir perdu confiance en nous; nous sommes en panne de grands projets collectifs.

Tout est comme si nous avions perdu l’envie de rêver d’un monde meilleur, d’inventer, de s’offrir en exemple au monde — sinon dans les publicités, et ça m’écoeure!

Heureusement, les étudiants qui ont manifesté.

Je pense qu’on avait perdu de vue que la démocratie ne doit jamais être tenue pour acquise et que les mécanismes sur lesquels elle repose doivent être continuellement mis à jour pour continuer à être efficaces. On a laissé la démocratie s’endormir.

[…] Le réveil est brutal.

Soudain, tout est devenu plus clair — grâce aux manifestants.

[…] Heureusement, il y a les jeunes, et les moins jeunes, qui manifestent encore, tous les soirs.

Ils me donnent confiance dans l’avenir, parce qu’ils sont là, plus créatifs et plus vigoureux que jamais.

Non, le Québec n’est plus la démocratie exemplaire qu’il a déjà été, mais on va se retrousser les manches pour qu’il le redevienne rapidement — et on va le faire avec les jeunes à part ça! Avec les jeunes et avec les artistes, parce que c’est la seule façon d’y arriver. La plus agréable aussi!

C’est ça qu’il est urgent d’affirmer. Haut et fort. Sur toutes les tribunes. Maintenant.

Et pour que toute ce réveil ne soit pas vain, il sera aussi essentiel d’aller voter, massivement, dès qu’on en aura l’occasion.

Jeux de mots et d’images, Clément Laberge : “Le réveil est brutal”.