Journal de bord

dimanche 10 juin 2012

Profilage politique

Le Service de Police de la Ville de Montréal a été de nombreuses fois mis en cause pour profilage racial. Il se renouvelle aujourd’hui avec le profilage politique.

Je suis encore sous le choc de ce qui vient de m’arriver. Ce dimanche 10 juin 2012, vers 12h25, j’étais à l’intérieur de la station Berri-Uqam. Deux agents de police du SPVM m’interpellent. Précision importante : je porte le carré rouge comme je le fais presque tous les jours depuis plusieurs mois maintenant. On me demande ce que je transporte dans mes sacs. Je réponds le plus honnêtement du monde: des livres, quelques papiers, mon portefeuille, etc. J’ai aussi mon iPad dans les mains. Les deux policiers insistent pour fouiller mes sacs. Je leur demande poliment s’ils ont un mandat à cet effet. C’est alors que l’un d’eux m’attrape rapidement par le bras et m’enserre violemment le poignet pendant que l’autre s’éloigne avec mon sac et mon iPad. Celui qui me tient me dit qu’ils n’ont pas besoin de mandat, qu’ils ont le droit de fouiller qui ils veulent, en vertu d’un règlement de la STM, soit le règlement AC-3, qui est en vigueur sur tout le réseau. L’autre policier, un peu à l’écart, fouille mes sacs, ensuite il se met à regarder mes photos personnelles et mes vidéos sur mon iPad. Je proteste et lui dit que c’est une intrusion illégitime dans ma vie privée. Visiblement, il s’en moque. Pire encore, ce même policier a volontairement effacé une de mes séquences vidéo, sans mon consentement évidemment. Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de faire ça, d’autant plus que je l’avais avisé au préalable (au moment il a saisi mon iPad) de ne pas en modifier le contenu. J’ai insisté à plusieurs reprises pour connaître leurs noms et matricules. Leurs noms étaient en effet cachés sous leurs dossards, donc invisibles, mais vers la fin, ils m’ont finalement donné leurs noms et matricules: agent Chapdelaine matricule 2108 et agent Lopez matricule 6200. Tout au long de l’intervention, ils ont agi avec rudesse, sans aucune diplomatie ni courtoisie, ils me tutoyaient (alors que je les vouvoyais), l’un d’eux a usé de force physique non nécessaire à mon égard. Entre-temps, je suis allé voir ce qu’était le règlement AC-3 et je constate que ça n’existe tout simplement pas! Je suis dégoûté de cet État Policier. C’est de l’intimidation. Cherche-t-on à faire en sorte que les gens qui portent le carré rouge se sentent comme des criminels? C’est dégueulasse.

Témoignage de Guillaume, étudiant.

Ce genre de témoignages, j’en ai lu des dizaines.

Il faudrait également m’expliquer à quoi sert ce texte

1. Le 10 juin 2012,
magoua

Pour ajouter à ta collection cet article dans Le Devoir .

2. Le 10 juin 2012,
Hoedic

Tout accusé a le droit d’être promptement informé de l’infraction particulière qu’on lui reproche.

Comme souvent ce genre de texte est vague, mais assez clairement il s’oppose à l’arrestation/interrogation d’une personne n’étant pas en train de commettre une infraction ou faisant l’objet d’une poursuite particulière.

Comme le demandent plusieurs personnes sur Twitter, ce serait bien que certains media donnent l’antenne à des juristes/avocats pour discuter un peu de la légalité des actions policières…

3. Le 10 juin 2012,
no.

Laissez-moi vomir. Non mais il y a encore des gens qui sont contre les revendications étudiantes qui se demandent comment s’exprimer. Qui revendiquent le DROIT de s’exprimer. Je leur conseille vivement de porter un carré rouge une ou deux journées. Ils pourront alors parler de liberté d’expression. Brimée ou non.

4. Le 10 juin 2012,
Karl, La Grange

je suis au moment où je me pose la question de la citoyenneté et toutes ces actions, dérives, etc. me font un peu froid dans le dos.

5. Le 11 juin 2012,
Patrice C.

Que dire de la déclaration de la ministre de la culture? Quand on voit en Fred Pellerin quelqu’un qui incite à l’intimidation et à la violence et qu’on a par ailleurs appuyé la mission canadienne en Afghanistan, il me semble qu’on enfonce le clou de la mauvaise foi. Recalée, Madame Saint-Pierre!

7. Le 11 juin 2012,
Karl, La Grange

Le SPVM m’ordonne alors de quitter les lieux. Je leur dit que je préférerais rester pour faire mon travail. Deux des policiers me saisissent par les coudes et m’emmènent plus loin. Je leur demande à plusieurs reprises si je suis en état d’arrestation, question à laquelle ils ne répondront tout simplement jamais. La lecture de mes droits est autre chose que je n’entendrais pas durant la durée de la rétention, soit près d’une heure. — Arrêté pour cause de journalisme

8. Le 11 juin 2012,
Karl, La Grange

Blah ? Touitter !