Journal de bord

lundi 11 juin 2012

Dérive éditocratique

Pour le professeur Normand Landry, spécialiste des questions de liberté d’expression et enseignant-chercheur à la Téluq, « le virage des journaux quotidiens vers un modèle beaucoup plus magazine, où on donne un espace considérable à des chroniqueurs vedettes, crée une confusion chez beaucoup de gens ». « Ils associent les journaux, non plus à des plateformes d’information, mais à des organes de propagande, surtout quand un média à une ligne éditoriale très claire sur un enjeu controversé. »

« Quand on donne deux ou trois pages à des chroniqueurs qui martèlent les mêmes arguments et que de l’autre côté on a des journalistes extrêmement compétents qui font un travail de terrain fabuleux, mais auxquels on donne un espace plus limité, moins intéressant dans le journal, ça n’aide pas à changer la perception du public, explique-t-il. C’est difficile dans ce contexte de leur montrer que le journal n’est pas là pour prendre part au conflit et l’orienter, mais pour les aider à le comprendre. »

Mais, plus fondamentalement, le chercheur estime que la vocation commerciale des entreprises de presse interfère avec leur rôle d’information. « C’est beaucoup plus payant d’avoir quelques chroniqueurs vedettes qui assurent un grand lectorat qu’une armée de journalistes qui font un travail d’analyse objectif sur le terrain », note-t-il. « Je pense qu’il y a du grand journalisme qui se fait au Québec en ce moment, y compris sur la crise. Le problème ne vient pas des journalistes, il vient des institutions médiatiques. Des institutions qui ont la propension à vendre de la copie plus qu’à faire de l’information. »

Projet J, Anne Caroline Desplanques, 25 mai : “L’opinion nuit au journalisme”.

Également : Acrimed, Jean Pérès, 11 juin : “Mobilisation sociale et critique des médias au Québec”.

Et mon héros du jour s’appelle Max, il a 13 ans et aurait apostrophé Richard Martineau dans la rue avec un “Va chier, Martineau !” bien senti. Il ne faut jamais désespérer de la jeunesse.

En parlant de couleur éditoriale, j’ai pris la liste complète des chroniqueurs du Journal de Montréal (le plus gros tirage au Québec) et je les ai classés selon la couleur politique (dans un traditionnel clivage gauche-droite) qui semble émaner à la lecture de leurs dernières chroniques (assez rapide et subjectif pour ceux que je connais moins bien, mais je ne pense pas faire de très grosse erreur — sûrement pas de communiste caché…) :

Je ferai ultérieurement le même exercice pour La Presse qui me paraît un peu plus gauchiste… (Ce qui ne semble pas très difficile…)

1. Le 12 juin 2012,
Philippe Martin

Je me permet d’ajouter deux joyaux manquants à cette liste: Johanne Marcotte @Joanne_Marcotte et Lise Ravary @liseravary, tu peux aller voir sur Twitter, elle nous font présentement un point Godwin inversé

Blah ? Touitter !

Fred Pellerin, un gars violent…

C’est certain, on ne s’attend pas à beaucoup de hauteur de la part des membres du gouvernement Charest, surtout par les temps qui courent.

Mais on ne peut simplement pas passer sous silence la diatribe de la ministre de la Culture — de la Culture ! — contre un des plus remarquables talents que le Québec contemporain ait produits : Fred Pellerin.

En plus d’être conteur, poète et auteur de chansons, Pellerin a su mettre en images son imaginaire et exporter dans le reste de la Francophonie l’extrême singularité québécoise qu’il incarne. Il est, de plus, progressiste, écologiste et indépendantiste et a associé son nom et son renom à bon nombre de causes qui ont pour dénominateur commun d’être en porte-à-faux avec le gouvernement Charest.

C’est pourquoi il a indiqué, sans la moindre agressivité, qu’il préférait ne pas recevoir l’Ordre du Québec dans le climat actuel :

« J’ai été touché. Et on est dans le peu-dire. J’ai été viré à l’envers de fierté. […] J’en suis flatté, dans le sens du poil debout sur les bras. […] On allait me piquer à la veste un bout de brillance au nom du peuple québécois. Mon peuple. Mais il se trouve que ce peuple, à qui on me demande de faire honneur en tant que membre de l’Ordre, se trouve présentement plongé dans une crise sociale d’ampleur. Je m’en voudrais de célébrer et de trinquer à l’honneur de ce peuple dans le contexte actuel, où même notre démocratie se fait secouer par la base. »

Lorsqu’on reçoit cette lettre de quelqu’un qu’on veut honorer, on s’incline en silence, surtout si on a un peu de culture et de savoir-vivre. Mais voici la pique que Christine St-Pierre a servie au poète :

« Il a le droit de porter le carré rouge, on est dans la liberté d’expression, mais nous on sait ce que ça veut dire, le carré rouge, ça veut dire l’intimidation, la violence, ça veut dire aussi le fait qu’on empêche des gens d’aller étudier. Pour nous, c’est ce que ça veut dire et pour une grande, grande, grande partie des Québécois, c’est ce que ça veut dire. »

On aurait entendu le ministre de l’Agriculture ou de la Sécurité publique proférer de telles âneries, on aurait haussé les épaules. Mais que l’ancienne journaliste Saint-Pierre, qui a pour mandat d’accompagner les artisans québécois de la culture, donc de comprendre leur sensibilité — sans avoir à la partager —, donne une lecture aussi tronquée, limitée et pour tout dire bornée de la signification que revêt pour des centaines d’artistes et des centaines de milliers de Québécois ce carré rouge dépasse l’entendement.

L’Actualité, Jean-François Lisée : “Carré rouge et ministre de l’Inculture”.

1. Le 11 juin 2012,
Karl, La Grange

Un gouvernement qui n’est vraiment pas à la hauteur… ou peut-être si, celui d’une grande partie de son électorat. C’est triste. Cela pourrait ressembler à certaines régions françaises.

Blah ? Touitter !

EDDJ-15 Roses…

En direct du jardin…

Rose ‘Gertrude Jekyll’

Rose ‘Gertrude Jekyll’

Rose ‘Gertrude Jekyll’ (1986, David Austin).

Rose ‘Comte de Chambord’

Rose ‘Comte de Chambord’ (1860, Moreau-Robert).

Rose ‘White Meidiland’

Rose ‘White Meidiland’ (1987, Marie-Louise Meilland).

Rose ‘Snow Pavement’, syn. ‘Schneekoppe’

Rose ‘Snow Pavement’, syn. ‘Schneekoppe’ (c. 1980, Karl Baum).

Rose ‘Rose-Marie’

Rose ‘Rose-Marie’, syn. ‘White Heritage’, ‘AUSome’ (2003, Valderose/David Austin). Ma rose préférée au jardin. Il s’agit d’une mutation blanche de ‘Heritage’ (1984, David Austin), apparue chez Valderose (Pain Court, Ontario, Canada).

Rose ‘Mary Rose’

Rose ‘Mary Rose’

Rose ‘Mary Rose’ (1983, David Austin).

Rose ‘Charles Darwin’, ‘AUSpeet’

Rose ‘Charles Darwin’, ‘AUSpeet’ (2001, David Austin).

À midi, 27° C. Légèrement nuageux.

2012-06-06-IMG_8882.jpg

Un peu de fraîcheur…

1. Le 12 juin 2012,
Jerome

La fontaine est en circuit fermé, je suppose?

2. Le 12 juin 2012,
Laurent Gloaguen

Bien sûr.

3. Le 13 juin 2012,
Vincent

Les photos de votre jardin sont toujours un réel enchantement. Merci.

Blah ? Touitter !