Journal de bord

samedi 17 novembre 2012

Défilé de la fierté homophobe

Homophobes

[Photo Le Roncier.]

Aujourd’hui se réunissait le Défilé de la fierté homophobe à Paris, France.

[…] Afin de «protéger» les manifestants de toute caricature, Frigide Barjot a enfin fait passer des consignes de «dress code». Plutôt que l’écossais ou le bleu marine, la «catho branchée» prescrit du «bleu, blanc, rose». Elle suggère de troquer les pantalons en velours contre des jeans, les mocassins contre «des baskets ou des rollers», le tweed contre «le cuir» et de venir avec force poussettes, ballons… «Pour madame, cheveux lâchés négligemment chiffonnés, soutiens-gorge pigeonnants, carrés Hermès et serre-tête prohibés, s’amuse cette «catho provoc». Pour monsieur, barbe naissante obligatoire, raie sur le côté et pochettes Sulka oubliées. Chevalière autorisée uniquement en perfecto. Pour les enfants, Cyrillus s’abstenir. Les ados comme d’habitude, avec des trous en plus dans le jean.»

Il n’est pas certain que tous les contestataires aient à la garde-robe appropriée.

Le Figaro, Agnès Leclair : “Mariage gay: une manif au « dress code » très strict”.

1. Le 17 novembre 2012,
le chafouin

C’est bien pratique ça. Un défilé ne nous plaît pas? Homophobes! On la connaît la ficelle visant à clouer les becs des opposants…

Mais on n’a peur de personne. On ne hait personne. On cherche juste à partager des idées, dans le respect de l’autre.

2. Le 17 novembre 2012,
Krysalia

c’est bien pratique ça. un type d’être humain ne vous plait pas? Contre Nature ! On la connaît la ficelle visant à clouer les becs des opposants…

Mais on a peur de personne, On ne hait personne. On cherche juste à rappeler que partager ses idées, ça commence par admettre la possibilité d’une altérité juste au lieu d’imposer un dogme. Personne ne demande aux cathos et aux homophobes de faire un mariage homosexuel s’ils ne le souhaitent pas. Eux en revanche cherchent à imposer leur choix et leurs croyances à tous.

On notera que les nombreuses références à l’aspect contre nature de l’homosexualité, l’assimilation même pas sous entendue de l’homosexualité à l’inceste, la zoophilie et la pédophilie, ce ne sont pas les meilleures preuves de respect de l’autre.

3. Le 17 novembre 2012,
Laurent Gloaguen

J’ai assez peu de respect pour les raclures de bénitier menées par une frigide raclure de bidet.

Rien à partager avec eux.

4. Le 18 novembre 2012,
Eric

On me semble parfois oublier deux choses, l’une est la séparation de l’église et de l’état depuis plus d’un siècle, et l’interférence des religieux de tous poils dans un débat de droit civil est pour le moins incongrue pour ne pas dire déplacée. Si les religieux refusent de marier deux personnes de même sexe, libre à eux, personne ne cherchera à les y obliger légalement, ce sera un problème entre les églises et leurs ouailles, et personnellement ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

L’autre est que François Hollande tire sa légitimité du suffrage universel, et cette proposition était en bonne place parmi celles qui ont contribué à le faire élire. Le débat, ça fait plus de dix ans qu’il a lieu, ça n’est pas nouveau. Et à ce jour il n’a plus lieu d’être. Depuis les débats sur le PaCS, nous essuyons avec une régularité métronomique les attaques homophobes d’une grande partie de la classe politique (Boutin, Vanneste, Sarkozy, Dassault, Myard et j’en passe, la liste est trop longue pour prétendre à l’exhaustivité), et franchement on en a soupé. Quant aux religieux qui nous serinent à longueur de sermon qu’ils aiment les homosexuels mais que l’homosexualité et les pratiques homosexuelles sont une abomination, toute personne avec deux neurones connectés saura ce que ça signifie réellement sans avoir besoin de se lancer dans une analyse sémantique extrêmement fine. François Hollande a aujourd’hui toute légitimité pour proposer et faire passer cette loi.

Une dernière chose, en 1981 Mitterand a été élu avec dans son programme la suppression de la peine de mort alors que la majorité des français y étaient opposée. Aujourd’hui six français sur dix sont favorables à l’extension du mariage civil aux personnes de même sexe, et près d’un sur deux à l’adoption. Et ça me semble personnellement être autrement moins “grave” que la question de la peine de mort. Le monde change, et franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de tellement extraordinaire et performant dans le modèle hétérosexuel pour vouloir à tout prix sa perpétuation. Nous sommes quasiment tous issus de familles hétérosexuelles dysfonctionnelles. Et ainsi que le disait Tolstoï, toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. Que l’on ait donc le courage de regarder au fond des yeux ces merveilleuses familles hétérosexuelles. Et qu’en toute honnêteté on en trouve une seule heureuse.

A titre personnel, et je me répète ici quitte à déplaire au chafouin pour qui mon vécu personnel est non avenu et le reflet des bas-fonds de la société, j’aurais préféré avoir l’opportunité d’être élevé par deux parents aimants et compréhensifs quel que soient leurs sexes plutôt que l’enfer qu’a été mon enfance. Je ne sais lequel de nous deux est le naïf, mais je crois vivre dans la vraie vie, et ce tous les jours.

Et pour ce qui est de ne haïr personne, le chafouin, vous repasserez.

5. Le 18 novembre 2012,
Séb

Ils sont certes rares, mais certains religieux réfléchissent plus que d’autres.

Malgré la communication officielle de la Fédération Protestante de France qui, bien que moins véhémente que les cathos ou musulmans, s’exprime également contre le mariage pour tous, il y a quand même certains protestants qui argumentent intelligemment sur un plan strictement religieux et qui soutiennent le mariage pour tous : http://www.christianismesocial.org/protestants-pour-le-mariage-pour-268.html

L’initiative me paraît suffisamment rare pour être soulignée.

6. Le 18 novembre 2012,
la Mouche du coche

@ eric.

Si vous avez vraiment vecu l’enfer dans une famille hetero, sachez qu’avec les homos cet enfer va s’étendre comme vous pouvez le lire ici : www.libertepolitique.com/L-information/Decryptage/Discredit-scientifique-sur-l-homoparentalite

Ce n’est pas parce qu’il y a changement que ce sera mieux, comme nous le voyons assez aujourd’hui.

7. Le 18 novembre 2012,
xave

AHAHAH ! Une étude d’un psy Texan qui montre entre autres que les enfants de couples gays sont dix fois plus souvent victimes d’abuts sexuels, donc que les pédés sont bien pédophiles, quoi. Il y en a qui se disent vraiment que plus c’est gros, plus ça passe.

Putain, les fin de race, il faudrait vraiment que vous pensiez à la finir, la race, ça commence à faire un paquet de saisons que votre feuilleton est de plus en plus rance.

8. Le 18 novembre 2012,
xave

“Abus” (j’a bu.)

9. Le 18 novembre 2012,
La Mouche du coche

Heu Xave. Essayez de vous calmer et de réfléchir que c’est l’homosexualité qui est un peu forcément la fin. De la race comme vous dites. Non ? Je veux dire mathématiquement.

10. Le 18 novembre 2012,
Bob Marcel

@Eric, ce qui est séparé des églises c’est l’état, pas les citoyens, ni aucun groupe de citoyen.

« Relisez la loi de 1905. Elle n’interdit nullement à quelque culte que ce soit de se mêler de politique. La liberté d’expression s’y oppose même frontalement. Tout culte peut, par la voix de ses représentants, prendre publiquement position sur tel ou tel projet de loi, et même appeler ses fidèles à exercer leur vote de façon à permettre le succès ou au contraire faire échec au vote d’une loi. La République vit de la confrontation pacifique des idées, et cette confrontation n’a de sens que si celles contraires aux nôtres peuvent s’exprimer ». http://www.maitre-eolas.fr/post/2012/08/15/Pour-en-finir-avec-la-la%C3%AFcit%C3%A9

Votre attitude ressemble à s’y méprendre à celle de la droite qui nous invente des devoirs de réserve chaque fois qu’une personnalité ne va pas dans le sens de son gouvernement.

11. Le 18 novembre 2012,
xave

Nan mais oui, bien sûr : accepter l’homosexualité, c’est obliger tout le monde à être homosexuel, CQFD, donc la fin du monde, l’apocalypse, les sauterelles, les Mayas, les abeilles !

C’est quand même fascinant cette façon d’assimiler la liberté de l’autre à un contraire, de la part des gens qui veulent absolument contraindre les autres à vivre selon leur valeurs.

Comme vient de le dire un de mes petits camarades : “Amalgame homosexualité pédophilie. OK. J’assume mon amalgame entre catholicisme et connerie.”

12. Le 18 novembre 2012,
Yogi

Dans les slogans de la manif : “on ne ment pas aux enfants”, le slogan le plus risible qu’on puisse imaginer pour une manif religieuse :-D

13. Le 18 novembre 2012,
xave

s/un contraire/une contrainte/, je m’emmêle me clavier quand je suis énervé.

14. Le 18 novembre 2012,
Yogi

@ xave : “Amalgame homosexualité pédophilie. OK. J’assume mon amalgame entre catholicisme et connerie.”

Ah non, ne mélangeons pas tout. Le catholicisme requiert explicitement que l’on abandonne la raison, le recul sur soi et la réflexion critique pour y adhérer, ce qui est une assez bonne définition de la connerie. Le catholicisme est en quelque sorte consubstantiel à la connerie.

15. Le 18 novembre 2012,
Laurent Gloaguen

À propos du Texan, Mark Regnerus :

[…] Like Regnerus, the editor of Social Science Research, James D. Wright, has been at the receiving end of an outpouring of anger over the paper. At the suggestion of another scholar, Wright, a professor of sociology at the University of Central Florida, assigned a member of the journal’s editorial board—Darren E. Sherkat, a professor of sociology at Southern Illinois University at Carbondale—to examine how the paper was handled.

Sherkat was given access to all the reviews and correspondence connected with the paper, and was told the identities of the reviewers. According to Sherkat, Regnerus’s paper should never have been published. His assessment of it, in an interview, was concise: “It’s bullshit,” he said.

Among the problems Sherkat identified is the paper’s definition of “lesbian mothers” and “gay fathers”—an aspect that has been the focus of much of the public criticism. A woman could be identified as a “lesbian mother” in the study if she had had a relationship with another woman at any point after having a child, regardless of the brevity of that relationship and whether or not the two women raised the child as a couple.

Sherkat said that fact alone in the paper should have “disqualified it immediately” from being considered for publication.

In his audit, he writes that the peer-review system failed because of “both ideology and inattention” on the part of the reviewers (three of the six reviewers, according to Sherkat, are on record as opposing same-sex marriage). What’s more, he writes that the reviewers were “not without some connection to Regnerus,” and suggests that those ties influenced their reviews.

He declined to be more specific in an interview, saying that he was obligated to protect their identities. “Obviously,” he concluded, “the reviewers did not do a good job.”

At the same time, he sympathizes with the task of the overburdened reviewer inclined to skim. Because of how the paper was written, Sherkat said, it would have been easy to miss Regnerus’s explanation of who qualified as “lesbian mothers” and “gay fathers.” If a reviewer were to skip ahead to the statistics in the table, it would be understandable, he said, to assume that the children described there were, in fact, raised by a gay or lesbian couple for a significant portion of their childhoods.

In reality, only two respondents lived with a lesbian couple for their entire childhoods, and most did not live with lesbian or gay parents for long periods, if at all.[…]

[The Chronicle of Higher Education, Tom Bartlett: “Controversial Gay-Parenting Study Is Severely Flawed, Journal’s Audit Finds.”]

Je résume : un tas de merde non-scientifique.

16. Le 18 novembre 2012,
La Mouche du coche

Tom Bartlett “A woman could be identified as a “lesbian mother” in the study if she had had a relationship with another woman at any point after having a child, regardless of the brevity of that relationship and whether or not the two women raised the child as a couple.”

C’est pourtant la définition correcte de la lesbienne, une femme qui a des relations avec des femmes, indépendamment de la durée de la relation. Qu’est-ce qu’il voudrait d’autre ?

17. Le 18 novembre 2012,
Esurnir

Il y a in truc qui ne m’offusque pas ici: c’est l’image du nuttella déconstruit. Quiconque a fait des confitures et marmelade sait convient de tonne de sucre on utilise dans ce procédé. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour le nuttella de ce point de vu la. L’huile de palme est la différence majeur… Et sinon, bien sur personne n’oserai faire des tartine de nuttella avec du beurre ? Huhuhu

18. Le 18 novembre 2012,
Laurent Gloaguen

Avec du beurre salé…

19. Le 18 novembre 2012,
Laurent Gloaguen

Mais je crains que ce ne soit pas le bon billet ;-)

20. Le 18 novembre 2012,
xave

La mouche, une lesbienne, c’est une femme qui est attirée par les femmes. Majoritairement, voire uniquement par les femmes. Si elle est attirée par les deux, elle est bi. Si elle a une expérience, elle est juste curieuse.

Mais c’est pratique, en considérant comme lesbiennes toutes celles qui ont une expérience, on peut faire dire à peu près tout ce qu’on veut à toutes les études. On peut aussi expliquer le célibat et la frustration de bien des mecs, parce qu’à ce compte-là, sur quatre filles que je connais, il y a bien deux ou trois lesbiennes (et je soupçonne une proportion bien plus importantes chez celles qui sont passées par des internats catho.)

21. Le 18 novembre 2012,
la Mouche du coche

@ Xave,

Tout le monde sait bien la différence entre une expérience passagère (comme j’en ai eu une moi aussi) et une activité régulière. Il ne faut pas sodomiser les mouches parce que je n’ai pas envie de recommencer.

22. Le 18 novembre 2012,
ylm

Non seulement les premières conclusions de l’étude de Regnerus ont été invalidées au vu de la méthodologie, mais son auteur lui-même a reconnu les critiques comme valides.

“There are some valid criticisms that are being made, such as the measurement decision on who should be called a lesbian mother in this study,” Regnerus said. “People might say that’s irresponsible to do this study without all these stable lesbian couples in the study,” he said, adding the random sampling only found two out of the 175 children who said they lived in a home with both same-sex parents throughout all 18 years. “I would have been happy to compare them but they did not exist in large enough numbers.”

Regnerus said it’s entirely possible that instability in the household led to some of the reported negative outcomes in adult children of same-sex parents. He said children of heterosexual couples in an unstable home were also found to fare worse than those in a stable environment.

“People gay or straight should stick with their partners, he said. “I think the study provides evidence of that.”

Source

Et finalement c’est plutôt un argument en faveur du mariage gay, qui favorisera la stabilité dans ces couples.

Blah ? Touitter !