Journal de bord

samedi 1 décembre 2012

Ça couine au Figaro

Pour certains « démocrates », l’intimidation tient lieu de débat. Il ne s’agit pas d’entendre le point de vue opposé pour échanger mais de faire pression pour contraindre celui qui s’exprime au silence.

Singulière conception de l’ouverture intellectuelle où la sacro-sainte tolérance n’a qu’un sens : celle de ses idées, à soi ! Mais c’est le tableau inquiétant pour la démocratie qu’ont donné, à l’Assemblée nationale, les élus de gauche qui ont questionné, jeudi après-midi — avec une arrogance digne d’un laïcisme autoritaire daté de la fin du XIXe siècle — les représentants des religions. Ils étaient entendus pour préparer la loi sur le mariage homosexuel.

Parmi les six intervenants, c’est l’Église catholique qui a été objectivement prise pour cible. Politiquement corrects, les élus présents ont montré un évident respect pour les juifs, une indifférence polie pour les protestants et les musulmans et une bienveillance béate pour les bouddhistes.

Premier axe de l’intimidation : L’Église catholique ne doit pas porter « le débat dans la rue ». Avec un message précis : « Laissez aux élus la responsabilité de décider », a lancé l’un d’eux. De fait l’Église — et elle seule — ose encourager à « se manifester ». Y compris dans la rue comme le dimanche 13 janvier prochain où une manifestation nationale est organisée par des associations à Paris.

[…] Le député radical de gauche, Alain Tourret — l’un des cinq signataires de la loi d’initiative parlementaire sur le pacs, il y a dix ans — sera le plus véhément. L’Église « appuie son pouvoir » sur l’institution du mariage. Elle « s’est trompée à chaque fois ». La fracture avec l’opinion est « totale ». L’Église n’a pas digéré « la rupture de 1792 » où s’est imposé le mariage civil. Prenant à parti chacun des représentants religieux présents, il assène que tous ont été victimes de cette machine à « exclusion » qu’est, selon lui, l’Église catholique. Et pour finir Jean-Yves Le Bouillonnec (député PS du Val-de-Marne), assurera que « jamais » l’Église et les religions n’auraient défendu un combat pour « l’égalité ».

Une déferlante qui prouve combien la mobilisation en préparation pour la grande manifestation de janvier inquiète sérieusement le pouvoir.

Le Figaro, Jean-Marie Guénois : « Mariage gay : la vraie raison de l’agressivité des députés ».

Portrait de la maladie

Robert Mapplethorpe, 1988

[Robert Mapplethorpe (1946-1989). Autoportrait, 1988.]

À gauche : tirage platine (58,7 x 48,2 cm). Los Angeles County Museum of Art.

À droite : tirage argentique (61 x 50,8 cm). The Estate of Robert Mapplethorpe, New York City.

Robert Mapplethorpe s’est intéressé à la technique platine-palladium vers 1985 et s’était tourné vers Martin Axon, l’un des très rares tireurs platine de l’époque, pour la réalisation de ses tirages.

La juxtaposition des deux tirages illustre bien, à mon sens, les différences entre le tirage platine et le tirage argentique, et les qualités propres à chaque technique.

Robert Mapplethorpe est mort du sida le 9 mars 1989, à l’âge de 42 ans.

1. Le 2 décembre 2012,
Guy Verville

Purs originaux? Le platine à gauche? Il me semble que ce que reproduis est plus noir, non?

2. Le 2 décembre 2012,
Guy Verville

bon, pas encore réveillé, moi: « ce que tu reproduis »

3. Le 2 décembre 2012,
Laurent Gloaguen

Mes tirages sont plus “noirs”, mais c’est une affaire de goût. En Pt-Pd, on peut faire varier la teinte, de orange-sépia à bleu froid.

Ce que je veux illustrer, c’est la douceur, le relief et la luminosité du platine. Par opposé, le contraste dur et la densité maximale de l’argentique sont imbattables.

Blah ? Touitter !