Journal de bord

jeudi 23 octobre 2003

Équation différentielle

Etant plutôt optimiste de nature, je pense qu’il est au contraire urgent de former l’esprit des nouvelles générations afin qu’elles puissent disposer des armes intellectuelles pour s’attaquer de front à la caste stato-socialiste qui gère les démocraties occidentales.
Les mathématiques, comme d’ailleurs l’économie, me paraissent un outil de choix dans cette formation.
La rigueur mathématique, la précision des outils et du vocabulaire employés sont indispensables pour donner aux jeunes gens une partie des structures mentales qui leur permettront de penser par eux-mêmes, et sont également un précieux antidote au relativisme ambiant.
VeloDeus, chez Melodius.

Et c’est un prof de math français qui parle… Il nous explique ainsi la relation entre le faible niveau en mathématique et le socialisme, et nous entame la vieille ritournelle du “niveau qui baisse”. (Ça fait tellement de décennies que le niveau baisse que l’on doit être à présent en-dessous de zéro…)

Méfiez-vous des maths, la rigueur intellectuelle qu’elles vous enseignent risque de vous conduire au libertarianisme… Faites donc de la littérature, c’est plus socialo-communiste.

PS. En tout cas, il n’y a pas corrélation entre bon sens et niveau en mathématiques…

1. Le 23 octobre 2003,
melodius

Je vois que l’article de VeloDeus frappe où ça fait mal :-)

Sinon, j’ai beau scruter son article, je ne l’ai vu affirmer nulle part que les études littéraires bolchévisent.

2. Le 23 octobre 2003,
Laurent

C’était une extrapolation ;-)

3. Le 23 octobre 2003,
melodius

Heureusement que je suis d’un naturel confiant et ne te suspecte donc pas de mauvaise foi.

Tiens, toi qui tonnais contre la déliquescence des cours de français il y a quelques jours, pourquoi ce mépris pour les maths ? Sont-ce une science bourgeoise inimicale à la part non marchande de notre humanité ?

4. Le 23 octobre 2003,
Laurent

J’aime beaucoup les mathématiques même si j’en parle peu.

5. Le 23 octobre 2003,
Pascale

Alors là, je prends une grande claque… les maths developpent le sens libertarien ? Mince, 14 ans que je les enseigne et on ne m’avait rien dit.

Ca se confirme, faut que je change de métier…

6. Le 23 octobre 2003,
melodius

Je voudrais tout de même enfiler ma petite pelisse d’agneau afin de couvrir mon horrible corps de loup ultra-libéral et te faire remarquer que les premières victimes de la décadence de l’enseignement sont les enfants issus de milieux modestes.

Les enfants de bourges sont suivis par leurs parents qui compenseront aux lacunes de l’école à coups de cours privés si nécessaire. L’ouvrier modal, par contre, ne s’apercevra peut-être même pas que l’école ne fait pas son boulot.

En d’autres termes, plus les profs déconnent, plus les petits trinquent. C’est cela l’égalité vue de gauche ! Si on veut rééquilibrer un peu le truc après, il faut tuer tous les mecs à lunettes, à la Pol Pot quoi.

Donc amigo, si tu veux aider les

7. Le 23 octobre 2003,
melodius

… petites gens, il faut être “élitiste”.

8. Le 23 octobre 2003,
L’imberbe

Mélodius: Si tu as une réponse meilleure que celle actuelle pour donner autant de chance à un jeune de milieu modeste qu’à un jeune de milieu aisé, je serai très heureuse de la lire (sans ironie). Bien sur que tous les enfants n’ont pas les mêmes chances au départ, ne serait ce que par l’attention plus ou moins grande que leur portent leurs parents. Maitenant, je ne vois pas quelle solution révolutionnaire pourrait changer cette donne (et pourtant j’ai un bon niveau en math, je devrais trouver).

9. Le 23 octobre 2003,
Pascale

Je tiens à préciser, mon cher Mélodius, que j’enseigne en Lycée Professionnel. J’ai rarement des enfants de “bourges” dans mes élèves, et je suis très fière d’en tirer pas mal vers la reussite.

J’en ai assez de lire de conneries sur les profs qui seraient les responsables de la merde ambiante. Venez prendre nos places, messieurs les bien-pensants, messieurs les “faukon-yaka”, on n’en reparlera après…

10. Le 23 octobre 2003,
Adolphos

Mouais, enfin dans toutes les dictatures on a toujours fait beaucoups de math : le citoyens doit être formé à appliquer comme un robot des formules définies par le Parite.

11. Le 23 octobre 2003,
Zek1917

La littérature n’est pas intrinsèquement collectiviste, loin s’en faut. Mais moins une discipline est scientifique plus il est facile de la détourner pour en faire un instrument idéologique.

Ainsi, des textes soigneusement choisis et “citoyens”, un accent sur les oeuvres à thèse allant dans le bon sens, permettent de faire de l’enseignement de la littérature une parfaite préparation à la militance dans les rangs du Parti.

Il faut cependant reconnaître que les profs de maths sont autant sinon plus cocos que les autres.

12. Le 23 octobre 2003,
Matoo

Chuis pas une flèche en maths, ni en littérature… et ben chuis pas prêt de la mener ma révolution prolétaire !!! :)))

13. Le 23 octobre 2003,
Le lapin

La Science (dont les maths sont une entité) est pour certains le nouveau Dieu mais n’a-t-on développé le racisme à partir de la biologie, la bombe atomique à partir de la physique et le Zyklon B à partir de de la chimie ? Il existe sûrement un exemple pour les mathématiques …

Les scientifiques ne sont pas des êtres parfaits qui ne pensent qu’à la Science. Ils pensent à eux et à leur bien-être avant tout. Ils sont comme les autres hommes menés par leur passions et leurs instincts.

Et que l’on ne me parle pas des “sciences de la gestion,” des “sciences économiques”. Ce sont de pures interprétations comme les autres sciences humaines faites à partir de données mesurées par des outils mathématiques.

Le rationnel et l’irrationnel font partie de l’homme. La science et les arts lui sont nécessaires pour qu’il reste… un homme

14. Le 23 octobre 2003,
Anonyme

Je suis intrigué par ta conclusion “il n’y a pas corrélation entre bon sens et niveau en mathématiques” tant elle paraît contraire à l’intuition ; il paraît plausible qu’il y ait d’une part corrélation entre le “bon sens” et la réussite sociale, et d’autre part corrélation entre la réussite sociale et le niveau en mathématiques…

Sur quelles études t’appuies-tu pour penser que le sens commun est en défaut sur ce point ?

15. Le 23 octobre 2003,
Pierre CARION

Melodius : comment tenir a la fois le discours 1) l’etat c’est de la merde , touns l’etat 2) les enfants de pauvres sont defavorises, ils sont les victimes d’un etat qui ne fait pas son boulot.

Deux complements : - depuis quand l’economie est une science ? elle a le vocabulaire de la science, le verbiage mathematique de la science mais, pour l’instant, n’arrive essentiellement qu’a expliquer ce qui s’est passe dans le passe. Si c’etait une science, il n’y aurait pas toutes ces ecoles, ces dogmes, ces ecomistes de gauche, de droite

  • c’est tres ’sovietique’ cette theorie des sciences qui devraient sortir les masses de l’ignorance non ? tout cela dans la ligne de “la religion est l’opium du peuple” , le pragmatisme sovietique … avec les resultats que l’on connait.

C’est cela qui est en fait interessant : tous les dogmes ont les memes ressorts … et les memes consequences.

Le communisme est un dogme, le libertarianisme est un dogme … Tous les deux recherchent, desesperement, dans la science un moyen pour prouver leur verite.

Le probleme est qu’il n’y a pas de verite, il n’y a que de l’humain, aves ses incoherences qu’aucune science ne pourra jamais modeliser. Et c’est tant mieux.

Plus grave, les consequences sont egalement les memes: persuades qu’ils possedent la verite unique, etablie par la science, les dogmes ne supportent jamais l’opposant, ni meme l’heretique.

16. Le 23 octobre 2003,
Laurent

Le libertarianisme est une utopie.

17. Le 23 octobre 2003,
GM

Au moins Mélodius m’aura beaucoup fait rire sur ce coup. S’imaginer qu’une croissance sans fin puisse avoir une quelconque existence, une quelconque viabilité. S’imaginer que la somme de tous les optimums en font un. S’imaginer que “la grande main” amène une quelconque stabilité alors que tout concourre à la rendre fondamentalement cahotique, tellement elle est complexe. Faut arrêter les maths à ce niveau, et faire un peu de physique, ça changera…

18. Le 24 octobre 2003,
Phil Cal

Alors, GM (grand-mere ?), nostalgique du bon vieux Gosplan ? Il faudrait commencer par relire tes classiques, personne n’a jamais parle de la “grande main”. Si tu fais allusion a Adam Smith, il s’agit de la “main invisible”. Mais bon, les collectivistes sont toujours plus ou moins megalomanes, d’ou ton usage de “grande”. Les liberaux sont gens modestes (“invisible”), en revanche.

Evidemment, transposer les maths et/ou la physique a l’economie et a la politique ca n’a aucun sens, pour la simple et bonne raison que ces deux dernieres ne sont pas des sciences. Malgre les fumeuses “sciences humaines” cheres aux 68ards, il n’y a, Dieu merci!, pas grand-chose de scientifique dans l’homme. Il se trouve que cela a toujours deplu, deplait encore, et deplaira toujours aux constructivistes de toutes fourrures, dont le reve de l’homme nouveau (saveur aryenne, sovietique, citoyenne-festive-sympa, etc…, c’est au choix) se veut ferocement scientifique. Donc: on peut etre un tres bon mathematicien ou physicien, tout en etant un infame totalitaire. Il y a de nombreux exemples. On peut aussi etre un tres bon mathematicien ou physicien aimant la liberte, sa famille et foutant la paix aux autres, il y a aussi de nombreux exemples. Une chose est sure: ceux qui veulent faire des theoremes en economie et en politique vont forcement dans le mur.

Alors donc on revient a la Grand-Mere nostalgique du Gosplan; selon elle, la main invisible amenerait au chaos. Memere pense donc, je suppute, que l’horrible main a seme le chaos en Occident (a des degres variables, evidemment, car certains pays comme la France furent, heureusement, en partie proteges par une classe politique omnisciente et citoyenne), tandis que dans les pays ou les regulateurs geniaux pouvaient donner libre cours a leur talent, les masses socialistes allaient de bonheur en bonheur sans entrave aucune.

Sans blaguer, Grand-Mere, tu le dis toi-meme: la complexite (de quoi, au fait ?) est telle que la main s’y perd. Meme la “grande main” qui t’est chere. Alors, que pourraient bien faire les petites mains moites et molles des bureaucrates ?

Bon, les matheux: c’est vrai, on y trouve plus de cocos qu’ailleurs (je parle des matheux francais, ce n’est pas vrai ailleurs). Ca s’explique a plusieurs titres. Pour simplifier a la Rat-Fera-Rien, separons les matheux d’en haut de ceux d’en bas. Les premiers sont tres peu nombreux, en general fort brillants dans leur matiere, mais sont passes par le systeme de selection si propre a notre-beau-pays-que-le-monde-nous-envie. Or, celui-ci, tel l’agriculture sovietique, favorise la monoculture et sur-selectionne des inadaptes sociaux. Pour faire simple: des gens hyper-brillants dans leur domaine, mais a la limite (et parfois plus qu’a la limite) de l’internement. C’est vrai aussi dans les autres disciplines (en philo en particulier). Ces gens (j’en ai assez cotoye pour pouvoir meme faire des statistiques) ont un taux de petage de plombs tres eleve, qui se manifeste generalement entre la sortie de l’ENS et les quelques mois qui suivent la naissance du premier. Pas etonnant, donc, que l’on retrouve une proportion elevee de semi-delirants qui vont s’enticher du communisme et faire d’excellents militants dans chacune des phases hautes de leur trouble bipolaire.

Maintenant, ceux d’en bas. C-a-d les 95% de mediocres qui vegetent dans la reeduc’nat. Ceux-ci sont par leur formation moins inadaptes a la vie (on ne leur a pas tenu le kiki pour aller faire pipi pendant les 3 ans de l’ecole), mais beaucoup plus aigris car ce sont dans la quasi-totalite des gens qui ont echoue. Echoue a entrer a l’ENS, echoue a devenir universitaire, echoue a rentrer dans une grande ecole et devenir ingenieur, etc… Il faut les comprendre: un etudiant de lettres, en commencant son DEUG, sait bien qu’il a 99% de chances de finit prof de lettres, mais un etudiant de DEUG de maths ou de 1e annee de prepa peut croire qu’il a un autre futur que celui d’aller causer d’homotheties a des hordes decerebrees (methode brevetee Djacklang (TM)) qui n’en ont rien a secouer. Le systeme les condamne a etre mediocres, car meme s’ils travaillent, ca ne changera rien ou pas grand-chose a leur carriere. En toute logique, cela fait donc des aigris et des jaloux, donc de parfaits aspirants-collectivistes. Il y aussi d’autres raisons, mais il se fait tard et je vais aller me coucher avec un bon livre de Tocqueville, tiens.

Phil Cal

19. Le 24 octobre 2003,
Pascale

Discours haineux sans intérêt…

20. Le 24 octobre 2003,
melodius

Pierre, je voudrais d’abord te signaler que ce texte n’est pas de moi, mais de VeloDeus.

Malheureusement, je suis d’ailleurs un cancre en maths !

Je ne vois pas où est la contradiction entre relever les “insuffisances” (soyons gentil…) de l’état et s’opposer à lui; perso, je trouve ça plutôt logique.

En fait, tu sembles considérer qu’un jour j’ai décidé que ça faisait radical chic de devenir anar et que depuis lors je cherche à justifier mes options. Ca explique que tu commences par dire “tu hais l’état” et seulement ensuite “tu dis que l’état ne fait rien pour les pauvres”. C’est donc l’inverse qui s’est produit.

Après cette mise au point, je voudrais attirer votre attention sur un concept qui me semble digne d’intérêt, même s’il a été repris par les marxistes: la lutte des classes. En ce qui concerne l’enseignement, il est tout à fait évident que celui-ci favorise les classes possédantes - ou, de manière plus précise, celles qui possèdent le pouvoir politique - et, inversément, défavorise les classes qui n’ont pas de relais politiques. On voit bien par exemple que l’enseignement général et supérieur de type universitaire, pour lequel on a dépensé des fortunes sous prétexte de démocratisation, profite massivement aux classes moyennes (dans lesquelles il faut inclure la plus grande partie de la clientèle des syndicats) et qu’inversément, on a désinvesti massivement dans les filières qui offrent des débouchés aux classes sociales plus modestes, soit le technique et le professionnel. Je peine à croire que ce soit un hasard. Pour reprendre un concept cher au vieux Karl, le discours dominant profite aux classes dominantes. Le discours gauchiste pseudo-démocratique profite aux classes qui ont investi l’état, dont notamment les fonctionnaires, les syndicats, le grand patronat, les partis politiques et évidemment leur progéniture.

Une fois de plus, la maxime de Bastiat se vérifie : “L’état, c’est la grande fiction à travers la quelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.”

En ce qui concerne l’économie, il s’agit bien entendu d’une science, en l’occurrence d’une science qui étudie les conséquences matérielles de l’action humaine. Ce n’est pas parce qu’on ignore beaucoup de choses qu’il ne s’agirait pas d’une science, ou alors l’astronomie n’est pas une science non plus. Il me semble que le dégoût de la gauche face à l’économie est dû au fait qu’elle prouve la fausseté de l’idéologie socialiste, ce qui est évidemment impardonnable. C’est pourquoi les universitaires de gauche adorent généralement de fausses sciences du genre de la psychanalyse, que l’on va de surcroît appliquer à toutes sortes de réalités qui n’ont rien à voir avec son objet.

Laurent, le libertarianisme est peut-être une utopie, mais j’attends toujours avec impatience le texte que tu pondras afin de le démontrer. Je voudrais d’ores et déjà attirer ton attention sur une chose. Le libertarianisme ne prétend pas changer la nature humaine et apporter le paradis sur terre : il prétend être le meilleur système possible. Une comparaison avec les idéologies socialisantes s’impose !

A vous lire.

21. Le 24 octobre 2003,
Pierre CARION

Melodius: je suppose que si tu acceptes le texte de VeloDeus sur ton blogue c’est que tu adheres a ses idees (ou plutot l’inverse) … Au passage, il faudrait moins s’etonner de la mediocrite supposee du systeme francais quand on lit ce que VeloDeus prof de son etat ecrit : “Mais en attendant, je retourne corriger la montagne de conneries que mes élèves m’ont rendu en guise de devoir surveillé.”

Sur le fait que l’economie serait une science humaine , c’est completement absurde. Aussi absurde que l’astrologie qui essaye de se pretendre etre une science. C’est au mieux une technique, un ensemble d’outils, qui tente de sortir de l’information du chaos pur qu’est l’activite economique. La n’est pas le probleme : faut-il que les idees libertariennes soient faibles pour qu’il leur faille une caution scientifique pour exister ! J’attends des libertariens de la conviction, des idees claires, des propositions concretes plutot que des theories fumeuses remontant a plusieurs decennies. Ta definition, tres voltairienne, du libertarianisme (le meilleur systeme possible) met en evidence l’objet de mon commentaire precedent : c’est une position dogmatique. N’a t-on pas assez souffert de tous ces dogmes qui pretendent connaitre LA verite ?

22. Le 24 octobre 2003,
aqb

Amalgames, invectives et n’importe quoi. Le débat d’idées va réellement bien mal.

Melodius: Et c’était plutôt toi qui nous démontrais à force de solides arguments structurés que le libertarianisme est “le meilleur système possible”? Explique-nous concrètement de quoi il s’agit. Car la seule chose que je comprenne dans toutes vos théories c’est leur vacuité. L’absence également de définition claire du concept de liberté.

En ce qui concerne les diatribes quasi religieuses contre l’Etat, il faudra qu’on m’explique comment se seraient créées toutes les infrastructures de nos pays (qui profitent à tous) s’il n’y avait pas eu d’Etat et d’impôts [oucha, j’ai lâché un gros mot]: routes, hopitaux, réseaux électriques et téléphoniques, voies ferrées, TGV, écoles pour tous, bibliothèques, piscines, etc.)

Que l’on puisse s’inquiéter du poids de l’Etat au détriment de la libre entreprise est une chose compréhensible. Mais l’inverse l’est également. Loin de tout manichéisme réducteur, le monde est complexe et les sociétés qui le composent ne peuvent fonctionner que sur la base d’un certain équilibre.

Le monde a besoin d’utopies, mais elles ne sont que des directions entre lesquelles les hommes de bon sens se doivent de rechercher un équilibre profitable à tous. Oui, je sais, même ce que je viens d’écrire est une utopie. Décidément les choses ne sont pas aussi simples…

PS: inutile de m’invectiver, je ne réponds plus qu’aux propos argumentés et courtois.

Respectueusement. Joel.

23. Le 24 octobre 2003,
Laurent

Je pense que si l’on pouvait faire une troïka à quatre, Joel serait le bienvenu :-)

24. Le 24 octobre 2003,
melodius

Aqb, il ne me semble pas t’avoir invectivé, donc je ne vois pas très bien pourquoi tu me dis cela.

Sinon, je trouve que ton post est très confus; je ne peux pas répondre de manière claire à un truc qui “loin de tout manichéisme réducteur” est obscur au point de manquer quelque peu de signification.

Pierre, je ne vais pas écrire ici une définition du libertarianisme, mais par contre vous pouvez aller jeter un coup d’oeil à ceci. Et lire quelques bouquins, comme je le suggère. Désolé, mais le format “commentaire de blog” ne se prête pas réellement à de grands exposés théoriques, j’espère que tu en conviendras.

Je trouve tout de même assez hallucinant que tu reproches au libertarianisme de tenter de se fonder de manière scientifique autant que faire se peut. Sur quoi faut-il se fonder alors, sur le Yi-King ? Sur les entrailles encore fumantes de bêtes sacrifiées ? Un peu de sérieux.

Et désolé si tu ne “crois” pas à l’économie, après tout, notre Sainte Mère l’Eglise a mis le temps à “croire” que la terre tourne autour du soleil et non l’inverse, ce qui démontre qu’on peut errer et être en bonne compagnie ;-)

25. Le 24 octobre 2003,
aqb

Melodius: Tu n’étais pas visé personnellement, c’était une remarque d’ordre général, relative à d’autres billets. Si mon commentaire t’a semblé confus, j’en suis désolé, mais avais-tu réellement envie d’en comprendre le sens? Car je viens de le faire lire par 2 personnes différentes, sans connaissances préalables sur le sujet et elles m’ont affirmé l’avoir compris. J’ai lu avec intérêt ton lien, et je ne sais toujours pas précisément ce qu’est le libertarianisme. Même si je crois le deviner. La structure étatique semble être votre bête noire. L’Etat est un carcan terrible qui brime la liberté des individus. Soit. Mais sans Etat, sans règles communes garanties par lui, c’est l’anarchie. Et l’anarchie, c’est la jungle. Sans règles communes, l’humanité en serait encore à bouffer des baies sauvages, à s’entretuer pour boire dans des flaques boueuses et à courir pour échapper à de vilains prédateurs. L’Etat est source de malheurs ? Soit. C’est sûrement pour cela que certains de tes contributeurs sont salariés du-dit Etat. La liberté… Il conviendrait peut-être enfin de préciser le sens que vous entendez donner à ce terme. Car toute liberté ne peut se définir que par ses limites. Sans limites, il n’y a pas de liberté. Il n’y a que de l’arbitraire : la loi du plus fort. Et quand les plus faibles auront disparus, bouffés par les «forts». Les plus faibles des forts deviendront à leur tour la cible des encore plus forts. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus qu’un. Qui finira bien par claquer. Belle théorie… Respectueusement.

26. Le 24 octobre 2003,
Anne Onyme

Pour ce qui est du “niveau qui baisse”, l’argument classiquement rétorqué à ceux qui le prétendent est qu’”on dit ça depuis Platon”, avec citation à l’appui.

Le problème c’est que si le “niveau” (évidemment il faut en donner une définition un peu plus précise, disons les connaissances et aptitudes d’un élève en milieu de classe d’une terminale scientifique) reste à peu près constant sur une période longue -plausible- il est aussi plausible que, comme les cours boursiers, il oscille sur le moyen terme. Et pour des raisons tout à fait explicables : la société donne une importance plus ou moins grande aux mathématiques et module en conséquence le nombre d’heures consacré à leur apprentissage. Pour ces raisons, il me semble effectivement plausible que, comme l’écrit VeloDeus, le niveau ait baissé depuis 1980, époque faste pour l’enseignement des maths (9 heures par semaine en terminale C si je me souviens bien), de même qu’il est plausible qu’il ait sérieusement monté entre 1960 et 1980.

De même, il me paraît très plausible que le niveau en anglais ait fortement monté depuis disons 1950 et le niveau en latin fortement baissé… Le dire n’est pas forcément du ronchonnage de gâteux.

27. Le 24 octobre 2003,
A. L.

Les gens, vous êtes tous charmants, mais moi je suis étudiant (donc aux premières loges mais de l’autre côté du bureau), et je n’ai jamais vu un système qui roule aussi bien.

Pour 183 euros (remboursés grâce à mon droit à la bourse), j’ai droit à environ 4 ans d’étude, après pour le 5ème c’est moins sûr. Et à en croire le rythme qu’on a en ce moment, notre pauvre pays si “gravement affaibli par le socialo-communisme-trotskisto-sfioien” et sa population étudiante ne seront pas vraiment en retard à la fin de l’année.

Puis pour moi qui caresse doucement le rêve d’intégrer un IEP, j’y ai même accès pour pas cher, alors que d’autres payeront le prix fort. Comme l’impôt sur le revenu, c’est progressif.

C’est pas beau la vie ?

(A propos du niveau qui baisse, vous me faites marrer, ça confirme mon idée que le ministère de l’EN et celui de la Jeunesse devraient être dirigées par des personnes de 25 ans, et pas par des vieux aigris sur-agrégés, et qui ont vu pour la dernière fois un élève pendant un séminaire dans un lycée privé du XVIème) (En clair : bande de vieux c… réacs).

28. Le 26 octobre 2003,
Constantin H

Ah tiens, v’là-t-y pas que j’ai été censuré. Pas bien ! Je suppose que ce message va lui aussi passer à la trappe ?

29. Le 26 octobre 2003,
Constantin H

Je viens de m’apercevoir que les messages dont je parle sont sur un autre fil de commentaires. Toutes mes excuses au capitaine pour ce procès d’intention.

30. Le 27 octobre 2003,
Phil Cal

Si on voulait defendre la cause liberale, on ne s’y prendrait pas autrement qu’en ecrivant ce qu’ecrit l’etudiant ci-dessus. En effet, A.L. illustre a merveille la pertinence de la maxime de Bastiat: “L’etat, c’est la grande fiction a travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux depens de tout le monde.” que Melodius rappelait plus haut, fort a propos.

Ce que ne voit pas notre ami etudiant, c’est qu’il y a de fortes chances pour que son diplome “gratuit” lui donne essentiellement acces a l’ANPE. Ne le decourageons pas trop tot, il le realisera lui meme dans peu d’annees.

Quant aux “infrastructures” dont parlait ABQ, nous avons tous remarque que les pays avances dans la construction du socialisme disposent tous d’infrastructures remarquables.

Phil Cal

31. Le 28 octobre 2003,
melodius

Mais sans Etat, sans règles communes garanties par lui, c’est l’anarchie. Et l’anarchie, c’est la jungle. Sans règles communes, l’humanité en serait encore à bouffer des baies sauvages, à s’entretuer pour boire dans des flaques boueuses et à courir pour échapper à de vilains prédateurs. L’Etat est source de malheurs ? Soit. C’est sûrement pour cela que certains de tes contributeurs sont salariés du-dit Etat. La liberté… Il conviendrait peut-être enfin de préciser le sens que vous entendez donner à ce terme. Car toute liberté ne peut se définir que par ses limites. Sans limites, il n’y a pas de liberté. Il n’y a que de l’arbitraire : la loi du plus fort. Et quand les plus faibles auront disparus, bouffés par les «forts». Les plus faibles des forts deviendront à leur tour la cible des encore plus forts. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus qu’un. Qui finira bien par claquer. Belle théorie…

Prenons la peine de clarifier un peu notre différend. Essentiellement, tu considères que si les individus ne sont pas forcés par la contrainte à avoir un comportement constructif, c’est la jungle.

Tout d’abord, je ne pense pas que la contrainte est nécessaire pour qu’il y ait des “règles communes”. Un exemple non-politique (histoire de dépassionner le débat) l’illustre parfaitement, et c’est la langue. Aucune autorité centralisée (oublions la pitoyable Académie Française…) n’est nécessaire pour qu’un groupe de personnes respecte un nombre impressionnant de règles complexes tout à fait volontairement. Pour revenir à ton exemple de bestialité préhistorique, je voudrais quand même te signaler que ce n’est pas l’invention de l’état qui a permis à l’humanité de dépasser ce stade…

“On ne peut définir la liberté que par ses limites”, bien entenu, j’oserais presque dire, “par définition” ;-) La liberté dont nous parlons est fondée sur la propriété de son corps et des objets que chacun s’approprie. Les limites sont évidemment les droits de propriété des autres. Cela signifie que l’état, c’est-à-dire un groupe de personnes qui s’est arrogé le monopole de la violence, ne peut légitimement s’approprier le corps (ex. : conscription militaire) ou les biens (ex. : taxes) des individus sans leur consentement.

Libre à toi de ne pas être d’accord, mais cela n’a rien d’arbitraire, bien au contraire, puisque les droits individuels sont totalement et rigoureusement inviolables.

Quant à la ritournelle sur les faibles et les forts, j’ai la faiblesse de croire que la situation actuelle est bien pire encore, si on garde à l’esprit que les forts sont les hommes de l’état et les faibles ses sujets. Un système anarchiste (osons le mot) offrirait bien plus de garanties aux faibles que le système actuel, qui s’il prétend défendre les faibles ne fait en réalité que les exploiter.

32. Le 28 octobre 2003,
Un usenaute

Bonjour,

« les droits individuels sont totalement et rigoureusement inviolables » (melodius).

Si j’était sur que vous ne trolliez pas, je commencerai la discussion par « Comment ? ».

33. Le 29 octobre 2003,
melodius

Et je te répondrais “Pardon ?”

34. Le 29 octobre 2003,
Un usenaute

Bonjour,

Il y a bien une question dont je voudrait la réponse : Pourquoi, http://melodius.blogspot.com/20031001melodiusarchive.html y a il écrit « La Page Libérale [fr] Pas libertarienne, hélas ! » ?

Pas libérale ?

35. Le 3 novembre 2003,
A. L.

Phil cal : je suis réaliste. Donc j’en ai parfaitement conscience.

D’un autre côté tu sous-entends que seuls les diplomés d’une belle boîte américaine, d’une belle boîte parisienne ou d’un truc privé trouveront du boulot.

Ce qui veut donc dire qu’on sera 98% de la population à l’ANPE. Ca va plomber la dette publique.

Blah ? Touitter !