Journal de bord

lundi 7 novembre 2005

Bouffons

Ta mère en short devant le Leader Price”.

1. Le 7 novembre 2005,
yves duel

Heu, ce texte n’est il pas un tout petit peu unijambiste ? Et d’après son nom, l’auteur n’est il pas un tout petit peu éloigné des jeunes maghrebins qu’il traite de bouffons ?

(je m’étais pourtant promis de ne pas écrire un mot sur les banlieues avant, au moins, la fin du mois)

2. Le 7 novembre 2005,
Laurentj

Yves : relis bien le texte. Où tu as lu qu’il parlait de maghrebins ? Il parle juste de ces jeunes qui foutent le boxon. Il n’a pas parlé de couleur, ni d’origine. Et je ne vois pas comment on peut être éloigné de ces jeunes quand on a grandi dans les même quartiers qu’eux, avec les même difficultés. En tout cas une chose est sûre, il en est beaucoup plus prêt que moi. Je n’irais donc pas juger ses propos..

3. Le 8 novembre 2005,
yves duel

@laurentj : faut quand même pas être trop naïf ! J’ai peut être tort, mais j’ai lu dans ce texte assez violent une manifestation proche du racisme —même si “les jeunes maghrebins” ne sont pas cités explicitement

4. Le 8 novembre 2005,
Minh Quang

Yves : ce texte a été écrit sous le coup de la colère, c’est un fait (les flammes ont léché logement et véhicule de la famille, oui j’ai les boules).

Je n’en retirerai pas un mot. Mais de votre côté n’en ajoutez pas que je n’ai pas écrit. Vous y lisez casseur=beur ? Le raccourci est trop facile.

5. Le 8 novembre 2005,
michel

Yves, je crois que vous êtes le coupable de délit de faciès dans cette histoire… En quoi ne pas être maghrébin rendrait-il les propos d’un ex-habitant asiatique du 93 moins pertinents que ceux d’un ex-habitant maghrébin des mêmes quartiers ?

Corollaire: depuis quand “les jeunes maghrébins” pensent tous pareil ?

Corollaire 2: depuis quand ne seraient-ils tous que maghrébins ?

6. Le 8 novembre 2005,
samantdi

Ce billet (“Bouffons”) m’a dérangée. Pas tant pour une hypothétique ligne de fracture entre asiatiques et maghrébins (que je n’y ai pas vue) mais parce que l’auteur du billet se sert de sa réussite pour renvoyer les autres dans les filets.

Son propre outil de mesure des faits, son appréciation de la situation commence et s’arrête avec son changement de condition sociale.

C’était pourtant facile, semble-t-il dire, puisque j’y suis arrivé. Que n’ont-ils fait comme moi, ceux qui restent sur le carreau? Que n’ont-ils eu la volonté, l’obstination, la ténacité? Que ne se sont-ils secoués, que n’ont-ils travaillé, étudié ? Que n’ont-ils été curieux, persévérants, ordonnés ? Que n’ont-ils aimé les mathématiques plutôt que les mobylettes?

Est-ce vraiment aussi simple?

(Je préfère les propos de Karl:”Dire qu’il y a des méchants ou des gentils ne mène à rien et ne résout aucun problème sauf si tu décides d’exterminer le méchant. Vivre en société, c’est accepter le conflit et le dialogue qui va avec. Parfois, le dialogue est rompu depuis longtemps ou très difficile à mettre en place”)

7. Le 9 novembre 2005,
Raphaël Zacharie de Izarra

LES FLAMMES DE LA RAISON

Il me semble que la crémation des moyens de locomotion généralisée dans les banlieues du pays est le signe d’un grand bouleversement social, un mouvement de fond qu’une stupide répression policière ne pourra pas éteindre. Je ne cesse d’entendre que brûler des voitures, ça n’est pas une solution pour résoudre le malaise des jeunes de banlieue…

Justement, je pense que c’est une solution. Sans ces heurts spectaculaires (toucher à la tôle sacrée du français moyen, ça choque toujours l’opinion publique sensible à la préservation de ses joujoux favoris) comment faire avancer les choses, faire prendre conscience aux privilégiés des centres villes et des campagnes de la gravité de la situation dans les banlieues ? Brûler des voitures est, à mon sens, la meilleure solution pour faire bouger les choses, contribuer à faire changer les mentalités, secouer les consciences endormies.

Mieux vaut faire une révolution en brûlant des voitures plutôt qu’en portant des têtes coupées sur des piques. Brûler des voitures est par conséquent un acte potentiellement héroïque, pour peu que cela débouche sur une amélioration de la vie des révoltés, une capitulation du pouvoir qui reconnaîtra par la suite la révolte comme un légitime soulèvement des banlieues contre l’injustice sociale.

C’est ainsi qu’évoluent les mentalités, que se fait le progrès social : en pratiquant la désobéissance civile, en manifestant illégalement contre le pouvoir. Aujourd’hui conspués, demain qui sait si les brûleurs de voitures ne seront pas honorés par les mêmes qui les condamnent actuellement ? Comme les porteurs de têtes coupées de 14 juillet 1989 sont de nos jours acclamés. La crémation des voitures de banlieue, c’est leur 14 juillet à eux. Leur révolution est en marche. C’est en se rebiffant de la sorte contre l’ordre social que se sont fait les progrès dans notre société. Aujourd’hui les mentalités ont évolué, dans sa grande majorité le peuple ne verse plus le sang pour se faire entendre, il brûle des voitures, brise du mobilier urbain. N’est-ce pas déjà un énorme progrès par rapport aux révoltes du passé ? De nos jours même les insurgés des banlieues respectent la vie humaine. En ce sens, je ne vois pas où est leur crime. Leur combat me semble parfaitement légitime. A leur place, ne réagirions-nous pas de même ? Pour avoir vécu dans la banlieue et côtoyé un peu ses habitants, je comprends leur révolte.

Vive la révolution, vivent les brûleurs de voitures !

Raphaël Zacharie de Izarra 2, Escalier de la Grande Poterne 72000 Le Mans Tél : 02 43 80 42 98 raphael.de-izarra@wanadoo.fr

8. Le 9 novembre 2005,
Laurent

Tiens, y a une bagnole à brûler au Mans.

9. Le 10 novembre 2005,
Xavier

C’est facile de trouver une plaque minéralogique à partir d’un nom, d’une adresse, d’un numéro de téléphone et d’un mail ?

Non, parce que je vis en banlieue (si, si, Asnières-sur-Seine, c’est la banlieue), et j’ai la haine (plus de Nutella ce matin), je brûlerai bien une voiture pour l’exprimer.

Finalement, le brûlage de voiture, c’est le blog mis à la portée de l’homme de la rue.

10. Le 10 novembre 2005,
Cyril Fievet

Au moins, tu as trouvé le gagnant pour ton concours de Troll…

11. Le 10 novembre 2005,
Patrick

Pour ceux qui vont au Mans, pensez à lui cramer son ordinateur aussi.

12. Le 11 novembre 2005,
Raphaël Zacharie de Izarra

[Commentaire supprimé suite à discussion avec mon conseil juridique.]

13. Le 11 novembre 2005,
Raphaël Zacharie de Izarra

Je persiste à prétendre que le mouvement de révolte de nos banlieues est fondé. Pour autant je ne cautionne pas les violences ni d’ailleurs les crémations de véhicules, qu’elles soient symboliques, politiques ou crapuleuses. Je soutiens simplement tout ce qui réveille les consciences, ébranle les coupables inerties. Toute société est vouée à progresser, rien n’est jamais figé en ce monde, perpétuel mouvement des animés comme des inanimés (même les pierres changent, bougent, évoluent à l’échelle géologique).

Quoi qu’il en soit, le temps seul nous dira ce qu’il en est à propos du mouvement de révolte des banlieues… Je suis prêt à faire mon mea culpa si nécessaire.

Raphaël Zacharie de Izarra

14. Le 11 novembre 2005,
Kozlika

Ce type est une plaie. Il a floodé déjà il y a quelques mois avec un texte à la con aussi bien écrit et intelligent que celui-là et il recommence (je commence à voir le machin en d’autres exemplaires dans mon agrégateur).

Je vais en glisser deux mots à mon Spamplemousse, tiens.

15. Le 15 juillet 2006,
un tad

et alors encore un poil de carotte qui pensent que sous prétexte que lui a fait les bonne chose croient que tous le monde va être comme lui se mec a surement eu peur de faire des connerie parcequ’il devait avoir peur des représailles je suis sur qu’un jour il a du aller dans le 93 et il a du se faire agrésser et il a la haine contre les jeunes cé tou il parle de tous casser et tous me rien de sa et vrai il y a un tag et persone ne veut l’enlever alor ensuite il y en a plusieurs cé come sa que sa commence et pourkoi avoir fait des immense cité ou la police ne rentre plus? hein répond a cette question monsieur qui sé tou

Blah ? Touitter !

Fatwa

Fatwa concernant les troubles qui touchent la France.

Teubés

Le plus triste c’est que ce n’est même pas un truc politique ou une démarche rationnelle basée sur un ras-le-bol. Ce n’est pas la Commune de Paris ou mai 68, ou encore les “riots de LA”. Non non, on a affaire à des teubés qui crament des bagnoles ou foutent la merde juste parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire dans la vie. Pour le fun, pour montrer qui pisse le plus loin. Impossibles à raisonner, ni à intégrer dans notre société.

Ils ne rêvent que des modèles imposés par la télé : thune et célébrité. Passer à la StarAc, argent facile, voilà les valeurs de ces révolutionnaires modernes.

[Matoo : “Pyrolyse sociale”.]

1. Le 7 novembre 2005,
Dam

Je rêve d’un mois/une semaine on on couperait les antennes de la télé juste pour voir comment ça fait. Forcé de se parler …

Blah ? Touitter !

Auto-défense

Michel Pajon, maire PS de Noisy-le-Grand, demande une intervention de l’armée. “Pour un socialiste, dire que l’armée doit intervenir est un constat d’échec absolument inimaginable. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’on ne peut pas laisser les gens comme ça. Donc à un moment donné, il faut se demander s’il y a encore un État dans ce pays. (…) Si l’État n’est pas capable de nous défendre, il va falloir qu’on se défende.”

Jacques Myard, député UMP des Yvelines, demande l’instauration de l’état d’urgence avec “un strict couvre feu”. “Les Français sont excédés, si l’Etat ne rétablit pas l’ordre, il est fort à parier que la population ne le fasse d’elle-même et plus personne ne répondra alors de rien.”

Par ailleurs, ce dernier s’interroge sur le rôle de stimuli et d’amplification de la télévision dans ces événements. France 3 se pose des questions tous les jours sur sa façon de couvrir les violences.

[Source AFP.]

1. Le 7 novembre 2005,
vancho

Oui rien que pour ça Sarko devrait en toute logique démissionner. Il a parlé, promis plus de sécurité. Il ne maitrise plus l’incendie alors qu’il a aidé à le provoquer. Par consèquent les gens sont seuls, sans défense et il ne serait effectivement pas étonnant que des milices se montent.

2. Le 7 novembre 2005,
Louis

Je me demande quand même pourquoi après tant de voitures incendiées, de classes brulées, de bus incandescents on assiste pas à des bavures de la part des habitants des quartiers concernés? 1200 véhicules qui tiennent dans un cendrier et pas un excité qui sort une arme pour se venger.. Est-ce de la maitrise de soi? De la peur? Je ne sais vraiment pas. Pourvu que la justice soit victorieuse.

3. Le 7 novembre 2005,
Dam

Parce que d’apres ce que je lit là http://www.lemonde.fr/…

ils sont consentant

“On n’a pas le choix. On est prêts à tout sacrifier puisqu’on n’a rien, se justifie Bilal. On a même brûlé la voiture d’un pote. Ça lui a foutu les boules, mais il a compris.”

4. Le 7 novembre 2005,
Jawad

“il a compris”…

Affligeant!

5. Le 7 novembre 2005,
karl

Mais non justement, cela n’a rien d’affligeant. Cela s’appelle de la solidarité. Cela veut dire que de toutes façons, quand tout le monde y est jusqu’au cou, tu fais partie du groupe.

Te désolidariser du groupe pour protéger son peu d’intérêt. C’est presque le contraire qui serait affligeant. Non pas que je fasse l’apologie de la dictature du groupe mais je comprends cela parfaitement. Et cela existe dans tous les groupes à tous les niveaux. Penser à la notion de sacrifice et vous comprendrez. C’est une réalité sociale.

Encore une fois, je ne cherche pas à justifier les événements, mais ne pas comprendre ces comportements humains là, c’est déjà se mettre en dehors de la réalité sociale et donc en dehors du dialogue.

6. Le 7 novembre 2005,
Louis

Cher Karl,

Tu parle de solidarité et en d’autres temps je pourrais le comprendre, tu parle de groupe et en d’autre temps je pourrais aussi le comprendre.

Je crois qu’il s’agit de minorité et d’évenements ponctuels. Qu’on ne peut porter au crédit de minorités les actes qui ne sont pas fondés, que ces actes ne trouvent pas de justification politique ou sociale suffisante pour valider la crémation d’une école, d’une auto, d’une handicapée, d’un entrepot ou de la gueule d’un flic. Il y en a beaucoup qui se revendiquent de la banlieue depuis les derniers évenements… peu importe. Ne crois tu pas que ces actes sont le fait d’une minorité dont l’excuse sarkozienne parait quelque peu désuet? Crois-tu que la personne qui brule tout ce qui passe sous sa main est prête à travailler pour 1000€ par mois? Crois-tu qu’un programme d’investissement social et/ou professionel suffira à enrayer un concours de crémation entre les cités?

Crois-tu qu’il peut y avoir une solidarité entre le pyromane et la passivité d’un automobiliste dépourvu de sa locomotion? D’ailleurs, serais-tu solidaire de celui qui brule ton outil de travail, ton bureau, ta maison? Dans ce cas tu n’es plus solidaire mais activiste. Tu entre à part entière dans le mouvement, tu en accepte les conséquences. Vraiment Karl, j’essaye d’embaucher la jeunesse des cités quand j’en ai l’occasion, c’est dur, très dur de travailler avec des brêles qui ne pensent qu’a ne pas se salir, ne pas faire l’effort de téléphoner à tel ou tel fournisseur, ne pas faire l’effort d’avoir une idée, un jugement, une responsabilité, t’envoyer chier quand tu demande de participer à une täche commune. Il y a une délinquance certaine, il faut lutter contre, justement, dans la rigueur de ce qui est encouru. Lutter contre dans la justice, dans la justesse. Je m’emporte surement, mais le fond est de moi. Je ne trouve aucune justification à ces actes.

7. Le 8 novembre 2005,
Marc

Cher Louis, je crois que tu généralises tes problèmes avec tes embauches de jeunes de banlieues. Ton discours en dit long sur le faible respect que tu as pour eux. C’est peut-être aussi pour cela qu’ils ne sont pas dévoués à ton entreprise. En outre, il y a beaucoup de salariés qui ne sont pas dévoués à leur entreprise, pas seulement ceux issus des banlieues. Par contre, le délit de facies est une réalité réconnue par la loi, et courante. Bien souvent la question de travailler pour 1000 euros par mois ne se pose pas car ils n’y ont pas accès, tout simplement.

Enfin, pour parler du fond du problème, je suis en opposition totale par rapport à toi. Aujourd’hui tout le monde dénonce les agissements de ces casseurs mais au fond, on comprend qu’à force de fabriquer des inégalités, le fil finit par se rompre. Et ce n’est pas un cas isolé. Des millions de français en ont marre de ce système. Des millions de français ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas entendus, ni pour la présidentielle, ni pour les municipales, ni pour l’Europe. Jamais. Le grand manitou de l’Elysée et sa cour de Matignon disent qu’ils ont compris. Mais manifestement, ils n’ont pas compris.

J’aimerais tant que ces gens puissent s’exprimer sans violence, de manière structurée et cohérente, positive. Ils ont essayé par le vote, cela n’a pas marché. Ils brulent des voitures et je les comprends.

J’attends juste qu’un des leurs, plus instruit, plus diplomate, fédère leur action, la sorte de l’illégalité et casse la légitimité de notre gouvernement.

8. Le 8 novembre 2005,
michel

“Ils ont essayé par le vote, cela n’a pas marché.”

Pouvons-nous avoir des stats sur les taux d’abstention en milieu défavorisé ? Hors référendum con-con du 29 Mai à base de “votez non pour protester contre tout”, s’entend.

“Ils brûlent des voitures et je les comprends.”

Mais que comprenez-vous, bougre d’angéliste ? Et ce que vous comprenez là dedans, le comprendrez-vous encore quand ils brûleront la votre ?

9. Le 8 novembre 2005,
Louis

Très cher Marc,

Je viens de lire ton commentaire et ma première réaction à été: “Meu non, c’est pas ça que je voulais dire…”

Je n’ai pas de problème d’embauche de jeunes de banlieue car je ne cherche pas spécifiquement à en embaucher. Ca arrive, quand ça arrive c’est bien, quand ça dure c’est mieux. Mais ça dure peu. D’ailleurs ce n’est pas avec eux que j’ai le plus de problème en ce moment, si j’avais le temps je te raconterais combien me font chier les personnes qui boivent, celles qui divorcent, celles qui battent leur femme, celles qu’on dirige délicatement vers une psy ou un conseiller conjugale… Bref des activités qui en plus d’être particulièrement chronophages me font sortir de mon role, m’impliquent dans des voies où je regrette d’être aller.

Aussi, j’aimerais te montrer tout le respect que j’ai pour l’humain. L’humain des villes, l’humain des champs ou l’humain des banlieues. J’aimerais aussi te dire que je suis né au moyen-orient et que bien qu’étant d’un physique de type conventionnel ordinaire européen je marque un point d’honneur à ne jamais juger quelqu’un sur son origine, sa couleur ou son statut social… De retour du Moyen-Orient le saut est brutal puisque j’ai grandi à Chanteloup-les-vigne puis mon adolescence à Fresnes avant de quitter la région parisienne pour la province puis l’europe, j’avais 15 ans. J’aimerais pouvoir te faire comprendre que le secteur du batiment est un endroit ou le cosmopolitisme n’est pas un concept mais une réalité, que tu peut y apprécier d’apprendre et de retransmettre avec des Portugais, des Ivoiriens, des Marocains, etc. Que tu y croise des combattant Erythréens, des sans papiers qui arrivent au boulot en costard cravate, des Russes qui te ramène du poisson séché de la Volga pour le manger à l’apéritif, des Italiens ou des Egyptiens qui te raconte le premier jour où ils sont arrivés en France. Tu n’imagine pas comme il est agréable de ne pas avoir d’oeillères dans ces moments là.

Bosser n’est pas non plus une question d’accès, c’est un minimum contre un boulot dans un secteur où tu n’as n’y besoin de diplome, ni période de stage ou d’essai interminable, juste de la motivation et de l’experience.

Bon, on parle boulot mais je t’avoue que je n’apprécie rien de mieux que d’en partir pour une ballade ou une journée entre amis. En fait le boulot m’emmerde terriblement.

Adoncque, vous semblez dire que des millions de français en ont marre du système et je crois pourvoir être d’accord avec vous. Mais des millions de français ne brulent pas des voitures, des écoles, des bureaux de poste, des hopitaux, des bus (liste non exhaustive) Non, ils votent. et pour ces millions là nous sommes encore en démocratie où le poids du bulletin est plus vénérable que celui du poing. Peu importe d’être gouverné par un menteur, un voleur ou un démagogue, ce qui est fondamentale c’est de savoir discerner l’interet commun de la réaction épidermique. Dans le contexte actuel il s’agit d’actes criminels ou de vandalisme qui doivent être jugés (ça vaut aussi pour la maréchaussée)

En fait nous sommes égaux dans la conclusion puisque comme toi : “J’aimerais tant que ces gens puissent s’exprimer sans violence, de manière structurée et cohérente, positive”

Par contre je n’attends pas que l’un des leurs plus instruit(sic) fédère leur action (…) et casse la légitimité de notre gouvernement. Car dans ce cas c’est de l’anarchie révolutionnaire et ça en fait c’est le bordel…

10. Le 8 novembre 2005,
Louis

peut = peux n’y = ni pourvoir = pouvoir fondamentale = fondamental

et tous les autres… (pardon pour le flood.

11. Le 9 novembre 2005,
Marc

Merci Louis, ta vision est plus claire maintenant. Juste une petite précision : Pour moi tuer la légitimité des gouvernants, ce n’est pas pour accéder à l’anarchie, c’est juste pour forcer la démission et mettre d’autres personnes au pouvoir plus en phase avec l’opinion publique. Qu’on juge les auteurs des délits, est essentiel. Il ne faut pas laisser détruire le bien d’autrui. Mais qu’on tienne compte aussi et surtout de leur cri et de leur désespoir. En gros, il ne faut pas casser mais vous avez raison de vous exprimer haut et fort. Et le gouvernement doit mettre en place des moyens démocratiques, faciles et équitables pour donner la parole au peuple. Et j’espère que des leaders pourront émerger et féderer l’action de chacune des minorités.

Pour Michel, je précise juste que mes propos sont volontairement provocateurs car je trouve le discours des politiques et des médias réellement univoques : c’est pas bien, il faut payer, il faut punir, etc. A croire qu’ils ne savent pas lire entre les lignes. Concernant ma voiture, je veux bien qu’elle brûle si ce moyen permet in-fine de faire entendre la voix des banlieues, et j’y crois très fort. Ce n’est que du matériel et je veux bien payer plus d’impôts pour rembourser tout cela. Ce sera en tous cas moins cher que ce que l’état va verser à Bernard Tapie ;-) et que chaque contribuable va payer. Quant au taux d’abstention dans les banlieues, je ne crois pas qu’il soit plus grand qu’ailleurs, au contraire. Traditionnellement, les minorités votent plus, car les majorités sont quasiment assurées d’être représentées donc ça ne motive pas les électeurs. Et puis quand on a un certain confort de vie, on a moins envie de changer les choses… je sais je sais c’est triste.

Blah ? Touitter !

Banlieue, encore…

“Quand tu n’as pas de boulot, que tu es entassé dans un bout d’immeuble, tu réfléchis moins, tu as moins de recul sur la vie. Et même si tu vas à l’école pour essayer de t’en sortir, il y a toujours à côté le copain qui fait n’importe quoi et qui gagne déjà des sous. En banlieue, il y a beaucoup de mauvais choix disponibles.”

[Libération : “Il faut que Sarkozy s’excuse ou démissionne”.]

Il ne faudrait pas oublier enfin ceux qui s’extasient sur la culture de banlieue dans laquelle on enferme ses jeunes jusqu’à l’abrutissement/abêtissement, pour éviter qu’ils en sortent, arrêtent de consommer ce qu’on veut leur faire consommer, du fast-food au Reebook en passant par la musique qu’ils doivent écouter et scander pour marquer leur appartenance au groupe.

[Paris est sa banlieue : “Être et avoir, même en banlieue…”]

Tout d’abord quand on parle de violences en France, les Américains se souviennent de mai 68 et pensent révolution. Mais en règle générale, les Américains n’ont pas les moyens de comprendre ce qui se passe ici. Aux Etats-Unis, ce sont les milieux défavorisés qui vivent en centre ville, les banlieues étant réservées à la bourgeoisie ou la classe moyenne.

Par ailleurs, les cités ici sont bien mieux loties que les centre villes américains qui sont quasi abandonnés. Les logements sociaux sont très peu développés, tout appartient au secteur privé. La drogue, la criminalité, les flingues sont présents partout. On peut dire que la situation au quotidien est bien pire aux Etats-Unis. Mais par contre, il n’existe pas de zones de non-droit, la police y va, elle est beaucoup plus présente sur le terrain.

[Nouvel Obs : questions à Ted Stanger, journaliste américain.]

Tout Mozart

Intégrale Mozart, 168 heures et 50 minutes, 170 CDs, garanti sans nanar : 99 € ttc !

1. Le 7 novembre 2005,
Kozlika

Wahoo ! vivement Noël :)

2. Le 7 novembre 2005,
Mes actes manqués

Beethoven ça serait pas mieux pour la BO des émeutes actuelles ?

3. Le 7 novembre 2005,
Laurent

J’aurai plutôt vu du Wagner. Ou un sérialiste tonitruant.

4. Le 7 novembre 2005,
Olivier

Bach pour la BO des événements et le Requiem de Mozart pour celle de la lente agonie du gouvernement et plus généralement de toute la classe politique.

5. Le 7 novembre 2005,
Xavier

Et quand l’armée entrera en jeu, du Wagner avec la ’Chevauchée des Walkyries’ ?

You smell that? Do you smell that?… Napalm, son. Nothing else in the world smells like that. I love the smell of napalm in the morning.

6. Le 7 novembre 2005,
zeugma

Bavards que vous êtes ! A combien les 100 grammes, Mozart ? That is the questschen.

7. Le 8 novembre 2005,
padawan

Attention à la surprise dans le coffret : des disques sous pochette papier, sans le moindre livret. Cf. http://patrickantoine69.b…

8. Le 8 novembre 2005,
Laurent

À ce prix là (58 centimes le CD), faut quand même pas trop en demander… Les livrets (en anglais) sont sur un CD.

9. Le 9 novembre 2005,
padawan

Mon informateur me dit que les livrets (avec les paroles) ne sont PAS sur le CD, ce ne sont que les synopsis de base.

Blah ? Touitter !

Arrestations de skyblogueurs

Trois arrestations pour incitation à l’émeute sur “blog”.

Nous n’avons le sentiment que les choses ne sont pas organisées de façon structurelle et globale mais au niveau des cités il y a bien évidemment des organisations”, a ajouté Michel Gaudin (directeur général de la police nationale). Il a mentionné le démantèlement, à la fin de la semaine dernière, d’un atelier de confection de bouteilles incendiaires, et des échanges d’informations par le biais de “blogs”. [Reuters.]

On peut dire qu’avec les émeutes actuelles, nous avons le plus brillant exemple de “Smart Mobs” jamais connu en France.

1. Le 7 novembre 2005,
yves duel

Smart ? bof…

2. Le 7 novembre 2005,
Laurent

Ben oui, tu soulignes toute la faiblesse du concept.

3. Le 7 novembre 2005,
yves duel

NOn, dans ce cas je me suis mal exprimé —ou un peu brièvement !

Je ne trouve pas le concept de “smart Mobs” faible : au contraire, j’aurais tendance à être intéressé par les possibilités “d’intelligence collective” (sic eet re-sic ; je ne développe pas !)permises par, ou liées à l’utilisation de logiciels sociaux.

En revanche, l’application de ce concept à la situation des déglingués qui se servent des blogs comme réseau d’appuis des “émeutiers”, comme tu dis, ça, c’est pas vraiment un bon cas d’application de “smart mobing” !

4. Le 7 novembre 2005,
Bladsurb

Le capitaine n’est pas spécialement fan des smart mobs. Du coup, je m’attendais un peu à une réaction de sa part en ce sens…

5. Le 7 novembre 2005,
karl

Et le capitaine n’est pas seul. Il n’y a rien de plus con qu’une foule. J’ai participé à bon nombre de manifestations. La foule c’est bête, c’est utile mais c’est bête. Il n’y a pas d’intelligence collective là dedans. C’est un instrument en certaines circonstances, instrument parce-qu’une foule de manifs, un régiment d’armée ou des supporters déchaînés sont des foules mais pas du tout de même nature.

« Intelligence collective » est un concept creux qui ferait rire surement plus d’un anthropologiste. Avoir un carnet Web, un téléphone portable et une action spontanée ne créé aucune intelligence en particulier. Et pourtant, j’utilise la technologie, je l’aime, je pense qu’elle est un vecteur pour accomplir des choses merveilleuses.

Quant aux arrestations des carnetistes. Il ne faut jamais oublié que d’être du côté d’une barrière, d’une révolte et la classification qui s’ensuie est proprement culturelle. C’est la classification d’un groupe par rapport à un autre. Il y a un groupe dominant dans la société française qui n’est pas celui de certains jeunes de banlieue. Il y a un clash culturel, sociologique, économique (parfois), identitaire, etc. Ce clash arrive à une explosion de violences.

Dire qu’il y a des méchants ou des gentils ne mènent à rien et ne résoud aucun problème sauf si tu décides d’exterminer le méchant. Vivre en société, c’est accepté le conflit et le dialogue qui va avec. Parfois, le dialogue est rompu depuis longtemps ou très difficile à mettre en place.

6. Le 7 novembre 2005,
kalooni

Vous avez fait une recherche sur google sur les termes émeutes, banlieues, violences urbaines, insécurité ?

Sinon faites le et regardez les liens commerciaux …

7. Le 8 novembre 2005,
yves duel

Je suppose qu’il y a un léger malentendu. Les foules supides et les “lynch mobs”, rappelés par Bladsurb ci-dessus : oui, bien sûr, et c’est encore plus stupide qu’effrayant. Mais ce n’est pas la seule hypothèse. Un projet mené à plusieurs, la confrontation des idées, la coopération, etc. sont des manifestations d’intelligence collective, de “smart mobs”, peu contestables.

(je ne fais aucune allusion à la situtation des banlieues, bien entendu)

8. Le 8 novembre 2005,
padawan

Le plus brillant exemple ? J’aurais dit le plus fumeux ! ;-)

Blah ? Touitter !

Bogue à Québec

La défusionniste de Sainte-Foy, Andrée Boucher, élue à la mairie de Québec.

P.S. Je rappelle à mes lecteurs de France faible en géographie que Québec est le nom d’une banlieue Est de Montréal.

1. Le 7 novembre 2005,
Mario Asselin

Ce matin, ce n’est pas le fait qu’elle ait déjà milité contre le regroupement des petites villes de la région de Québec qui nous inquiète. C’est qu’elle ait fait campagne en disant qu’une ville, ça s’administre comme une famille. Elle promet de faire le ménage, vadrouille à la main et s’est fait élire comme indépendante avec aucun conseiller dans son équipe; pendant que les autres candidats dépensaient jusqu’à 250 000 $ pour leur campagne, elle a sorti un gros 5 000 $ de ses poches…

Personnellement, j’aime bien son sens des réparties (tu aimerais, j’en suis sûr); au moment de fêter notre 400e anniversaire, je crois que beaucoup de politiciens vont en prendre plein la gueule (ainsi que certains citoyens). Elle a la tête dure, elle écrit plutôt bien et aime bien se mêler de tout… J’aime moins la politicienne que le personnage; sa vision est celle d’une mémé qui conduit en regardant deux fois plus dans le rétroviseur que par en avant. Et ne la klaxonnez surtout pas… elle va s’organiser pour que vous lui entrez dedans!

La politique municipale dans les prochains mois à Québec risque d’être polémique et remplie d’empoignades.

“Stay tune” Laurent… il va y en avoir de juteuses !

2. Le 7 novembre 2005,
Coccinelle

On appelle ça, un conseil municipal minoritaire???? Au moins, il y a eu démocratie et changement de maire… à Laval… aucune opposition valable ou presque… et conseil municipal complètement Pro(pour le maire, sans aucun autre parti…)

3. Le 7 novembre 2005,
Laurent

@Mario : oui, vu sous cet angle, je me félicite de l’élection d’Andrée Boucher. Stayin tuned :-) On notera aussi qu’elle a refusé de participer à plusieurs débats, dont ceux sur le logement social et le transport en commun, des questions probablement sans intérêt à Québec.
@ Steph : au moins, à titre de consolation, la jeune Audrey Boisvert a fait 18 %, ce qui n’est pas mal.

4. Le 7 novembre 2005,
Hoedic

Pendant ce temps, Jack Layton vient peut-être de signer l’arrêt de mort (temporaire ?) du gouvernement Martin. Ça va saigner !

Selon les sondages actuels, on pourrait se retrouver dans une situation proche de celle en Allemagne. Ça va surement se cocufier dans les tous sens (pour changer). Ça promet.

5. Le 7 novembre 2005,
Coccinelle

Ouiii, je conviens qu’Audrey a reçu une excellent nombre de vote… Avant les élections, l’ayant recontré dans le bus, elle ne s’attendais pas à vraiment récolter beaucoup de votes, mais étant ses amies, nous avons votés pour elle. Donc elle s’attendait aux votes de la part des profs, des élèves de notre ancien collège ainsi que quelques amis de sport.

Dans un sens, avoir 18 % des voies contre le maire Vaillancourt est un excellent boulot!

6. Le 8 novembre 2005,
C’est Raoul

Héhé! La candidature de Boucher était appuyé par nul autre que André Arthur, celui la même que la mairesse Boucher faisait surveiller sur les ondes (77000$ de fonds publics a une entreprise pour écouter et retranscrire tout ce que pouvait dire Arthur sur elle et la ville).

Méchante situation explosive a Qc…

André Arthur vient de sauver sa job!!! Sa station a été vendue il y a qq semaines, mais qui pourra se passer d’un tel reporteur de guerre!

Faut dire ce qui est, il a du pif, et il connait son village!

7. Le 8 novembre 2005,
Mario Asselin

Pour ceux que ça intéresse, une lettre ouverte lui est adressée sur ce bloque “politicq” par quelqu’un qui était en lice à la direction d’un des partis engagés dans la course : http://www.politiqc.com/….

Blah ? Touitter !

Mon quotidien du 7 novembre

Comptabilité. Paperasse. Journée morne.

Nouveau « Monde »

Fenway.

La nouvelle maquette du Monde est une réussite, claire et agréable à l’œil, notamment avec le choix de polices de Matthew Carter, le Fenway pour le corps du texte, et un Rocky, redessiné, pour la titraille.

Le Rocky a été originellement créé pour le quotidien Rocky Mountain News. Le Fenway avait été créé quant à lui pour le magazine Sports Illustrated.

Cette nouvelle maquette est l’œuvre du cabinet écossais Ally Palmer et Terry Watson.

(C’est à Matthew Carter que nous devons les connus Georgia, Verdana, Tahoma créés pour Microsoft, et le Skia pour Apple.)

P.S. Jean-François Porchez, auteur des anciens caractères du quotidien (en 1994), juge que “la nouvelle formule d’Ally Palmer est une réussite! Avec ça, si Le Monde ne s’en sort pas…” [Via Versac.]

1. Le 8 novembre 2005,
Jawad

Je n’ai pas encore eu l’occasion de jeter un oeil à cette nouvelle maquette, mais j’espère ne pas être déçu.

De nouvelles polices un peu plus aérées (je crois que c’est le but de l’ensemble de la première page) ne feront en effet pas de mal au tout.

2. Le 8 novembre 2005,
guillermo

Ouais la nouvelle formule est jolie à l’oeuil, et le cahier decryptage, malgré son nom assez hideux, parait plutot prometteur. Par contre quelle misère dans l’édito de Colombani quand il présente son nouveau joujou, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un texte aussi gavé de clichés : “se déversant en continu”, “le flot continu de l’information”, construit comme un devoir de premiere année de sciences po, et conclut n’importe comment : “Une nouvelle page de notre histoire s’ouvre : elle s’écrira pour vous, avec vous.” Eh ben.

3. Le 8 novembre 2005,
guillermo

hum : “a l’oeil”. Désolé.

4. Le 8 novembre 2005,
Guillaume

À ce propos, je trouve cette anecdote de Porchez sur son travail de la police “Le Monde” en 1994 réjouissante.

5. Le 8 novembre 2005,
Un observateur des médias

Franchement, vous êtes sérieux mon capitaine?

Le nouveau Monde est triste, gris, dans le vrai sens du terme, sans originalité.

Même si je ne partage pas leurs idées, la nouvelle version du Figaro est bien plus alléchante, même si elle est pompée sur la nouvelle mouture du Guardian.

C’est bien que Jean-François Porchez ne soit pas trop vexé de ne pas avoir été choisi pou dessiner une nouvelle version de sa police du Monde. Il s’est rattrapé en dessinant des choses américaines for The Baltimore Sun…

Peut-être devrait-il amender la page concernant la suite de polices Le Monde Journal : on y lit :

“This family was designed in 1994 as custom font for the French newspaper Le Monde.”

… In 2005 the french newspaper decided to use another one…

De toutes les façons, c’est moche.

Et puis, si vous voulez écouter de belles phrases bien tournées, branchez-vous sur la formidable chaîne d’information Direct 8 ce soir de 20h à 21h : vous y verrez, et entendez, en direct (c’est le principe) le chef, Colombani.

Blah ? Touitter !